AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791025102534
352 pages
French Pulp Éditions (15/03/2018)
3.66/5   16 notes
Résumé :
Certains récupèrent les chats, d'autres les suicidés.

Alors qu'il s'apprête à effectuer le grand saut, Fred est sauvé in-extremis par deux petites mamies aussi muettes qu'adorables. Chez elles, il va découvrir une communauté de suicidaires drôles et désabusés, ne cherchant tous qu'une seule chose : retrouver le goût de vivre.
Que lire après Tout le bonheur du mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 16 notes
5
2 avis
4
7 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
1 avis
"Nos merveilles" d'Emma Mars.

Ce roman est une ré-édition de « Tout le bonheur du monde (tient dans la poche) », paru en 2018 chez French Pulp Éditions. On le retrouve désormais chez Kobo Originals. Nouvelle couverture, nouveau titre. A noter que la publication originale était sous le pseudo « Frédéric Mars » (l'auteur doit être un chouilla schizo lol).

Et c'est un feel-good, quoi qu'on puisse en penser à la lecture du résumé. Emma réussi le tour de force de parler d'une thématique dramatique avec humour ! Bravo !

Notre narrateur, Fred Briaud, a décidé d'en finir avec la vie. Ce matin-là, il est déterminé à sauter du haut d'une falaise bretonne, reconnue pour attirer les candidats au suicide. 80 mètres d'à-pic vertical, une chute vertigineuse qui ne laisse aucune chance…

« Vus d'ici, les galets avaient la taille de grains de sable. J'ai inspiré une immense bouffée d'air iodé, et je me suis convaincu que l'impact ne serait guère plus violent qu'une chute sur une serviette de plage. Moelleuse. Idéalement amortie. »

C'était sans compter deux petites vieilles qui passaient par là…Louise et Mathilde empêchent les désespérés de la vie de faire le dernier pas avant la mort. Recueillis dans leur maison, ils pansent leurs plaies. C'est dans cette communauté bringuebalante que Fred atterrit bien malgré lui. Il fera connaissance de France, Séb, Marie, Rodrigo, Lucie et Fred. Tous ont des parcours de vie différents, mais le bout du chemin est le même pour tous : la maison de Louise et Mathilde, au bout du sentier des Sentiments.

« Entre suicidés, on s'appréciait à peu près autant que des codétenus en prison. »

Si le sujet est dramatique, on parle de suicide, quand même….il est développé avec beaucoup de justesse, de sensibilité et accompagné d'une pointe de dérision et d'humour. J'adore ! On ne peut pas s'empêcher de sourire durant cette lecture. La force de ce roman est sans conteste ses personnages. Ils sont touchants, on se prend d'affection pour eux, on prend conscience de leurs problèmes, on a envie de les aider à remonter la pente. Leur fragilité et les souffrances qu'ils trainent les rendent terriblement réels. On se retrouve un peu dans chacun d'eux. Amour, maladie, secrets, mensonges, burn out, les tares de notre société sont mises en avant, on en a tous vécu une ou plusieurs, sans pour autant vouloir en finir…Et pourtant…

Fred, qui comptait bien ne pas se lier et refaire une nouvelle tentative dès que l'occasion se présenterait, va finalement s'intégrer à cette « famille », y trouver sa place. Nos deux mamies ont également leur côté sombre, nous le découvrirons au fil du récit. J'avoue avoir été bien surprise ! Cette lecture n'est pas aussi tranquille qu'elle n'y paraît.

La plume d'Emma est fluide, touchante, sensible. Elle apporte beaucoup de positivité dans le récit, et permet la réflexion. La construction est simple, linéaire, l'auteur intègre parfaitement le lecteur à ce huis-clos balayé par les vents bretons. J'ai soulevé quelques incohérences dans le récit, l'entourage de nos protagonistes est totalement inexistant, personne n'a l'air de les rechercher, mais bon, je pense que l'auteur a souhaité mettre l'accent sur le reste, et dans un sens, il a raison. Nos candidats au suicide sont en thérapie chez Louise et Mathilde, et, dans un parcours de soin « classique », les visites sont interdites, afin de pouvoir faire le point. Donc, finalement, ça se tient !

