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EAN : 9782815944090
88 pages
Éditions de l’Aube (03/06/2021)
3.65/5   13 notes
Résumé :
Nous faisons sans cesse l’expérience de la perte : la naissance, la maladie, le deuil, mais aussi la trahison, l’abandon, l’exil, la guerre, sont des ruptures qui rythment la vie des hommes. Nous sommes sans cesse séparés des autres et, ­parfois, même, éloignés de nous-mêmes. L’épreuve de la rupture peut nous rendre étrangers à tout ce qui nous était familier, nous disloquer jusqu’à la folie.
On pourrait dire que la condition humaine est faite de l’expé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
"Vivre autrement" contient trois passionnants entretiens de Nicolas Truong avec Claire Marin, dont il est fort probable que les abonnés du "Monde" se souviennent bien.
Parce que la parution de chacun de ces dialogues avait accompagné - dans un cas - le plus récent livre de la philosophe, "Rupture(s)" (2019), et - dans deux autres cas - l'éprouvante année 2020.
Dans la tentative de donner du sens aux expériences que cette année tellement particulière a occasionnées, Nicolas Truong, grand reporter du "Monde", a le mérite de s'adresser à Claire Marin, philosophe étonnamment lumineuse et attachante des processus de transformation que sont les ruptures composant nos vies.
Ainsi, ce petit recueil peut être lu comme un prolongement fertile des "Rupture(s)", qu'il enrichit à travers les questions soulevées par la problématique de la pandémie.
L'isolement du confinement, le rapport à soi et à autrui, le télétravail et la vision belliqueuse des politiques face au coronavirus, les ajustements et les renoncements que ce moment a apportés s'éclairent des nuances d'une justesse revigorante et élégante ; en abordant les ruptures qui nous constituent, Claire Marin nous aide à renouer honnêtement avec le tragique, avec le drame, avec le deuil qui nous traversent et que tout un monde d'injonctions sociales nous dicte de nier, de taire, d'oublier, voire de mystifier copieusement.
Une belle occasion de relire Claire Marin, ainsi que de se rappeler le talent de Nicolas Truong de poser des bonnes questions (à ne pas manquer son cycle de dialogues de cet été : "Les penseurs du vivant" !).
Pour ce moment, je remercie Les éditions de l'Aube et Babelio.
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Ces entretiens reprennent plusieurs thèmes abordés dans d'autres ouvrages, notamment "Ruptures". Et le questionnement sur le mal-être dû au confinement et au Covid paraît maintenant obsolètes . Il se comprenait très bien en 2020 mais plus maintenant. Il en reste des réflexions qui peuvent encore être pertinentes actuellement, mais la présentation sous forme d'entretiens ne me semble plus adaptée. Bien entendu, Claire Marin reste une philosophe dont les questionnements sont essentiels à la compréhension de notre époque.
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Je remercie Mass critique de Babelio et les Éditions de L'Aube pour l'envoi de cet essai. Je pose toujours un regard curieux mais aussi sûrement un peu candide sur la philosophie n'étant pas habituée à en lire. Cet essai se découvre rapidement ( 77 pages ) mais est loin d'être dépourvu d'intérêt. Je l'ai trouvé facile à lire. L'auteur ayant le talent de savoir bien vulgariser sa pensée. On suit Claire Marin à travers ses réponses aux questions de Nicolas Truong . Elle sait rebondir, préciser, donner des exemples.
Les deux premiers chapitres sont consacrés à la rupture et à ses conséquences. Nous sommes tous confrontés un jour ou l'autre à la perte, à la rupture, au manque. L'auteure pose ce fait aussi comme une donnée pour rebondir, se construire, voir se reconstruire. J'aurai aimé qu'elle développe davantage ses pensées.
Les chapitres suivants sont plus particulièrement consacrés à la pandémie qui nous touche tous et qui constitue elle aussi une expérience de la rupture. Pour moi, cette partie plus développée m'a semblée passionnante. Enfin, on se penche sur cette pandémie en nous expliquant, en gardant bien sûr sagesse et philosophie. Claire Marin fait référence à Foucault, aux espaces intérieurs, à nos prisons intérieures. Tout ce qu'on a vécu prend une lumière intéressante, réfléchie loin de la schizophrénie qui entoure certains médias, certains auteurs. J'ai bien aimé lire cet essai qui nous montre un regard raisonné et raisonnable sur ce que l'on a traversé et que l'on traverse encore. Un petit livre qui permet de prendre du recul.
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Vivre autrement, ce petit livre de moins de cent pages publié aux Éditions de L'Aube, se veut être un dialogue entre la philosophe Claire Marin et Nicolas Truong, reporter pour le Monde.
