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EAN : 9782746669550
78 pages
Thibault Marconnet (01/01/2014)
4/5   1 notes
Résumé :
« De manière littérale, "Sémaphore" signifie "Porter un signal". C'est la tâche que je fais mienne : transmettre des signaux à ceux qui veillent encore dans la grisaille du siècle. »
Thibault Marconnet est né à Paris en 1984. Il s'est tourné résolument vers l'écriture afin de vivre plus intensément. Il a fait siens les mots du poète, Pierre Reverdy : « S'agit-il de distraire ? Point du tout. Il s'agit d'émouvoir. Ce qui n'est rien de moins que faire jaillir l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Thibaut Marconnet est un digne héritier des romantiques et symbolistes de la fin du XIXe siècle. Son écriture est un combat avec le langage à la recherche d'un certain paradis perdu... (allusion à un retour au sein maternel ?)
Dans ses vers on trouvera souvent ce thème de l'aube où se résout la contradiction entre le jour et la nuit, le combat entre les forces en présence.
Un beau voyage intérieur.
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Thibault Marconnet le "berger du cosmos" (critique de Jean-Paul Gavard-Perret, en date du 10 mars 2015) suivi de le Sémaphore nous envoie des messages (critique de Balthazar Forcalquier, en date du 31 mai 2015)


Thibault Marconnet le "berger du cosmos"


La poésie de Thibault Marconnet permet la jonction de la spiritualité et de la sensualité qui n'ose pas toujours se dire : la « lave en fusion » devient « hostie vivante ». le risque est donc grand de tomber dans la maladie de l'idéalité. le jeune poète la contourne et son lyrisme - ce danger ou cette commodité de la conversation poétique – est plutôt bien géré. Il laisse ouvert d'idée que la métaphysique vient autant d'en bas que d'en haut. du ras de la conscience de dessous la zone des amandes closes ou de la peau de l'inconscient. Tout cela est parfaitement huilé. L'auteur joue de manière imparable des procédés stylistiques et de l'abondance des images. Trop peut-être, même si elles sont judicieuses et sont des alliées afin de sceller l'homme à ce qu'il éprouve. Et ce au sein de motifs intimes où féminin et masculin au besoin changent de genres.

Par cette mutation celui qui se veut « berger du cosmos » métamorphose l'intimité loin d'évocations domestiques. Entre le blanc et le rouge le poète retient des moments métaphoriques de l'existence. Ils s'épanouissent à contretemps. Comme si seulement à la marge du réel, sur le bord des choses un panthéisme naît. La phénoménologie cachée de la vie passe donc dans un formatage quasi allégorique et aux clameurs ailées. Elles font du corps – même ou surtout lorsqu'il est trop pressent - l'enfer des miracles des sensations qui se transcendent.


Jean-Paul Gavard-Perret


http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/poesie/review/1922173-thibault-marconnet-le-berger-du-cosmos


Le Sémaphore nous envoie des messages


Thibault Marconnet écrit des poèmes, c'est insensé !
Il a publié un recueil qui pèse son poids de mots et flotte dans l'imaginaire comme un galion chargé d'épices et de cailloux. Il croise les caps lointains et réduit ses escales à ceux qui veulent capter ses messages.

"Le Sémaphore" c'est le nom du recueil.

Sa poésie se moque des modes, elle franchit les méridiens sans papier. Lyrique, herméneutique, symboliste, vive, ronde, fluide, rétive, elle taille dans les eaux profondes et nous laisse dans son sillage, éblouis et chahutés.
"Seul ce qui n'est pas dit demeure " écrit Thibault Marconnet avec une audace semblable à celle de Fernando Pessoa et une rage qui dérègle les sens comme Rimbaud l'explorateur les débusqua. Alors qu'est-ce que cela donne ? Cela donne des cris, des fureurs, des plaintes langoureuses, des forces inouïes de douceurs comme ce poème "Triangle de feu"
"Femmes nous sommes.
Et si vous saviez ce que nos ventres savent."...
Il affouille, exhume, dépoussière, jette, reprends, secoue, et ça couine !
Il ricane, il pleure, il chante, il arrache, il avance la main ouverte, il grince, il danse, mais jamais il ne recule. Parce que la poésie est rude et sans faiblesse.
Il n'est pas si fréquent de croiser le chemin d'un poète.
Si j'ai un conseil à vous donner ami(e)s inconnu(e)s c'est de regarder là-bas, le sémaphore a des choses à nous confier.


