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L'homme qui rêvait tome 1 sur 1
EAN : 9782918554042
396 pages
L'Autre Editions (07/04/2011)
4/5   7 notes
Résumé :

« Une société meilleure est-elle possible ? Maintenant ? » C est en tout cas ce que pensait le sénateur Aristote avant d être retrouvé sauvagement assassiné dans la célèbre villa Arabe, quelques jours à peine après l annonce de la création du PIB, le nouveau Parti international du bien-être. Dans l agitation qui suit la mort du vieux sénateur, candidat à l élection pr&... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je voudrais remercier tout d'abord Livraddict et L'Autre éditions de m'avoir envoyé cet ouvrage.
J'avoue qu'en lisant le dossier de presse, j'ai eu un peu peur de ne pas entrer dans ce « roman » que je pensais trop complexe pour moi. Mais il est justement rédigé de manière à être à la portée de tous. L'intrigue policière nous entraine dans le milieu économique et politique tout en douceur. Les références aux économistes de renom sont parfaitement intégrées à l'histoire et on prend plaisir à les lire comme autant d'indices qui nous approchent du dénouement. Divertissant et instructif, cet essai se lit avec une certaine jubilation tout en nous révélant la part d'ombre de notre société que nous nous refusons souvent à voir. Il vulgarise l'économie et l'illustre intelligemment afin de la mettre au niveau du plus grand nombre. - Cela m'a fait penser aux conférences de Riccardo Petrella que j'ai suivies au début des années 2000. -

Le propos (très résumé):
Dans le cadre de la mondialisation actuelle, tout est mis en oeuvre pour qu'il n'y ait pas de « nous » mais une infinité de « je » en concurrence pour l'accès aux biens et aux services essentiels. La compétitivité sert désormais d'argument pour justifier la pérennité de la pauvreté, de l'inégalité, ou des guerres. Comme l'illustre bien la pièce de Gesell mettant en scène Robinson Crusoé, au début du livre, ce dont l'humanité a besoin, ce n'est pas de thésaurisation mais de consommation ; d'enrichissement individuel mais d'intérêt collectif ; ce n'est pas de conquérants, mais de bâtisseurs d'un vivre ensemble fondé sur un contrat social mondial. Un contrat qui se baserait sur l'aspiration de chacun à la dignité, à la justice et à la paix et non sur l'argent. Car l'argent doit servir à l'homme et non l'homme à l'argent.
Mais le programme du PIB du sénateur Aristote était trop ambitieux et trop dérangeant. Bousculé l'ordre établi, cela ne se fait pas. Les têtes qui dépassent, on les fait rentrer dans le rang !
Les dix-huit premiers chapitres m'ont enthousiasmée. C'était neuf, intéressant, différent ; je me suis laissé emporter par l'envie d'en apprendre davantage. Ma lecture s'est ensuite ralentie dans les quatre derniers chapitres, trop redondants à mon sens. Quant au dernier, tout s'y emballe de manière à clôturer dignement cette première partie, dans sa dimension "polar". Je regrette enfin qu'il faille attendre six mois le dénouement car il y a fort à parier que l'intrigue policière se sera diluée dans mes autres lectures. Dommage.

