La caverne du grand mammouth

Cela va être difficile de juger ce livre alors que cela fait quand même quelques années que j'ai dépassé la tranche d'âge concernée (qui n'est d'ailleurs indiquée nulle part, mais à vue de nez, je dirais que c'est 8-10 ans).

L'histoire en elle-même m'a plu. Elle correspond à mes rêves d'enfant (découvrir un passage vers une autre dimension, partir en exploration vers des lieux inconnus…) et je pense que je l'aurais aimée si je l'avais lue quand j'avais dix ans – les rêves d'aventure ne sont pas destinés qu'aux petits garçons !

Mais il y a quelques détails qui m'ont un peu dérangée, comme le vocabulaire. Je crois que peu d'enfants savent ce que veulent dire « anthropophage » et « désaveu », et pourtant ce sont des mots que le jeune narrateur emploie (j'étais étonnée de voir qu'il n'y avait pas de définition en note de bas de page). J'ai trouvé aussi que la description des peintures qui ornent la caverne dans laquelle les protagonistes entrent était un peu exagérée : « Tout deux, on ne trouvait rien à dire devant tant de beauté. On se sentait empli de respect pour ceux qui avait réalisé un tel chef-d'oeuvre. » Pour des passionnés de préhistoire, c'est compréhensible, mais pour des gamins qui n'y éprouvent pas tant d'intérêt (au début), ça ne colle pas très bien. Pour moi, cette description correspond plus à celle d'un magnifique tableau plutôt que d'une peinture d'hommes préhistoriques. À mon sens, c'est émouvant de voir leurs dessins, mais ce n'est pas BEAU comme peuvent l'être les oeuvres d'art. Oui, je chipote…

Mais ce que je regrette par-dessus tout, c'est le style un peu impersonnel de l'auteur. le narrateur donne un point de vue rétrospectif sur l'histoire et cela nous fait prendre de la distance par rapport à ses aventures. J'ai eu du mal à m'identifier à lui parce que l'auteur ne détaille pas beaucoup ses pensées. On reste en surface et c'est bien dommage. Au final, on pourrait dire que le narrateur pourrait être n'importe quel petit garçon lambda. C'est peut-être voulu – et c'est sûrement la raison pour laquelle on ne connaît pas son prénom –, mais cela lui ôte toute personnalité (c'est un bien pour un mal, au final).
En revanche, j'ai trouvé que c'était une bonne idée d'aborder – même vaguement – « l'après aventure ». En retournant dans leur époque, les enfants sont confrontés à l'incompréhension des adultes. C'est un détail souvent peu abordé dans les livres jeunesse, mais qui pourtant a toute son importance quand on veut devenir aventurier ! C'est bien de ne pas trop idéaliser le surnaturel, il y a toujours un revers de la médaille.

Les personnages, eux, m'ont laissé un avis mitigé. Au début, c'est l'ami du narrateur, Nikko, qui a le beau rôle. Courageux, il va au-devant des événements, garde son sang-froid en cas de crise, suscite l'admiration de Gawa, la fillette préhistorique qui les accompagne, et on sent que le narrateur est jaloux. J'ai apprécié le principe, étant donné que dans la plupart des livres pour la jeunesse, c'est le personnage principal qui est mis en avant. Et cette envie, cette jalousie des copains meilleurs que soi est commune à tous les enfants, chacun peut s'y reconnaître. Mais par la suite, le trait est forcé et Nikko devient prétentieux et crâneur, son rôle devient mauvais. À mes yeux, cela sonnait un peu comme une punition, comme pour lui dire de garder sa place, que ce n'est pas lui le héros. Une trace de la subjectivité du narrateur ?
Un autre détail qui m'a marquée : Nikko est japonais. Pourtant, Gawa est la seule à faire une remarque sur ses cheveux noirs et ses yeux bridés. Or, je ne pense pas que les hommes préhistoriques ont vu beaucoup d'Asiatiques à leur époque. C'est étonnant que personne ne le considère comme un animal, un monstre, ou que sais-je encore…

