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Citations sur La Révolution, tome 4 : Les hommes perdus (23)

Dans la classe pauvre, la misère atteignait un degré que l'on n'avait jamais connu ni même imaginé aux pires moments de 89 et de 93. On voyait dans les rues, des femmes, des hommes tomber d'inanition. D'autres, à bout de souffrance, se jetaient dans la Seine ou se précipitaient d'une fenêtre sur le pavé. Des pères, des mères de famille, ne pouvant plus nourrir leurs enfants, les tuèrent et se coupèrent la gorge. Le va-et-vient des corbillards remplaçait celui des charrettes rouges. En quelques semaines, la faim avait fait plus de victimes que la guillotine en un an et demi.
Pendant ce temps, les profiteurs se gobergeaient chez Vénua, dans les restaurants du Palais-Royal ou chez les traiteurs des Champs-Élysées. Les riches mangeaient du pain blanc, des gâteaux. Madame Tallien, dans sa somptueuse chaumière du Cours-Égalité, les belles amies de Barras, la veuve du général Beauharnais, les actrices passées de Sainte-Pélagie ou de Port-Libre dans les bras des Thermidoriens, donnaient des fêtes aux députés de la droite, aux muscadins, aux émigrés rentrés.
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Au reste, que ne s'était-il pas accompli sous son gouvernement, en un si bref espace ! La faim disparue, les finances assainies, l'organisation administrative solidement fondée dans tout le pays, la Vendée pacifiée, l'Autriche écrasée à Montebello par Lannes, à Marengo par le Premier consul en personne après l'étonnant passage du Grand-Saint-Bernard, à Hohenlinden par Moreau, la paix signée à Lunéville avec le cabinet de Vienne, à Amiens avec l'Angleterre, le commerce, l'industrie renaissant, le bonheur promis par Fouché au lendemain du 19 brumaire semblait décidément acquis. Bonaparte dispensait l'ordre, la gloire, la prospérité.
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En vérité, malgré les proscriptions et les changements, la corruption des "hommes perdus" demeurait dans le Corps législatif. Le Directoire ne serait pas plus honnête que la Convention thermidorienne. Mais saurait-il exister un gouvernement honnête ? Le pouvoir porte en lui sa gangrène, elle pourrit jusqu'aux meilleurs.
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Les Français versent leur sang pour la liberté, cependant ils ne l’aiment pas, au fond ; il leur convient de dépendre. Ils n’aiment pas les régimes parlementaires, car les citoyens n’ont guère confiance en eux-mêmes, et la démocratie exige trop de leur paresse. Ils trouvent tellement plus commode de s’en remettre à un homme, quitte à lui couper le cou ensuite, ou le renverser, le bannir.
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Avons-nous supprimé la domination de l’aristocratie pour y substituer la tyrannie de la médiocrité ? Avons-nous tué un roi pour nous donner deux millions de despotes ? On en viendrait à croire que nous étions plus libres sous la monarchie où, certes, personne ne m’eût contraint de servir dans la milice bourgeoise. La liberté doit-elle donc, par nature, détruire la liberté ?…
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Qu’importe ! Roi ou nation, c’est toujours à la France que je te donne !” Voilà. On ne sert pas un homme, un roi, un empereur, un gouvernement, une dynastie, un régime ; on sert la France, la France seule. Si tant d’entre nous ne l’avaient pas oublié, nous n’en serions point où nous sommes. Bon. Tu as voulu, malgré mes avertissements, être soldat. Tu en es un, excellent. Tu vas donc te conduire en soldat : rejoindre et faire ton devoir qui consiste à mettre ton peloton en état de combattre victorieusement s’il doit un jour marcher à l’ennemi. Rien de tout cela ne souffre discussion.
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Une femme se doit à qui elle est le plus nécessaire.
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La Révolution, je ne l’ai pas aimée, et je n’aime guère, non plus, ses résultats. Je ne crois pas qu’un Barras, un La Révellière, un Rewbell vaillent mieux, au pouvoir, qu’un Calonne, un Loménie de Brienne, un Maurepas. Ils pourraient fort bien être les fossoyeurs de votre république, comme Terray fut celui de la monarchie. Mais il ne m’en chaut. Peu importent les régimes. Je ne me soucie ni d’ambassade ni de ministère. Nous avons retrouvé la possibilité de vivre paisiblement en faisant notre métier, je n’ambitionne pas davantage et seul cet avenir-là m’intéresse.
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L’égalité, c’est l’anarchie, nous l’avons trop vu. Nous devons être gouvernés par les meilleurs. Les meilleurs sont les plus instruits et les plus intéressés au maintien des lois. À bien peu d’exceptions près, de pareils hommes se trouvent uniquement parmi les propriétaires. Ils sont attachés au pays qui contient leur propriété, aux lois qui la protègent, à la tranquillité qui la conserve ; et ils doivent à cette propriété, et à l’aisance qu’elle donne, l’éducation qui les a rendus propres à discuter avec sagacité et justesse les avantages et les inconvénients des lois.
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Vous avez été créé et mis au monde par Napoléon à la journée de Saint-Cloud. Le peuple n’a nullement participé à votre création, il ne vous connaît que comme des vampires qui vivez aux dépens de ses sueurs et de son sang, des pourvoyeurs de l’ogre, à qui vous le forciez de fournir annuellement deux à trois cent mille hommes… Ouvrage et enfants du Buonaparte, vous ne pouvez ni ne devez lui survivre : vous êtes la production la plus dangereuse qui soit sortie de ses entrailles.
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