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Marivaux - le Jeu de l'amour et du hasard - 1730 : L'amour est un jeu ! Il faut dire ça a tous ceux qui souffrent d'avoir approché d'un peu trop près sa lumière et qui s'en trouvent blessés jusqu'à la fin de leur vie. Marivaux utilisait ce sentiment dans l'immédiateté de comédies badines souvent très réjouissantes. Celle-ci par sa témérité et son rythme entraînait le lecteur dans un tourbillon de répliques qui lui faisaient tourner la tête. Il fallait être attentif pour s'y retrouver dans cette galéjade qui voyait les maitres jouer le rôle des valets et les valets celui des maitres. En laissant libre choix à sa fille de choisir ou pas l'homme qui venait lui demander sa main, monsieur Orgon validait une machination sensée découvrir la probité et le caractère de l'aspirant fiancé. Celui-ci se méfiant d'une personnalité orgueilleuse ourdissait le même complot afin de pouvoir jauger le comportement de sa future femme. Évidemment les quiproquos pleuvaient et c'est l'amusement qui prévalait avant tout dans cette pièce qui n'avait d'autres ambitions que de faire rires les spectateurs. Même si l'histoire était d'une facilité déconcertante les rebondissements perpétuels et les chassés croisés amoureux rendaient cette simple bacchanale absolument jouissive. Il faut dire que cette pièce pétillante était faite pour être jouée devant un parterre de nobles qui à l'instar de Louis XIV et de sa cour quand ils assistaient aux représentations de Molière se montrait en cette occasion capable de rire d'eux même. Il est d'ailleurs étonnant de constater que cette population tellement fière de son élitisme ait pu se divertir avec des pièces de théâtre qui de façon plus ou moins détournée cherchait à les ridiculiser. Sans doute que la longue tradition des fous qui se moquait ouvertement des monarques du moyen-âge et de la renaissance pour les distraire survivait ici. Souvent mise en scène à la comédie française car elle est une bonne école pour les jeunes acteurs se destinant aux classiques, "Les jeux de l'amour et du hasard" emporte encore l'adhésion du clampin moderne par sa légèreté certes mais aussi par sa langue déliée qui prouve qu'on peut faire rire en soignant son écriture... un bel exercice
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Voilà une comédie bien plaisante de Pierre de Marivaux, basée sur un double quiproquo. Plaisante, vous dis-je, magnifiquement écrite dans cette langue du XVIIIème qui vous ravit les oreilles, mais cependant assez peu profonde, comparée notamment à d'autres comédies du même auteur.

Je l'avais trouvé tellement plus profond dans L'Île des Esclaves ou La Colonie, par exemple, que je ne me cache pas d'une toute petite déception. C'est divertissant, voilà tout.

L'histoire en deux mots tient dans le pitch suivant : Silvia est une belle demoiselle de bonne famille à marier. Son père, Monsieur Orgon, qui est un homme ouvert et soucieux du bonheur de sa fille lui destine Dorante, à propos duquel les meilleurs bruits circulent.

Mais Silvia est fort méfiante sur les choses du mariage. Ainsi, plutôt que de s'engager à la légère avec un inconnu pouvant contrefaire sa nature véritable, la demoiselle préfère en juger par elle-même (on se saurait lui donner tort). Elle se fera donc passer pour sa femme de chambre et observera de loin comment Dorante s'y prendra avec sa domestique contrefaite en elle-même.

L'ennui, c'est qu'évidemment, Dorante pourrait avoir la même idée avec son valet Arlequin, de sorte que le terrain de l'expérience s'en trouverait considérablement modifié. Qu'adviendrait-il ? Ça, je vous laisse le soin de le découvrir par vous-même si vous ne connaissez pas cette pièce.

Un bon cru, en somme, mais pas aussi jubilatoire, d'après moi, que d'autres écrits de Marivaux quant à la forme (Le Paysan parvenu) ou quant au fond (L'Île des Esclaves, La Colonie). Mais bien entendu, au jeu d'exprimer son amour des pièces on se hasarde car, en définitive, cela ne représente sans doute jamais grand-chose.
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Quelle brillante pièce de théâtre ! Décidemment, je suis charmée par les dramaturges français ! Après Molière, Alfred de Musset et Edmond Rostand, je découvre Marivaux, avec sa pièce le Jeu de l'Amour et du hasard.

