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EAN : 9791032915165
240 pages
L'Observatoire (16/02/2022)
4.07/5   260 notes
Résumé :
Dans un monde qui tangue, l'expression « trouver sa place » soulève de multiples questionnements. La philosophe Claire Marin confronte l'être humain à ses aspirations et à ses capacités d'adaptation : constamment « déplacé », par le monde qui l'entoure ou ses sentiments, n'est-il pas toutefois sommé d'y « trouver sa place », quitte à ne pouvoir la choisir ?
« Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d'agir de man... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Cet essai décline la notion de place. Place à prendre, place vide, laissée vacante par tous ceux qui ont déserté nos vies, place usurpée et syndrome de l'imposteur, transfuge de classe, migration volontaire ou forcée, place géographique ou place fantasmée, lieux fondateurs…..


Chaque chapitre s'illustre de nombreux références de littérature et de philosophie contemporaine développe un thème autour de cette vaste entité. Les textes sont courts et très abordables, ce qui en rend la lecture agréable.

L'occasion d'une réflexion philosophique autour d'un thème qui pourrait être un joli sujet de dissertation de baccalauréat. Chacun y trouvera sans doute ... sa place, dans ce creuset de situations que le vagabondage humain, géographie ou intérieur, crée inévitablement.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ça commence dès la naissance, le nouveau né devrait logiquement avoir la première place dans le coeur et la vie de ses parents. Si ces derniers sont des gens équilibrés et aimants, trouver sa place dans la vie ne devrait pas être difficile ? Mais laquelle ? Êtes-vous certain d'avoir trouver votre place ? Est-ce le moment où on se sent bien ? Et si ce n'est pas le cas, peut-on changer ?

Que de questionnements et de pensées en lisant cet essai passionnant. La place peut être géographique, familiale, sociale professionnelle, intérieure, amoureuse.

À travers la littérature, l'auteure explore ce vaste sujet, échappant au livre de développement personnel et cela rend la lecture très agréable.

À L'injonction reste à ta place, on peut perdre sa voix, se faire tout petit, prendre la fuite au lieu de faire face ou revendiquer cette place désirée.

On peut voler la place ou se mettre à la place des autres, leur faire une place, les expressions sont présentes également dans cet ouvrage.

La vie n'étant pas un fleuve tranquille, il n'y a pas de certitudes. le principal et le plus difficile étant de quitter une place qui ne nous convient pas, nous fait souffrir, car c'est également et malheureusement une zone de confort. Et il faut, peut-être, oser sortir du cadre pour enfin se sentir à sa place.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Commande à la Librairie Periple2- Boulogne-Billancourt -20 juillet 2022

Un essai passionnant qui nous interroge sur l'Essentiel du contenu de nos vies, à travers la philosophie, la littérature, la sociologie...Sommes- nous à " notre place " ?
Mais c'est quoi " notre vraie place" au travail, dans notre famille, notre vie amoureuse, amicale,etc .?

Vastes interrogations ! Dans cet essai très vivant et clair, il est autant question de
" trouver sa place" que de " déplacements ", que de trouver un équilibre dans le changement et justement de désirer occuper le plus de " places" possibles et n'être que de
passage !
Question de caractère, de personnalité...de besoins, de curiosités différentes....

Claire Marin , parmi tous les thèmes abordés, consacre une partie non négligeable aux pressions de la classe sociale, à laquelle on appartient ...et ceci à travers des exemples concrets et des textes littéraires très représentatifs comme ceux de Richard Hoggart, James Baldwin, Annie Ernaux, etc.

De très fines et passionnantes analyses des textes de Perec, de " Continuer" de Laurent Mauvigniet, et de nombreux autres !
Un essai prodigue , très dense en questionnements...nous faisant, "cerise sur le gâteau " croiser de nombreux auteurs connus et moins connus; j'ai, pour ma part, fait la connaissance d'Eric Chauvier, Jean-Luc Nancy, Amandine Dhée...

