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Le Cycle d'Avalon tome 4 sur 5

Monique Lebailly (Traducteur)Édith Ochs (Traducteur)
EAN : 9782253087854
568 pages
Le Livre de Poche (14/01/2009)
3.87/5   252 notes
Résumé :
(PEUT ETRE LU INDÉPENDAMMENT DES AUTRES TOMES)

Au IIIe siècle, Eilan, fille d'une prêtresse et d'un prince de Grande-Bretagne, part sur l'île d'Avalon suivre l'apprentissage rare et magique réservé aux servantes de la Déesse.
Au contact des femmes d'exception qui enseignent et règnent sur ce lieu mythique, l'enfant se familiarise avec les rites et les sortilèges, mais aussi avec les lois de cette lignée de magiciennes. En grandissant, elle déco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un livre où se mêlent histoire, légende et magie.
Bien qu'il puisse se lire seul, on y retrouve des personnages et lieux d'un autre tome des dames du lac.
Le parcours intéressant d'une femme de caractère, d'Avalon au monde romain du IIIème siècle. Eilan quitte Avalon par amour pour Constance, futur empereur, elle le suivra au sein de l'empire romain, et sera la mère de l'empereur Constantin. Entre histoire et monde magique, une très bonne lecture.
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Étant toujours motivée pour lire la suite de la série "Les Dames du Lac" par Marion Zimmer Bradley, j'ai donc attaqué le dernier tome, "La Prêtresse d'Avalon". Marion Zimmer Bradley étant décédée, c'est donc son amie écrivaine de longue date Diana Paxson qui a achevé le roman.
Ce livre est un récit historique qui se passe à la fin du III ème siècle.
Romancé, c'est l'histoire de Sainte Hélène, celle qui porta la croix et qui est devenue chrétienne. Bien qu'assez gros (413 pages), le livre se décompose en 3 parties : la voie d'Avalon, la voie du Pouvoir et la voie de la Sagesse.
J'ai été heureuse de retrouver la magie et l'île mystique d'Avalon, avec ses secrets, ses personnages mystérieux et leurs aventures.
Eilan ou Hélène est la fille de Rian, Grande Dame d'Avalon et d'un prince anglais. Sa mère meurt en la mettant au monde tandis que son père lui survit et souhaite que sa fille poursuive son enseignement à Avalon.
Eilan est donc envoyé sur l'île sacrée secrète d'Avalon, aussi appelé le pays d'été, une île isolée de tout envahie par les brumes. Cette île est habitée par des prêtresses et des druides qui servent une divinité, la Déesse. C'est une sorte de secte. Eilan est recueillie par le petit peuple de femmes et est accueillie comme une reine, à bras ouverts. Sauf par Ganeda, sa méchante vieille tante devenue la Haute Dame d'Avalon. On dirait que Ganeda en veut à Eilan de la mort de sa sœur Rian! C'est complètement idiot! Eilan n'y est pour rien!Perso, j'ai détesté Ganeda, une vieille pie arrogante et prétentieuse qui veut tout commander, tout diriger. J'ai par contre apprécié Eilan et son courage, sa grandeur d'âme. Elle est très mature. Eilan se fera donc des amies telles qu'Aelia, Dierna et Becca, Heron, Suona, Roud etc... La jeune prêtresse se voit aussi offrir une chienne-fée Surette -que j'ai adoré-, et est initiée aux mystères de la Déesse.