Balthazar Forcalquier


http://sapristi-balthazar.blogspot.com/2015/05/le-semaphore-nous-envoie-des-messages_31.html?m=1
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Terre

À mon grand-père, Pierre Marconnet

« Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été : désormais ce fait mystérieux et profondément obscur d’avoir vécu est son viatique pour l’éternité. »
Vladimir Jankélévitch (in "L’Irréversible et la Nostalgie")

J’allais chaussé de blés et de lilas,
et mes vertèbres en glycine
me portaient.

Et je marchais,
frottant mon âme
à la glaise des chemins,
à la recherche de l’autre ;
au milieu de cette création
d’où le silence tiré sa fluidité marine.

Un puits me fait face
et toujours mon regard
est tressé de cordeaux
et de poulies.

Les chênes
dans leur solitude de vieillards,
sont teintés de gris, cabossés
par un vent de sabre.

Des chemins de terre
lézardent à l’infini
parmi le charbon des vieux soleils.

Les ombres de la nuit
portent un sein rouge : braise muette
qu’une lumière révèle.
Vois, le feu solaire s’élance
depuis mes doigts.

Du jet de la pierre
à mes pieds de mousse,
féminine,
la terre constamment
résonne.

Et je vais,
plus immortel que mon ombre.

(p. 8-9)
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Triangles de feu

À Aurore Lephilipponnat

En guise de mots pour honorer les femmes qui vivent sur ses toiles.

Femmes, nous sommes.
Et si vous saviez ce que nos ventres savent.
Pourquoi ce soleil de cendre qui bave
Sur nos chairs tendues ?
Va-t-en au diable, Adam et ta pomme !
Car nous sommes nues.
Et notre toison sait le chant des mers ;
Le parfum des varechs et des limons ;
Le cri qui germe dans notre chair
Quand l’extase nous déchire : lave en fusion.
Notre corps est notre tabernacle :
Il est l’hostie vivante où se nourrit l’Être.
Quand le désir nous sarcle
Comme un champ où paître ;
Alors cette eau très ancienne
D’où nous provenons,
Remonte à sa source diluvienne
Et nous fait vertiges et oraisons.
Ciel ! Entrouvre-toi
Comme nos triangles de feu !
Ne fais pas peser ce froid,
Cette damnation sur nos yeux.
Maudites ? Et pourquoi ?
Pour nos bouches tremblantes
De baisers et de morsures ?
Pour nos seins d’ardentes
Et nos lèvres rouges d’éraflures ?
Pour notre âme,
Pour notre enjôleuse chevelure ?
Rangez vos lames,
Vous qui ne savez mot dire.

Et laissez-nous crier !
Crier dans la suie du jour !
Comme vous priez,
Comme nous faisons l’amour !

(p. 39-40)
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L’enfant

À Paul, mon petit frère

L’enfant a dit à la pierre :
« Tu as tant d’eau cachée en toi ;
Quand le chagrin voudra me dévorer,
Apprends-moi à pleurer »

L’enfant a dit à l’herbe :
« Tu es le sein vert des vaches,
Le lait qui jaillira de leurs pis ;
Apprends-moi la vie »

L’enfant a dit au vent :
« Tu es doux et violent
Comme un homme désarmé ;
Apprends-moi à chanter »

L’enfant a dit à la fontaine :
« Tu es un ruisseau enfermé,
Mais ton eau est toute pureté ;
Apprends-moi la liberté »