"L'injonction " reste à ta place" s'adresse souvent à ceux qui menacent de bouleverser l'ordre établi, les hiérarchies installées, les pouvoirs dominants.Celui à qui l'on intime de rester à sa place est celui que l'on veut encore dans un espace mineur, secondaire, inférieur. Dans la hiérarchie du couple, de la famille, du travail, la parole de la femme, de l'enfant, du domestique, de l'ouvrier, peut ainsi être muselée. Rester à sa place, c'est rester silencieux, ne pas parler de ce que l'on n'est pas censé comprendre, ce qui ne nous " regarde" pas.Celui à qui on ordonne de rester à sa place est précisément celui qui a déjà commencé à regarder ailleurs."

J'avais été très enthousiaste à ma première lecture de cette auteure- philosophe, avec son essai, "Ruptures "...Enthousiasme à nouveau plein avec cet essai aux multiples directions et analyses aussi percutantes que lumineuses, clairvoyantes et remplies de bienveillance !
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Que signifie aujourd'hui être à sa place ? Dans ce brillant essai, Claire Marin explore toutes les réponses à cette question qu'on s'est tous posée un jour. Qu'il s'agisse de vie affective, de rôle social ou de crise existentielle, la philosophe et enseignante s'appuie sur plus de quatre-vingt-dix penseurs pour tenter de démêler l'écheveau de nos destins tourmentés.
Commençons par les transfuges de classe, autrement dit ces individus qui grâce à une volonté de fer ont réussi à changer de catégorie sociale pour se hisser plus haut, notamment dans le monde académique.
L'autrice fait référence à Annie Ernaux qui a vécu son ascension comme un déchirement identitaire n'hésitant pas à déclarer : « Je n'aime pas la femme que je suis devenue, ou plutôt celles qui me ressemblent ». En effet, les transclasses font l'expérience d'une double distance par rapport à leur milieu d'origine et leur sphère d'arrivée : « étranger en son pays, étranger en terre conquise ».
Ainsi A. Ernaux estime avoir été victime d'une exclusion diffuse : dans son univers d'adoption, elle a souvent eu l'impression de ne pas être la bienvenue, d'être toujours illégitime, d'être entrée par effraction ! Finalement, c'est par l'écriture que la native de Lillebonne (Seine Maritime) finit par rencontrer son « vrai lieu ». C'est-à-dire l'environnement immatériel au coeur duquel elle se sent « dans le lieu où il faut que je sois ».
D'autre fois, le simple fait de « tomber » sur un être qui nous bouleverse nous entraîne dans un tourbillon émotionnel si dévastateur que les repères qu'on croyait gravés dans le marbre se diluent dans la tempête. Au point qu'on est obligé de remettre en question son identité une fois le soleil revenu : qui suis-je devenu ? Est-ce que mes amarres ont toutes lâché ?
Mais le hasard peut aussi s'avérer bénéfique dans la mesure où il nous dirige vers l'endroit qui finalement nous convient. Par exemple, un salarié que son employeur force à s'établir à 500 km de chez lui. Là, contre toute attente, il prend conscience qu'il est fait pour cet endroit...
On le voit, il y a mille et une façons d'interroger la place qui est la nôtre en ce monde. À moins que, au contraire, on préfère se détacher volontairement de tout ancrage familial ou géographique pour faire tabula rasa et devenir enfin qui l'on souhaite, sans le poids des déterminismes...
Un essai relativement court (223 pages), agréable à parcourir, car bien structuré en chapitres portant un titre clair. Je relirai avec plaisir d'autres ouvrages de cette universitaire parisienne.
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Ce livre contient des clés à tourner au fil de pages lues par épisodes. L'écriture foisonnante décrit les choix de confort ou d'inconfort liés à une place élue ou imposée. Que ce soit la famille, les amis, le boulot, le couple, l'intérieur de soi, nul espace n'échappe au regard sagace de l'auteure, érudite et proche de vous.
Claire Marin pointe l'importance du désir dans l'occupation de sa place dans le monde et le cercle restreint de l'entourage. Elle évoque des oeuvres, sollicite les sciences humaines, livre des apports personnels et traite le "sujet" avec une sensibilité touchante. Son approche à la fois universelle et singulière aide à éclaircir la part de nous-même soumise à l'influence de la société ou de l'histoire familiale. Ces deux tuteurs sont remis à leur juste place, frayant ainsi une ouverture vers la réalisation de nos aspirations, synonyme d'une bonne place acquise envers et contre tout.
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critiques presse (1)
Telerama
11 avril 2023
Géographique, sociale, familiale, affective, la place, toujours éminemment politique, s’avère la grande affaire de notre temps et de ses multiples déplacements — migrations, pandémies, proliférations, transfuges, doubles vies… D’après certains penseurs, la lutte des places aurait même succédé à la vieille lutte des classes.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (154) Voir plus Ajouter une citation
Si on peut écrire tout un libre sans la lettre E, on peut traverser une vie, même trouée d'une absence qui prend toute la place. Si on peut écrire un livre sans E, sans la lettre dont on a le plus besoin dans sa langue maternelle, on peut vivre toute une vie sans les personnes auxquelles on tenait le plus. On peut continuer à dérouler le récit d'une existence, même si cette absence change notre grammaire, assombrit notre vocabulaire. Quand on a perdu ceux qui comptaient le plus pour nous, il faut de la folie et de l'ingéniosité pour vivre sans eux, comme il en faut pour écrire une histoire sans E. Et cette vie, malgré l'absence, sera désormais la la nôtre.
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Dans la marge

