En plein Moyen-Age, à l'époque où les pendus longent encore régulièrement les chemins empruntés par les hordes de bandits et que les seigneurs ont tout pouvoir de vie et de mort, Benoît vit seul avec sa mère, couturière, et aurait apprécié que son père soit mort vaillamment au combat plutôt que d'une maladie subite.
Sans doute les hormones ou le climat violent qui l'entoure, le jeune adolescent est plein de rage, prend un plaisir vicieux à tuer les bestioles et à assister aux décapitations du bourreau.
Il suffit que celui-ci, magnanime, lui offre une pomme et lui ébouriffe affectueusement les cheveux pour que Benoît le suive discrètement, le découvre en amant de la reine, et lui vole un médaillon de celle-ci, déclenchant la marche inéluctable du destin...
Dans son ensemble, l'histoire est bien construite, tragique et violente.
Les illustrations sont intéressantes, expressionnistes; Benoît prend peu à peu l'allure d'un
Klaus Kinski démoniaque, la folie du Cri de Munch.
Mais le récit... on ne peut pas dire que
Grégory Mardon soit aussi bon conteur qu'illustrateur. L'intrigue est bâclée, beaucoup trop elliptique comme s'il voulait en arriver au plus vite à sa tragique conclusion. Les dialogues frôlent par moments le ridicule par leur platitude, leurs clichés ou leur anachronisme complet lorsque l'épouse de Benoît se préoccupe de de le sentir si distant, de ne plus jouer avec son fils ni partager ses sentiments avec elle - on est au Moyen-Age! - .
Enfin, je ne comprends franchement pas le titre, certes aguicheur...
Je suis assez surprise que les éditions Futuropolis aient choisi de publier cette bande dessinée qui manque quand même de qualités et qui aurait mérité d'être largement étoffée.
Mais bien souvent, dans la BD, c'est la qualité des textes et de l'intrigue qui pèche...