AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Ton visage demain tome 1 sur 3

Jean-Marie Saint-Lu (Traducteur)
EAN : 9782070713448
416 pages
Gallimard (29/04/2004)
4/5   23 notes
Résumé :

Qui est réellement sir Peter Wheeler ? Ce sympathique professeur retraité d'Oxford, spécialiste de la guerre d'Espagne, que le narrateur et protagoniste de cette histoire a tant de plaisir à fréquenter ?

Ou plutôt un homme hanté par d'obscurs souvenirs et qui garde peut-être un secret inavouable ? Il arrive que l'on découvre soudain que ceux qu'on aime et qu'on croyait connaître cachent, en réalité, bien des mystères.

Jaim... >Voir plus
Que lire après Ton visage demain, tome 1 : Fièvre et LanceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Après la lecture d'un roman de Javier Marias, je me trouve souvent dans une sorte d'état second. Un mélange de rêverie, de ravissement, de curiosité intellectuelle, d'anticipation, et d'un tas d'autres choses sur lesquelles je n'ai pas encore mis un mot. C'est un don précieux. En plus, cet auteur espagnol a le sens de l'intrigue.

Dans ce premier tome de sa trilogie Ton visage demain, on retrouve l'Espagnol Jaime Deza (ou Jacques, ou Jacob, ou… peu importe, c'est selon), le narrateur d'un roman précédent, le roman d'Oxford, et cette même ambiance universitaire anglaise. Moi, j'aime bien. Soirées mondaines, haut gratin intellectuel, peut-être financier, surtout diplomatique. Mais qu'y fait cet attaché culturel espagnol, de la Garza ? Et qu'en est-il de ce monsieur Bertram Tupra ? Leur rencontre ne semble pas fortuite, son mentor Peter Wheeler le pousse vers ce personnage, qui sait plus écouter que parler. Très intrigant. Par la suite, ils se rencontrent à quelques reprises, puis ce Tupra fait appel à ses services. Mais ce qu'il demande dépasse largement les compétences d'un simple traducteur…

Javier Marias a le don de tenir ses lecteurs captivés. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Je ne parle pas ici de ces histoires où des péripéties sans fin s'enchainent les unes après les autres, dans le genre thriller qu'on achète à l'aéroport, non ! La llenteur avec laquelle il déballe son histoire ne s'y prête pas. Je parle plutôt d'une intrigue qui peut, à tout moment, basculer, faire tourner dans une autre direction. Même une banale rencontre peut mener à diverses avenues. Cette femme, deviendra-t-elle sa nouvelle flamme ? le mari de celle-ci voudra-t-il se venger ? Est-elle plutôt un agent secret ? Chargée de l'espionner, de le distraire ou de le supprimer ?

Ton visage demain, qui aurait pu n'être qu'une autre intrigue amoureuse à Oxford, ou même une critique de ce milieu universitaire, ou plus probablement une réflexion sur la nature humaine. Pourtant, on glisse tranquillement, surement, mais jamais complètement, dans un roman d'espionnage. En effet, tous les indices semblent diriger vers cette voie mais quelle est la mission ? Pas très clair, et c'est pour le meilleur. La vérité, c'est que c'est un peu tout ça à la fois.

Certains diront (se plaindront) que le rythme est lent. C'est pourtant nécessaire pour assimiler toute l'information. Après tout, Wheeler, Deza, Tupra, ce sont tous des hommes au sommet de leur réputation. Ne devient pas expert à Oxford qui veut ! C'est que Javier Marias est un érudit. Son livre est rempli de références à l'histoire, à la Guerre d'Espagne, aux pays latino-américains, aux services secrets britanniques, à la Deuxième Guerre mondiale, etc. C'est que les histoires de quelques uns des personnages y sont intimement liées. Et l'histoire aussi.

Bref, Ton visage demain n'est pas le thriller habituel que l'on traine à la plage, non ! Il faut s'en délecter le soir, à la lueur tamisée d'une lampe qui projette des ombres sur les murs. Avec un cognac ou un vin rouge corsé, ou encore un café, c'est selon. Mais, surtout, sans se laisser distraire…
Commenter  J’apprécie          341
J'ai débuté la grande trilogie de Javier Marìas après avoir lu 'Le roman d'Oxford' et bien m'en a pris. Car, il s'agit presque d'une quadrilogie.

En effet, l'auteur reprend le narrateur de son 'Roman d'Oxford', le professeur de lettres espagnoles détaché pour deux ans à Oxford, qui revient à Londres quelques années plus tard. Si la lecture de ce premier roman n'est pas indispensable, les continuels rappels l'a rende bien utile.

Pour la petite histoire, selon un interview de l'auteur, celui-ci a divisé ce roman-ci car il a utilisé la propre histoire de son père pour la prêter au père du narrateur, qui aura, de même, été trahi par son meilleur ami pendant la guerre d'Espagne et aura été emprisonné suite à cette délation, et Javer Marìas voulait que son père, qui était un professeur de philosophie, entende l'insertion de cet élément autobiographique, à un moment où il était encore vivant mais n'était déjà plus capable de lire. Il lui a donc lu à haute voix les passages reprenant le rappel de cette trahison.

On retrouve ici, davantage que dans le 'Roman d'Oxford', le style de Javier Marìas de son roman 'Comme les amours', ses digressions, ses phrases interminables avec moult incises, que, personnellement, j'adore. Mais j'ai déploré que cela ne soit pas la traductrice de 'Comme les amours' ou du 'Roman d'Oxford' qui ait été employée pour ce roman, car le traducteur semble, en l'occurrence, moins à l'aise avec ces phrases qui semblent n'avoir pas de fin et le rythme en souffre et l'on perd parfois le sens d'une phrase qu'il faut alors relire. Je n'ai plus eu l'impression de valser comme dans 'Comme les amours', mais bon, l'ensemble m'a véritablement emporté.