L’enfant a dit à l’arbre :
« Tu es un géant silencieux
Quand tu respires ;
Apprends-moi à grandir »

L’enfant a dit au feu :
« Tu rugis, lion jaune et rouge,
Et tu ne crains pas le noir ;
Apprends-moi la danse de l’espoir »

L’enfant a dit à la nuit :
« Prends garde ! le jour va te manger
Dans sa bouche d’or ;
Apprends-moi la venue de l’aurore »

L’enfant a dit à la terre :
« Tu es allongée, douce et chaude
Comme une femme qui va accoucher ;
Apprends-moi donc à aimer »

L’enfant a dit à la lune :
« Tu es un sabre ou un ballon
Et ton feu blanc me protège du froid ;
Apprends-moi la joie »

L’enfant a dit au soleil :
« Tu es bon comme une grosse boule de pain
Et ton feu jaune éclaire les hommes ;
Apprends-moi qui nous sommes »

(p. 69-70)
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L’appel

À Pier Paolo Pasolini

Sur un terrain vague d’Ostie, le corps de Pasolini comme une hostie profanée.

Les herbes sont jaunes et sèches ;
le chemin de terre, refermé
comme un poing d’enfant

Une forme nue avance
claudique sur le sentier blanc
la peau rongée et cramoisie

Une présence humaine
les mains, deux serpes
les jambes, oiseaux aux ailes de plomb

Son œil rouge
pareil à la terre brûlée
flambe sur son visage de craie

Il invective le ciel
le doigt montrant son ecchymose
la bouche cinglée d’écume

Puis retire son cœur de sa poitrine étroite
le dépose sur un rocher fendu
et le laisse s’épurer parmi les coupures du sable

Un animal s’approche
yeux révulsés
muscles tendus

Il rage, trépigne
enfonce, craque le sol
fait crépiter la poussière

Sa large gueule s’ouvre
pour vomir une cendre inerte
et il talonne le cœur battant sous lui

L’homme s’écroule sur un reste de volcan
le poing tendu, figé jusqu’au ciel
banni, arraché du monde

L’animal renifle le corps fossilisé
et l’enfouit entre les pierres ;
incrustée dessous la roche l’âme crie qu’on l’aime.

(p. 10-11)
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L'enfant a dit à l'arbre :
" Tu es un géant silencieux
Quand tu respires;
Apprends-moi à grandir " ...

L'enfant a dit à la terre :
" Tu es allongée, douce et chaude
Comme une femme qui va accoucher;
Apprends-moi donc à aimer " ...
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Videos de Thibault Marconnet (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thibault Marconnet
[Dans cette vidéo, l'excellente artiste ASMR belge, Moonlight ASMR, lit trois de mes poèmes.]
Bonsoir mes amours, ce soir je met à l'honneur certains d'entre vous qui ont un talent pour l'écriture. J'ai été réellement impressionnée par votre talent et je suis fière d'avoir pu vous mettre en avant dans cette vidéo. J'espère que ça vous plaira. Céline ❤
TEXTES CITES DANS LA VIDEO :
PREMIER AUTEUR : Thibault Marconnet ( http://le-semaphore.blogspot.com https://www.babelio.com/auteur/Thibau... ) Texte 1 : Le ciel souffre Texte 2 : Fleurs blanches Texte 3 : Cantique
DEUXIEME AUTEUR : Bastien
TROISIEME AUTEUR : Lino
TROISIEME AUTEUR : MomenT
QUATRIEME AUTEUR : Maxime
CINQUIEME AUTEUR : Carpe Diemxx, Le sans mots
SIXIEME AUTEUR : Poppée Hevroche
〰️ MES RESEAUX SOCIAUX :
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Céline 🤓 J'ai 20 ans 👩🏽 J'écoute de l'ASMR depuis 4 ans 👂🏼
🎙SON et VIDEO : BlueYéti / Canon EOS 750D 🎥MONTAGE : Imovie
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