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Critique de Sharon


Soyons clair : c'est le bordel dans le monde de la presse et de la télévision suédoise, et je pèse mes mots. Je retrouve Annika dans le tome 3 de ses enquêtes, et s'il est des choses qui ont changé, d'autres par contre sont toujours présentes. Annika est aujourd'hui en couple (elle n'est pas mariée) et mère de deux jeunes enfants. Seulement, sa vie de couple est loin d'être idyllique, au point qu'elle préfère partir en urgence sur un reportage – le meurtre d'une vedette du petit écran – que d'accompagner son mari en week-end dans sa famille, qui ne l'a jamais acceptée. Et oui : Thomas, son compagnon, était marié à une femme ayant une très belle situation, et sa liaison avec Annika a bousillé son mariage. La naissance de deux enfants n'a pas réconcilié la famille : d'ailleurs, la mère de Thomas se préoccupe peu de ses petits enfants, et met son fils face à ses devoirs de père. Thomas se demande si être père compense le fait d'avoir quitté une femme aussi formidable que son ex-femme, Annika elle-même parfois s'interroge sur le fait d'être mère – bref, tout ne va pas très bien aux royaumes des amoureux.

Au royaume de la presse encore moins. L'éthique ? Elle existe réellement ? Je n'en ai pas vu de trace dans ce roman, ou si peu. le journal a eu des procès, des menaces de procès, des médiations, et ceux qui le dirigent ne suivent pas vraiment la même ligne éditorial, pour ce journal dit « familial » qui ne recule cependant pas devant des informations croustillantes ou des reportages un peu controversés. L'important : qui finance le journal, et tant pis si les petits protégés des généreux gestionnaires ne sont pas les meilleures plumes de la rédaction, encore moins ceux qui savent prendre des précautions oratoires en écrivant.
La victime ? On l'oublierait presque, tant le frémissement médiatique est intense. Nous sommes littéralement au coeur du travail de l'info, qui consiste autant à chercher, à tenter de recueillir des informations, quitte à attendre, à guetter, un peu comme des paparazzi (ou plutôt comme des paparazzi) des personnes qui ont peut-être des éléments qui serviront de base à un futur article. Ou à faire progresser l'enquête. Parce que l'on ne peut rien y changer : Michelle Carlson a bel et bien été assassinée, et elle était une vedette, aimée des téléspectateurs, pas vraiment de ses collègues – tout le monde voulait sa place, tout le monde, ou presque, pensait qu'elle ne méritait pas sa place. Un exemple ? Anne, amie d'Annika, à la vie sentimentale particulière – en couple, une fille, vit dans un appartement avec elle mais sans son compagnon. Elle était bourrée de rancoeur, ne supportait plus les conditions de tournage imposée, et fait une suspecte idéale – ce n'est pas les dix petits nègres, ce sont les douze suspects. Non, suivre l'enquête n'est pas difficile, il s'agit simplement de comprendre que, contrairement aux séries télévisées, l'on n'a pas qu'un suspect, mais tout une ribambelle, et que les enjeux sont le pouvoir, et la prise de pouvoir au sein de la rédaction du journal.
Meurtre en prime time est un roman intéressant pour tous ceux qui s'intéressent aux journalismes. Il l'est peut-être un peu moins pour ceux qui aiment les romans policiers purs et durs. Il ne faut cependant pas oublier que, questions détails sordides, le lecteur est particulièrement servi dans cette enquête.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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