C'est un livre étrange que celui-là…
L'histoire commence d'une façon plutôt banale, une jeune étudiante en philosophie prête à tout pour trouver un toit, épluche les petites annonces pour trouver un emploi comme employée de maison.
Et puis, on se rend très vite compte au fil de la lecture que le couple chez lequel elle est embauchée ne tourne pas très rond… le mari est très occupé et sa femme est une névrosée obsessionnelle.
On rentre très vite dans une sorte de machination qui, pour ma part, m'a tenue en haleine jusqu'à la fin du livre.
C'est le premier livre de cette auteur que je lisais et comme vous pourrez le constater, j'en ai rajouté un deuxième dans mes livres en cours.
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Quelle drôle d'histoire que celle racontée dans ce roman. L'impression de malaise que j'ai ressentie à sa lecture me revient encore longtemps après !
La narratrice, Sarah fait des études de philo mais, ayant raté l'agrégation, et ne souhaitant de toutes façons pas enseigner, choisit de devenir employée de maison. Pour elle, accomplir les tâches ménagères est une activité répétitive qui permet d'occuper le corps en laissant l'esprit libre. Comme lieu de travail elle choisit une grande et belle maison habitée par un homme très occupé et une femme névrosée et obsessionnelle. Logée sur place, elle épouse les habitudes du couple.
Au fil des semaines, elle devient la confidente de la femme et se rend indispensable au couple . Peu à peu la situation évolue et on se rend compte qu'elle acquiert la maîtrise du foyer en manipulant l'un et l'autre. En libérant la femme de ses obsessions et de ses phobies, elle l'éloigne de son mari et prend sa place. Elle tire les ficelles de cette situation avec un parfait sang-froid jusqu'à la fin, un peu décevante toutefois.
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Les dialogues sont inventions d'écrivain. Chacun monologue, sourd à lui-même et à l'autre. Mon manque d'illusions m'a donné le goût de la solitude.
Mon apprentissage s'est fait par les livres et la méditation qu'ils provoquent.
Ma fréquentation d'autrui s'est limitée à cet échange muet. Le peu de rencontres que je n'ai pu éviter m'a confortée dans cette opinion que les relations humaines ne sont que vent et rumeur...
Le comportement des êtres m'intéresse d'autant plus qu'il m'est étranger. Je décrypte mes semblables avec passion, renforcée à chaque fois dans ma conviction que peu agissent pour les raisons qu'ils invoquent. Si la haine est le sentiment le plus partagé, il est celui qui me fascine. Je ne me souviens pas l'avoir éprouvée : l'aurais-je souhaité que je n'y serais pas parvenue. L'indifférence en moi est trop forte pour que je puisse m'adonner à la passion.
Les travaux ménagers ne m'ont jamais rebutée. Ils occupent les mains et laissent l'esprit libre. Personne ne vous dérange dans l'effort quand la réflexion vous abandonne aux perturbateurs.
Le monde est la scène où les autres tiennent le rôle que nous leur destinons. Toute vie est oeuvre singulière dont chacun doit écrire le scénario.
La mémoire, c'est notre metteur en scène, l'arrangeur de notre vie. C'est elle qui choisit la séquence, le découpage, le collage, l'ordre et qui, selon son talent, fait de la vie la plus banale, un roman.