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Critique de Marti94


"Le Triomphe de l'Amour" est une comédie en trois actes et en prose de Pierre de Marivaux représentée pour la première fois en 1732 au théâtre de l'Hôtel de Bourgogne dont le succès semble avoir été modéré, sans doute à cause de sa structure particulière qui mêle le genre romanesque de la pastorale à un sujet antique.

Léonide, princesse de Sparte, héritière d'un trône jadis usurpé par son oncle Léonidas, apprend un jour qu'Agis, I‘héritier légitime qu'on croyait disparu, vit auprès du philosophe Hermocrate et de sa soeur, Léontine. Ils élèvent Agis à l'écart du monde et dans la haine de Léonide. Refusant d'hériter d'une couronne volée, elle décide de rétablir ses droits en lui offrant, avec sa main, la possibilité de partager son trône. Elle imagine, secondée par sa suivante Corinne, un stratagème dont toutes les données sont révélées au spectateur dès la première scène et qui repose sur des effets de travestissement.
Achetant le silence et la complicité d'Arlequin et de Dimas, valet et jardinier d'Hermocrate, la princesse, déguisée en homme, s'introduit, sous le nom du voyageur Phocion, dans le jardin du philosophe, dont elle feint de solliciter les sages conseils. Devant sa méfiance, pour tromper sa vigilance, elle révèle son sexe, et fait l'aveu d'un amour qu'Hermocrate lui aurait, dit-elle, inspiré. Parallèlement, Léonide sous les traits de Phocion séduit également Léontine. le frère et la soeur déjà âgés et n'ayant jamais connu l'amour succombent vite à ses charmes.

Toute la pièce repose, via le déguisement, sur le rapport trouble qui va s'installer entre hommes et femmes. D'ailleurs; la confusion identitaire et sexuelle sont des procédés qui facilitent le quiproquo et l'imbroglio. Marivaux fait donc rire avec des propos qui sonnent toujours à double sens mais j'ai eu un peu de mal à ne pas m'apitoyer sur le philosophe et sa soeur qui, ayant déjà engagés les préparatifs du mariage comprennent qu'ils ont été séduits par flatteries et donc que l'amour qu'ils pensaient avoir trouvé est basé sur le mensonge. C'est là que Marivaux fait la différence avec l'amour «vrai» d'Agis mais, contrairement à Jean Vilar qui a encensé cette pièce, je ne suis pas entièrement convaincue.

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