A 18 ans, une étrange vision va bouleverser son existence : Constance, un officier romain viendra à elle et deviendra l'homme de sa vie. Ensemble ils auront un enfant, Constantin, qui transformera le monde.
Cette vision se réalise! En effet, par un concours de circonstances, Eilan se retrouve bannie d'Avalon par Ganeda. Elle par donc vivre avec Constance.
Constance est un brave et courageux romain attachant. Volontaire, il se battra jusqu'au bout aux côtés de sa femme Hélène pour servir l'Empire romain. J'ai bien aimé Constance, un homme sincère et téméraire pas du tout arrogant. Il est beau, grand et fort, blond comme le dieu grec Apollon. Son fils Constantin lui ressemble trait pour trait.
Hélène s'adapte donc à la nouvelle vie romaine. C'est un peu dur au départ, mais elle s'y fait. Avalon lui manque terriblement, de même que ses tendres amies.
Constance, malheureusement, est contraint de répudier Hélène et prend pour nouvelle épouse Théodora pour des questions de politique. Ils auront de nombreux enfants. L'unique fils d'Hélène lui est enlevé et s'en va vivre auprès de l'Empereur Dioclétien.
Le temps passe, Hélène vieillit et Constantin grandit.
On rencontre un florilège de personnages différents et on a même droit à la visite de la Reine des Fées! Surette, le petit chien d'Hélène, reste avec la Reine des Fées. Elle se retrouve donc seule, sans compagnie, excepté celle de ses domestiques. Hélène est seule plus que jamais. Son cœur est meurtri, blessé par le rejet de Constance. Mais peu à peu, elle s'y fait.
L'ancienne prêtresse se fait des amis parmi les chrétiens et a un autre chien, Hylas.
Constance lui a laissé une forte somme d'argent. Ainsi, elle peut vivre aisément. Hélène a beaucoup voyagé avec Constance, maintenant elle doit se faire à son absence. Constantin grandit, écrivant toujours des lettres à sa mère. Le temps passe et s'écoule comme un sablier. Constance prend de l'ampleur et prend son envol tel un aigle de Rome. Il devient l'Empereur Suprême. Quand il revoit Hélène, il est mourant. Son corps de guerrier a longtemps servi pour la guerre. Maintenant, il ne lui sert plus à rien. Il est usé. Hélène tente d'user de ses pouvoirs de prêtresse pour le sauver. En vain...La grande faucheuse vient prendre la vie de son bien-aimé. Hélène et Constantin mettront du temps à s'en remettre de cette perte sentimentale et douloureuse. Mais le temps guérit les blessures et ces blessures s'apaiseront au fil des jours, des mois et des années. Vient ensuite le règne de Constantin, le Ier Empereur chrétien.
Les aventures d'Hélène ne seront pas de tout repos.

Ce livre est un petit bijou! C'est une belle histoire et une belle critique du temps des romains et des différents ethnies, avec leur culture et leur religion..
D'un côté, on a Hélène et la Déesse, de l'autre les romains et leurs Dieux. Ensuite, on a les païens et les chrétiens.
J'ai bien aimé le livre en lui-même malgré certaines fois un vocabulaire difficile. Le livre était parfois compliqué à comprendre, mais je ne m'arrêtais pas au premier mot étranger. Je pense qu'en lisant ce livre, il faut voir au-delà de ce que l'on voit, aller plus loin, voir au-delà de nos rêves et des apparences.
Écrit à la première personne, on s'identifie à Hélène et on peut ainsi mieux la comprendre, mieux intégrer les différents paysages et lieux, ainsi que les autres personnages. On a droit à ses sentiments et émotions intérieurs.
Hélène n'est pas un personnage compliqué en soi, au contraire, c'est une âme charitable, quelqu'un de bien et qui veut le meilleur pour son fils et ses petits-enfants. Hélène a quand même eu une belle vie, mondaine et profitant de son statut d'épouse de gradé romain, avec ses serviteurs, grandes villas, robes, etc...
A sa place, on ne peut pas se plaindre!
Elle a mené un parcours étrange, passant de prêtresse d'Avalon à femme de romain.
J'ai remarqué que Marion Zimmer Bradley aime écrire des histoires d'amour de prêtresses avec des romains.
C'est presque incontournable chez elle.
Un beau livre en somme.