Quel moment de littérature ! Savoir le lire en espagnol doit être un régal !

Vite au deuxième tome !
Commenter  J’apprécie          190
Un roman où le narrateur s'autoanalyse avec une acuité et une honnêteté qui sont un régal pour l'âme. Un tel livre ne peut probablement pas s'écrire à 25 ans, il faut avoir vécu et beaucoup souffert pour sortir un tel chef-d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          90
On connaissait les styles verbeux, vasouillard, ampoulé, nombrilistique, diptéro-sodomitique, durassique, l'auteur apporte sa brique avec le stylé “mélasse”. On a tous fait ce rêve où l'on n'arrive pas à avancer, les jambes prises dans une sorte de glu qui ralentit les mouvements au point de ne plus pouvoir bouger. C'est ce sentiment que l'on éprouve à la lecture de la prose. Passées cents pages où il ne se passe rien et englué dans des réflexions de niveau brevet de premier cycle, le lecteur voit écrit en majuscules NKVD, POUM… Tient se réjouit-il, ce qui est évoqué en quatrième de couverture arrive enfin. Que nenni ! On se voit offrir un abrégé de la guerre d'Espagne avec les crapuleries et assassinats commis par le NKVD contre les opposants aux communistes, Andrés Nin… Tout cela figure dans n'importe quel livre d'histoire traitant du sujet. Et au milieu de tout ça, la mélasse psycho reprend ses droits. Lecteur diabétique, évitez ce sirop aussi dense qu'indigeste. (Nb : le nom du dirigeant du NKVD est orthographié Ezhov, le traducteur a raté ses cours d'histoire et n'a ouvert aucun livre sur le sujet !).
Commenter  J’apprécie          10
Je n'ai pas pu rentrer dans ce roman, premier volet d'une trilogie avec "Danse et rêve" et "Poison et ombre et adieu".
Pour commencer, le rythme m'a paru déphasé et le ton anachronique. Puis, le but de l'ouvrage m'a semblé difficile à cerner; heureusement que dans la quatrième de couverture les choses étaient clairement spécifiées.
Ce qui sauve le roman est l'humour, assez british, très ironique et des personnages avec une certaine profondeur. Mais l'argument du livre progresse de façon si chaotique que j'ai abandonné par KO de lecture vers la page 100.
Pas question de m'embarque dans les tomes 2 et 3.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il existe une obsession de comprendre ce qui est odieux, au fond il y a une fascination malsaine pour ça, et on fait par là une immense faveur aux gens odieux. Je ne partage pas cette curiosité infinie de notre époque pour ce qui n'a aucun cas de justification, même si on y trouve mille explications différentes, psychologiques, sociologiques, biographiques, religieuses, historiques, culturelles, patriotiques, politiques, idiosyncrasies, économiques, anthropologiques, peu importe. Je ne peux pas perdre mon temps à m'interroger sur le mal et le pernicieux, leur intérêt est toujours médiocre dans le meilleur des cas et souvent nul, je t'assure, j'ai beaucoup vu.
Commenter  J’apprécie          220
Il y a des personnes dont les mobiles ne méritent pas d'être examinés, même s'ils les ont poussés à commettre des actes terribles, ou précisément pour cela. C'est là quelque chose, je le sais, qui va totalement contre la tendance actuelle. Aujourd'hui tout le monde se demande ce qui conduit un tueur en série ou de masse à tuer en série ou massivement, un collectionneur de viols à accroître sans cesse sa collection, un terroriste à mépriser toutes les vies au nom d'une cause primitive et d'en finir avec le plus grand nombre possible d'entre elles, un tyran à tyranniser sans limites, un tortionnaire à torturer sans limites, qu'il le fasse de façon bureaucratique ou sadique. Il existe une obsession de comprendre ce qui est odieux, au fond il y a une fascination malsaine pour ça, et on fait par là une immense faveur aux gens odieux. Je ne partage pas cette curiosité infinie de notre époque pour ce qui n'a en aucun cas de justification (...).
Commenter  J’apprécie          52
"Nous parlions de la mort", dis-je. "Ce qu'il y a de grave quand la mort approche, ce n'est pas la mort elle-même, avec ce qu'elle apporte ou n'apporte pas, c'est qu'on ne pourra plus rêvasser à ce qui viendra plus tard", avait dis Rylands [...]
Commenter  J’apprécie          200
Mais personne ne veut rien voir et c'est ainsi que personne ne voit presque jamais ce qui est devant lui, ce qui nous attend ou que nous offrirons tôt ou tard, nous ne renonçons pas à lier conversation ou amitié avec quelqu'un qui ne nous apportera que du repentir et de la discorde et du venin et des lamentations, ou avec celui à qui nous apporterons tout cela, même si nous l'entrevoyons dès le premier instant, même si c'est pour nous une évidence.
Commenter  J’apprécie          50
On ne sait jamais vraiment quand on gagne la confiance des gens, et encore moins quand on la perd.
Commenter  J’apprécie          260

Video de Javier Marías (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Javier Marías
Javier Marias parle de son livre 'Comme les amours' au festival Passa Porta en 2012.
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
autres livres classés : franquismeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (113) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature espagnole au cinéma

Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

Vincent Perez
Olivier Martinez
Viggo Mortensen

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..