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Gabrielle Danoux (Traducteur)Maria Marcu-PopArt (Illustrateur)
EAN : 9789730317800
112 pages
Cetatea 9 (30/06/2020)
4.26/5   25 notes
Résumé :
L’Académie de l’air
— survols et autres manifestes artistiques de l’avant-garde nouvelle —
L’âme aboie à tous les chiens invisibles cachés dans les caves secrètes dont les gens ont peur et qu’ils fuient pour se réfugier dans leurs pensées.
Quel air engloutit des êtres vivants et des cités de pierre, en les empêchant de s’admirer dans les miroirs ? Sont-ce peut-être les symphonies de l’air troublé par des yeux soniques, ou bien la malédiction de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Plus qu'un nécessaire bol d'air frais, ce recueil bilingue nous démontre que l'Absurdistan (page 51) est si proche de nous : on l'atteint presque en tendant la main.
Daniel Marcu manifeste dans les rues poétiques avec la véhémence non résignée de l'artiste qui s'évertue de ramener à la surface des vérités par ces temps chaotiques que nous vivons tous, mais qui chez lui, en Roumanie, prennent d'autres proportions encore. Ces vers résolument engagés pour la vie revêtent cependant une évidente dimension universelle.
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Tout d'abord, je remercie de tout coeur Gabrielle Danoux pour son geste de pure gentillesse qui m'a tant touchée : je me sens immensément honorée de me voir offrir un exemplaire numéroté et dédicacé de la luxueuse édition de ce recueil de poèmes de Daniel Marcu.


Ayant déjà pu apprécier les traductions de Gabrielle qui permettent aux francophones de découvrir la littérature roumaine, j'ai été plus que jamais impressionnée par son investissement dans la promotion des auteurs roumains et par la finesse de son travail : quoi de plus difficile que de traduire de la poésie ?


Bilingue et illustré par les oeuvres de Maria Marcu, ce recueil porte bien son nom : les poèmes qu'ils nous présentent semblent avoir été capturés sur les ailes de l'inspiration, dans un délicat exercice de funambule qui défie les normes et l'ordinaire. Il faut s'abandonner à ce souffle qui nous apporte ces mots et se laisser envahir par les images et les émotions qu'ils suscitent. Certains poèmes m'ont paru moins accessibles, l'ensemble souvent déconcertant, ce qui semble intentionnel dans le cadre de cette poésie d'avant-garde destinée à ouvrir les horizons. Les pépites y sont nombreuses. Voici mes préférées :


« L'anarchie, c'est quand tu as vécu une mort et que tu es mort d'une vie
Laissant ton ombre courir librement
Sans qu'elle doive s'appuyer sur des clôtures de barbelé. »


« Je lègue la liberté à ceux qui n'ont jamais pleuré la liberté,
Mais sont morts des milliers de fois avant de la vivre. »


« Plus personne ne lit de poésie
Aujourd'hui,
Les mots s'enfoncent comme des godillots dans la boue
Sans pouvoir se délivrer
De l'étau gluant des volcans de glaise. »


«  Reste unique. Ne cherche pas à appartenir à une foule, car tout nombre
Divisé par lui-même est égal à un, et multiplié par un il ne change jamais. »


Encore une fois merci à Gabrielle, pour son amitié qui me va droit au coeur, et pour son investissement littéraire et artistique qui, pour ma part, contribue à élargir mon champ d'investigation culturelle : je suis ravie en tout cas de cette invitation à rejoindre l'Académie de l'air !

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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L'Académie de l'air est un recueil de poèmes et manifestes de Daniel Marcu, poète anarchiste roumain se définissant comme étant de l'avant-garde nouvelle. Tiens, me direz-vous, je croyais que tu n'aimais pas la poésie ? Il est vrai que je n'en suis pas friande et encore moins lorsqu'il s'agit de poésies modernes. Mais ici, on suit un cheminement, absurde, peut-être, encore que l'artiste doit y suivre sa voie, mais cela reste des messages, des dénonciations sur notre époque. Il y a quelque chose d'universel là-dedans. Et même si parfois je n'ai pas dû en saisir toute la teneur, peu importe. Ce n'est pas en voyant un tableau une première fois que l'on en comprend toute la portée. D'ailleurs, en parlant de cela, les illustrations sont superbes.