J'ai été emportée par l'histoire : une jeune femme, Silvia, est promise à Dorante, qui possède toutes les qualités d'un bon mari, honnête, beau, riche…Mais Silvia est farouchement opposée au mariage, et tente donc, avec la collaboration de sa femme de chambre Lisette, et de son père Monsieur Orgon, de découvrir si son prétendant est vraiment digne d'être aimé. Pour cela, elle a décidé d'échanger sa place avec Lisette, et ainsi, de mieux observer Dorante. Or, ce dernier a imaginé le même stratagème avec son valet Arlequin. Les rôles étant inversés, Silvia et Dorante seront-ils finalement faits l'un pour l'autre ?

Le Jeu de l'Amour et du hasard est une pièce relativement courte, mais tellement passionnante ! On décèle d'ailleurs de légères touches d'humour, à travers le couple Arlequin / Lisette, parfaite copie de leurs maîtres, mais plus ridicules et superficiels. Finalement, la modernité de cette pièce est ce qui m'a le plus marquée ; le mariage arrangé est ici parfaitement dénoncé par Monsieur Orgon, père compréhensif, affectueux et sincère, et l'inversion des rôles, surtout pour des aristocrates, est plutôt rare à l'époque de Marivaux. C'est sans doute pour cela que le Jeu de l'Amour et du hasard est une pièce si célèbre encore aujourd'hui, traversant les siècles sans jamais être démodée…

A lire !!
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Il ne s'agit surtout pas des éclats de rire qu'on a en lisant du Molière, cependant, la bonne humeur et le sourire sans au rendez-vous.
Marivaux traite d'un sujet en vogue au XVIIIème siècle (et peut-être encore à notre époque), à savoir le mariage forcé. La famille riche qui impose un mari à sa fille. Marivaux est plus proche de la Bruyère que Molière puisqu'il suit le acheminement naturel du caractère de ses personnages. Lui qui trouvait que Molière forçait leur caractère.
Marivaux choisit le déguisement comme moteur à sa pièce (et vous savez ce que cela a donné). L'absurdité et la préciosité ridicule des servants et surtout Arlequin assurent le ton comique, ainsi que les apparitions furtives de Mario qui ricane et se moque de sa soeur.
Marivaux nous présente deux visions des choses chez les deux héroïnes: la soubrette qui cherche un mari qui lui assure protection et tendresse et sa maîtresse qui veut vivre les délices de l'amour conjugal.
Une dernière chose, on apprécie ce marivaudage, style précieux apanage de ce grand dramaturge. Surtout dans les répliques de Dorante.
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Cette première rencontre avec Marivaux est un succès car j'ai adoré le jeu de l'amour et du hasard.
C'est une pièce très drôle qui mêle quiproquo et jeu d'acteur.

On y fait la connaissance de Silvia, sur le point d'épouser Dorante, mais ils ne se connaissent pas et pour mieux s'observer et apprendre a se connaître, ils ont tous deux la même idée : de se déguiser et se faire passer pour leur servante / valet. C'est forcement très drôle de voir les domestiques qui surjoue leur rôle, et puis pour les deux aristocrates, c'est assez déstabilisants. le père et Mario, le frère de Silvia, sont au courant de la supercherie et bien sur ils ne perdent pas une miette.

C'est une pièce tellement drôle qu'elle se lit très vite, la plume de Marivaux est aussi très belle et n'a pas pris une ride ce qui rend la pièce très fluide a la lecture bien sur la voir jouer et bien mieux.

Dans la foulé, j'ai donc visionné sur youtube, la pièce mise en scène par Galin Stoev en 2011 a la Comédie Française avec les merveilleux avec Léonie Simaga et Alexandre Pavloff qui interprètent a merveille Silvia et Dorante.

