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Critique de aleatoire


Ça cause de nos nuits infranchissables qu'hantent nos fantômes, de nos fêlures à jamais ; ça confie aussi que tout ce qui ne me tue pas m'affaiblit.

C'est bien utile, ça explique la mécanique de nos séparations, la subtile économie de nos conduites d'échec. Ça aide à diminuer les regrets.

C'est une lucidité implacable qui, preuves à l'appui, raconte notre parcours humain depuis son époque archaïque, ontologiquement balisé de pertes, de ruptures consubstantielles à l'existence, jusqu'à, j'imagine, l'ultime, celle dont nous serons un peu empêchés, inquiétante étrangeté d'un sujet absent à lui-même et que seul l'Autre pourra envisager.

Ça dit encore que cet Autre lorsqu'il nous quitte emporte aussi ce qui nous constituait et qu'ainsi "dépouillé" (il arrive qu'on y laisse sa peau) on se découvre nu et vide de tout ce qui nous nourrissait dans l'échange et le partage.

Ça révèle alors que "je" est un autre et même plusieurs autres desquels, nanti de ces identités plurielles, il doit tenter d'extirper de substantielles ressources.

Ça parle aussi de nos loyautés, souvent filiales, accablantes, dont nous croyons être les obligés, fardeaux dont il faudrait savoir se décharger.

Ça dit enfin qu'il faut trouver de la joie dans le sourire des enfants pour y puiser la force d'affronter l'incertitude de la vie et le courage d'être. Mais il n'y a guère que Bobin pour croire à ces consolations.
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