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Critique de libellule333


Ce qui m'avait motivée à choisir ce livre pour la Masse critique Québec était d'abord qu'il s'agissait d'une dystopie, un genre que j'affectionne beaucoup, et ensuite qu'il s'agissait d'une dystopie québécoise se déroulant dans le futur du Québec. Alors j'étais emballée, parce qu'ayant lu les classiques du genre, ainsi que d'autres oeuvres moins connues, mais non dénuées d'intérêt, je n'avais jamais lu de dystopie purement québécoise.

Je ne mentirai pas en disant que je n'ai pas été déçue, mais attention, la principale raison de cette déception tient du fait que je me trouve à être un peu trop vieille pour le lectorat cible de ce roman que je conseillerais à la branche des 12 à 16 ans. Au-delà de cet âge, un lecteur aguerri trouvera l'aventure un peu ennuyante. Mais comme il ne serait pas juste de rejeter ce roman uniquement parce que la lectrice ne correspondait pas au bon âge, je vais tenter d'en faire une critique en tenant compte des goûts et des habiletés de lecture du lectorat cible.

André Marois nous entraîne dans un futur relativement proche (2039) au coeur d'un Québec qui a bien changé. En effet, notre grand pays d'eau ressemble dorénavant au Sahara et les compagnies de climatiseurs doivent s'en mettre plein les poches. Lolla, 14 ans, est l'Aînée de la nouvelle génération des Québécois après qu'une grande épidémie de stérilité ai été déjouée, des années auparavant, par son grand frère Hugo (à voir dans le premier tome : Les voleurs d'espoir). Cependant, à l'ère de Lolla, de nouvelles maladies inquiétantes viennent ternir le paysage et la devise tant aimée du Québec « Je me souviens ». La grure est un virus foudroyant qui frappe au hasard les gens d'une amnésie instantanée, les faisant oublier jusqu'aux plus simples gestes de leur quotidien. Ces malades, dont les fonctions motrices sont toujours optimales, sont enfermés dans des centres de quarantaine à l'abri de la population car aucun remède n'existe. Enfin, c'est la réalité jusqu'à ce que Lolla ne soit amenée à venir en aide à un hors-la-loi frappé par la grure…

Ce roman est une bonne introduction au style dystopique pour les jeunes lecteurs néophytes. On y expose une société où le gouvernement cache bien des choses à son peuple sans toutefois verser dans le style chaotique ou très contrôlant de certains autres univers du même genre. le style d'écriture s'adresse sans conteste à des gens qui préfèrent la simplicité et l'action. Il n'y a pas de détours, on va droit au fait. Ce qui peut représenter un point fort pour les uns et un point faibles pour les autres. En ce qui me concerne, je préfère les dystopies versant plutôt dans la philosophie que dans la simple projection futuriste, auquel cas, on risque de se retrouver dans un simple roman de science-fiction. Ici, la matière ne manquait pas pour donner ce ton philosophique concernant la mémoire qu'on efface et connaissant la devise du Québec, qui est d'ailleurs rappelée au début du roman. Mais il semble que l'auteur ai finalement préféré laisser la place à l'action et à la résolution du problème, et laisser le lecteur se questionner seul sur la merveilleuse métaphore qu'il aurait pu pousser un peu plus loin.

Pour un public de 12 à 16 ans, si vous avez envie de vous introduire à la science-fiction dystopique dans un univers qui vous est connu (le Québec) ou non, et que vous êtes un lecteur débutant, ce roman pourrait vous plaire. Dans la même tranche d'âge, si vous avez déjà lu d'autres dystopies dans le genre Hunger Games et la trilogie Uglies, vous pourriez vous ennuyer. Et sans doute, si vous voulez le lire, que vous devriez commencer par «Les voleurs d'espoir», qui est le tome 1. Vous pourrez aisément comprendre l'histoire de «Les voleurs de mémoire» sans avoir lu le premier (comme c'est mon cas), mais si vous le faites, vous aurez l'avantage de ne pas vous poser de questions quant aux allusions sur les exploits passés d'Hugo.
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