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EAN : 9791032903360
160 pages
L'Observatoire (27/03/2019)
4.08/5   264 notes
Résumé :
Joyeuses ou tragiques, visibles ou cachées, les ruptures rythment notre existence. Comment les conjuguer avec l'idée de notre identité, une et constante ? Nous révèlent-elles les multiples facettes de notre être ou le fait que nous nous affirmions progressivement, au fur et à mesure de ces « accidents » ? Nous épurent-elles ou nous démolissent-elles ? Pour la philosophe Claire Marin, nous nous définissons autant par nos sorties de route que par nos lignes droites. C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre noté récemment, et dévoré en 24 heures !...

Nous savons combien nos vies sont faites, parsemées de "ruptures", que
rien n'est jamais acquis...

Une lecture des plus enrichissantes en réflexions, analyses d'autant plus
lorsque l'on se retrouve soi-même dans des questionnements
douloureux ; des périodes charnières, avec des éloignements, coupures, séparations géographiques ou plus directes, plus intimes, toujours éprouvantes, déstabilisantes !!

Ecrivain-philosophe, Claire marin concentre ses recherches sur "les
épreuves de la vie"... J'appréhendais un jargon quelque peu abscons, et
en réalité, en dépit du sujet, l'ouvrage est accessible, vivant, faisant de
nombreuses références à la Littérature, philosophie et psychologie avec
des exemples...
Les ruptures, accidents de la vie : de la naissance à la mort: rupture
familiale, amoureuse, deuil, perte d'un emploi, la maladie, l'envol de
ses enfants du "nid familial"...etc.

En quoi, ces ruptures diverses nous transforment, nous affaiblissent ou
nous renforcent. Comment nous nous reconstruisons ? Comment
nous développons d'autres facettes de notre personnalité ?

"Comment ai-je pu, moi qui ai vécu à ses côtés, le méconnaître à ce point ? La possibilité et la liberté d'être autre révèlent de manière douloureuse les illusions de l'amour et de l'affection : illusion d'une propriété et d'une proximité, d'une transparence de l'être aimé. La familiarité n'est parfois qu'une impression.
Autrui pourra toujours nous surprendre, nous déstabiliser, nous laisser interdit devant ce qu'il a dit ou fait et qui paraissait inimaginable. Non seulement il ne m'appartient pas, mais il peut toujours devenir pure surprise, devenir tout autre, d'une inquiétante étrangeté "(p. 27)..

Un ouvrage précieux qui aide à réfléchir, à se positionner , un tant soit peu, dans son propre parcours...
Un ouvrage qui mène à d'autres livres; toujours un plaisir de nouveaux textes à lire, élargissant nos horizons.. !

"Les ruptures sont nôtres, qu'on les décide ou qu'on les subisse. Rompre avec sa famille, ses amis, son amant, son milieu, changer de métier, de pays, de langue; les ruptures nous construisent peut-être plus encore que les liens.Notre définition est tout autant dans nos bifurcations que dans nos lignes droites, autant dans les sorties de route, les accrocs au contrat que dans le contrat lui-même "(p. 13)

Un texte qui s'achève douloureusement sur les ruptures insidieuses de la
maladie, dont Alzheimer, où les personnes aimées présentes ne sont plus
qu'"absence"...ainsi que le vieillissement de nos proches , qui induisent des
éloignements, parfois!

Un essai qui aborde presque tous les types de ruptures, de déchirures, même si la "rupture amoureuse" prend une large place !!

Livre des plus éclairants sur un sujet âpre et universel !

@Françoise Boucard-Décembre 2019

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Ça cause de nos nuits infranchissables qu'hantent nos fantômes, de nos fêlures à jamais ; ça confie aussi que tout ce qui ne me tue pas m'affaiblit.

C'est bien utile, ça explique la mécanique de nos séparations, la subtile économie de nos conduites d'échec. Ça aide à diminuer les regrets.

