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EAN : 9782251448978
272 pages
Les Belles Lettres (08/02/2019)
3.95/5   31 notes
Résumé :
Andrea Marcolongo reprend le mythe des Argonautes par Apollonios de Rhodes pour raconter l’histoire universelle et toujours actuelle du délicat passage à l’âge adulte d’un jeune homme, Jason, parti à la quête de la légendaire toison d’or, et d’une jeune fille, Médée, qui trouvent la « part du héros » à travers le voyage et l’amour. C’est le récit de l’art difficile de partir en laissant la terre ferme pour passer le seuil que nous devons franchir chaque fois que nou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Dans son avant-propos à l'édition française de son livre, Andréa Marcolongo nous donne les raisons qui le motivent.

"Par ces temps cyniques, apeurés, presque déboussolés, qui sont les nôtres, il n'y a rien de plus étymologiquement grec que de rejeter le mètre stérile de l'utilitarisme et de la banalité dominante pour redécouvrir l'enchantement d'être des hommes appelés à vivre chaque jour dignement et pleinement, comme seuls les Grecs savaient le faire et l'ont toujours fait."

C'est en suivant le Jason et ses compagnons à bord de l'Argo, le premier navire jamais construit, à la quête de la Toison d'Or, qu'Andréa Marcolongo nous invite à réfléchir à ce qui donne à la vie sa vraie densité. Savoir larguer les amarres pour se lancer à la conquête d'un but qui nous dépasse et dont nous ignorons peut-être même ce qu'il recouvre vraiment.

Et l'on découvre à quel point le plus ancien mythe grec, antérieur à l'Iliade et l'Odyssée, reste d'une surprenante actualité en nous offrant des clés pour décrypter le réel.

Au bout de sa quête, après avoir surmonté de multiples obstacles et bien des raisons de renoncer, Jason trouve Médée et découvre l'amour. Cette dernière le suivra sur le chemin du retour vers la citée de Iolcos en Thessalie, où règne le grand Aison, père de Jason. Elle abandonne elle-même la Colchide, son propre pays situé à "une distance égale à ce que l'on voit entre le coucher et le lever du soleil", gouverné par son père Aiétès et accepte, par amour, l'inconnu d'une destinée qu'elle n'avait pas envisagée.

Ce qui donne à cette épopée sa dimension humaine, c'est qu'en dépit de leurs faiblesses et de leurs imperfections, Jason et ses compagnons, ne renoncent jamais et c'est ce qui fait leur héroïsme. le leçon qu'ils nous transmettent est celle de la nécessité de la découverte de soi et celle de ne jamais se trahir. "Mieux vaut se perdre que de ne jamais se trouver. Mieux vaut avoir beaucoup voyagé qu'avoir passé sa vie ancré au port à regretter la mer." conclut l'auteur. Une leçon que notre civilisation tend à nous faire oublier, où il ne faut jamais oser, ne bruler aucun navire, mais au contraire accumuler et ne pas s'exposer.

Ainsi, Andréa Marcolongo, nous invite à poser sur le monde un "regard antique", car pour elle, "aimer l'antiquité ne signifie pas se retrancher derrière la nostalgie d'un monde qui n'existe plus depuis des millénaires, mais c'est bel et bien un acte de courage pour trouver un cap à nos années 2000".
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Un an après le succès mondial de "La langue géniale : 9 bonnes raisons d'aimer le grec", la journaliste et auteure italienne Andrea Marcolongo revient en littérature, pour notre plus grand bonheur. Dans son précédent livre, traduit en dix langues, elle avait réussi à rendre une langue morte terriblement vivante.

La jeune helléniste est de ces professeurs de langues anciennes que nous aurions tous rêvé d'avoir au lycée, qui nous auraient convaincus que, oui, comme elle le dit, ces langues sont géniales, nécessaires, tant elles façonnent notre langage et notre mode de pensée.

Dans "La part du héros", elle dépoussière avec une telle passion le mythe des Argonautes que nous voilà, nous aussi, dès les premières lignes, embarqués à bord de l'Argô aux côtés de Jason dans sa quête de la Toison d'Or. Nous voguons à ses côtés sur les flots des Symplégades et du Bosphore direction le Colchide, craignant pour sa vie comme pour la nôtre devant les épreuves imposées par Aiétés, sommes nous aussi bouleversés par sa rencontre avec Médée...

Qu'est-ce que j'ai aimé passer du temps avec Andrea Marcolongo ! J'ai appris tellement de choses avec ce livre et ai corné tellement de pages (oui, je sais, c'est mal), tellement ses mots me parlaient, me touchaient, tellement j'étais heureuse de comprendre certaines choses grâce à elle. Elle nous raconte les mythes, nous parle de héros grecs mieux que quiconque.