Je vous laisse avec deux vers qui donnent à réfléchir :

« Je lègue la liberté à ceux qui n'ont jamais pleuré la liberté,

mais sont morts des milliers de fois avant de la vivre » (P55)

Un grand merci à Gabrielle Danoux, la traductrice, pour m'avoir offert ce recueil. On ne met pas assez en avant les traducteurs, je m'en rends bien compte et moi la première d'ailleurs, je ne mentionne jamais leur nom. Mais je vais le faire à présent car il y a un vrai travail derrière tout ça et je n'ose même pas imaginer le casse-tête pour arriver à retranscrire des idées poétiques dans une autre langue !

Lien : https://promenadesculturelle..
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J'aimerais tout d'abord adresser un grand , un énorme MERCI à Gabrielle , talentueuse traductrice de nombreux ouvrages écrits en roumain qui m'a fait l'immense plaisir de m'adresser un exemplaire dédicacé . Geste ô combien apprécié tant est primordial le rôle du traducteur ou de la traductrice pour assurer le juste reflet de la pensée de l'auteur , surtout , je crois , dans le domaine si particulier et exigeant de la poésie .Pour preuve de l'osmose unissant l'auteur et la traductrice , un poème " offert "par Daniel Marcu à Gabrielle Danoux . Ajoutez , intercalées entre les poèmes, 16 illustrations dues au talent de Maria Marcu et vous aurez là un ouvrage particulièrement aéré , esthétique dont le but sera de nous délivrer des messages de nature à nous interpeller sur notre condition d'être humain et à nous mettre en garde face à l'évolution dévastatrice de l'homme .
Mes compétences en la matière étant ce qu'elles sont , je ne m'avancerai pas plus avant dans une analyse personnelle qui ne saurait être que " vanité de ma part" .Force m'est cependant de reconnaître l'esthétisme et la complémentarité des éléments.
Vous me permettrez , pour justifier ma " modestie " , de citer Daniel Marcu :
" Plus personne ne lit de poésie
Aujourd'hui
Les mots s'enfoncent comme des godillots dans la boue
Sans pouvoir se délivrer
De l'étau gluant des volcans de glaise "
....et d'ajouter ce message , du même poète :
" Je lègue la liberté à ceux qui n'ont jamais pleuré la liberté,
Mais sont morts des milliers de fois avant de la vivre ."
Quand je lis de telles beautés, je me sens " tout petit " , je me tais et je dis simplement , MERCI Daniel , Maria et Gabrielle ..

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L'Académie de l'Air est est un recueil bilingue roumain-français, fruit de la collaboration du poète Daniel Marcu, de son épouse Maria Marcu-PopArt illustratrice, et de Gabrielle Danoux traductrice.
Comme nous l'annonce le poète dans Je Marche sur une Voie de Disparition,
« Plus personne ne lit de poésie,
Aujourd'hui,
les mots s'enfoncent comme des godillots dans la boue
sans pouvoir se délivrer
de l'étau gluant des volcans de glaise.
(…)Les poètes sont les seuls à lire encore de la poésie »

Constat cinglant qui m'a rappelé certains vers de Baudelaire. Car qui de nos jours pourrait citer plus de poètes contemporains que les doigts d'une seule main ?
La première partie de cet ouvrage présente des textes assez sombres sur la société actuelle, puis une série d'acrostiches (neuf textes Manifarte). Ce qui m'a le plus touché furent les Neuf Commandements de l'Avant-Garde Neuve qui définissent ce qu'être artiste.

Je souhaite vivement remercier Gabrielle pour m'avoir gentiment fait parvenir cet exemplaire.
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
LES VOIX A VENIR

Je me retrouve en toi, et en toi, et en toi,
comme une victoire qui contrebalance le besoin de quelqu'un d'autre,
l'idée que nous somme de plus en plus nombreux sur une arche solitaire
me fait hurler du plus profond de mon être de glaise :
les révolutions commencent et se terminent avec notre pensée
de changer l'équilibre fragile de l'espoir,
dans la lumière de tes yeux je vois les aubes tutélaires, l'harmonie calme
dont tous les êtres vivants ont besoin pour procréer du suspense !

Libre arbitre, sois béni,
car tu ne me dictes pas les sténogrammes des pleurs,
la métamorphose cachée du lait à travers lequel chante mon sang
poèmes de chagrin et ballades esseulées sur la digue de l'honneur,
tu es le seul à qui je puisse dire sans peur :
nous sommes les immortels pèlerins avec une étoile sur le front,
guérisseurs miraculeux du futur pétrifié par les craintes
de la prière incomprise à laquelle nous avons condamné le présent.
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Chute libre

(à M.R., passionné par la vie et la mort)