C'est une lucidité implacable qui, preuves à l'appui, raconte notre parcours humain depuis son époque archaïque, ontologiquement balisé de pertes, de ruptures consubstantielles à l'existence, jusqu'à, j'imagine, l'ultime, celle dont nous serons un peu empêchés, inquiétante étrangeté d'un sujet absent à lui-même et que seul l'Autre pourra envisager.

Ça dit encore que cet Autre lorsqu'il nous quitte emporte aussi ce qui nous constituait et qu'ainsi "dépouillé" (il arrive qu'on y laisse sa peau) on se découvre nu et vide de tout ce qui nous nourrissait dans l'échange et le partage.

Ça révèle alors que "je" est un autre et même plusieurs autres desquels, nanti de ces identités plurielles, il doit tenter d'extirper de substantielles ressources.

Ça parle aussi de nos loyautés, souvent filiales, accablantes, dont nous croyons être les obligés, fardeaux dont il faudrait savoir se décharger.

Ça dit enfin qu'il faut trouver de la joie dans le sourire des enfants pour y puiser la force d'affronter l'incertitude de la vie et le courage d'être. Mais il n'y a guère que Bobin pour croire à ces consolations.
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Rupture(s) est l'un des essais les plus médiatiques de 2019, en raison de sa thématique évidemment, mais aussi pour la qualité de vulgarisation de l'auteure qui rend sa philosophie accessible à tous.

Le thème est tellement d'actualité que je ne sais même pas par où commencer. Aujourd'hui, tout est rupture : rupture écologique, rupture climatique, rupture économique… accompagnées en permanence de la rupture au niveau micro : savoir rompre, les bienfaits de la rupture, rompre pour devenir soi. Bref, à tout bout de champs, il faut rompre : rompre le modèle dominant, rompre sa routine, rompre ses habitudes, rompre son contrat de travail pour « suivre ses rêves », rompre sa relation amoureuse pour « devenir qui nous sommes » … Et même si vous êtes rompu(e) (que cela n'est pas votre décision) par l'amour, la maladie ou le destin, le mythe de la page blanche, de l'éternel recommencement, de l'invention qui sort du chapeau vous surplombent : rompre ou être rompu, que l'on veuille ou non, que cela soit conscient ou non, c'est tendance, ou tout du moins banal.

Claire Marin commence son essai par un parti pris que j'ai tout de suite beaucoup aimé, à l'encontre du développement personnel épuisant qu'on entend H24 et qui me donne envie de balancer des gifles tellement je n'en peux plus. le parti pris, c'est celui-ci :

« Je résisterai dans cet ouvrage, comme dans les précédents, par entêtement ou par conviction, à la tentation de l'optimisme en balayant d'emblée les lectures simplificatrices et positives de la rupture et du recommencement. On aimerait y voir l'occasion d'une vie neuve, d'une page blanche, de donner une valeur rétrospective à un échec en le transformant en savoir, en richesse, en expérience. Il y aurait des vertus de l'échec. Vraiment ? Mais la rupture n'est parfois qu'un gâchis, un manque de courage, une pure lâcheté, un renoncement. le constat d'échec d'un couple, d'une famille, d'une amitié, d'une politique, d'un projet. Et l'échec n'est souvent rien d'autre que lui-même, pauvre, décevant, un pur raté. La plupart des échecs ne nous apprennent rien. Pire, nous nous enlisons souvent dans le bégaiement des mêmes échecs, comme s'ils étaient inévitables, et ce, dans une jouissance paradoxale de leur répétition presque rassurante. […] Je ne suis pas, à la veille d'une nouvelle aventure, plus aguerri par les déroutes précédentes, mais bien susceptible de nouveau de me perdre dans les mêmes chemins de traverse. Il est possible que je n'aie finalement rien appris. »

C'est un peu dur, lu comme cela, mais le cheminement est intéressant et nous emmène à des questionnements identitaires forts (mais n'est-ce pas là la magie de la philosophie ?).

