Roman publié en 2012 par l'écrivaine indienne Kamala Markandaya, le Grand barrage, comme son titre l'indique, raconte le prodigieux exploit technologique de la construction d'un barrage dans la jungle au sud de l'Inde, quelques années après son indépendance. Avant le début des travaux, une ville éphèmère est construite sur les rives du fleuve à dompter. En quelques mois, surgissent des villas, des maisonnettes, des bâtiments collectifs… Son organisation reproduit ouvertement la hiérarchie coloniale de l'empire britannique : les cadres et les techniciens anglais d'un côté et la main d'oeuvre indienne de l'autre. Chaque groupe restant entre soi. Et au bas de l'échelle, les indigènes, chassés de leur village par la construction des villas réservées aux cadres puis embauchés comme main d'oeuvre, sont méprisés par les anglais et les indiens des plaines qui les considèrent comme des sous-hommes.
Les relations entre les différents protagonistes que la construction du barrage rassemblent dans un huis-clos étouffant illustrent les tensions entre les représentants d'un empire moribond encore puissant, arrogant, confiant dans sa supériorité technologique et une jeune nation fière, avide d'apprendre mais consciente de ses faiblesses. Entre ces deux mondes antagonistes, une femme et un homme, chacun s'aventurant hors de son cercle, tentent de jeter un pont sur leurs différences.
Dans ce roman, Kamala Markandaya excelle à décrire la construction d'un barrage dans tous ses aspects humains et techniques dans une nature luxuriante et sauvage qu'anglais et indiens, dans un effort surhumain, au prix de leur vie parfois, essaient de dompter pour apporter l'énergie à un pays en plein développement économique.
Le Grand Barrage est loin d'être un récit enthousiasmant, les longueurs, les répétitions lassent le lecteur.Son intérêt est de montrer à travers la construction d'un barrage dans l'Inde du sud la survivance du colonialisme et les prises de position des Indiens désormais indépendants face aux Britanniques.Le chantier avec ses risques met en scène les valeurs des deux camps
Les cadres et leurs épouses. Les techniciens, les subordonnées. Les hommes. Chaque groupe restait entre soi, ne recherchant ni ne souhaitant élargir son domaine, ce qui ne les empêchait pas de se rassembler afin de présenter un front uni pour faire face à une nouvelle catégorie, la main d'oeuvre indigène.
Quel est le nom de l'ancienne propriétaire de la maison qu'occupe le couple dans "Loin de Chandigarh" de Tarun Tejpal ?