Le corps ressent l’air comme une extension de la pression terrestre
abominablement éclatée sur les tendons enflés,
dépistant même les neurones qui refusent les molécules du bonheur,
l’équateur des lignes qui s’entrecroisent sur la paume de la main
corrigent le pouls chaotique
et les yeux se sèchent dans le désert du ciel,
suivant la voie de la lune écarlate ou des étoiles éteintes.
Combien de variations sur le même thème ne chassent les mauvais esprits
passant la nuit dans tes rêves,
la larme ne fait que corriger la vitesse de la chute libre —
avance avec prudence dans ton âme, pour que tu n’y découvres pas
le microbe de l’esseulement, de la confection et déconfection du nœud gordien
de celui qui sait que la respiration artificielle n’est qu’une stratégie
à laquelle s’accrochent les géants quand ils meurent ;
l’air vit, mais pas dans un corps décomposé par la fureur.
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Le sanglot qui me découvre

(à ma mère)
Porteur de paix est le messager de ma mère
quand je me réveille avec le sommeil pleuré,
les larmes silencieuses accordent la tension de la lâcheté du temps
dont je ne peux plus m’évader, me broient, m’écrasent,
l’œil éveillé semble le seul témoin de notre silence
main dans la main, dans les vignes éparpillées.
Le sanglot qui me découvre
survit à chaque effondrement intérieur,
à chaque tremblement qui dévaste mes souvenirs
les remplaçant par l’apaisement de l’âme essorée de gémissements,
par l’impuissance de l’homme enraciné contre son gré
dans les tempêtes de la mémoire.
Apporte-moi, mère, le calme de ta chanson chuchotée ―
je la reconnais d’après les voyelles prolongées
volontairement oubliées par de rudes nuits d’hivers
dans les neiges qui m’entourent majestueusement
comme dans un rituel du re-devenir,
dans la caresse qui m’embrasa
par la braise de la frontière avec le monde.
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Ces furieux des grandes villes

Les anges accompagnent faussement les séquelles du passé,
ils se faufilent dans des quartiers bohèmes,
dans des caniveaux puants,
entre le linge suspendu,
ils mesurent l’air au diapason de la lumière
le filtrant discrètement des regards curieux
de ceux qui sentent sa tonicité dans leurs poumons,
ensuite ils se mettent à susurrer un coucher de soleil,
le rosaire dans une main et le masque à oxygène dans l’autre.
Les anges entrent par les fenêtres oubliées entrouvertes
par les ménagères pressées de
jeter un coup d’œil à la série Le prix du bonheur,
d’applaudir La Voix de la Roumanie,
ou bien de s’assoupir dans des fauteuils devant les matches de l’équipe nationale,
sans avoir la moindre idée du prix du baril de pétrole, de celui de l’once d’or
ou de comment on circule sur la N1 vers Sinaia,
ils relèvent seulement, par endroits, leurs têtes
reniflant l’impuissance des humains
qui finissent en râlant.
L’anatomie de la fin leur apprend à s’adapter au cas par cas,
à regarder l’éclipse de la ville avec indulgence,
à s’approcher de la civilisation
comme s’ils se fuyaient eux-mêmes
dans une cause déjà perdue, déjà abandonnée,
avec la fureur légitime de l’ange condamné à une dernière bouffée d’air.
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L’âme aboie à tous les chiens invisibles cachés dans les caves secrètes dont les gens ont peur et qu’ils fuient pour se réfugier dans leurs pensées.

Quel air engloutit des êtres vivants et des cités de pierre, en les empêchant de s’admirer dans les miroirs ? Sont-ce peut être les symphonies de l’air troublé par des yeux soniques, ou bien la malédiction de l’air qui comprend le premier et le dernier tressaillement de vie dans un hologramme porteur de virus apathiques ?

Je me réjouis cependant de t’accueillir sur la planète à l’air conspiratif, dans une ère glaciaire dont nous ne sortirons pas trop tôt – la cryogénisation du feu est la solution finale pour que nous oubliions qui nous sommes et que nous comprenions comment nous pouvons être.

Mes paroles ne ressentent pas le besoin d’admirer le crépuscule de la civilisation humaine ni la révolte de l’être germé, mais seulement de capter une énergie qui ne cesse pas en même temps que nous. Relique de l’âme qui oublie d’être enfantine et se met à hurler à la lune, comme dans l’amphithéâtre de l’Académie de l’air maintes fois chanté.

[Préambule]
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Videos de Daniel Marcu (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Marcu
"ManiFArtE" (Manifestos & Fine Art Eretica) Aventure artistique menée par mAdAmA : Daniel Marcu & Maria Marcu-Popart https://salutaridinroman.wordpress.com/manifarte/ http://thierrymoral.fr/2023/01/09/livre-7/
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