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Ils ont fait l'Histoire tome 12 sur 40
EAN : 9782344000618
56 pages
Glénat (21/10/2015)
3.71/5   26 notes
Résumé :
Celui qui reçoit la victoire de Dieu.
1187. L'armée de Saladin est aux portes de Jérusalem. Voilà près de cinq ans que le Sultan mène le djihad contre les Francs, s'apprêtant à devenir le premier Musulman à reprendre la ville aux Chrétiens. Mais pour réussir ce tour de force, Saladin a dû dans un premier temps user de tout son talent politique, diplomatique et militaire pour unifier l'ensemble des peuples musulmans d Arabie, du Caire à Mossoul, et devenir le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cette bande dessinée historique vante un personnage admiré pour n'avoir pas reproduit en 1187 l'épouvantable acte criminel du massacre de la population de Jérusalem commis par les Croisés en juillet 1099.
On voit bien comment Saladin, né en Mésopotamie en 1138, devenu premier "dynaste" ayyoubide en Égypte depuis 1169-1171 et parti du Caire, a su unifier l'Islam après un long combat pour mettre fin aux querelles qui opposaient les princes fatimides chiites et les musulmans sunnites.
Impressionné peut-être par Baudouin IV le Lépreux, roi de Jérusalem, il attendra pour s'en prendre aux États latins d'avoir pris Damas, Édesse, Alep. Ce sera la grande réalisation de sa vie, et c'est qu'il reprendre Jérusalem aux Francs après la bataille de Hattin, en 1187. Saladin mourra en1193 à Damas.
Les épisodes choisis par les auteurs de cette bd sont significatifs, le dessin est assez réaliste pour ce que l'on peut en juger, mais il reste que l'on magnifie trop ce qu'a fait Saladin, comme s'il était irréprochable, ce qui n'a pas été le cas, même si l'on ne cache pas, par ailleurs, ses ambitions démesurées. Mais l'on peut dire que, si l'aspect religieux n'est pas négligé, il y avait bien aussi chez Saladin une claire vision de ce qu'il devait faire et des objectifs qu'il se fixait avec le moyen de les atteindre. Une "realpolitik" avant l'heure.
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Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l’histoire », collection de bandes dessinées qui prend la forme de biographies historiques présentant une dimension pédagogique car à destination du grand public, et qui espèrent vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré à Ṣalāḥ ad-Dīn Yūsuf, plus connu sous le nom de Saladin !


Pas facile de traiter un personnage aussi iconique maintes fois récupéré à travers les âges (comme par exemple par un célèbre dictateur irakien né comme lui dans la ville de Tikrit...), pas facile de raconter l’histoire d’un homme qui dès son vivant s’est effacé derrière la légende qu’il lui même contribué à forger (au point que les Arabes ont oublié qu’il était un Kurde…). Dans ses actes et ses paroles, il fait tout pour ressembler au souverain musulman idéal, d’où la ressemblance par exemple avec le portrait de Mehmet II le souverain ottoman. Mais j’ai envie de dire que les mêmes causes produisent les mêmes effets et qu’on pourrait faire des liens avec les hagiographies de Charles V ou de Saint Louis, de Marc-Aurèle ou d’Octave/Auguste. C’est toute l’astuce du scénariste Mathieu Mariolle que de parvenir à glisser un peu d’humain dans la statue du commandeur. Oui Saladin est montré comme étant courageux, généreux et pieux, mais on le montre aussi comme étant têtu, froid et calculateur… Et c’est tout à l’honneur des auteurs que de l’inscrire dans la lignée des atabegs Zengi et Nur-ad-Din.

Cet infatigable guerrier de l’Islam, hanté par la réunification de l’Umma et libération du Proche-Orient (dont des deux projets la reprise de Jérusalem est la clé de voûte), n’a cessé de remettre le travail à l’ouvrage… Parti d’Alep avec son oncle Shirkuh, c’est une fois la conquête de celle-ci assurée qu’il se retrouve seul et qu’il doit faire le chemin inverse pour reprendre Alep… Les combats pour Alep, de Damas du Caire sont innombrables Idem pourrait-on dire dans ses relations avec l’Occident : il perd presque tout à la Bataille de Montgisard avant de tout gagner à la Bataille d’Hattin, puis est à deux doigt de tout perdre à au désastreux siège d’Acre et à la Bataille d’Arsouf (destruction de Jaffa, d’Ascalon et de Ramla)… Les amateurs d’histoire vont donc se régaler !
On met en avant Baudouin, Guy de Lusignan et Richard Cœur de Lion, mais d’autres figures apparaissent également comme Renaud de Châtillon et Balian d’Ibelin… Outre les califes sunnites et chiites, on notera deux sacrés absents qui ont un grand rôle dans la légende de Saladin : le redouté Vieillard sur la Montagne et le redoutable Conrad de Montferrat (un héros, un vrai, comme on en fait plus, et qui a failli devenir roi de ses propres mains : il faut qu’on fasse un film/livre/BD sur lui !)…

