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sur 84 notes
À vingt-sept ans, le chanteur Tazane est au faîte de sa gloire. Des foules en délire se pressent à ses concerts. Victime de ce succès et de la médiatisation, le jeune artiste disjoncte, devient incontrôlable, méprise son public autant qu'il se hait lui-même - qu'est-ce qu'ils lui trouvent, qu'est-ce qu'ils lui veulent, ces abrutis de moutons ?
Si 'le bleu est une couleur chaude' pour Julie Maroh (fastoche), le rouge représente ici la haine, la rage et la violence contre soi-même et les autres. le rouge, c'est le sang de la passion et du désespoir qui bouillonnent dans les veines, la peur de la dégringolade vers la folie, le sang qui coule quand on se bat, s'injecte de l'héroïne ou s'auto-mutile.

Sujet passionnant : un dieu (charisme, pouvoir) et ses adorateurs (fascination, identification). Plus précisément, ici, les relations entre une vedette et son public. Quid des sentiments d'une star à l'égard de ceux qui l'admirent ou tout simplement apprécient son travail, son personnage ? Certaine fierté d'être enfin reconnu, qui fait place au sentiment de ne pas mériter ça, et au mépris pour la foule "qui ne comprend rien".

Le choix de cet âge par l'auteur n'est certainement pas anodin : quelques artistes sont décédés à vingt-sept ans, rejoignant ce tristement célèbre 'Club des 27' (Jimy Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse...).

La courte postface de l'auteur est particulièrement intéressante, elle propose quelques explications - mythologiques, psychanalytiques (cela va de pair), sociologiques - à ce phénomène.