Malgré tout, je ne peux que vous conseiller de découvrir par vous-même cet essai économico-policier, intelligent et édifiant. Merci encore à l'Autre Editions pour ce partenariat.
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Le projet de cette série « transgenre » de critique sociale, située entre l'essai et le roman et initiée avec L'Éclat du diamant, m'avait tout de suite séduit. J'avais trouvé le premier opus particulièrement bien réussi malgré une très mauvaise publicité affichée sur le bandeau ( « le polar de l'été ») qui prêtait à confusion et laissait penser à un « page tuner », un polar de gare pour tuer le temps à défaut des gens. La (très bonne) surprise avait été réelle et j'avais apprécié le décryptage de notre société de consommation. Bref, j'avais adoré ce mélange qui permet de réfléchir et de se divertir en même temps.
Ici, l'objet littéraire est annoncé sans détour : « essai romancé économico-policier ». Un programme à première vue légèrement indigeste mais, au moins, le contenant est clairement posé et je vous garanti qu'il n'y pas tromperie sur la marchandise. Qu'en est-il exactement ?
J'ai d'abord adoré retrouver les personnages de la partie « romancée », toute l'équipe très attachante et très réelle de la Crim' lancée dans une nouvelle enquête. On continue à explorer leurs identités, on commence vraiment à aimer ces êtres de chairs et de sang, complexes et rugueux, des flics de l'ordinaire en chasse de l'extraordinaire. L'intrigue est là encore bien construite, même si le rythme est un petit peu plus lent que dans l'Éclat. Quant à « l'essai », l'enquête » à proprement parler, mon dieu , nous plongeons aux sources de l'économie et de la politique, de quoi donner quelques sueurs froides à ceux qui, comme moi, ne comprennent pas grand-chose à ces matières. Et c'est là que le talent de l'auteur opère une nouvelle fois : au fil des pages, nous retournons aux sources de nos sociétés, nous découvrons par exemple la croissance depuis… Adam, l'origine des classes sociales (ah, le bon vieux Noé doit se retourner dans son arche !), l'histoire de la révolution industrielle, nous plongeons dans le mécanisme de la monnaie, de l'intérêt financier, de la spéculation. le tout plaisamment, grâce à des expositions intelligentes, sans peiner (ou presque), ni s'ennuyer une seule fois. Moi, je dis : chapeau bas ! Un roman donc, qui nous permet de comprendre le monde tel qui l'est, mais qui, surtout, nous offre d'autres perspectives concrètes pour l'envisager différemment. À lire absolument, surtout en ce moment. Et à faire lire à nos hommes politiques pour qui la fin de l'histoire vient de sonner ! Seul bémol à rajouter : devoir attendre six mois pour lire la deuxième partie de l'enquête. C'est très rageant. Mais rien n'est décidément parfait en ce bas monde.
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Le commissaire Delajoie et toute son équipe du 36, quai des Orfèvres est de retour ! Et dès les premières pages, on est replongé dans l'ambiance : Delojoie vient de perdre un ami cher, malade de longue date ; l'enquête sur le meurtre de son fils prend une nouvelle tournure ; et comme si ce n'était pas assez pour une seule personne, il se retrouve propulsé au milieu d'une enquête hautement politique, avec le meurtre du sénateur Aristote… Hautement politique, car avec les élections présidentielles qui se présentent bientôt, il faisait beaucoup de bruits avec un nouveau parti, le Parti international du bien-être, et son programme qui pouvait révolutionner le système en place…

Mais, c'est John Marcus. Ce n'est donc point un roman policier comme les autres. Je dirais même que l'intrigue policière (très bien menée pourtant) est un simple prétexte au vrai sujet de ce livre. Quel est donc ce sujet ? le système économique dans lequel nous vivons. Après tout, ceci est un essai romancé économico-policier, comme indiqué sur la couverture. Alors, sous couvert de nous présenter le programme de ce nouveau parti politique, John Marcus va démonter les rouages de notre économie, nous expliquer comment notre société actuelle marche sur la tête, pourquoi les pouvoirs en place n'ont aucun intérêt à vouloir améliorer le système existant, comment fonctionne le système de la monnaie, la spéculation, le mécanisme des intérêts… Je sens que vous êtes sur le point d'abandonner par peur de ne rien y comprendre… Rassurez-vous, comme la première fois, John Marcus est un très, très bon professeur. Même si l'économie n'est pas votre domaine (comme c'est également mon cas), les exemples choisis sont parlants, les mots utilisés à la portée de tous !
(lire la suite...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/lho..
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Séduite par l'éclat du diamant, le premier roman de John Marcus, je persiste et signe sur son second livre. Nous replongeons en compagnie du commissaire Delajoie et de son équipe pour une enquête au coeur du 36 quai des Orfèvres et de notre système économique. Sur fond du crime du sénateur Aristote, qui allait se présenter à l'élection présidentielle, l'auteur nous permet de bien mieux appréhender les rouages de ce système (exemples percutants, accessibles). C'est un livre avec un vrai style, très bien écrit qui nous emporte dans deux dimensions, celle du polar plaisir et celle de la réflexion sociétale...
A lire !!!!