A une époque où Orient et Occident s’affrontaient par djihad et croisés interposés, certains ont eu le courage et la sagesse de vouloir poser des ponts entre les peuples par-delà la haine et la violence… L’avant-dernière scène nous interroge ainsi quant à l’actualité les chefs de la IIIe croisade voulaient une paix durable qui ne s’est pas concrétisée, pire qui a capoté à cause d’un problème de religion… Car Jeanne, la sœur de Richard, aurait dû épouser Ad-Adel le frère de Saladin, et tous deux aurait dû régner conjointement sur un Royaume de Jérusalem devenu neutre… Si cela avait été fait la face monde aurait été changée et combien de milliers, que dis-je, combien de millions de vie auraient ensuite été épargnées ? Mais Dieu est joueur et Dieu est cruel… et c’est pourquoi je suis athée !


Les dessins de Roberto Meli, aidé aux couleurs du Studio Arancia, sont assez voire très réussis et nous vont bien partager le souffle de l’épopée. On sent toutefois constamment qu’il s’inspire largement de l’excellent travail de l’équipe du réalisateur Ridley Scott sur le film "Kindgom of Heaven", mais qu’importe ! (D’ailleurs difficile de s’enlever de la tête le visage l’acteur syrien Ghassan Massoud… ^^)

Pour ne rien gâcher, l’historien Julien Loiseau, connaisseur du sujet à l’Université Montpellier-3, supervise le tout et nous livre un dossier et un making-off intéressants autant pour le grand public que pour l’amateur d’histoire. Bref, la qualité de la série ne se dément pas : elle est en train de remplacer la vénérable "Histoire de France en bande dessinée" de 1980… Il était temps pour notre pays qui se veut terre d’Histoire et de BD !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Avant tout je remercie Alfaric pour avoir attiré mon attention vers la série de biographies BD « Ils ont fait l'Histoire ». le premier tome auquel je m'attaque traite de Saladin, ce guerrier du 12ème siècle qui bénéficie pour les musulmans sunnites d'un statut proche de celui de Jeanne d'Arc ici.

Balayer une vie aussi riche que celle de Saladin dans un format aussi restreint qu'une BD de 50 pages peut relever de la gageure. Les auteurs Mathieu Mariolle et Roberto Meli, associés à l'historien Julien Loiseau, s'en tirent avec la couronne de laurier. Des ingrédients divers à leur disposition – la plupart certainement hagiographiques ou propagandistes ; on a quand même affaire à une icône de religion – ou du manque d'ingrédients, les auteurs cuisinent un plat aux saveurs épicées et délicieuses. La constance de la résolution de Saladin d'unifier l'Islam autour de l'interprétation sunnite saute aux yeux, depuis sa prime jeunesse et ses premiers combats contre le chiisme en Égypte jusqu'aux affrontements de la troisième croisade face à Richard Coeur de Lion. Cette résolution est fermement liée à une croyance en son propre destin. Il faut croire en soi pour mener de tels changements à leur terme : le retour de l'Égypte dans le giron sunnite, la prise de Jérusalem et les réductions des terres Croisées à peau de chagrin.

Les auteurs nous dressent un portrait d'un guerrier implacable et cependant à l'opposé de l'extrémisme. Saladin fit souvent acte de magnanimité envers ses ennemis, par exemple en épargnant les Francs de Jérusalem (chose qu'avait négligée les Godefroi de Bouillon et compagnie qui avaient pris la ville un siècle plus tôt). Il n'hésita pas à favoriser la négociation, par exemple lorsqu'il accepta la proposition de Richard d'un mariage entre son frère et Jeanne, la soeur du roi d'Angleterre, donnant lieu à un règne partagé sur Jérusalem (proposition qui en resta là après le refus de Jeanne d'épouser un musulman). Et s'il fit exécuter ses prisonniers Francs pendant la troisième croisade, ce ne fut qu'en réponse à l'acte similaire de Richard. Bref, c'était un gars avec qui on pouvait discuter.