Ce dernier va lui poser des questions et celle-ci va y répondre, apporter des réflexions. Cet entretien est découpé en quatre parties. Ils traitent principalement des sujets de la rupture, de la perte, du deuil ou encore de la situation liée au covid et comment il va falloir et il a fallu apprendre à vivre autrement. Les questions posées par le reporter sont très intéressantes et les réponses apportées par la philosophe sont pertinentes et mènent à réfléchir et débattre dans l'esprit du lecteur à toutes ces petites choses qui nous impactent au quotidien et que nous devons surmonter.
En bref, ce petit livre est assez réconfortant même s'il nous met face à certaines réalités et pose des mots sur ce que l'on peut ressentir, nous mène à voir les choses sous d'autres angles.
Merci à Babelio et aux éditions de L'Aube pour la découverte de cet essai.
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Je suis une adepte des écrits de Claire Marin. Je trouve que quel que soit le sujet (bien que celui des Rupture(s) l'obsède), elle parvient à captiver, par une écriture simple et pourtant très documentée, qui cite beaucoup de littérature, et cest appréciable d'avoir de la sociologie/philosophie accessible. Elle s'attaque ici à des sujets récurrents chez elle, la notion de rupture, de place et elle s'interroge sur les effets de la crise du covid sur notre quotidien, nos liens intersociaux.
Lire cet essai assez court et percutant m'a beaucoup plu et je le recommande vivement !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La rupture est une réparation quand elle nous permet d'en finir avec ce qui nous fait souffrir. Elle est libératrice quand elle nous défait d'un milieu, d'un mode de vie ou d'un personnage dans lequel nous étions malgré nous enfermés et qui nous rendait malheureux. Rompre avec son bourreau, qu'il s'agisse d'un adulte maltraitant, d'un collègue harceleur, d'amitiés destructrices, permet de réparer le sujet blessé. Avoir le courage de rompre est souvent le premier moment d'une réconciliation avec soi-même.
Rompre avec sa famille, avec son mari, rompre avec sa religion, est parfois une manière d'assumer une identité qui était obligée de s'effacer devant des figures d'autorité et d'affirmer sa majorité, au sens où l'entendait Kant : se défaire des tutelles et oser penser par soi-même. Et j'ajouterais : vivre par et pour soi-même. [...] C'est par fidélité à une certaine idée de soi qu'il faut rompre avec ceux qui nous empêchent d'être pleinement celui ou celle que nous avons le droit d'être (pp. 29, 30).
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Il devient de plus en plus difficile d'occuper durablement la même place. Dans certains domaines, l'obsolescence rapide des savoirs, des pratiques, les transformations des interactions professionnelles et sociales, font que les exigences sont sans cesse redéfinies et les places semblent mouvantes.
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C'est une expérience de désorientation existentielle. Alors, on se laisse mourir de chagrin ou on essaie de reprendre autrement le cours de la vie. C'est une mise à l'épreuve intime, qui détruit mais qui sollicite aussi des résistances inattendues, nouvelles. On se surprend, on découvre des ressources inespérées dans ce retour à soi involontaire.
(...)
Il faut faire le deuil de la vie d'avant et de l'identité que cette relation nous conférait. Il faut transformer l'espace de solitude en espace personnel, se l'approprier et l'habiter. Cela prend du temps d'emménager psychiquement dans une nouvelle vie. Comme dans la maladie, il y a une période de convalescence. Il faut réapprendre à marcher tout seul, trouver son propre pas, quand on l'a longtemps accordé sur quelqu'un d'autre. Le travail de séparation est tout autant un travail sur la perte qu'un exercice de création.
p15, p17
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La tendance contemporaine à la positivité en toutes circonstances me paraît en fait assez violente, parce qu'elle redouble la souffrance de celui qui est piégé dans la difficulté, en le culpabilisant (...) c'est une manière de nier la réalité et la profondeur de sa déception. On dévalue l'enjeu qui constituait la réussite dans l'existence du sujet...
p14
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Si un échec est facile dépasser, c'est peut-être qu'au fond, il n'est pas vécu comme tel, mais plutôt comme une libération, il nous révèle que ce désir de réussir n'était pas vraiment le nôtre, il venait peut-être d'ailleurs, d'une projection familiale ou de normes sociales. Je crois que les véritables échecs laissent au contraire des traces profondes, et ces blessures fragilisent au point que l'on s'enlise parfois dans l'échec comme s'il était devenu notre nouvelle définition. Il arrive que l'on reste hanté toute sa vie par un chagrin d'amour ou un concours raté, et que l'on y voie la matrice même d'une vie en demi-teinte, d'une vie par défaut, passée pour ainsi dire à côté de soi-même.
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Videos de Claire Marin (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Marin
Rencontre avec Claire Marin autour de son ouvrage 'Les débuts". (Conférences ECHO organisées par Cap Sciences et la librairie Mollat, ,entretien avec Raphaël Dupin le 24 octobre 2023)
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