Tout d'abord, et c'est un préambule nécessaire, Claire Marin distingue la rupture de la séparation. Dans la séparation, on reprend ses billes, on repart comme on est venu, tel(le) quel(le). La rupture est un lien qui rompt, et jamais à l'exact moitié de la relation. On ne repart pas comme on est venu, mais un peu agrandi ou diminué par la relation d'origine : c'est une déchirure, et une déchirure, ce n'est jamais nette. Je ne repars pas indemne, comme s'il ne s'était rien passé. Il y a une trace, des séquelles, ce n'est pas un évènement neutre. Dit plus clairement : cela ne peut pas ne rien nous faire, puisque l'on emporte avec soi, ou on laisse sur place, quelque chose. Il ne faut pas minimiser les ruptures. Elles sont toujours une source de souffrance. Même quand on les a voulues et décidées, elle reste une source d'angoisse, de désarroi, et souvent de tristesse. Il faut apprendre à vivre avec ce qui n'est plus et ce qui est désormais et ce n'est jamais une chose facile.

C'est là où l'auteure prend une voie différente des discours ambiants. Les discours ambiants vous diront : ce n'est pas facile mais ça vaut le coup car vous allez vous retrouver, devenir qui vous êtes, recréer votre vie à votre image, blabla, blabla…
Perplexité de l'auteure.
Me retrouver ? Devenir qui je suis ? Créer une vie à mon image ?
Des formules qui pour elle ne veulent rien dire philosophiquement et intrinsèquement. Sommes-nous une personne que nous pouvons perdre puis retrouver ? Non. Pour Claire Marin, nous sommes une multitude de personnages qui cohabitent, certaines personnalités prenant le relais ou en doublant d'autres selon les moments de la vie, sans que cela ait nécessairement du sens ou un fil conducteur. On cherche un sens à tout, une unité de chair et de faits, mais cela reste un fantasme. Il n'y a pas un moi, mais des « moi », qui s'ajoutent, disparaissent, réapparaissent, sans queue ni tête, selon mes lassitudes, mes envies, mes aléas et tant de choses que l'on ne peut nommer. Mais pourtant, certains rompent avec des situations en se disant « que ce qu'ils vivent ne leur ressemble pas », que « ce n'est pas eux », que ce personnage qu'ils regardent évoluer n'a rien à voir avec la vie qu'ils devraient vivre.
Ici, la philosophe nuance son propos. Oui, dans certains cas, il y a un élan vital qui nous pousse à un certain alignement, et donc à rompre. Oui, parfois, le rôle endossé est trop décalé de sa personnalité et de ses envies fondatrices, il faut rompre pour vivre. Mais il ne faut pas être dupe, ce n'est pas toujours le cas, et l'élan vital a aussi bon dos pour empêcher de voir ce que l'on ne veut pas voir : l'espoir de se fuir soi-même : « Rompre est alors moins la quête d'une vérité intérieure qu'une tentation du vide, une jouissance de l'effacement ou de la négation de soi, une libération dans la disparition. […] Toute nouvelle vie ne serait finalement qu'une modulation de l'ancienne. Peut-on créer par la rupture amoureuse une existence radicalement neuve ? de quoi, de qui, pouvons-nous réellement nous défaire ? »

Il ne s'agit pas ici de prêcher contre la rupture. Il s'agit simplement de remettre la rupture à sa place, ce qu'elle est : une déchirure. Ni une promesse d'avenir joyeux, ni l'ouverture d'une descente aux enfers.

L'auteure continue son argumentation avec les ruptures liées aux maladies, ou aux aléas. Car finalement, la plus « grosse » rupture (si tant est que cela ait un sens), est la rupture que l'on a avec notre propre croyance : celle que rien ne peut nous arriver. Jamais nous perdrons un enfant, jamais nous n'aurons un grave accident, jamais ceci, jamais cela, cela arrive aux autres. Jusqu'au jour où… Et là, quelque part, la rupture avec notre croyance d'immortalité arrive. Et c'est ici que le choc se fait. Il y a un avant et un après. Comme dans toutes les ruptures. Pas un après mieux qu'un avant, pas un avant forcément mieux que l'après… Il y a juste eu « rupture » et il faut dorénavant composer avec.