J'ai préféré le précédent album de cette auteur, plus intense et plus émouvant, mais j'ai finalement apprécié cet ouvrage sombre à la deuxième lecture. le propos et le ton m'évoquent le très bon film Backstage.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18398921&cfilm=40772.html
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Cette fois, l'auteur laisse tomber le bleu et s'attache à une autre couleur chaude, le rouge, d'avantage synonyme ici de violence. Une fois encore, les nuances des tons et le dessin – parfois qualifiés d'oniriques – contribuent largement à charmer le lecteur. La violence largement suggérée, le sentiment d'angoisse ou d'oppression du personnage principal, voire le malaise même du lecteur qui découvre le récit sont autant de sensations déployées par les planches de Julie Maroh. Skandalon est un jeune chanteur, devenu trop rapidement l'idôle d'une génération. le roman raconte sa déchéance progressive, ses excès : alcool, drogue, sexe, agressivité. Comme pour le bleu est une couleur chaude, force est de constater que Julie Maroh donne une fois encore dans le cliché d'un monde de rock stars plutôt caricatural. Mais sur le fond, cela importe peu. L'objet du livre n'est pas d'être un témoignage réaliste. En postface, Julie Maroh abandonne ses pinceaux et prend la plume pour nous faire un point – à coup de références universitaires – sur la nécessité des sociétés de désigner un bouc émissaire. Dans ces quelques pages finales, Skandalon prend toute sa dimension et impose une seconde lecture avec un oeil plus éclairé.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Tazane, star du rock. Provocant, subversif, suivi par des milliers de fans. Impulsif. Rejeté par les bien-pensant. Un jour, cependant, il va trop. La descente aux Enfers s'accélère.
Souvent, j'ai pensé à Kurt Cobain et plus généralement aux groupes de rock des années 1980. L'excès, la provoc', jusqu'à la chute. Abandonné de tous, surtout par celui qui l'a fait tel qui était et qui l'adulait pour ça : le public. le retour à l'ordre après la folie.
J'avoue avoir eu un peu de mal à comprendre où voulait en venir Julie Maroh. D'autant que son personnage est détestable, même si l'on sent un profond malaise derrière ce masque de mépris. C'est le bouc émissaire dont la mort( ou la chute) doit apaiser les dieux. Pourtant, celui-ci n'est pas innocent ; la loi du talion pour suppléer la justice jugée déficiente ? Une oeuvre plus complexe qu'il n'y parait au premier abord. Toujours avec les magnifiques illustrations de Maroh ; mais plus dans les tons rouges cette fois.
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C'est l'histoire d'une star du rock, de la musique, qui perd pied et qui se détruit. J'ai aimé le traitement graphique avec cette surcharge de couleurs, le trait épais, qui rend bien compte de l'atmosphère lourde et feutrée de l'histoire. Pour l'ambiance crée, par les moyens graphiques utilisé, c'est une belle réussite. Maintenant, la thématique ne me touche pas personnellement, le personnage est imbuvable et ne donne pas envie de s'intéresser à lui, égocentrique, égoïste, autodestructeur… La foule est fascinée par ce personnage, j'aurais aimé comprendre pourquoi, j'aurais aimé pouvoir être fasciné moi aussi pour pouvoir entrer dans l'histoire, je suis resté juste un peu dégoûté et presque indifférent à la fin de cette histoire. Ce n'était peut-être pas pour moi...
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Un personnage plutôt antipathique qui se noie dans le show-business qu'il déteste en se coupant de ceux qui l'aiment ... un peu trop philosophique pour moi ... Par contre, quels superbes dessins !!
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Tazane, rock star et leader de son groupe, est dépassé par le succès. Il a le sentiment que tout ce qu'il entreprend est évangile. Il commence à avoir un regard méprisant sur la société, il ressent un dégoût profond par rapport à ses admirateurs et admiratrices. Il pense qu'il peut tous les manipuler, les asservir. Drogues, alcool, sexe, caprices de star, il chute, il tombe, il perd son identité.
27 ans ? Juste un an avant d'enter dans le club des 28. Je ne pense pas que c'est par hasard que l'auteure a donné cet âge à son "antihéros". Et le titre ? Skandalon, la même étymologie que scandale. Skandalon, le bâton mobile, celui qu'on met dans vos jambes, Skandalon, la détente d'un piège, Skandalon, la pierre sur laquelle nous trébuchons, et pour les religions, quelqu'un ou chose qui est source de péché. Et pourquoi pas la pierre lancée par celui qui lapide et qui commet un acte plus grave que celui qu'il accuse d'avoir péché ? Et face au succès d'une star, est-ce ceux qui l'adulent qui sont les premiers à lancer la première pierre, est-ce les producteurs avides de gains ou simplement la star elle-même qui ne supporte plus la pression de la notoriété. Si tu souhaites du mal à ton ennemi, souhaite lui la gloire ! C'est un peu tout ce que veut nous raconter cette bande dessinée, enfin, je crois et c'est ce que j'en ai compris. La célébrité qui te conduit à la haine des autres, à ta propre haine qui te pousse de passer sans transition de la gloire à la déchéance. Quand tu es au sommet, comment ne pas redescendre ? le tout, écrit et dessiné dans une ambiance merveilleusement glauque et pessimiste, toute en nuance d'ocre et de rouge, couleur de la violence et du dégoût de soi-même. Un livre résolument écrit pour vous remuer les tripes et qui ne vous laissera pas indifférent.
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Tazane est le chanteur d'un groupe de rock. Il est adulé par le public, malgré (ou peut-être grâce à) son caractère ignoble, son irrespect, sa vulgarité, et j'en passe… Hanté par ses démons, il plonge de plus en plus dans l'alcool, la drogue, le sexe, jusqu'à franchir la limite qui le confrontera à la justice. Skandalon est un roman graphique très noir (enfin plutôt rouge en réalité, mais glauque) dont le personnage fait irrésistiblement penser à certaines célébrités rock et à leur descente aux enfers. Je ne suis pas, en général, une grande amatrice de BD ou de romans graphiques, mais au niveau du graphisme, je peux dire que c'est un roman que j'ai apprécié tenir entre mes mains, avec un bémol tout de même au niveau des personnages. Certains se ressemblent tellement qu'il est difficile de les différencier, et certains ne ressemblent parfois pas assez à eux-mêmes pour qu'on les reconnaisse.
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De Julie Maroh, j'avais, il y a quelques années « le bleu est une couleur chaude », histoire profonde, intimiste, par moment bouleversante. C'est sans appréhension et avec enthousiasme que j'ai ouvert Skandalon. Et tant pis pour le suspense, je peux déjà vous dire que j'avais bien raison !