Si au départ, je m'attendais a une version plus traditionnelle avec de beaux costumes d'époque, j'ai aimé par la suite la modernité et le jeu des acteurs est tellement bon que je me suis vite laissée séduire.


La première partie est disponible ici :
https://www.youtube.com/watch?v=YWSwrFM1nUE
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Voilà une comédie bien agréable pour une fin d'année.

On est chez des bourgeois aisés. Monsieur Orgon veut marier sa fille Silvia avec Dorante, le fils d'un très bon ami. Les deux jeunes gens ne se connaissent que par des ouï-dire favorables, mais ils se méfient : il y a tant de gens qui cachent sous une masque public une âme sombre, ma bonne dame ! Chacun dans son coin décide d'échanger les rôles avec leur servante / valet lors de la rencontre, afin de prendre le temps d'étudier leur promis(e).

Et Dorante en serviteur de trouver Lisette (en réalité Silvia) bien plus alléchante que sa maîtresse. Et Silvia de juger Arlequin (en réalité Dorante) plus urbain que son grossier maître.
Et l'amour naît… mais le mur infranchissable du statut social les sépare : comment ! S'enticher d'un serviteur ? Inacceptable ! S'amouracher d'une servante ? Impossible !
Et la situation se reproduit en papier calque chez les serviteurs qui jouent les maîtres. Comment ! Se laisser aimer d'un seigneur ? Inimaginable ! Accepter les avances d'une Dame ? Impensable !
Seuls Monsieur Orgon et son fils Mario savent, et jouent de la situation, laissant pousser les graines de l'amour avant de dévoiler le pot aux roses, à Silvia d'abord, qui va pousser loin son avantage (trop à mon goût) afin d'acquérir l'absolue certitude de l'amour que Dorante lui porte.

Le jeu des quiproquos proche du théâtre de boulevard est très efficace et je m'en suis beaucoup amusé. On sent toutefois qu'il s'agit d'aller plus loin que simplement faire rire. Il s'agit de ridiculiser les structures de classe qui obligent de se déplacer avec un masque et de considérer le monde à travers un filtre faussé. de la part d'un noble, même provincial, c'est assez révolutionnaire je trouve.

Mais foin de détails satiriques ! J'ai lu cette pièce pour m'amuser et elle a atteint son but. Seul petit écueil : les tournures de phrases sont parfois bizarres, obligeant à comprendre le sens de manière globale seulement. J'ai eu un peu de mal à saisir « Voilà un garçon qui me surprend, malgré que j'en aie. » ou bien « je suis fâchée de vous dire que c'est une idée » ; cette dernière signifiant probablement « je suis contrainte de vous dire que vous vous faites des idées ». Parlait-on vraiment comme ça au 18ème siècle ? Apparemment, D Alembert considérait Marivaux comme auteur de phrases particulièrement alambiquées, ce en quoi je suis d'accord.
Mais moi j'aime bien Marivaux, alors que D Alembert non.
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Je n'aurai pas la prétention de rédiger une critique approfondie. Juste un témoignage après avoir vu cette pièce dans une adaptation réunionnaise. En créole réunionnais ça donne "Kan l'amour ek lo azar i zoue avek". L'adaptation en creole n'a pa du être facile. Les dialogues sont savoureux tant le créole regorge d'expressions accentuant le côté comique et parfois burlesque du jeux des acteurs. La représentation fut une veritable réussite. Je pense que Marivaux aurait apprécié de voir sa pièce jouée en créole à la Réunion. Lui qui dénonçait déjà les inégalités, le culte des apparences, l'esclavage, les conventions...
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Silvia a été promise en mariage à Dorante, à la condition que les fiancés se plaisent. Afin de l'étudier plus à son aise, la jeune fille prend la place de Lisette, sa servante, qui elle-même jouera le rôle de sa maîtresse. le procédé est ingénieux et comique mais se retournera contre elle car Dorante a eu la même idée : il s'est travesti en Bourguignon tandis que son valet Arlequin joue au monsieur.
Voila donc la fille d'un gentilhomme désespérée de tomber sous le charme de celui qu'elle croit être un valet. Voila donc le noble Dorante mourant d'amour pour une prétendue femme de chambre. Quel quiproquo ! Silvia ne laissera tomber le masque que lorsque Dorante, qui a fini par lui avouer son identité, ira jusqu'à demander en mariage la belle déguisée en domestique.

