La narratrice a été abandonnée par ses parents, militantistes pendant la guerre d'Espagne et parfois incarcérés. Après quelques années passées en Espagne, elle a été "récupérée" par un couple français. Sa mère la maltraite, son père la "câline"... A 18 ans, elle est mise dehors et rencontre par accident Henri. Elle ne se voit pas d'autre choix que d'épouser cet homme, qui lui fait deux enfants. Femme au foyer, elle tente le capes mais sa vie familiale ne la réjouit pas. Quand sa mère biologique l'appelle au moment de mourir pour lui donner quelques instructions afin de s'approprier une malle remplie de souvenirs, elle prend enfin sa vie en main. Elle part à la recherche de ses origines et essaye notamment de découvrir qui est son véritable père. Elle se retrouve en Espagne et s'identifie peu à peu à ce père.
L'auteure a écrit un roman dans lequel il y a des éléments de sa propre vie et on apprend par l'éditeur qu'elle a décidé de subir le même chemin tragique que son héroïne, une fois son roman terminé.
Mon côté égoïste dira que c'est bien dommage, car l'écriture est tellement envoûtante que j'eusse aimé lire d'autres romans. J'ajoute que j'ai ressenti quand même beaucoup de tristesse, autant pour l'auteure disparue que pour son héroïne. Cette dernière, on pourrait la détester, lui reprocher son manque d'amour pour ses enfants ou de reconnaissance pour son mari. Pourtant, j'ai vraiment eu envie de la porter, je l'ai comprise et aimée.
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Triste destin. Histoire émouvante. Achat au hasard d'un vide grenier: j'ai beaucoup aimé ce cadeau d'un dimanche ensoleillé.
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Découvert totalement par hasard, je me suis laissée transporter par ce livre...
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Disparu depuis un quart de siècle, le revoici, jaillissant d'une triomphale bourrasque : mon mauvais caractère.
Ce fut l'ouverture d'une malle-cabine qui provoqua sa brusque rémanence, apportant l'écho de mes rebuffades d'enfant, muselées par la menace.
De cette pétulance, rien n'était resté. Les couleurs s'étaient, d'un coup, ternies. Ma langue, mon pays, ma famille, tout s'était perdu. Jetée dans une voiture, transportée de l'autre côté des Pyrénées, je fus laissée à Paris, comme un chien à la SPA, sans un mot, et nu ne revint jamais m'y chercher. Le nom que je portais disparut. Il n'y eut plus personne pour s'en souvenir.
Les livres sont faits de mots, mais surtout de silences : ce que l'auteur nous tait, transforme, rature. C'était cela que je voulais explorer, ce que le romancier a effacé. Fouiller sa corbeille et, dans les feuilles froissées, retrouver les mots biffés, cette manière enlevée qui révèle la forme et la structure des phrases, des chapitres du livre. Ecrire n'est pas aligner des mots, c'est architecturer.
A la maison, personne ne disait rien hormis : "bonjour", "bonsoir", "le dîner est prêt", "les enfants au bain!", "passe-moi le sel". Je tenais aux formules de politesse et ils s'y pliaient. Mais se risquer à parler, c'était impossible. Cet acte leur était inconnu.
- C'est sur des riens qu'on s'éprend ou qu'on abhorre !
Avec son accent inimitable, mi-languedocien mi-espagnol, elle me conta une anecdote sur Stendhal.
De passage à Montpellier, il n'avait pu y trouver un café passable : il n'y avait que des pharmacies. Il en avait nourri une aversion pour cette ville, "une des plus laides que je connaisse", avait-il écrit.
Or, Gide et Valéry en parlent autrement.
Si Louise était morte, plus rien ne tenait. Sa haine me portait davantage que n'importe quel amour. Qui me donnerait désormais cette envie de vaincre si elle n'était plus là pour se désespérer de me voir vivante ? Cette partie, vie-mort, que nous jouions à deux, n'était pas terminée. Sa fin n'était pas mon triomphe.