Dans Skandalon, j'ai retrouvé le côté de sans concession que j'avais apprécié dans la BD précédente. Tazane est une star, une star torturée à la Jim Morrison ou Kurt Cobain, il correspond à tous les clichés que l'on peut imaginer au sujet d'une rock-star. Tazane est narcissique, auto-destructeur, lunatique, violent parfois… Et pourtant le lecteur s'attache à cette figure, à cette figure de style même. Des sommets jusqu'à la chute, j'ai eu envie de suivre Tazane, même si la fin semblait inéluctable.

Le rapport avec le public est décortiqué, son influence sur le chanteur, d'abord positive devient petit à petit destructrice. le portrait du jeune est délicatement écrit, dessiné, il tient la bande dessinée entière à lui tout seul, son caractère bien trempé clipse tous les personnages secondaires. Personnages qui ne sont pour Tazane que des pions qui le gênent ou l'arrangent selon les circonstances. Ce personnage détestable est presque hypnotisant, c'est en cela qu'il devient une figure inévitable pour ses fans. Skandalon est une bande dessinée au graphisme fort, aux couleurs marquées, le fond ressemble à la forme. J'ai beaucoup apprécié cette lecture, moins celle de la postface qui parle du mythe du bouc émissaire, un mythe que je n'aurai pas identifié de moi-même à la lecture de la BD.

Skandalon est une BD bien différente du Bleu est une couleur chaude, ce qui est une bonne chose pour Julie Maroh a qui le succès aurait pu jouer des tours. Pas de déception pour moi, une nouvelle découverte de l'auteur qui a un univers bien à elle, que j'aurai encore plaisir à explorer.
Lien : http://calokilit.wordpress.c..
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Les déboires d'une rock star provocatrice: des débuts prometteurs à l'ascension fulgurante, jusqu'à la descente et l'autodestruction finale. Les dessins dans les tons rouges et noirs, flamboyants, sont en parfait accord avec le récit. L'idée initiale est plutôt bonne et le développement trouve un ton juste aussi bien en ce qui concerne le personnage principal que pour les autres protagonistes (membres du groupe, manager, etc.). Dommage que le récit finisse un peu abruptement - on aurait apprécié un vrai dénouement final ou une conclusion.
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J'ai apprécié le récit de Julie Maroh sur un sujet aussi difficile. Elle a osé montrer la vie d'une icône de rock que tout le monde ou presque adule. En réalité, c'est un vrai démon d'égoïsme qui fait du mal à son entourage. On reconnaîtra sans doute le chanteur de Noir Désir dont la vie privée s'est étalée dans tous les journaux et qui n'en reste pas moins détestable. Ce n'est pas sa vie qui est décrite au risque d'un procès mais la démarche reste la même: les Tazanes se ressemblent malheureusement !

Skandalon explore le monde des scandales et va jusqu'au bout de la logique. On assiste à une véritable descente aux enfers avec cette spirale auto-destructrice. Julie Maroh avait su me captiver avec sa précédente oeuvre d'une maturité hors norme à savoir le Bleu est une couleur chaude. La voilà qui réitère avec un peu moins de succès en ce qui concerne son graphisme. La différence est perceptible. Je pense que la technique et la couleur rouge de l'album ont favorisé un trait plus gras et moins élégant.

Au final, c'est un essai plutôt réussi sur la notion "d'interdit". On sait quelles sont les limites à ne jamais franchir.
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