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EAN : 9782070178216
576 pages
Gallimard (19/01/2017)
3.75/5   57 notes
Résumé :
Madrid, 1980 : après quarante années de dictature, le vent du changement souffle sur la société espagnole. Le jeune Juan de Vere vient de trouver son premier emploi en tant que secrétaire privé du célèbre réalisateur et scénariste Eduardo Muriel. Celui-ci lui présente sa femme, la belle et inquiétante Beatriz Noguera, lui fait connaître son cercle d’amis et lui ouvre sans le savoir une porte dérobée sur son intimité et ses souvenirs.
D’abord fasciné par la v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Retrouver la plume de Javier Marias et me perdre à nouveau dans les méandres de ses histoires est un vrai plaisir .
Dans son dernier roman il nous revient avec une histoire dans l'Espagne postfranquiste qui draine encore les résidus de trente-six années d'un régime meurtrier, que tout le monde essaie d'oublier sans demander de comptes à personne ("L'avenir était si tentant qu'il valait la peine d'enterrer le passé"). le narrateur Juan de Vere, un jeune homme de vingt-trois à l'époque, nous la raconte quelques décennies plus tard, alors qu'il est déjà un homme d'âge mûr.
Jeune diplômé Juan trouve par l'intermédiaire de son père un poste de secrétaire privé auprès du cinéaste Eduardo Muriel. Muriel est marié à Beatriz Noguera, la quarantaine,belle et sensuelle.
Très préoccupé par une affreuse rumeur sur un de ses amis, qui "se serait conduit de manière indécente avec une femme, et peut-être même plusieurs", Muriel va y impliquer Juan pour découvrir la vérité. Ce dernier est d'autant plus étonné que Muriel lui-même se conduit de manière très trés indécente avec sa propre femme......
Pour le jeune de Vere se présente une intrigue à double tranchant. D'où, pour arriver à ses fins, il va développer une sérieuse habitude d'espionnage voir de voyeurisme facilitée par son lieu de travail : la maison même de Muriel. Mais notre Sherlock Holmes ne va pas confiner ses activités à la seule maison, où il finit par "faire partie des meubles".
Beaucoup de surprises l'attendent, lui et nous aussi lecteurs.....

Voici grosso modo le début de l'histoire, si vous connaissez Marias, votre curiosité est déjà très aiguisée pour la suite où l'on assistera à une dissection en directe. Il n'épargne aucun détails, s'égarant dans des digressions méditatives continues, croquant des portraits de mâles latinos à "l'irrespect excessif " à l'égard des femmes,
y laissant glisser des histoires vraies comme l'affaire Mariella Novotny / Harry Alan Towers ,scandale politico-sexuel dans les années 60, auscultant le passé où un secret en cache un autre plus inavouable encore, qu'il nous distille au compte-gouttes ......secrets dont il aurait mieux valu en laisser certains en paix........,plus que l'intrigue c'est le style de Marias qui méne le jeu, passionnant.


Si vous êtes une ou un aficionado de lui, vous allez adorer ce livre, si vous ne le connaissez pas encore, l'occasion à jamais de le rencontrer et si vous êtes entre les deux à vous de voir......


" Thus bad begins and worse remains behind"( Shakespeare - Hamlet Act 3 Scene 4)
“Si rude soit le début, le pire reste derrière nous.”

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Madrid, 1980. Ses études tout juste terminées, Juan de Vere entre au service du réalisateur Eduardo Muriel, comme secrétaire particulier. Très vite, il devient son bras droit, son ''prolongement'' naturel et passe ses journées et parfois même ses nuits dans l'appartement de son employeur, rencontrant sa famille et ses amis. Impressionné et admiratif, Juan accepte tout naturellement la requête de Muriel quand celui-ci lui demande d'espionner discrètement l'un de ses amis, le docteur van Vechten, pédiatre en vue qui, dans le passé, ''se serait mal conduit avec une femme, et peut-être même plusieurs'' selon la rumeur. La pire des choses selon Muriel, au grand étonnement de son secrétaire qui voit jour après jour son employeur se conduire mal avec sa propre épouse, la belle Beatriz qu'il insulte, humilie et ne touche plus malgré l'amour fou qu'elle semble lui porter. Voilà donc le jeune de Vere embarqué dans une double enquête : découvrir les agissements de van Vechten pour le compte de Muriel et connaître les secrets de ce mariage malheureux, pour son compte personnel.