Mais une BD c'est aussi des dessins, et sur ce point aussi on en prend plein les mirettes. J'ai beaucoup apprécié la précision du trait sur l'architecture, la graphie arabe, les décors naturels ou les champs de bataille. La double page de la bataille de Montgisard est proprement époustouflante. Meli est grandement aidé par le travail sur les couleurs du studio Arancia.
De leur côté, les dialogues manquent peut-être un peu de naturel mais ils ont ici pour fonction première de nous informer des éléments historiques importants pour aider à la compréhension. Je l'ai déjà dit, 50 pages, c'est peu.

Autre aide à la compréhension, le très bon dossier historique qui termine l'album. L'ensemble constitue un support idéal pour l'éducation : le dessin pour appâter l'attention et le texte pour comprendre et retenir. Si l'on m'avait fourni de telles oeuvres au collège, je n'aurais certainement pas attendu l'âge adulte avant de m'intéresser à l'Histoire.
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Saladin fait partie des meilleurs albums de la collection Ils ont fait l'histoire. le constat est net et sans appel. Un simple coup d'oeil sur l'album en dit déjà long.

Le scénario est conçu de manière classique. Nous découvrons Saladin, accompagné de son biographe, au lendemain de sa plus grande victoire : Hattin. Après deux planches de toute beauté, même si elles nous ont pour sujet l'après d'un champ de bataille, s'ouvre un retour vers le passé : la lente ascension de Saladin. Ensuite, le fil histoire suivra son cours jusqu'à la mort du mort du souverain. L'ensemble est riche, documenté avec un texte abondant. Assurément, il s'agit d'un travail de qualité. Il faudra toutefois apprécier le genre de l'histoire bataille qui est ici prédominant.

L'ensemble est dense et l'album est clairement une bande dessinée de vulgarisation. Il faudra du temps pour en venir à bout. Les minutes se transformeront en heures tranquillement, sans que l'on s'en rende compte. Bien au contraire, le sujet est prenant et agréable. le cahier historique apportera quelques suppléments, mais le plus important sera déjà dit dans l'album.

Les dessins sont absolument sublimes. Les personnages et les paysages sont magnifiés ici avec un talent rare. Les différents participants vieillissent, leurs émotions se ressentent sur leurs traits. Les scènes de bataille sont réussies, détaillées, plaisantes à l'oeil. Il en va de même pour les scènes de l'après. Tout cela est beau, réussi, magnifique.

Le travail de précision est à couper le souffle et donnera envie de découvrir les sites (ou suscitera le regret de ne pouvoir les voir de visu). Mais tout cela s'efface presque devant plusieurs séquences particulièrement réussies. Ainsi l'un des premiers plans insère de manière habile une carte utile dans un débat entre Saladin et son futur suzerain. La double page consacrée à la bataille de Montgisard mérite à elle seule un ex-libris (sinon un encadrement digne d'un tableau). Les exemples pourraient être multipliés, tant ceux-ci sont nombreux. La mise en page est tout aussi réussie avec une utilisation dynamique des planches qui servent de décor…

Saladin est une grande réussite, un petit trésor à découvrir d'urgence si ce n'est pas déjà fait. La matière est dense et les dessins sont un délice : il n'y a donc pas à hésiter !
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Je suis toujours un peu "fâchée" avec la complexité des luttes intestines religieuses entre chiites, sunnites etc. Mais dans cette bande dessinée, on arrive à suivre plutôt bien le déroulé des événements.
Si Saladin est un brin magnifié (il a fait écrire sa propre légende, ça aide, forcément), les auteurs font quand même bien ressortir son ambition, sa dureté et son obsession d'unification qui passe avant tout et qui est, au final, la marque de tous les "le grand" qu'on ait connus en ce bas-monde.
Si seulement les humains étaient aussi motivés à réaliser l'unification et l'intégration intérieure... Mais je m'égare...