Rupture(s) est un très bel essai. le style est un peu répétitif, on aurait parfois compris la même chose avec moins de mots pour le dire, mais cela fait partie de la dialectique de Claire Marin et c'est bien. Il y a également beaucoup de jolies références littéraires que j'ai appréciées. Mais finalement, ce qui m'a le plus plu, c'est ce détachement sur un sujet tendance, cette remise de l'église au centre du village : il n'y a pas d'un côté les bonnes ruptures qui font grandir, et de l'autre les mauvaises ruptures. Il n'y a pas non plus le culte de la rupture comme début d'une nouvelle vie (forcément mieux). Il y a juste la rupture en tant que telle : ce qu'elle est, ce qu'elle signifie. Et la possibilité pour tout à chacun de continuer une vie où l'on s'accroche aux moments de joie qui restent à vivre, si on en est capable.

Je ne comprends donc pas les critiques de Madame Figaro ou Elle ou tous les autres magazines féminins qui ont des unes du type « Rompre pour être heureuse », je pense très sincèrement que l'ouvrage n'a pas été lu, ou alors on n'a pas du tout lu la même chose :



Je me reconnais plus dans l'interprétation qu'en a fait Libération :



Bref, un essai qui arrive à point nommé pour contrer la déferlante assommante des dernières années en développement personnel bidon et superficiel.

Jo la Frite

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Oui, je suis d'accord avec Claire Marin lorsqu'elle affirme que notre vie n'est faite que de ruptures. Déjà notre naissance, nous dit-elle, est une rupture. Pour le nouveau-né, mais aussi pour les parents qui vont devoir rompre avec leur ancienne vie. Et tout le reste de notre vie sera une succession de ruptures. Amoureuses, familiales, professionnelles, liées à la santé... Ruptures en tout genre qu'il faut savoir accepter. L'auteur aborde également nos dissociations, l'éclatement de notre moi en plusieurs nous-mêmes, qui fait que l'on peut recommencer une autre vie. A grand renfort de références philosophiques, Claire Marin nous offre une réflexion tout à fait accessible, sur notre existence.
Je me souviens, d'une déclaration de Laurence Parisot, la présidente du Medef, il y a quelques années. Elle disait, que les employés devaient pouvoir accepter l'insécurité professionnelle tout comme l'insécurité sentimentale. Dans ce discours ultralibéral, elle voulait signifier que les individus ne sont que de simples objets considérés uniquement comme source de travail et donc de profits pour les entrepreneurs et actionnaires et pouvant être licenciés au bon vouloir de l'employeur. Parfait exemple de rupture possible. Mais au-delà de ces considérations sociales, je vois aussi dans les ruptures la preuve de l'impermanence et le fait que nous ne maîtrisons pas grand chose de notre vie.
si le sujet vous intéresse, je vous recommande la lecture de ce livre.
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Ruptures au pluriel, de nombreux thèmes sont abordés dans ce petit essai : la rupture amoureuse bien sûr, celle qui telle une lame de fond, nous laisse pantelant et sur le flanc, qui devient douleur physique, la rupture avec notre famille parfois nécessaire, la rupture avec un être aimé lorsque la maladie ou la vieillesse l'a tellement atteint qu'il faut faire son deuil avant la mort, la rupture avec ses croyances passées, la rupture de l'unité de notre être …

Bien évidemment, ces réflexions parleront à quiconque car nous avons tous dû faire face à ces épreuves, certaines très douloureuses, d'autres qui font partie intrinsèque de la vie comme la naissance, rupture avec la mère.

L'auteure met des mots clairs sur nos ressentis et parsème son ouvrage de références littéraires ou philosophiques. N'attendez surtout pas un ouvrage de développement personnel qui vous démontrera que la rupture est l'occasion d'une renaissance ! Dans cet essai assez court, il est surtout question de rupture existentielle et l'auteure n'écrit pas pour nous donner des solutions de mieux-vivre. Elle décrit la douleur simple, parfois implacable que causent certaines situations auxquelles nous serons tous confrontés.