C'est avec le recul dû à l'âge que, quelques trente ans après les faits, Juan de Vere nous raconte ses débuts dans la vie active et dans le monde, cinq ans après la mort du caudillo, au moment où l'Espagne enterrait le dictateur et avec lui les années de dictature. C'est l'heure du grand pardon et de l'oubli des crimes commis, ceux des vaincus et des vainqueurs. Pourtant, derrière les réputations blanches comme neige se tient l'ombre du franquisme et les rumeurs persistent...
Dans son style tout en circonvolutions, Javier Marias nous mène, de détours en digressions, de répétitions en lenteurs volontaires, dans une Espagne qui s'enivre de sa liberté toute fraîche, préférant une conciliante amnésie aux règlements de compte. Cela ne l'empêche pas d'évoquer la guerre qui mit à genoux les républicains et les fit souffrir bien longtemps encore après la défaite et la movida, cette période d'effervescence et de libération des moeurs dans une société qui n'osait pas encore légaliser le divorce.
Un roman dense, puissant, qui passionne, sait ménager un certain suspense et évoque l'amour et ses désillusions, la haine qui en est le pendant, la trahison, le mensonge et le pardon impossible. Une prose magnifique et une analyse fine et fouillée de cette société entre deux eaux qui regarde son avenir mais reste plombée par les blessures du passé. Un écrivain, un vrai !
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Avec « Si rude soit le début », Javier Marías nous offre un livre en droite ligne avec le reste de son oeuvre. Vous ne serez pas perdu, ses thèmes de prédilection sont bien présents et même des références à d'autres romans pour ceux qui les ont lus. Javier Marías décortique l'intime indicible et les zones d'ombre que nous cachons dans les tréfonds de nos consciences et il y réussit avec son brio habituel et son écriture inimitable.

Le jeune Juan de Verde est engagé comme secrétaire particulier d'un réalisateur de cinéma madrilène, qui va lui demander d'enquêter secrètement sur le mystérieux docteur van Vechten, pédiatre qui soigne l'ensemble de la famille. Cela ne vous dit rien ? Il y a un clin d'oeil explicite à la trilogie « Ton visage demain », d'autant plus que Javier Marías se permet une brève incursion du personnage de Peter Wheeler, le vieux professeur d'Oxford, ancien espion britannique, qui nous est présenté dans le premier tome "Ton visage demain : Fièvre et lance" et va faire s'engager le personnage principal Jaime Deza sur la voie d'un certain espionnage dans les tomes suivants.

Lecture passionnante s'il en est, je ne la recommanderais pas comme entrée en matière de l'oeuvre géniale mais particulière de cet auteur. « Comme les amours » reste bien plus facile d'accès, à mon sens.

Le seul bémol peut-être est la traduction qui, par moment, n'est pas gouleyante comme à l'accoutumée. Il y a eu changement à ce niveau chez l'éditeur. De-ci de-là, un terme ou l'autre étonnent le lecteur assidu de cet auteur, habitué à un lexique invariablement élégant même quand il est question des choses les plus crues ou triviales. Et puis, dire qu'appeler un médecin 'docteur' est pédant, que se faire avoir comme un gogo est une expression surannée, n'est pas correct. Mais j'imagine bien que la traduction d'une telle verve, d'une telle faconde ne doit pas être chose aisée.

Le titre aussi m'a intriguée. L'auteur a emprunté à nouveau, écrit-il, le titre du livre à Shakespeare. C'était déjà le cas de « Demain dans la bataille, pense à moi » tiré de Richard III et de « Un coeur si blanc » de Hamlet. Mais impossible ici de retrouver la bonne pièce en cherchant « Si rude soit le début » sur internet, ou sa prolongation "Si rude soit le début, mais le pire est derrière nous". C'est par le titre anglais « Thus bad begins » que j'ai découvert le pot aux roses. Il s'agit à nouveau d'Hamlet dans ses vers célèbres « I must be cruel only to be kind. Thus bad begins and worse remains behind », qui est traduit à l'inverse en français comme dans La Pléiade où l'on lit "Je ne dois être cruel que pour être juste. Ceci commence mal, mais pire viendra". En revanche, Javier Marìas nous fait un grand clin d'oeil en appelant son protagoniste Juan de Vere, lorsqu'on sait que Edouard de Vere est une des figures hypothétiques de Shakespeare.