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J'aime beaucoup ce cycle cher à mon adolescence et la façon de Marion Zimmer Bradley de revisiter les mythes antiques, c'est pour ça que je continue cette relecture + découverte de son vaste cycle d'Avalon malgré la baisse de qualité à chaque fois qu'un tome est co-signé par Diana L. Paxson. Après la Chute d'Atlantis et Les ancêtres d'Avalon qui prenaient place auprès de la mythique Atlantide et ses descendants, depuis le tome 3 (La colline du dernier adieu) suivons les relations complexes entre Rome et les prêtresses d'Avalon qui donneront les dames du lac, mais au bout de trois tomes sur ce sujet, peut-être serait-il temps de passer à autre chose !

Comme lors du tome 2 : Les ancêtres d'Avalon que Diana L. Paxson avait co-écrit, j'ai eu l'impression que celle-ci essayait bien trop de combler les creux de l'histoire de son aînée par de riches développement pseudo historiques, mais sans faire avancer réellement la cause de cette saga. Elle s'est documentée. Elle a beaucoup lu sur les Empereurs Contance et Constantin, et sur leur épouse et mère Hélène, du coup, elle a plus cherché à se faire la vulgarisatrice de cette histoire qu'à enrichir celle des dames du lac et ce fut l'écueil de ce roman.

Le roman porte quand même le titre de Prêtresse d'Avalon, on s'attend donc à ce qu'on nous parle de ce lieu et de ce qui s'est passe, peut-être en allant enfin achever de faire le lien avec les Dames du Lac qu'on connaîtra. Eh bien non. Ce tome est en fait une redite des deux précédents en terme de thèmes, figures et développements, n'apportant rien de neuf, aucune évolution. Pire, Avalon n'occupe peut-être d'un cinquième (et je suis généreuse) des pages de l'histoire, celle-ci s'intéressant plus au devenir d'une ancienne prêtresse prometteuse ayant reniée sa position pour aller se marier à l'extérieur avec un Romain qui par le plus grand des hasards fera carrière. La magie d'Avalon est donc grandement absente et c'est là LE reproche que je ferais à cette lecture.

J'allais effectivement dans La Prêtresse d'Avalon pour suivre le destin de l'une d'elle mais sans imaginer que ce serait son destin romain que je suivrais. du coup, même si c'est richement documenté et que cela offre un portrait complet et vif d'une femme de romain faisant carrière dans l'armée jusqu'à devenir Empereur, ce n'était pas ce que j'attendais et cela m'a ennuyée. Si j'avais eu d'autres attentes, si on m'avait présenté le roman en dehors de ce cycle d'Avalon, je ne tiendrais pas le même discours et je n'aurais pas eu la même appréciation négative.

Car il faut avouer que lire le récit du parcours de vie d'Hélène (Eilan de son prénom païen) qui a commencé prêtresse pour finir épouse et mère d'Empereur, est riche. Avec la plume très féminine et féministe de l'autrice au sens où on l'entendait quelques décennies plus tôt, on se prend au jeu de voir cette femme se sacrifier pour suivre son époux, être toujours là pour lui, pour l'épauler dans sa carrière, quitte à sacrifier un peu leur histoire qui se voulait pourtant une vraie passion, endossant ainsi peu à peu plus la figure de l'éminence grise, de la conseillère de l'ombre, surtout auprès de son fils et du fils de celui-ci au bout d'un moment. C'est toute une dynastie que nous allons suivre, permettant de découvrir les basculements de régimes et de politique dans l'Empire Romain du IVe siècle où on changeait alors bien vite de souverain et où le pouvoir se divisait de plus en plus forte entre orient et occident.