Les noms de Jason, d'Icare, d'Eros, d'Achille, de Charybde et Scylla, m'évoquaient bien sûr des choses, mais bien trop imprécises, à en lire Andrea Marcolongo. Avec ses mots, elle parvient à nous faire découvrir le destin des Argonautes comme s'il s'agissait d'une saga familiale, avec des aventures, des histoires d'amour, des séparations, des conflits. Ses chapitres sont ponctués de réflexions sur notre époque auxquelles le mythe des Argonautes apporte une certaine lumière. On aurait presque l'impression de lire un livre de développement personnel (mais intelligent !), tant elle arrive à nous donner des clés, à nous transmettre les écrits d'auteurs et de philosophes avec ses mots, nous faire relativiser certaines choses de notre existence qui ne sont, au final, pas si dramatiques que ça.

Ce livre est un véritable trésor et est à mettre entre toutes les mains !
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Après son essai singulier et captivant La langue géniale, sa déclaration d'amour au Grec ancien, Andrea Marcolongo revient nous ravir et nous transporte cette fois à bord de l'Argo, le premier bateau à prendre la mer, au côté de Jason et ses amis. Avec sagacité et sensibilité, elle va entrelacer chronologiquement le récit du Mythe des Argonautes – raconté par Apollonios de Rhodes dans les Argonautiques – et son propre cheminement intérieur, où elle tend à une universalité.

Ce voyage en quête de la Toison d'Or fait de découvertes, d'expériences, de rencontres, d'obstacles, est une traversée riche en sensations, en bouleversements, en émotions. Jason ne sera plus le même à son retour. Il aura connu l'échec et la réussite, la joie et la peine, la peur, le courage, l'audace, l'amitié et l'amour avec la belle et fascinante Médée…

Selon Andrea Marcolongo, nous sommes tous des Argonautes, aujourd'hui. Nous sommes les héros de notre vie. Sa traversée n'est pas un long fleuve tranquille, et nous en sommes responsable. Au fil de l'existence, on expérimente, on risque, on gagne, on perd, on tombe, on se relève…

Andrea Marcolongo parle en son nom, évoque des périodes de sa vie intime (perte de sa mère, anorexie, études) et de nombreuses situations auxquelles on peut tous s'identifier. Elle aborde ainsi divers sujets contemporains qu'elle « analyse », souvent avec pertinence, mais on ne peut s'empêcher d'y voir parfois un jugement hâtif ou trop convenu. En revanche, son travail sur les mots, leur étymologie est passionnant.

L'idée de mettre le mythe des Argonautes au diapason du monde actuel est belle et pleine de bons sens. le voyage est prenant et favorise une réflexion sur nous-même. Un petit bémol toutefois, le texte est inégal – on frôle parfois le livre de développement personnel.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Depuis la parution de son livre La Langue géniale, qui célébrait les beautés du grec ancien, Andrea Marcolongo a acquis une certaine notoriété dans le monde littéraire. Avec ce deuxième ouvrage, superbement édité par les Belles lettres, et plus personnel, elle s'attaque à l'un des mythes les plus connus de la mythologie grecque, mythe sur lequel elle souhaite apporter un regard nouveau, en le faisant résonner avec le monde contemporain.

Sur le papier, l'idée est plutôt intéressante, même si elle traduit une conception de l'Antiquité de plus en plus répandue, et qui consiste finalement à n'y trouver d'intérêt qu'en la mettant en relation avec le monde actuel, comme si l'étrangeté, la distance entre ces deux époques devait à tout prix être abolie, comme si l'Antiquité ne pouvait plus être lue pour elle-même, pour apprécier son exotisme et son écart, sa dissonance, précisément, avec notre présent.

le problème majeur de ce livre est qu'il s'agit d'un ouvrage hybride qui, à force de toucher à tous les genres, en devient totalement indigeste : on passe ainsi, d'un paragraphe à l'autre, d'une sorte de glose savante mais pas inintéressante des Argonautiques d'Apollonios de Rhodes (épopée datant du IIIe siècle avant J.-C. et racontant les exploits de Jason et de ses compagnons), à des réflexions d'une naïveté et d'une platitude sidérante sur la société contemporaine, avec des considérations déjà éculées sur l'individualisme, l'addiction aux réseaux sociaux, le culte de la performance, le conformisme...

Ces remarques sans aucun intérêt, sans aucune profondeur ni originalité, sont émaillées de certitudes horripilantes, constituant autant d'aphorismes dont la forme ciselée masque souvent la vacuité. À la longue, on a parfois plus l'impression de lire un ouvrage de développement personnel comme les éditeurs en publient à la chaine, qu'une analyse érudite de l'un des plus grands mythes grecs. C'est dommage, car les quelques passages où Andrea Marcolongo se livre à des digressions sur l'étymologie sont passionnants et riches d'enseignements, mais dès que la pensée semble s'élever un peu, elle retombe lamentablement dans l'anecdote personnelle ou, pire, la réflexion dont le style ampoulé et prétentieux dissimule mal la platitude.

Finalement, le véritable héros, c'est peut-être celui qui arrive au bout de ce livre, dont la lecture est une réelle épreuve.

Ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci aux éditions des Belles lettres et à Babelio.

