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Citations sur Les vélos n'ont pas d'état d'âmes (15)

S'ils savaient! Si seulement ils savaient! Mais Laure préfère ne pas y penser. C'est tellement difficile de se tenir constamment sur ses gardes, de mentir, d'afficher une gaieté et une insouciance qu'on est loin de ressentir... Elle a de plus en plus l'impression de s'enliser dans des sables mouvants. Tout comme Jérémie, Laure Lupien est en quatrième secondaire. Avant d'aboutir dans cette polyvalente, elle fréquentait une école privée particulièrement huppée, à la campagne, avec cours de ski, d'escrime, de tennis, d'équitation, bref tout ce qui est chic et qui coûte cher. Pas du tout le genre de fille qui pourrait s'intéresser à un garçon comme Jérémie, fils aîné d'une famille de neuf enfants! Un certain nombre de détails troublants à son sujet intriguent pourtant Jérémie. Toujours très élégante, impeccablement vêtue, maquillée et coiffée, il n'en demeure pas moins qu'elle semble cacher quelque chose sous ses airs de petite princesse... Puis il y a aussi Tanya, une amie d'enfance de Jérémie, qui agit depuis peu d'une manière étrange. Tanya qui subitement s'éloigne de lui, préférant «prendre ses distances», comme elle dit. Décidément, Jérémie commence à les trouver bien compliquées, ces deux-là. Ce n'est pas comme les vélos, sa passion. Et heureusement! Car contrairement aux filles, les vélos, eux, n'ont pas d'états d'âme.
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Raconte ce que tu veux à qui tu veux , je m'en fiche .Tu ne m'approcheras plus et tu ne me toucheras plus jamais .
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Il existe , dans la vie de chacun , des moments qu'on voudrait oublier , ou même effacer complètement .
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Je n’avais aucune raison de prêter attention à Laure Lupien. Elle faisait partie de cette race de filles toujours très élégantes, impeccablement vêtues, maquillées et coiffées, qui fréquentent des garçons tirés à quatre épingles, bourrés d’argent et très polis. Autrement dit, le genre de filles avec lesquelles mes rapports sont nuls : je ne les vois pas (ou si peu), elles ne me voient pas, nous évoluons dans des univers parallèles et distincts, et tout le monde s’en trouve très bien.
J’avoue cependant avoir accordé un peu plus d’attention à cette fille-là qu’aux autres. Discrètement, bien sûr.
D’abord, il faut dire que la proximité de nos cases nous mettait en contact de temps en temps, qu’on le veuille ou non. J’ai appris à reconnaître son manteau, ses
bottes, son parfum. J’ai aussi appris à reconnaître les matins où elle n’était pas dans une forme extraordinaire. Il lui arrivait d’être pâle, d’avoir les traits tirés et les yeux cernés.
«Oh là là, j’ai l’impression que tu as fêté pas mal fort hier soir!» me suis-je permis de lui lancer un de ces matins-là.

Elle est restée figée un instant avant de réagir.
«Quoi? Oh... Est-ce que ça paraît tant que ça?» Elle a porté la main à son visage. Elle a fait bouffer ses cheveux. Puis elle a arboré un grand sourire artificiel. «Oui, ç’a été délirant comme soirée. Délirant.» Et elle est partie vers le cours de maths.
Je l’ai suivie. Nous sommes dans la même classe en maths (où elle est particulièrement douée), en français (où elle semble dans la moyenne) et en morale (où elle n’ouvre jamais la bouche).
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Marco a un faible pour les top models et les actrices de cinéma.
«Allez, avoue qu’elle est belle.» J’ai pris un air blasé.
«Ouais, à condition d’aimer le style net, fret, sec. Et puis elle est trop maigre.»
J’ai eu droit à un sourire radieux de la part de Tanya, qui n’a rien de net, fret, sec, et qui, pour des motifs qui m’échappent, se trouve monstrueusement grosse.
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Puis, avant de courir au local de français, je me suis tourné vers la fille :
«Tu devrais désinfecter la case avant de mettre quelque chose dedans. Si tu savais tout ce que je trimballe comme bibites et comme maladies...»
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Quand j’ai eu fini, la fille s’est mis le nez dans la case.
«Ouache! Ça pue!»
De plus en plus sympathique, cette fille.
«C’est mon parfum : Sueur et vieux bas sales. Viril et sportif, comme dit la publicité.»
La fille m’a regardé comme si j’étais le dernier des crétins.
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J’ai entrepris de vider la case, sous l’œil curieux des trois quarts des élèves de la polyvalente, qui semblaient n’avoir rien d’autre à faire que de profiter du spectacle. Ils n’avaient pas de cours, eux, ce matin-là?
Raquette de badminton déglinguée, pompe à vélo, tournevis, lacets, shorts de gymnastique, soulier droit de ma paire de chaussures de sport (c’était donc là qu’il était passé!), deuxième pompe à vélo, chambre à air de rechange, rustines, notes de cours de physique, t-shirt pas trop propre, pantalon de jogging, troisième pompe à vélo, clé à molette, pince-étau, clés à rayons, chiffons plus ou moins graisseux, câbles de freins, câbles de dérailleurs, paire de bas grisâtre, dérive-chaîne, rayons de différentes longueurs, paire de bas noirâtre, quatrième pompe à vélo...
«C’est quoi? Des pièces de vélos volés? Ça te sert à quoi, en plein hiver?»
Que dit le proverbe, déjà? Bien faire et laisser braire? Je n’ai donc rien répondu. J’ai continué à vider et à laisser braire.
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Il faisait un froid glacial, ce matin-là, et j’avais hâte d’arriver à l’école. En entrant, j’ai vu qu’il y avait un attroupement dans le coin des cases. En fait, plus j’avançais, plus j’avais l’impression que cet attroupement n’était pas seulement dans le coin des cases, mais dans le coin de ma case. J’ai pressé le pas, inquiet sans trop savoir pourquoi. Je me suis frayé un chemin entre les curieux, et je suis arrivé au premier rang au moment où le concierge faisait sauter mon cadenas.
En général, je suis un gars plutôt calme. Là, pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher de crier :
«Hé! qu’est-ce qui vous prend de scier les cadenas des gens sans permission?»
M. Couture a à peine levé les yeux sur moi.
«C’est à toi, ce cadenas-là, le jeune? Ça t’apprendra à mettre des cadenas sur des cases qui ne t’appartiennent pas.» J’ai commencé à protester.
«Comment ça, des...»
Mais je me suis interrompu, la bouche grande ouverte. C’était vrai. Cette caselà ne m’appartenait pas. Je me l’étais appropriée quand le grand Desrosiers avait lâché l’école, un peu avant Noël.
J’ai tenté de me reprendre.
«Mais...»
Au même instant, une fille que je n’avais jamais vue m’a brandi un papier sous le nez.
«Case 2835, section bleue. À partir d’aujourd’hui, elle m’appartient. Est-ce que c’est clair?»
C’était très clair. Comme il était clair que la fille en question était du genre pas commode.
«OK, OK, je te la laisse, ta case.»
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Mille excuses!
Avant de vous faire connaître Jérémie, Laure, Tanya et les autres, je tiens à présenter mes excuses à tous les vélos et à tous les propriétaires de vélos qui auraient pu se sentir blessés ou froissés par le titre – en particulier à MNA et à sa fidèle monture. Bonne lecture!
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