Je n'ai rien appris de totalement nouveau mais j'ai aimé la manière claire et intelligente dont Claire Marin présente son vaste sujet.
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Citations et extraits (186) Voir plus Ajouter une citation
L'insomnie est l'impossible lâcher-prise, le refus du sommeil comme abandon. Passer par la nuit, accepter de disparaitre, dans l'oubli du jour passé et l'absence à soi, voilà ce dont une conscience vive a besoin pour affronter les lendemains. Mais la conscience sans sommeil étire indéfiniment le passé dont elle refuse qu'il s'efface. L'insomnie distend la présence, refuse la coupure du passé, s'épuise dans cet effort vain sans même s'en rendre compte. Il faut accepter la succession des jours et des nuits, nous dit Nietzsche, distinguer le clair de l'obscur, séparer ce que l'on peut embrasser du regard de ce qui est hors de vue. Il est des choses qui doivent rester définitivement hors champ. Celles qu'on ne peut plus voir, dans tous les sens du terme (pp. 141-142).
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« On n'aime personne que pour des qualités empruntées » : selon Pascal, c'est à l'amour des autres que l'on emprunte, dans un jeu de dupes, nos propres qualités. Parfaitement impropres. C'est pourquoi la séparation est cruelle. Soudain, je cesse d'être cette personne attirante, intelligente, généreuse ou drôle. Non pas que je l'aie vraiment été, mais je l'étais à tes yeux. C'est la certitude de mon identité qui vacille. L'illusion d'un moi s'évanouit. Qui suis-je encore maintenant que je ne suis plus rien pour toi ? (p. 42).
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Ce n'est pas seulement mon corps et mon esprit que la rupture amoureuse saccage, c'est le monde qu'elle dévaste. Elle laisse un monde à la fois surpeuplé et désolé. Rien n'échappe à la marque de cette coupure existentielle, tout en porte des traces visibles. Pour l'être quitté, il faut faire avec ce qui reste, avec ce grand débarras que devient sa vie lorsque l'autre part, laissant une montagne de souvenirs douloureux. Que faire de ces gages d'un amour dévalué ? De cette vie fantôme qui hante les couloirs de l'appartement, les rues du quartier, les lieux de vacances, mais qui se glisse aussi dans les pages des livres, dans les refrains des chansons, cette vie amoureuse perdue qui s'affiche, narquoise, sur les visages de ceux - comment font-ils ?- qui s'aiment sans se séparer.
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Introduction

Les ruptures sont nôtres, qu'on les décide ou qu'on les subisse. Rompre avec sa famille, ses amis, son amant, son milieu, changer de métier, de pays, de langue; les ruptures nous construisent peut-être plus encore que les liens.Notre définition est tout autant dans nos bifurcations que dans nos lignes droites, autant dans les sorties de route, les accrocs au contrat que dans le contrat lui-même (p. 13)
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Comment ai-je pu, moi qui ai vécu à ses côtés, le méconnaître à ce point ? La possibilité et la liberté d'être autre révèlent de manière douloureuse les illusions de l'amour et de l'affection : illusion d'une propriété et d'une proximité, d'une transparence de l'être aimé. La familiarité n'est parfois qu'une impression. Autrui pourra toujours nous surprendre, nous déstabiliser, nous laisser interdit devant ce qu'il a dit ou fait et qui paraissait inimaginable. Non seulement il ne m'appartient pas, mais il peut toujours devenir pure surprise, devenir tout autre, d'une inquiétante étrangeté (p. 27).
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Videos de Claire Marin (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Marin
Rencontre avec Claire Marin autour de son ouvrage 'Les débuts". (Conférences ECHO organisées par Cap Sciences et la librairie Mollat, ,entretien avec Raphaël Dupin le 24 octobre 2023)
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