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Mettant pourtant en scène des policiers, on reprochera sans doute au livre de ne pas détailler cette dimension ; pourtant susceptible d'intéresser les lecteurs réguliers de polars et autres romans noirs. En proposant un livre avec la volonté de sortir "des rangs", l'enjeu est à double-tranchant : rondement mené, il passionne (surtout lorsqu'il s'agit de faire la critique du modèle dominant, ici le capitalisme) ; et à l'inverse, trop approximatif ou mal équilibré, l'oeuvre devient un fardeau pour le lecteur. Malheureusement, il me semble que L'homme qui rêvait, malgré certaines remarques fines et intelligentes, se perd dans les banalités économiques, en fait souvent trop ("Nous ne devions rien attendre de l'Histoire parce que, en réalité, L Histoire attendait tout de nous", par exemple) et oublie que la notion de "romancé" nécessite avant tout de fournir au lecteur un univers solide auquel il s'attachera.
Lien : http://blolib.shop.co/
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Madame Rabot, un monde où un milliard de personnes est assujetti à la faim, où un autre milliard est contraint à la survie et où la moitié de la population est maintenue dans la précarité, c’est un monde en état de siège. Et c’est un monde qui mène inéluctablement à la guerre civile, car croyez-moi, il y aura toujours une limite à la souffrance que peuvent endurer les gens. Savez-vous qu’un tiers des décès mondiaux est imputable à la faim ?
Je vous parle donc bien d’une guerre à mener, Madame Rabot, d’une tyrannie à abattre, d’une lutte sans pitié contre cette dictature du capitalisme qui n’utilise pas des chars, mais une puissante religion dont les armes de destruction massive sont des équations et des théories mathématiques.
Il faut quand même dire aux téléspectateurs que le monde n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui alors que des famines réapparaissent aux quatre coins du globe. Dans le même temps, nous détruisons des millions de tonnes de nourritures – des « retraits » comme on les nomme pudiquement en politique -, nous payons des agriculteurs pour détruire récoltes, champs et outils de travail, nous imposons des quotas pour éviter une surproduction alimentaire qui déstabiliserait les cours mondiaux.
N’atteignons-nous pas ici le comble de l’absurde ? Un monde pareil, Madame Rabot, ce n’est pas simplement un monde qui marche sur la tête, c’est un monde criminel.
Et un jour, tôt ou tard, nous devrons rendre compte de tous ces crimes perpétrés contre nos frères humains.
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— Pour ma part, je refuse ce mysticisme et je ne crois pas au salut par cette dévotion à la sainte croissance, l’idole révérée par tous les aveugles qui nous dirigent. Je ne crois pas aux vérités de verre édictées du haut de leurs chaires par ces nouveaux clercs de l’église économique scientiste. Il fut un temps où, dans Constantinople assiégée par les Turcs, scolastiques et courtisans en recherche de raison disputaient du sexe des anges pour conjurer le mauvais sort ; aujourd’hui, alors que le monde s’ébranle sous les chocs de plus en plus violents des crises à répétition et d’un libre-échangisme qui enflamme les pays, stochastiques et politiques en mal de raison persistent dans leur vénération de l’Aléa. Voilà qui sont mes adversaires, Madame Kylaich, des adorateurs du passivisme et du hasard, ce sont ceux qui me jettent l’anathème, et prétendent que je ne suis, au mieux, qu’un idéaliste innocent, au pire, qu’un irresponsable inguérissable. (Sénateur Aristote)
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— « Science » est devenue un gros mot pour parler d’économie, Bastien. Je ne l’utilise plus, moi-même, qu’avec une extrême précaution. Aujourd’hui, l’économie est malheureusement désavouée par tous ces scientistes qui la galvaudent et la confondent avec un art divinatoire. Elle n’est pas loin de succomber par vanité. Connais-tu en effet une autre discipline scientifique aussi arrogante et qui se soit autant trompée ? Peut-on dénommer ainsi un champ d’études qui s’est transformé en religion et dont toute l’histoire invalide les lois présentées comme éternelles par des disciples prosélytes en mal de reconnaissance ? Les économistes se prennent aujourd’hui pour des astrophysiciens, Bastien, et pour expliquer le prix de la baguette de pain, ils ont recours à la théorie du chaos. (Le " professeur" )
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Le capitalisme est une forme dévoyée et perverse de l'activité économique normale puisque son but unique consiste à accumuler de l'argent en captant une partie de la richesse produite par les tiers. On accumule du capital sans autre but que l'accuulation supplémentaire de capital.
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Les lois du marché doivent agir sans entraves car elles sont supposées organiser l'inorganisé, mener l'humanité vers un âge d'or... c'est stupide et inconséquent de la part des dirigeants qui laissent faire.
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Interview de l'auteur au JT de TV5 Monde au sujet de son livre "L'Homme qui rêvait - Tome 1, Aristote".
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