« Nos merveilles » est un roman qui apporte de la douceur et de la légèreté, qui donne à réfléchir sur le sens de notre vie, je vous conseille ce petit feel-good qui illuminera votre journée, croyez-moi !

« Pas de sentiments. Juste cette communion spontanée des corps, cet élan charnel qui nous pousse à presser notre barbaque contre la viande des autres, et ressentir cet étrange bien-être. Sans nom ni affect. Sans autre explication que la soif de l'instant. On ne faisait pas l'amour, à peine l'amitié. On faisait juste l'humanité. »

#EmmaMars #Nosmerveilles #KoboOriginals
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
Commenter  J’apprécie          20
Une tentative de suicide, deux mémés gâteaux volontairement clichées, Mathilde et Louise, une réunion de grands dépressifs, ça ne sonne pas très joyeux et pourtant, par Fred, et la petite étincelle de vie que sont les mamies, le roman montre beaucoup d'autodérision et arrive même à me faire sourire.
Les autres pensionnaires du Sentier des innocents en Seine-Maritime, dans l'Infinistère j'aime beaucoup ce jeu de mot, ont aussi un caractère qui apporte beaucoup à notre héros, comme s'ils avaient personnifié une partie du conscient et de l'inconscient. C'est aussi agréable de découvrir un coin de France qui apparaît peu dans mes lectures.
France, Séb, Marie, Rodrigo, Lucie et Fred, aurons un excellent moyen de thérapie, celle du partage entre humain. Les deux mamies prenant le rôle d'un psy qui reste muet face à son patient, le laissant chercher en lui-même les réponses à ses questions… avec des cajoleries en plus.
Le thème du suicide ainsi que sa façon de l'aborder m'ont beaucoup plu, j'ai pris mon temps pour le savourer, presque une semaine au lieu d'une nuit.

Le style de l'auteur m'a également plu, c'est drôle et sérieux à la fois, léger et pourtant grave, ses personnages éclectiques en font sa richesse. Pas de prise de tête et bien rythmé, Frédéric Mars laisse le temps à son intrigue de se poser, de panser les blessures, je le recommande à celles et ceux qui ont envie de rire dans (et de) leurs malheurs.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai reçu ce livre dans la cadre d'une masse critique. On m'avait promis un roman léger et drôle, j'ai été particulièrement déçue. le livre m'a déçue sur de nombreux points, et je n'ai pas été très loin dans ma lecture.

- Tout d'abord, le personnage principal n'est pas intéressant. On a pas envie d'en savoir plus sur lui, il est très fade et plat, apitoyé sur lui-même.
- Les autres personnages, idem : tout le monde est un ramassis de clichés humains inintéressants.
- Les réflexions du narrateur vis-à-vis des femmes sont assez insupportables : l'une d'elle a le malheur d'avoir les cheveux courts et de porter une salopette, et bien on le droit à de belles répliques telles que "les deux femmes... enfin celles qui ressemblent à des femmes" en occultant bien celle qui ne s'habille pas "en femme".
- Une autre femme a le malheur de ne pas avoir la taille mannequin, on a une insistance de la part du narrateur sur le surpoids de la personne. Toutes les lignes, on a du "ses hanches généreuses", "ses bras potelés" bla bla bla ; alors que bizarrement, un homme dans le même cas entre dans la pièce, on a juste une légère mention de sa carrure, mais bizarrement, le narrateur insiste bien moins dessus.
- Forcément, la dernière femme, elle, s'habille "en femme", est mince, est jolie, etc. le bon gros cliché habituel.
- le pire, c'est ce dialogue surréaliste sur "les documentalistes c'est un métier de tapette" (en substance), ça sort de nulle part. C'est supposé montrer que l'un des personnages est un vrai mec viril qui vit un peu dans les clichés, mais le pire c'est que la narrateur acquiesce comme un gros lâche en mode "oui lol je fais un métier de gonzesse". Alors déjà non, personne (de ma génération en tout cas !) n'a jamais pensé que documentaliste était un métier spécialement féminin et après, le narrateur ose dire que lui, il ne se fie pas aux clichés de genre, que sa femme l'aimait pour son côté justement pas trop vrai mec, mais à côté de ça il juge énormément une femme en salopette. Cherchez l'erreur...

