C'est l'histoire d'une grande passion, celle de Ricardo, amoureux 'comme une bête' et pendant toute sa vie de la 'vilaine fille', femme fatale aux mille visages et autant de vies différentes.
La 'vilaine fille', qui change de nom comme de mari et dont on n'apprendra la vraie identité qu'à la fin du livre, est absolument égoïste, arriviste et sans scrupules. Mais elle ne manque pas de panache, de courage, de charme et on comprend bien ce qui plaît tant à Ricardo chez cette aventurière péruvienne qui sera tour à tour guerillera, femme de diplomate, aristocrate anglaise ou yakusa... Pour tout dire, elle me fait penser à Scarlett O'Hara et je l'aime bien !
Par opposition, Ricardo est le 'bon garçon' et c'est ainsi qu'elle l'appelle : il est sérieux, travailleur, fidèle, honnête, loyal... Attention, il n'est pas gris et ennuyeux pour autant, et sa vie ne m'a pas semblé étriquée du tout, mais au contraire conforme à ses rêves et à ses idéaux, parfois solitaire mais aussi riche de rencontres, de voyages et de lectures. Bref, je l'ai trouvé très attachant aussi.
Entre ces deux héros si différents, se noue une relation très charnelle et forte qui les unit et les sépare tour à tour. Ricardo parle d'amour et dit beaucoup de 'cucuteries' à la vilaine fille, alors qu'elle est souvent détachée et méprisante. Pourtant, leur désir les réunit à chaque rencontre, comme un amour qui ne dit pas toujours son nom. Ça ne m'a pas émue, mais intriguée, troublée, interpelée, intéressée...
D'autant que cette passion couvre près de 40 ans et tous les continents, nous apprend plein de choses sur le Pérou ou le monde des interprètes, nous fait rencontrer une multitude de personnages secondaires qu'on voudrait tous avoir pour amis dans la vraie vie, et m'a fait découvrir le style de
Vargas Llosa que je n'avais jamais lu et que j'ai beaucoup aimé. Bref, un vrai plaisir de lecture !