Pour un premier contact avec les pièces de Marivaux, je suis enchantée ! Seule une bonne heure suffit à lire celle-ci et on ne s'ennuie pas une minute.
La préface nous apprend que Marivaux, trop moderne pour son époque, a été, comme tous les visionnaires, souvent très mal considéré en son temps. Aujourd'hui, les théories sur l'amour ou le mariage défendues par lui semblent tout à fait d'actualité.

Challenge Petits plaisirs 2014/2015
Challenge ABC 2015/2016
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Retour au théâtre et à Marivaux. Avec encore un classique de chez classique que j'aurais dû lire plus tôt, infiniment célèbre, et infiniment beau. le Jeu de l'amour et du hasard, où deux jeunes promis échangent leurs rôles avec leurs domestiques pour évaluer leur fiancé(e) et, comme le dit très bien la quatrième de couverture du Folio Théâtre, se retrouvent malgré le costume. Transcendé il y a deux ans par le cours de Fabrice Chassot de l'Université Toulouse-II sur son roman méconnu La Vie de Marianne, je voulais revenir à cet auteur magnifique du XVIIIème siècle, à l'oeuvre très subtile, à la langue merveilleuse, bien qu'entortillée, reproche même de ses contemporains. Cette pièce me rappelle mon amour de longue date du théâtre, que j'ai injustement délaissé dans mes lectures, il faut que j'y revienne!

Marivaux est véritablement passionnant à lire et à analyser : il est constamment dans la thématique de la posture, de l'attitude, de la physionomie, du verbe juste ou pas qui peut tout changer dans les rapports humains. Comme dans La Vie de Marianne, tout se joue ainsi sur le langage et la tenue. Dorante et Silvia, même travestis en serviteurs, ont ainsi l'instinct que l'autre devrait appartenir à la bourgeoisie ou l'aristocratie, et il y a une différence béante de registre entre eux et le couple Arlequin et Lisette déguisé en maîtres. Comme souvent répété par F.Chassot, Marivaux n'est pas Beaumarchais, et chez lui, malgré ce jeu avec la naissance et la condition sociale, il n'y a pas de revendication à la Figaro, le haut est le haut, et le bas est le bas. Dorante consent cependant à épouser Sylvia même en la croyant simple soubrette, geste chevaleresque à l'image de cette écriture de toute beauté. Par deux fois, je sortais du bus complètement immergé dans cet univers, pour en être violemment arraché par... les affiches de Brice 3 dans l'infâme métro toulousain. Oui, plus ça va, plus je deviens un réac anti-moderne (mais un réac hugolien!)

Marivaux me fait un peu penser à Shakespeare, dans l'importance du théâtre dans son oeuvre, avec ses personnages consciemment acteurs et metteurs en scène, dans le méta-théâtre... Dans une proportion moindre que le grand William, bien sûr. Encore une fois, il est bien plus intéressant à étudier qu'on ne le pense, et trop souvent résumé à ce qu'on a appelé les marivaudages.

Une pièce d'une efficacité à toute épreuve, on aurait voulu qu'elle continue encore...
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Un classique, une pièce de théâtre en trois actes représentée pour la première fois le 23 janvier 1730, ne pas bouder ce régal, une superbe pièce d'amour, des quiproquos délicieux, des dialogues savoureux, entre autre, bref du Marivaux !
L'histoire est simple, le père de Silvia, riche homme, veut marier sa fille à Dorante, jeune homme bien sous tous rapports. Mais Silvia a des doutes, s'interroge et si il ne plaisait pas ? Pour en être sûr des sentiments de son futur époux, elle va se déguiser en sa soubrette, Lisette tandis que celle ci prendra la place de sa maîtresse. Ce qu'elle ignore, c'est que Dorante a exactement eu la même idée... Chacun devra faire preuve de son amour.
J'ai beaucoup apprécié cette pièce.
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