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Critique de globokar


"L'ouvrage édité en mars par les Editions Tanibis est encore plus personnel et plus impressionnant. Personnel car il relève de l'intime, en évoquant la disparition inéluctable d'un père malade. Impressionnant car le graphisme se déploie cette fois-ci en couleurs et dans un format ample. Sous les bombes sans la guerre est un livre grave et douloureux, comme le parcours de quelqu'un en quête d'apaisement.

Il n'est pas seulement question de "faire le deuil" - l'expression est d'ailleurs devenue bien convenue. L.L. de Mars nous montre - et sa démonstration est aussi subtile, presque subreptice, que son dessin est brillant - qu'il s'agit moins d'oublier notre chagrin que d'accepter notre finitude. En réunissant confusément des éléments disparates qui ont fait la relation entre le père et son fils, l'auteur tente d'admettre ce qui paraît inadmissible. La disparition d'un être cher, qui plus est dans la souffrance et l'iniquité - injuste fatalité de la maladie -, est une déchirure qui ne disparaît jamais, et avec laquelle il faut apprendre à vivre.
Le père et le fils, figures centrales de Sous les bombes sans la guerre, sont pudiquement masquées par deux icônes de la bande dessinée populaire. L.L. de Mars reprend en effet les personnages de José Cabrero Arnal : Top le père (créé en 1935) et Pif le fils (créé en 1948). Nous retrouvons également Placid et Muzo (créés, eux, en 1946). Outre un léger effet de distanciation permettant de supporter la dureté du propos, ce choix correspond aussi à la mythologie familiale de L.L. de Mars. Son père avait en effet vendu dans sa jeunesse des journaux communistes sur les marchés, tandis que lui-même était lecteur du magazine Pif.

Sous les bombes sans la guerre tient à la fois de la bande dessinée et du livre d'art. Son tirage est d'ailleurs limité à quelques centaines d'exemplaires du fait du façonnage artisanal de la jaquette. Sous un aspect faussement brouillon, il cache ainsi un travail majestueux mêlant le noir profond à la couleur. "J'espère que vous trouverez, à sa lecture, un peu de l'intensité dans laquelle je l'ai réalisé." nous dit L.L. de Mars dans un court texte accompagnant son livre. C'est le cas, et le terme d'intensité sonne comme une évidence."

Frédéric HOJLO
Lien : http://www.actuabd.com/Le-pr..
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