Sous un discours de femme qui se soumet à l'autorité et aux choix de son époux, on découvre écrit plus finement par une autre de notre époque une critique de cette posture et de ce sur quoi cela débouche. On ne célèbre pas les choix d'Hélène et encore moins ceux de Constance. C'est ainsi plutôt avec un ton dramatique que se conduit l'histoire et qu'on voit celle-ci se répéter dans les générations suivantes où bien peu de choses changent et où s'institue cette figure de la femme légataire de pouvoirs et donc du mariage politique que dénonce Diana L. Paxson vu les tragédies auxquelles cela conduit.

Le roman n'est donc pas dépourvu d'intérêt dans son questionnement de la figure féminine sous l'Antiquité. Il est d'ailleurs aussi très intéressant dans le parcours de l'évolution des croyances dans ces siècles là. Puisque après avoir introduit la transition d'Atlantide vers le druidisme, celui du paganisme vers le christianisme, c'est la transition vers le Christianisme comme religion d'État qui est abordé ici, avec les persécutions qui ont lieu avant que cela n'arrive, et les multiples fois encore présentes qui se percutent. J'aurais aimé que ce soit un peu plus creusé mais ça reste intéressant de le voir abordé avec la figure de Constantin.

Ainsi, j'ai vécu cette lecture de manière paradoxale, brûlant des injustices vécues par cette femme au destin hors du commun, qui aura eu un sacré courage pour affronter chaque revirement et rester fidèle à ses idéaux ; mais également déçue de la promesse d'une inclusion dans un cycle porté par l'île d'Avalon bien trop absente du récit. C'est bien de vouloir ajouter des tomes compagnons à l'histoire principale pour combler ses manques, encore faut-il que les pièces ajoutées correspondent aux attentes et ne partent pas dans d'autres directions… Allez, les deux prochains et derniers tomes sont enfin ceux consacrés à ces fameuses Dames du Lac ! ❤
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Il est impossible de ne pas penser à Marion Zimmer Bradley lorsque l'on parle de la légende arthurienne. Je n'ai pas encore lu sa saga des Dames du Lac (les 2 tomes sont dans ma PAL) mais celui-ci me donnait bien envie.

Nous allons suivre Eilan durant toute sa vie, et j'ai naïvement cru que la majeure partie de l'histoire se déroulerait à Avalon. J'aurais compris que ce ne serait pas forcément le cas si j'avais lu le résumé, mais le titre se suffisait à lui-même à mes yeux. de ce point de vue, c'est donc une petite déception, même si on ne peut pas nier que la vie d'Hélène est extraordinaire.


Notre héroïne est la fille de Rian, Haute Prêtresse d'Avalon, qui meurt en lui donnant la vie. Merlin va prédire à cette enfant un destin extraordinaire, au tournant d'une nouvelle ère.

D'abord élevée par son père, Eilan revient vite à Avalon. Jalousée par certaines, aimée par d'autres, Eilan suit la formation qui fera d'elle une prêtresse, jusqu'au jour où une vision lui montre un avenir bien différent de ce qu'elle espérait.



A partir de cet instant, l'existence d'Eilan va prendre une autre tournure, et là où beaucoup pensaient la voir devenir Grande Prêtresse, elle va choisir un homme et l'amour en la personne de Constance, un officier romain. Avec lui, elle aura un fils, l'Enfant de la prophétie, dont il est dit qu'il changera la face du monde.

Il faudra bien des années à Eilan, devenue Hélène, pour comprendre que ce que l'on vit ne s'accorde pas toujours à ce que l'on avait espéré, et que les visions du futur ne sont pas immuables et varient en fonction de nos choix.


Le monde est effectivement en plein chamboulement, le christianisme s'impose peu à peu comme étant la nouvelle religion, les anciens dieux et rites païens sont oubliés face au culte de l'Unique.

Hélène est le témoin privilégié de cette transformation, la société se retrouve profondément chamboulée, entre martyrs et persécutions. Elle-même est tiraillée entre sa formation de prêtresse et son culte à la Déesse, et la religion chrétienne encore à ses balbutiements.


