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EAN : 9784798657622
Chapitre.com - Impression à la demande (01/01/2014)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Blaise a fait un bel héritage. Sa vie de « villageois » fait à présent partie de son passé. Désormais, il veut une maîtresse et ne remboursera plus ses dettes, comme tous les gens de son rang. Cependant, la vie de nouveau riche ne sera pas de tout repos, et Blaise n’est pas au bout de ses peines. Dans la continuité de Molière et de son « Bourgeois gentilhomme », Marivaux joue de son ironie subtile dans cette farce qui ridiculise ceux qui prennent des grands airs pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cette petite comédie qui a eu peu de succès reprend pourtant le thème du bouleversement social du XVIIIe (ascension sociale des bourgeois et apauvrissement des nobles), obsession pour la littérature et le théâtre de l'auteur (L'Île des esclaves) et de l'époque (Mercier, La Brouette du vinaigrier) mais déjà mis en scène dans le Bourgeois gentilhomme, de Molière. Sauf qu'ici, ce sont des paysans qui obtiennent une promotion sociale par le biais de l'héritage.
L'humour repose tout d'abord sur le jeu d'imitation des nobles par les paysans : caricature limitée à des traits ridicules, critique pour les nobles auxquels ils souhaitent ressembler ; mais tableau ridicule car autodéconstuit par les traits typiques de leur langue de paysans. le tableau des nobles appauvris et prêts à faire un mariage déshonorant juste pour l'argent est peut-être une critique encore plus grande. C'est ce qui différencie ici Marivaux de Molière. Là où Molière critiquait et ridiculisait le bourgeois qui se prenait pour un noble, Marivaux, à la suite de Lesage (Turcaret), donne un tableau encore plus noir du comportement des nobles, prêts à tout pour s'enrichir, pour ne pas perdre leurs privilèges.
Mais à l'occasion de ce petit renversement – typique de la pièce bourgeoise – Marivaux prolonge une réflexion intéressante sur la société et répond en cela à Molière. le paysan croit, comme le bourgeois de Molière, que pour faire partie des nobles, des puissants, il doit adapter ses moeurs, adopter ceux considérés comme meilleurs (le bon usage, les bonnes manières). le vinaigrier de Mercier leur donnera une leçon : ils ne doivent pas avoir honte de leur activité, de leur langage, de leur nature de paysan. Non, même si leur manque d'éducation fait rire le public, le comportement des nobles appauvris (le titre n'a déjà plus d'importance) montre que la société du XVIIIe est déjà passée d'une aristocratie (pouvoir des meilleurs à la guerre, des mieux éduqués, des plus chrétiens) à une ploutocratie. L'enrichissement dû à l'héritage a suffi à faire du couple de paysans des gens socialement importants et enviés. Ce sont les révolutionnaires qui seront dans l'erreur, il ne suffira pas de démocratiser l'instruction pour faire du peuple des nobles gentilhommes à égalité : c'est l'argent qui distingue et fait la puissance.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tians, par exemple ; prends que je ne sois pas ton homme, et que t’es la femme d’un autre. Je te connoîs, je vians à toi, et je batifole dans le discours. Je te dis qu’t’es agriable, que je veux être ton amoureux, que je te conseille de m’aimer, que c’est le plaisir, que c’est la mode. Madame par-ci, Madame par-là, ous êtes trop blle ; qu’est-ce qu’ous en voulez faire ? prenez avis, vos yeux me tracassent, je vous le dis ; qu’en fera-t-il ? qu’en fera-t-on ? Et pis des petits mots charmants, des pointes d’esprit, de la malice dans l’oeil, des singeries de visage, des transportements ; et pis : Madame, il n’y a morgué ! Pas moyen de durer ! boutez ordre à ça. Et pis je m’avance, et pis je plante mes yeux sur ta face ; je te prends une main, queuquefois deux ; je te sarre, je m’agenouille. Que reparts-tu à ça ?
- Ce que je reparts, Blaise ? mais vraiment ! je te repousse dans l’estomach d’abord.
- Bon.
- Puis après je vais à reculons.
- Courage.
- Ensuite je devians rouge, et je te dis pour qui tu me prends : je t'appelle un impartinant, un vaurian.
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