C'est l'ambition de l'enseignant et sans doute de l'écrivain de transmettre à d'autres cette envie d'aller voir ailleurs qui ils sont.
Ainsi, lisant un livre, je le poursuis. Je l'annote, le souligne, je lui donne un relief particulier et me l'approprie, j'y laisse les traces de ma lecture et les échos personnels que j'y entends. J'écris dans les marges. Notre existence elle aussi se trame sans doute dans ce dialogue entre le texte central et nos remarques marginales. On ne coïncide jamais tout à fait avec le récit de notre vie.On se construit aussi en brodant à côté, dans les espaces de la page laissés vierges.
( p.227)
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Peut-être ne fait-on jamais que repriser ces trous de l'enfance. Réparer les blessures des premiers moments de la vie, soigner l'enfant que nous étions et qui nous empêche parfois de devenir pleinement adulte à notre tour. On répare les choses pour nous réparer nous-mêmes, on reprend le récit en première personne pour retrouver notre voix, on écrit notre histoire, pour rétablir notre perspective.
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Richard Hoggart retrace cette expérience dans le récit de son enfance dans un quartier ouvrier de Leeds durant les années 1920.Il compare sa famille" bien close" à un nid où piaillent des oisillons affamés. Cette vie repliée sur elle-même, sans extérieur, sans relation avec les autres, obéit à la logique de la misère. La préoccupation matérielle- survivre- devient principe d'enfermement inconsciemment consentie.Les défenses protègent autant qu'elles emprisonnent. :
" Nous étions obligés de nous replier sur l' intérieur que nous étions absolument extérieurs à tout, et dans la mesure où nous ne connaissions pas d'autres manières d'être, nous ne cherchions pas à nous intégrer (...) Puisque nous étions toujours ceux qui ne participaient pas, ceux qui n'étaient pas invités, nous construisions nos propres défenses "
(p.60)
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" Chaque chose à sa place "

Perec souligne la violence des taxinomies, des ordres fixes, des assignations de places." Derrière toute utopie, rappelle-t-il, il y a toujours un grand dessein taxinomique : une place pour chaque chose et chaque chose à sa place" .Classer, déclasser, déplacer, interdire de nouvelles places, et avec elles, des dynamiques, des échanges, des rencontres. (...)
L'idée que "chaque chose a sa place" devient angoissante.Penser des mises en place, c'est assigner à chacun une place fixe, l'enfermer dans cette case, épinglé au mur avec son étiquette, comme dans un vieux musée d'histoire naturelle.
( p.31)₩
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Videos de Claire Marin (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Marin
Rencontre avec Claire Marin autour de son ouvrage 'Les débuts". (Conférences ECHO organisées par Cap Sciences et la librairie Mollat, ,entretien avec Raphaël Dupin le 24 octobre 2023)
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