Hélène au début erre dans un monde qu'elle ne connaît pas et dont elle ne maîtrise pas les codes; elle qui n'a connu quasiment qu'Avalon est perdue, et pourtant grâce à une incroyable force de caractère elle va s'élever jusqu'aux plus hautes sphères, quitte à parfois s'en mordre les doigts.

Elle aidera son mari et son fils dans leurs carrières politiques, ce dernier étant appelé à connaître un grand destin.


Hélène s'oubliera de diverses façons, tenant à sa manière d'être toujours utile aux autres, et si sa route s'éloigne souvent d'Avalon et de sa formation de prêtresse, elle finit toujours par y revenir d'une manière ou d'une autre, même si bien souvent ce sont par des chemins (très) détournés.

C'est un personnage sans cesse tiraillé entre son amour d'Avalon et celui qu'elle ressent pour sa famille, une femme prête à tous les sacrifices, et même si parfois il lui en coûte elle reste fidèle à ses convictions.



C'est un très beau portrait de femme donc, à mi-chemin entre la vérité historique (on sent tout le travail de recherche effectué par l'auteure) et le côté plus romancé (c'est un personnage dont on sait finalement peu de choses, il a donc été plus facile de lui inventer une vie).

J'ai juste trouvé qu'il y avait parfois quelques longueurs, ce qui est dommage quand on voit à quel point la vie d'Hélène a été riche et pleine de péripéties.

Dommage également que l'on ne soit pas restés plus longtemps à Avalon, mais je compte bien me rattraper à ce propos avec Les Dames du Lac!
Lien : http://pinklychee-millepages..
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Avec la Prêtresse d'Avalon, Marion Zimmer BRADLEY stoppe sa remontée du temps et nous conte des évènements qui se déroulent dans la seconde moitié du IIIème siècle et au début du IVème, légèrement en amont de ceux qu'elle a narré dans la deuxième partie du Secret d'Avalon.
Le personnage central est Hélène, personnage historique connu pour l'influence qu'elle exerça sur son fils, l'empereur Constantin, et pour sa défense de la cause des chrétiens, ce qui la conduira d'ailleurs à la canonisation. Mais les historiens ne savent finalement que peu de choses sur sa vie, les références à ce personnage relevant plus de la légende que de faits avérés.
C'est donc dans cette brèche que l'auteur s'est engouffrée en imaginant une jeune Eilan élevée sur l'île sacrée d'Avalon avant d'en être chassée à l'âge de 18 ans. C'est à ce moment qu'Eilan devient Hélène, une femme doublement déchirée : entre sa formation de prêtresse et le christianisme émergeant d'une part, entre l'amour qu'elle porte à sa famille et la politique de l'empire romain sur le déclin d'autre part.
Notons que Marion Zimmer BRADLEY n'a pu achever l'écriture de ce roman puisqu'elle est décédée en 1999. C'est sa collaboratrice de longue date, Diana Lucile PAXSON, qui l'a donc achevé. Toutefois, BRADLEY demeure à l'origine de l'inspiration essentielle du roman. le ton est donc très similaire à ce que l'on a pu lire jusqu'à maintenant dans le cycle des Dames du Lac, la qualité également.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Au coucher du soleil, un air frais et vivifiant s’était mis à souffler de la mer. En cette saison, les fermiers brûlaient le chaume de leurs champs, mais le vent avait balayé le voile de brume et la Voie lactée traçait d’un bout à l’autre du ciel une route d’un blanc éclatant. Le Merlin d’Angleterre était assis sur la Pierre du Veilleur, au sommet du Tor, les yeux fixés sur les étoiles. Bien que la gloire des cieux dominât sa vision, elle ne retenait pas toute son attention. Il tendait l’oreille pour capter tous les bruits provenant de la demeure de la Grande Prêtresse, située sur la pente en dessous de lui.Depuis l’aube, Rian connaissait les douleurs de l’enfantement. Ce serait son cinquième enfant et les premiers bébés étaient venus au monde facilement. L'accouchement n’aurait pas dû s’éterniser ainsi. Les sages-femmes celaient jalousement leurs mystères, mais au coucher du soleil, quand Merlin s’était préparé à sa veille, il avait lu de l’inquiétude dans leurs yeux. Le roi Coelius de Camulodunum, qui avait convoqué Rian au grand rite pour qu’elle protège ses champs inondés, était un grand blond solidement charpenté, comme tous les membres des tribus belges qui avaient envahi et colonisé les terres de lest de l’Angleterre. La Grande Prêtresse, en revanche, était une petite brune présentant tous les traits elfiques du peuple qui fut le premier à s’établir dans ces collines.
Rien de surprenant à ce que l’enfant que Coelius avait engendré fût trop gros pour sortir aisément de l’utérus. Quand Rian avait découvert qu’elle était enceinte, des prêtresses plus âgées lui avaient vivement conseillé de s’en débarrasser. Mais agir ainsi, ç’aurait été nier L'existence de la magie, et Rian leur avait répliqué qu’elle servait depuis trop longtemps la Déesse pour ne pas s’en remettre à ses Desseins.
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Cependant, elle estima essentiel de nous faire savoir que Postumus, l’empereur sorti du rang, avait été assassiné par ses propres soldats pour avoir refusé de leur livrer le butin d’une ville qu’ils venaient de prendre, car c’était lui qui avait séparé l’Occident, y compris l’Angleterre, du reste de l’Empire. Un homme appelé Victorinus avait repris son titre, mais le bruit courait qu’il s’agissait d’un guerrier en chambre dont les adultères réduisaient déjà le nombre de partisans. En fait, c’était sa mère, Victoria, qui gouvernait en son nom l’Imperium Galliarum, disait la rumeur.

