Ce nouveau diptyque signé
Damien Marie et
Sébastien Goethals propose une vision plus large des événements vécus lors de premier cycle de cet univers. "Need, Ceci est mon sang" est donc plus un complément à l'histoire de "Ceci est mon corps", qu'une véritable suite. le cycle précédent posait les bases de ce système capitaliste parti à la dérive, expliquait le fonctionnement de ces voyages malsains qui permettent de louer le corps d'un pauvre afin d'en prendre possession pendant quelques heures, et proposait ensuite une course-poursuite haletante au sein de ghettos baignant dans la pauvreté et offrant une réserve illimitée d'hôtes à ce jeu immoral.
S'appuyant sur son arc précédent,
Damien Marie abrège la mise en place et éclaire les nombreuses zones d'ombre de son cyber-thriller d'anticipation. le lecteur en apprend ainsi beaucoup plus sur les véritables intentions de la NEED, ce consortium qui fait apparemment plus que développer des jeux visant à occuper des gosses de riches, avides de sensations fortes. En suivant une trame similaire et les mêmes personnages, au sein d'un univers futuriste identique, le récit perd certes son effet de surprise. le fait d'entremêler ses deux cycles lors de quelques scènes communes, permet cependant à l'auteur de proposer un nouvel angle intéressant. A l'instar de séries tels que "Berceuse Assassine" ou "Quintett", il parvient ainsi à étoffer son scénario, tout en évitant de tomber dans le piège de la redondance, tendu par cette approche parallèle d'un même récit.
Coincé entre le décor luxueux et lisse de cet univers bourgeois et l'atmosphère sombre et répugnante de ses excès,
Sébastien Goethals opte pour un dessin classique et sans fioritures. Si la colorisation colle bien à l'opulence de ces citadins futuristes, le graphisme éprouve toutefois plus de mal à saisir toute la noirceur du scénario.
Proposant des faits similaires sous un angle narratif différent, ce second volet de l'univers "Need" peut se lire indépendamment du précédent, même si l'entrecroisement habile des deux trames constitue l'un des attraits de cet album.