En bref, j'ai abandonné le livre juste après cette succession de scènes nulles et de mauvais goût ; je commence à être assez blasée des livres écrits par des hommes cis/etc. où l'histoire est juste un pêle-mêle de clichés.
Commenter  J’apprécie          00
En mars 2018, paraissait dans la collection Grands romans de French pulp éditions, le roman Tout le bonheur du monde (tient dans ta poche) de Frédéric Mars. Présenté comme un feel good qui met en scène des suicidaires hébergés par deux petites mamies mystérieuses, il m'a tout de suite attiré dans la sélection de la Masse critique littérature de janvier sur Babelio et c'est avec joie que j'ai été sélectionnée pour le recevoir. Voici donc ce que j'en ai pensé…
Ce qui m'a tout de suite plu avec ce roman, c'est sa galerie de personnages. Forcément moroses, traînant avec eux leur bagage de souffrances et leur attirance vers la mort, ils sont aussi, à leur manière, rayonnants dans cette maison aux volets colorés qui les a recueillis au pire moment. On s'attache immédiatement à eux, à certains plus que d'autres en fonction de nos personnalités, tout en craignant pour eux à chaque instant vu leur fragilité et la raison de leur présence dans ce lieu. Leurs histoires sont touchantes, et leur alchimie l'est encore plus. Bon gré, mal gré, ces âmes en peine s'entrechoquent et forment une sorte de famille de bras cassés qui ne peut qu'émouvoir. Au coeur de celle-ci, bien sûr, il y a les deux mamies, bien mystérieuses, silencieuses, dont la démarche est incroyablement belle. Au final, bien que nous sommes plongés dans un océan de détresse et de désespoir, au coeur de ces vies cabossées plus ou moins durablement, il y a plein d'ondes positives qui se dégagent de ce roman et qui font du bien. le message porté par cette histoire est ainsi plus que sage et nous rappelle que le bonheur tient dans des détails sur lesquels il convient de porter son attention pour les saisir pleinement et les remarquer. Car certains sont aussi discrets que les deux mamies, mais comme elles, ils peuvent changer la vie.
L'écriture est agréable et Frédéric Mars utilise de jolies images qui nous laissent à réfléchir sur le sujet. le roman se lit sans peine, portés que nous sommes par la tendresse que recèlent les pages. Il y a bien entendu des moments plus tristes, plus larmoyants, mais on ne tombe jamais dans un excès de pathos. Par contre, il manque, pour moi, un je ne sais quoi de crédibilité. Ces gens recueillis par les mamies ne sont donc recherchés par personne ? Ils n'ont ni boulot, ni domicile ? Je trouve les justifications apportées parfois insuffisantes et je me demande si tout cela est vraiment possible. Autre réticence, encore plus subjective, c'est un peu trop « parfait » pour moi, trop facile ou trop mielleux. Il y a sans doute un peu trop de bons sentiments pour que ça me paraisse réaliste, même si tout n'est pas rose dans le roman. Mais ça c'est mon esprit morbide et fan de romans noirs qui a sans doute du mal à se faire au feel good pur et dur…