Lecture captivante donc et sans doute davantage encore pour le lecteur féru de l'univers de cet auteur hors norme, qui sera ravi de reconstituer le fil rouge tracé entre les différentes oeuvres de Javier Marías.
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Depuis plusieurs années, l'auteur madrilène Javier Marias apparait régulièrement dans la liste des Prix Nobel possibles. Qu'il l'obtienne ne serait que justice car si l'on se place d'un point de vue strictement littéraire, il n'a que peu de concurrents pouvant se prévaloir d'un style aussi classique qu'élégant et d'une brillance soutenue. Les allergiques aux longues phrases et considérations psychologiques, qui ne le sont pas moins, auront vraisemblablement du mal à entrer dans le labyrinthique et touffu Si rude soit le début. Il n'est pas rare qu'à une question posée par l'un des protagonistes, le lecteur doive attendre une page sinon deux pour obtenir la réponse. le livre est d'une lenteur fascinante, s'égarant dans des méandres interminables comme un fleuve qui paresse avant que le courant ne devienne tumultueux. C'est assurément le reproche majeur qu'on pourra lui faire, ces digressions systématiques et ces descriptions languissantes. Mais évacuons vite ces objections car si le livre réussit à nous ferrer dès ses premières pages, il ne nous lâche plus par la suite, avec cette envie et impatience d'en savoir davantage sur les secrets qui nous sont à moitié divulgués très vite et dont la complète révélation n'intervient que 500 pages plus loin, avec une belle surprise en plus, dans un épilogue de toute beauté, même s'il intervient au forceps, ou quasiment.
Evoquons les deux intrigues qui parcourent le roman : l'une concerne les relations de couple entre le célèbre réalisateur Eduardo Muriel et sa femme Muriel ; l'autre le passé trouble d'un médecin ami de la famille, fort répugnant par ailleurs dans ses rapports avec les femmes. le lien entre ces deux histoires ? le narrateur, âgé de 23 ans à l'époque, peu d'années après la mort de Franco, en pleine période de la Movida. Un conteur qui a le recul du temps puisqu'il intervient une trentaine d'années plus tard et jette alors un oeil peu complaisant sur ce moment où il n'était encore qu'un "novice", candide et impressionnable. Ses souvenirs sont délectables, avec la tentation du vice et les questions morales qui le taraudent mollement, ce qui ne l'empêche pas de jouer à l'espion ou au voyeur, dans la vie du couple comme dans celle du praticien. Les thèmes de la trahison et de la confiance sont comme toujours au centre du livre de Javier Marias. S'y ajoute celle de l'héritage des années franquistes et de la guerre civile, comme autant de cicatrices ou de stigmates que l'on s'est empressé, en Espagne, sinon d'oublier, du moins de glisser sous le tapis. Il est vrai qu'après la mort du dictateur il n'y eut point de procès retentissants et qu'un d'un commun accord, tacite mais avéré, la société ibérique a décidé de faire table rase du passé et de ne penser qu'au présent, en s'enivrant des parfums de la liberté, de l'insouciance et de la permissivité. Pour parachever le tableau, Javier Marias mélange personnages fictifs et réels comme par exemple son véritable oncle, le cinéaste Jesus Franco, le mythique acteur américain Jack Palance ou encore l'un de ses meilleurs amis, dans la vraie vie. Fresque de l'intime, des sentiments et de la mémoire, Si rude soit le début est un objet littéraire précieux, dans tous les sens du terme, où l'art et la maîtrise de Marias se déploient avec une virtuosité confondante, quoique parfois intimidante.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Le grand romancier espagnol Javier Marías, sans dotue un des plus grands écrivains espagnols vivants, . (Poison et ombre et adieu, Comme les amours que certains voient parfaitement dans la liste des prochains Nobel, nous plonge dans son nouveau roman dans une une société espagnole des années 80 qui reste marquée par le franquisme

A travers ce magnifique roman d'apprentissage, une éducation sentimentale , Marias parvient à surprendre avec une verve et une plume incontestables le lecteur pendant près de 600 pages avec un brillant récit qui parle de fin d'un couple et la fin du franquisme.

On est parfois perdu dans certaines disgressions mais on retombe sur nos pattes et on ne peut qu'être happé par le sens du récit et du lyrisme de cet immense romancier espagnol et international.

Avec cette si belle et si profonde réflexion sur la capacité de pardonner, et sur les affres du désir, le lecteur est entraîné à suivre les pérégrinations, du jeune Juan plongé dans cette Espagne où les mystères et les trahisons sont légions.
Un grand grand grand ( vous avez compris) livre de ces derniers mois, à lire avant de passer aux grands grands grands livres de la rentrée à venir..