L'histoire du Moyen-Orient qui pourtant se mêle à la nôtre me reste toujours relativement étrangère, quoi que de moins en moins à force que je lise sur des "héros" divers de ces temps moyenâgeux. Je ne connais que mal le déroulement des croisades sur place, j'avoue. Je ne savais pas du tout qu'il avait été prévu un mariage entre la soeur de Richard Coeur de Lion et le frère de Saladin. Quel dommage qu'il n'ait pas eu lieu, merci l'étroitesse d'esprit catho, ça fait toujours plaisir de constater la stupidité liée à la religion, aux religions, on va pas faire de distingo, elles sont toutes pour la plupart confites dans des traditions et rituels dont la profondeur et le sens se sont quasi totalement perdus (mais point ne faut jeter le bébé avec l'eau du bain...).

Les dessins sont superbes, j'ai beaucoup apprécié cette lecture, cadeau de noyel de mon fillot, merci à lui !
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critiques presse (2)
BDGest
27 novembre 2015
Saladin offre un propos instructif et distrayant sur la destinée d’un homme qui a impacté l’Orient comme l’Occident.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
24 novembre 2015
Le dessin de Roberto Meli, d’une très grande richesse dans la reconstitution des décors, nous ménage de belles scènes de bataille et offre à un album (...) un caractère de grande aventure.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
- Imad al-Din, mon ami ! Quand tu écriras le récit de ma vie, rappelle bien cette règle essentielle de l’art de la guerre : toujours négocier avant d’attaquer. Cela porte bien plus souvent ses fruits qu’on ne l’espère.
- Surtout quand le nouveau souverain est trop pingre pour rémunérer ses troupes… […]
- Si elle me permet d’épargner des milliers de vies, je préfère l’avarice d’un homme à son entêtement.
- Je ne peux que louer votre compassion et votre habile stratégie. Il est en effet plus intelligent qu’un ennemi se rallie à vous plutôt que de le combattre.
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- Tu as bien fait de me taire certaines choses pendant que j'étais au plus mal. Mais maintenant, je dois tout savoir. Quelle est la situation du côté Franc?
- Renaud de Châtillon a redoublé d'ardeur dans ses méfaits. il brisait déjà impunément les trêves, mais depuis que Guy de Lusignan est roi, il semble avoir multiplié ses efforts.
- Pourquoi n'en suis-je pas étonné? Depuis des années, ce seigneur brigand ne souhaite que la reprise de la guerre contre moi. Que peut-on attendre d'un infidèle qui a tenté de profaner la Mecque ou qui s'est abaissé à capturer des pèlerins qui s'y rendaient?
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[Saladin] Damas doit tomber. Elle ne peut rester aux mains de l’atabeg Mujir al-Din Abaq. Ce lâche n’a su résister à vos assauts qu’en s’associant avec les Francs du roi Baudouin le troisième. C’est le premier pas pour mettre un terme à la division de l’Islam. Notre monde ne peut posséder deux califes ! Seul celui de Bagdad, que nous servons, est légitime. Nous devons profiter de l’affaiblissement des sultans seldjoukides en Iran et de la présence des Francs pour enfin cueillir le fruit mûr du califat des Fatimides du Caire, ces chiites enragés ! L’Islam sunnite doit être unifié. Et pour cela, nous devons construire notre combat contre nos deux adversaires : les Francs et le Chiites. Mais nous ne pourrons y parvenir qu’à partir de l’Egypte. C’est la base humaine et fiscale de toute entreprise impériale.
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- Ne cachez pas vos intentions! Depuis votre nomination, vous n'agissez que pour imposer un retour du sunnisme au Caire!
- Ce n'est pas un retour. L’Égypte n'a jamais cessé d'être sunnite. Seule l'élite et une infime partie de la population se sont converties à votre chiisme.
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[Saladin] Ce démon de Conrad de Montferrat a décidément très bien organisé la résistance à notre conquête. […] Il me vient une idée, mon fils… Fais donc libérer Guy de Lusignan. Quoi de mieux pour contrer la bravoure de Conrad que la médiocrité de Guy ?
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Vidéo de Mathieu Mariolle
Préquel aux événements de Far Cry 6, cette bande dessinée, one-shot boosté aux amphétamines introduit Juan Cortes, l'un des personnages centraux du nouvel opus du jeu vidéo star d'Ubisoft. Quatre-vingt-huit pages qui revisitent l'univers cinématographique et l'exotisme de cette licence de fantaisie contemporaine pour un récit d'action sauvage peuplé de personnages sombres et fascinants.
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