En bref, Tout le bonheur du monde (tient dans ta poche) est un roman agréable, un petit doudou feel good qui ne manque pas d'ondes positives malgré ses personnages suicidaires. Et même si le trop plein de bons sentiments me paraît douteux, j'ai passé un formidable moment avec cette galerie de personnages aux vies cabossées.
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
Commenter  J’apprécie          20
Il n'est peut-être pas bon d'écrire juste après l'avoir lu. Les émotions sont trop présentes et la perte d'une famille trop déchirante car oui, je me suis attachée aux personnages bien plus que je ne l'aurais pensée. le livre commence par un être en désespoir qu'on a peur de découvrir, on se méfie d'être contaminé par son mal-être et lorsqu'on apprend son histoire, notre ventre se tord. Au fil des pages, pourtant, il n'est plus un simple personnage parmi tant d'autres, il est un frère, un cousin, un oncle... On veut être près de lui même dans ses malheurs et on accepte.
Dans cette maison en bord de mer, Louise et Mathilde "accueillent" les suicidaires d'une manière bien à elles. Chacun va apprendre à aimer les choses simples et à se rendre compte du bonheur.
Des situations, des vies, des questionnements, des secrets, on se délecte de ce roman qui se lit d'une traite et qui, pour ma part, m'a fait vibrer et aimer les miens encore plus que ce que je pensais déjà. Bravo pour ce livre !
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (1)
Actualitte
24 avril 2018
Au bord de l’Infinistère, les âmes perdues viennent se jeter. 80 mètres plus bas, c’est le choc immédiat. Sans espoir de retour. Frédéric Mars, avec Tout le bonheur du monde, parle de suicide. Et d’une communauté de rescapés, malgré eux, qui apprend à cohabiter.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Après l'Infinistère, la falaise présente des décrochements et des effets de terrasse qui risquent d'entraver la chute". Autant le suicidaire s'imagine sans peine tomber d'une seule traite ; autant la perspective de rebondir comme une balle en caoutchouc le glace et l'inhibe. Je ne dérogeais pas à cette frayeur. Je n'avais pas envie de tapisser la craie blanche de mon désespoir.
Commenter  J’apprécie          30
-Hum... Je dois en conclure quoi? Que tu es amoureux?
-En quelque sorte...oui.
-Pas de Lucie, quand même?
-Putain, non! a-t-il éclaté de rire. Pas de Lucie.
-De qui, alors?
-De personne en particulier. Juste d'ici.
Son geste a embrassé le jardin, et au-delà la maison aux volets colorés. Ses occupants aussi, je supposais, pris comme un groupe, une famille de bric et de broc, une famille brindezingue et ô combien fragile, par nature sursitaire, mais une famille quand même.
Commenter  J’apprécie          20
On était empruntés, c'est vrai. Il y a des formations pour accueillir la vie, l'accouchement sans douleur, l'haptonomie, et j'en passe, mais aucune pour se préparer à la mort. Ni à la sienne, ni à celle des autres.
Commenter  J’apprécie          10
Pas de sentiments. Juste cette communion spontanée des corps, cet élan charnel qui nous pousse à presser notre barbaque contre la viande des autres, et ressentir cet étrange bien-être. Sans nom ni affect. Sans autre explication que la soif de l’instant. On ne faisait pas l’amour, à peine l’amitié. On faisait juste l’humanité.
Commenter  J’apprécie          00
Vus d’ici, les galets avaient la taille de grains de sable. J’ai inspiré une immense bouffée d’air iodé, et je me suis convaincu que l’impact ne serait guère plus violent qu’une chute sur une serviette de plage. Moelleuse. Idéalement amortie.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Frédéric Mars (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Mars
Dans cette vidéo, Mo Malø (alias Frédéric Mars pour l'état civil), nous présente son dernier thriller prenant pour cadre le Groenland : 'Summit' (Editions de la Martinière). Des terres encore largement méconnues dans nos contrées, qui pourraient bien peser lourd très prochainement dans l'équation écologique et géopolitique.
Retrouvez ce livre et des critiques de lecteurs à son propos sur Babelio : https://www.babelio.com/livres/Mal-Summit/1409100
Abonnez-vous à la chaîne Babelio : http://bit.ly/2S2aZcm Toutes les vidéos sur http://bit.ly/2CVP0zs
Retrouvez nos rencontres passées et à venir, et inscrivez-vous juste ici : https://www.babelio.com/article/1939/Retrouvez-toutes-nos-rencontres-dauteurs-et-inscr Suivez-nous pour trouver les meilleurs livres à lire : Babelio, le site : https://www.babelio.com/ Babelio sur Twitter : https://twitter.com/babelio Babelio sur Facebook : https://www.facebook.com/babelio/ Babelio sur Instagram : https://www.instagram.com/babelio_/
+ Lire la suite
autres livres classés : suicideVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

Des auteurs contemporains, très appréciés des lecteurs

Qui a écrit « La Dernière des Stanfield » ?

Marc Lévy
Joël Dicker
Michel Bussi
Guillaume Musso

10 questions
28 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman contemporain , feel good bookCréer un quiz sur ce livre

{* *}