Mais pour nous qui résidions sur l’île sainte, ces histoires ne signifiaient pas grand-chose ; à la fin de l’hiver, Sian, la fille de Ganeda et son héritière probable, perdit la bataille qu’elle menait contre la maladie depuis la naissance de son second enfant, et la communauté d’Avalon fut plongée dans le deuil.
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Durant l'année de silence qui nous fut ensuite imposée, je dus regarder en moi d'une manière que les innombrables exigences de ma formation ne m'avaient jamais permise. Je pense maintenant que ce fut la véritable initiation, car ce ne sont pas les adversaires extérieurs, que l'on peut affronter et défier, qui sont les plus dangereux, mais les antagonismes plus subtils qui habitent en nous.
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Pas besoin de l'accabler avec ma nostalgie pour la maison de mon père. C'était de toute façon sans espoir. On m'avait prévenue que celui-ci était mort, et l'un de mes frères aussi. L'autre servait le faux empereur Tetricus, en Gaule. C'était un lointain cousin qui régnait désormais dans le palais de Camulodunum. Le foyer de mon enfance avait disparu aussi sûrement que la petite fille qui, autrefois, ramassait des coquillages sur ce rivage sablonneux.
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"Il est difficile d'aimer quelque chose qui n'a pas de visage ni de nom.
- [...] En esprit, nous pouvons comprendre le Dieu suprême, mais tant que nous sommes dans nos corps humains, vivant dans ce monde riche et varié, nous avons besoin d'images que nous pouvons voir, toucher et aimer. Chacune d'entre elles nous montre une partie de cette Puissance suprême et toutes les parties ensemble nous donnent un aperçu du Tout. Ainsi ceux qui affirment qu'il n'y a qu'un seul Dieu et ceux qui en vénèrent plusieurs ont raison, mais d'une manière différente."
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Fille de Ygerne et de Gorlois, Duc de Cornouailles, je suis l'enseignement des prêtresses de l'Ile Sacrée d'Avalon pour succéder à ma tante Viviane, la Dame du Lac, je suis (la Fée):

Morgause
Niniane
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