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (2)
LaPresse
04 avril 2017
Marías ponctue sa longue analepse de multiples digressions capables de faire perdre le fil aux lecteurs distraits.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaCroix
03 février 2017
Le grand romancier espagnol Javier Marías déploie une narration violente et méditative sur la fin d’un couple et la fin du franquisme. Du grand art…
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
.......nombreuses sont celles qu’on laisse derrière soi en prenant de l’âge. Hélas, ce qui est fait est fait, et on ne saurait revenir en arrière, quand nous nous rendons enfin compte de notre stupidité. Le film est tourné, monté, les acteurs ont été renvoyés, l’équipe aussi, et il n’y a plus moyen de rajouter des plans ni de modifier le scénario ni de changer la fin, il est comme il est et restera ainsi pour toujours. Trop de vies reposent sur la tromperie ou sur l’erreur, tel est le cas de la plupart d’entre elles depuis que le monde est monde, pour quelle raison allais-je y échapper, pour quelle raison n’en serait-il pas ainsi de la mienne ? Cette pensée me réconforte parfois, elle m’aide à me convaincre que je ne suis pas le seul dans ce cas mais, au contraire, un de plus sur la liste interminable de ceux qui essayèrent d’être justes et droits et de tenir leurs promesses, de ceux qui eurent à cœur de dire ces mots que l’on perçoit de plus en plus comme une stupidité d’une autre époque : "Regardez, je tiens parole…"
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Pour peu que nous soyons des inconditionnels d’un amour, d’un ami ou d’un maître, nous avons tendance à accueillir tous ceux qui gravitent autour d’eux, à plus forte raison ceux qui leur sont essentiels : leurs idiots de fils, leurs épouses exigeantes ou fielleuses, leurs époux pénibles, voire tyranniques, leurs amitiés louches ou déplaisantes, leurs collègues sans scrupule dont ils dépendent, ceux chez qui nous ne voyons rien de bon et auxquels nous ne trouvons aucune qualité, qui nous amènent à nous demander d’où provient l’estime que leur vouent ces êtres dont nous désirons tant nous assurer l’approbation : quel passé les rapproche, quelle souffrance ils partagent, quel vécu, quelles connaissances secrètes ou quel sujet de honte ils ont en commun.
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La justice ça n’existe pas. Ou à titre d’exception, de rares leçons par-ci par-là pour sauver les apparences, et juste dans le cas de crimes individuels. Et malheur à ceux à qui elle s’en prend. Toutefois, dans le cas de crimes collectifs ou nationaux, non, elle n’existe pas, ni ne prétend même exister. La justice est terrorisée par la magnitude des crimes, elle est dépassée par leur surabondance, inhibée par leur quantité. Ainsi paralysée, ainsi effrayée, il est illusoire d’avoir recours à elle après une dictature ou après une guerre, y compris après un simple lynchage dans un bled pourri, vu le nombre de ceux qui sont impliqués.
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Son père qui ne s’était pas fait remarquer pendant la Guerre civile et qui, en principe, n’était pas poursuivi par les franquistes (même si, dans les années trente ou quarante, et jusque dans les années cinquante, n’importe qui pouvait être inquiété du jour au lendemain, il suffisait d’une inimitié entre voisins, d’un mépris bien enraciné, d’un préjudice porté à un vainqueur ou d’une dénonciation bidon, les gens s’efforçant de se faire bien voir des autorités)......
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—Si tu ne m’avais rien dit, ajouta-t-il, si tu m’avais maintenu dans l’illusion… Quand on décide quelque chose, il faut s’y tenir. À quoi bon sortir un jour de l’erreur et révéler soudain la vérité ? C’est encore pire parce que cela désavoue ou du moins invalide tout le passé, on se trouve forcé de raconter à nouveau ce qui a été vécu, ou de le nier. Et pourtant on n’a pas vécu autre chose : on a vécu ce que l’on a vécu. Et qu’est-ce qu’on en fait alors de tout ça ? Devrait-on revoir sa vie, annuler rétrospectivement ce que l’on a ressenti et cru ? Impossible, pas plus qu’il n’est possible de garder cela intact, comme si tout avait été vrai, une fois que l’on sait que tel ne fut pas le cas.
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Vidéo de Javier Marías
Javier Marias parle de son livre 'Comme les amours' au festival Passa Porta en 2012.
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