O toi, dont l’existence est encore un problème ;
Toi, qui de l’univers es peut-être l’emblème ;
Toi que tout doit prouver, que tout peut démentir ;
Dieu ! j’ose te nier, plutôt que t’avilir.
J’ai vu combien ton nom sanctifiait de crimes ;
Combien, sur tes autels, on frappait de victimes ;
Indigné, j’ai rougi de l’erreur de mes sens ;
J’ai détesté ton temple, et repris mon encens.
Le véritable athée est un sage sensible.
L’amour de la vertu lui rend, seul, tout possible.
L’athée est toujours lui ; dans le fond de son coeur,
Est de ses actions le souverain moteur.
Trop éclairé pour croire à la vie éternelle,
L’athée à ses devoirs n’en est que plus fidèle.