Très touchée par la récente lecture de «
la race des orphelins » d'
Oscar Lalo, j'y ai trouvé une référence à ce livre que j'ai souhaité découvrir.
Katherine Maroger est rhumatologue à Nîmes. Elle est née en 1944 à Hurdal en Norvège, dans l'un des « Lebensborns » créés par l'état nazi. Adoptée à l'âge de deux ans par Charles et Constance, un couple parisien, elle a choisi durant de longues années d'occulter ses origines, pensant ainsi s'autoriser à construire sa vie sereinement. Si elle parvient effectivement à achever avec succès des études de médecine et à fonder une famille unie, le moment viendra où le besoin de retrouver « les siens » deviendra impérieux et indispensable.
Par le biais de l'ambassade norvégienne elle découvrira le nom de sa mère, Anne, une jeune fille âgée de 15 ans lors de sa venue au monde, puis, d'autres recherches révèleront assez rapidement l'identité de son père, Paul, un jeune soldat allemand de 18 ans à l'époque. Très vite, l'autrice prendra le risque de contacter « ses familles » qui accepteront de la rencontrer, lui permettant ainsi de combler les lacunes d'un passé douloureux et de compléter son identité. Si Katherine a eu la chance de pouvoir faire ce parcours et d'obtenir les réponses à une grande partie de ses questionnements, elle souligne néanmoins le fait qu'un grand nombre d'enfants nés dans des Lebensborns, s'ils sont arrivés à l'âge adulte, ne sont jamais parvenus à se reconstruire et ont porté toute leur existence le néant de leurs origines et la douleur du rejet et de la honte.
Un livre témoignage qui complète parfaitement les recherches historiques faites sur ce sujet trop souvent ignoré.