Retrouvez cette critique en cliquant sur le lien ci-dessous :
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Des Argonautes, j'avais le souvenir douloureux d'une version. Depuis Andrea Marcolongo, ça va mieux. De fait, l'autrice italienne revient sur le mythe, nous le raconte avec fidélité et justesse, tout en l'actualisant. Pas avec des comparaisons fumeuses et vite oubliées d'une actualité qui ne touche pas, non avec celles de son vécu, de ses deuils, de ses joies, de ses tatouages. Car si les mythes sont toujours vivaces c'est qu'ils se sont incarnés dans notre quotidien, qu'ils ont touché nos cordes sensibles et qu'ils nous font prendre du recul. A cela, il faut ajouter les citations du "How to abandon ship", manuel de survie improbable mais terriblement logique et donnent au texte d'autres clés.
"La part du héros" est un texte aussi érudit qu'abordable. C'est un texte cocon que l'on a envie de retrouver le soir après le travail mais c'est aussi et surtout un texte qui donne envie d'avancer, quelle que soit la direction.
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critiques presse (1)
LeSoir
06 mai 2019
Nées le 17 juin 1919, Les Belles Lettres célèbrent leur centenaire par la sortie sous forme neuve, illustrée, de traductions qui font partie de leur fond classique et l’édition d’un essai très personnel d’Andrea Marcolongo.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous sentons harcelés par les notifications constantes de nos smartphones, nous voudrions tout éteindre pour penser, mais nous ne pouvons nous empêcher de nous réveiller la nuit pour regarder si quelqu’un a cherché à nous joindre ‒ en espérant que ce soit le cas.
Nous battons tous les records mondiaux de réponses aux mails et aux messages du travail qui arrivent à toute heure ‒ sans aucune élégance ni sens de la mesure ‒ omettant souvent bonjour au début et merci à la fin.
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Pourquoi exercer une profession signifie-t-il faire quelque chose pour vivre et non faire quelque chose pour se ruiner la vie en angoisses et en soucis au nom d’un travail et d’une perfection établie par d’autres ?
Quelle différence y a-t-il entre être connectés et être unis ? [...]
Sommes-nous à l’époque de la connexion infinie ou bien de l’interruption perpétuelle ?
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Pélias avait mis au défi Jason de partir en mer, mais en voulant se débarrasser du jeune garçon et lui faire du tort, il avait obtenu l'effet inverse : Jason avait choisi de se dépasser lui-même, pour devenir adulte, pour découvrir sa "mesure héroïque" dans la lointaine Colchide.
Il arrive souvent que ce soit en refusant le chantage de quelqu'un qui veut nous nuire et qui, en spectateur cruel, ne voudrait voir de nous que le pire, que nous donnions le meilleur de nous-mêmes.
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« Si seulement nous pouvions ne pas oublier que nous avons été un jour des Argonautes à qui peu importait que tout le monde dise c’est impossible – pour nous, non seulement c’est possible, mais nécessaire. Nous avions l’urgence, le besoin de tenter, pour ensuite vivre. Inaccomplissement : voilà le nom exact de ce qui nous arrive, à nous tous, voyageurs sans cap. À toi aussi. À toi qui a perdu le contrôle de ton navire. Une tempête en a éraflé la coque. Ou bien il s’est échoué quelque part, en un endroit qui n’était pas prévu sur tes cartes, qui n’était pas tracé – et maintenant tu ne peux plus dire ça ne dépend pas de moi, ce n’est pas ma faute. Tu as raison, mais cela ne sert à rien. »
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En ces temps où règnent la tyrannie de la prestation, les tribunaux de la perfection, les sentiments ostentatoires et les jugements de mise, que bradons-nous chaque jour de ce que nous ressentons ?

Combien de profondes tristesses cachons-nous et combien de bonheurs feints affichons-nous en souriant, tirés à quatre épingles dans l’objectif d’un appareil photo, avec la certitude qu’il existe de toute façon un filtre numérique pour ôter des clichés toute trace de notre mélancolie ?

Et toi, combien de fois as-tu demandé à celui qui était faible de ne pas te déranger avec le spectacle triste de sa mélancolie, et combien de fois, à l’inverse, as-tu essayé de montrer que tu boitais et on t’a demandé d’improviser un numéro de claquettes ?
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Videos de Andrea Marcolongo (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrea Marcolongo
Silvio Berlusconi, homme d'affaires italien, entrepreneur des médias, politicien et ancien propriétaire du club de football Milan AC Silvio Berlusconi est mort ce lundi 12 juin à l'âge de 86 ans.
Surnommé "Il Cavaliere", Silvio Berlusconi a été au coeur de nombreux scandales sexuels et de nombreux déboires judiciaires. Son empreinte est et sera durable tant il incarne les succès et les outrances de l'Italie paillettes.
Pour en parler Guillaume Erner reçoit : Marc Lazar, professeur émérite à Science Po. Andréa Marcolongo, journaliste et écrivaine italienne. Enrico Letta, président de l'Institut Jacques Delors et ancien Président du Conseil des ministres italiens.
#berlusconi #italie #politique ____________ Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
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