« Un jour les femmes voleront sur l'Atlantique et n'y prêteront plus attention, parce que ce sera banal ». C'est ainsi qu'
Amélia Earheart conclut sa traversée en équipage qu'elle réalisa au-dessus de l'océan en 1928. Bien que brevetée pilote, elle ne fut que passagère, n'enlevant en rien à son mérite de traverser ainsi une zone maritime, ce qui n'avait rien de normal pour l'époque.
Amélia Earhart cultivait la ressemblance avec
Charles Lindbergh qui l'avait précédée de quelques années. La presse la surnommait d'ailleurs Lady Lindy.
Amélia oeuvra dans l'aviation et dans son développement phénoménal de l'Entre-deux-guerres, battant des records dont celui d'être la première femme pilote à traverser l'Atlantique en solo, manière de prendre sa revanche sur ses détracteurs qui l'avaient comparée à un mouton lors de son premier vol en équipage.
Elle fut également une féministe assumée qui défendit le droit des femmes à tenir la dragée haute aux hommes, et pas simplement dans le milieu machiste de l'aéronautique.
Elle fut une aventurière des temps modernes et elle en eu le destin. C'est ce que
Bernard Marck relate avec précision dans cette biographie, titrée simplement
Amélia. L'auteur, passionné d'aviation relate par le menu la vie extraordinaire d'une femme qui l'était tout autant. Il déroule également devant nous l'histoire de ces fous volants qui faisaient rêver petits et grands par leur tentative à reproduire et répéter le rêve d'Icare. L'Entre-deux-guerres fut un moment d'exploits et d'innovation pour l'aviation, porté par des femmes et des hommes qui voulaient toujours faire plus, plus vite, plus haut.
Au-delà de la vie d'
Amélia, c'est aussi le mystère de sa disparition alors qu'elle réalisait en 1937 un tour du monde d'Est en Ouest en suivant l'équateur. Elle disparut avec son navigateur, Fred Noonan, dans l'avant dernier tronçon entre Nouvelle Guinée et un ilot si petit du Pacifique, nommé Howland. Mais pourquoi visait-elle ce territoire si microscopique qu'il a fallu y construire une piste et qu'une erreur de navigation ne pouvait permettre de la trouver facilement ? N'oublions pas, nous sommes en 1937 et Japonais et Américains sentent que la déflagration arrive…
C'est donc un livre passionnant, un trois en un, que nous offre
Bernard Marck. Les temps ont changé et l'aviation n'a plus le vent en poupe… Il ne faut quand même pas oublier que le Paris-New York de nos jours qui peut paraitre banal a nécessité des exploits et des vies avant de devenir réalité. N'oublions jamais la force, l'intelligence et le courage de ces femmes et de ces hommes pour soulever du métal plus lourd que les plumes d'une aile d'oiseau et rendre ainsi le banal, normal.