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Citations sur Anthologie de poésie arabe contemporaine : Edition bili.. (27)

Leçon d’art plastique
extrait 3
  
  
  
  
Mon fils pose devant moi son cahier de dessin
Et me demande de lui dessiner un épi de blé.
Je prends un crayon
Et lui dessine un révolver.
Mon fils se moque de mon ignorance
Et me dit, tout étonné :
Ne fais-tu donc pas la différence
Entre un épi de blé et un révolver ?
Je lui réponds : Écoute, mon fils,
Je savais jadis comment était fait l’épi de blé,
Comment était la galette de pain,
Comment était la rose,
Mais en ce temps métallique,
Où les arbres de la forêt
Se sont enrôlés dans la milice,
Où la rose est en tenue léopard,
En ce temps d’épis armés,
D’oiseaux armés,
De culture armée,
Je n’achète pas une galette de pain
Sans y trouver un révolver,
Je ne cueille pas une rose dans un bosquet
Sans qu’elle me menace de son arme,
Je ne feuillette pas un livre dans une librairie
Sans qu’il explose entre mes mains.


// Nizar Quabbani (1923 – 1998)

/ Traduit de l’arabe par Farouk Mardam-Bey
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Mithaq Karim Roukabi. Poétesse irakienne

Dans tes yeux ; mille ciels
Et mon baiser
Un pigeon
Planant
Tel une prière … une invocation …
Ö ornement verbal
Sur le front du poème !
Ö printemps dont s’enveloppe ma nuit
Chaque soir… !
Grâce à ton amour,
La terre tourne dorénavant deux fois ,
Foisonnant de parfums et de désirs.
Grâce à ton amour,
Le sable des distances
Édifie dorénavant des forteresses de rêves.
Grâce à ton amour,
En ta présence les jardins
Fleurissent chaque matin…
Et l’histoire se transforme
En des pépites de saphir
Que les prêtres sèment
Dans les temples sumériens
Chaque nuit de pleine lune.
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Mon fils s’assoit sur le bord de mon lit
Et me demande de lui réciter un poème.
Je verse une larme sur l’oreiller.
Il la ramasse et me dit :
Mais c’est une larme, père, et non un poème,
Je lui dis :
Quand tu seras grand
Et que tu liras la somme de la poésie arabe,
Tu sauras que le mot et la larme sont frère et sœur
Et que le poème arabe
N’est qu’une larme qui coule entre les doigts.
Mon fils pose devant moi sa boîte de couleurs
Et me demande de lui dessiner une patrie.
Le pinceau tremble dans ma main
Et je fonds en larmes. 
Nizar Qabbani, Leçon d'art plastique
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Leçon d’art plastique
extrait 2
  
  
  
  
Mon fils pose devant moi ses crayons de couleurs
Et me demande de lui dessiner la mer.
Je prends un crayon mine
Et lui dessine un cercle noir.
Mon fils me dit :
Mais c’est un cercle noir, père,
Ne sais-tu donc pas que la mer est bleue ?
Je luis dis : « Écoute, mon fils,
Jadis, je savais très bien dessiner les mers,
Mais on m’a confisqué ma canne à pêche,
On m’a pris mon bateau,
On m’a interdit toute relation avec la couleur bleue,
Et avec le poisson de la liberté.


// Nizar Quabbani (1923 – 1998)

/ Traduit de l’arabe par Farouk Mardam-Bey
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Leçon d’art plastique
extrait 1
  
  
  
  
Mon fils pose devant moi sa palette de couleurs
Et me demande de lui dessiner un oiseau.
Je plonge le pinceau dans la couleur grise
Et lui dessine un carré
Avec des barreaux et un cadenas.
Mon fils me dit, tout surpris :
Mais c’est une prison, père,
Ne sais-tu donc pas dessiner un oiseau ?
Je luis dis : « Mon fils, excuse-moi,
Je ne sais plus comment sont faits les oiseaux.


// Nizar Quabbani (1923 – 1998)

/ Traduit de l’arabe par Farouk Mardam-Bey
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Oumeima Ibrahim

Une gazelle
Elle est excessive ta présence
Malgré l’absence.
Comment la nostalgie
Rapproche-t-elle les distances
Faisant se lever
Sur les rivages de ton âme
Une gazelle
Qui déverse sur moi ses matins
Et les chansons
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Intisar Doulib

Nous étions ensemble
Toi tu ne me reconnaîtras pas
Lorsque je m’assiérai sur la chaise en plastique
Et lèverai les jambes
Je te parlerai avec tristesse
Des figues volées du champ lointain
De la lumière qui fait pénétrer seulement sa moitié
Dans les bois avoisinants
Je te donnerai des nouvelles
De la maison moins âgée que moi
De deux ans
Mais qui décéda avant moi
Et des fleurs tristes dans les papiers peints
Sur ses murs écroulés
Tandis que moi je jouais pieds-nus
Avec ma mèche de cheveux
D’une manière grossière
Je te donnerai des nouvelles de tout
De tout
Sauf du nombre des lignes qui ont été rayées
De mes papiers
Les lignes dans lesquelles nous étions ensemble
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Abdelkerim Tabbal

Demeure
Errer
dans le désert ou dans la paume d’une main
revient au même
Toi qui hésites,
échapper à l’une des deux nuits
alors choisis un exil
dont la lisière est... lampe
dans la maison de la poésie.
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Choukran bezef Dahmane, Kamel, Oum... Ya Rayah.
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Imène Amara

e suis le seul jardin
Je suis le seul jardin
Qui n’accueille pas avec enthousiasme
Le cueilleur de ses roses
Je suis le seul jardin
Qui se referme sur le cueilleur de ses roses
Et le blesse
Je suis le seul jardin
Qui défend la face des roses.
Avez-vous connu maintenant
Le secret des épines qui poussent
Sur les branches ?
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