J'ai également trouvé que tout arrivait trop facilement. Les enfants sont envoyés dans une tribu de cannibales et Gawa les suit pour les guider. Ils veulent empêcher une guerre des clans, et rien de moins qu'un mammouth arrive pour stopper les combattants. Ils veulent rentrer chez eux, et un orage arrive comme par hasard à ce moment pour les aider. le destin est un petit coquin qui fait bien les choses… Je pense qu'il aurait fallu ajouter de la difficulté pour les deux héros, sans forcément rajouter quelques pages (par exemple, faire une ellipse et prétendre qu'il s'est passé trois-quatre jours entre le moment où les enfants envisagent de rentrer chez eux et celui où arrive l'orage).

Mais malgré tous ces défauts, j'ai trouvé que l'action était plutôt bien menée. À partir du chapitre quatre, les événements s'accélèrent et les pages se tournent assez aisément. Je regrette seulement que certaines choses soient trop approfondies, comme les explications (insérées sous forme de dialogue dans l'histoire), et d'autres pas assez (la relation que les garçons entretiennent avec Gawa, notamment. On ne comprend pas pourquoi elle part avec eux alors qu'ils n'ont discutés que quelques minutes et qu'ils ne sont pas encore amis). Il y a aussi quelques incohérences qui m'ont laissé perplexe, comme le fait que le narrateur discute avec un des fils du sorcier du clan, et s'endort d'un seul coup. Je veux dire : comme ça, sans signe avant-coureur. Debout, tout habillé alors qu'il est en train de parler à quelqu'un. Pas très crédible. Et le lendemain matin, il ne se demande même pas où il est – alors que, sûrement, on a dû le transporter quelque part et pas le laisser planté là à dormir. Et si ce n'est pas le cas, c'est quand même étrange de ne pas se poser la question alors qu'il vient de changer d'époque la veille et qu'il s'est endormi quand même assez brutalement.

À part cela, j'ai bien aimé le dossier sur la préhistoire à la fin du bouquin. Simple, clair, c'est bien expliqué, pas trop détaillé, mais pas trop léger non plus. Mais pour moi, cela ne suffit pas à en faire un livre incontournable sur la préhistoire pour les enfants. J'ai repéré trop de détails qui ne me plaisaient pas ou qui m'ont dérangée pour que je puisse sincèrement recommander ce livre.
Mais comme je l'ai expliqué plus tôt, j'ai un regard d'adulte sûrement plus exigeant et critique que ne le serait celui d'un enfant, et peut-être que La Caverne du Grand Mammouth saura plaire à la catégorie d'âge qu'il vise.

Pour finir, je tiens à remercier les éditions Tertium pour m'avoir offert ce livre – et pour la jolie carte postale qu'elles m'ont adressée. Ça m'a fait très plaisir, merci beaucoup !

J'avoue avoir un avis mitigé sur ce livre jeunesse.

Ce roman se lit bien et vite.
Le jeune public devrait y trouver son compte. Les deux héros (des garçons) vivent le genre d'aventure que tous les enfants veulent vivre (enfin, surtout si on est des garçons…).
L'histoire en elle-même est assez simple, mais assez sympa. J'avoue que l'idée de clans en guerre pour cette « découverte » est bien trouvée. Pourquoi ? Parce que c'est un objet de tous les jours pour nous, mais fut une invention importante.
L'histoire renvoie aussi à la découverte de Lascaux. L'auteur a quand même fait quelques recherches même si certaines choses m'ont gêné.
Le tout est servi avec des illustrations sympathiques.

A la fin de l'ouvrage, on trouve une petite partie documentaire sympathique avec des explications sur la préhistoire ainsi que les principaux sites à visiter.

Mais hélas, en tant qu'adulte, j'avoue que ce livre me laisse un gout étrange dans la bouche.
Déjà, les héros sont deux garçons… Ensuite, l'un d'eux est japonais. Rien de méchant, mais comme le Japon est dans l'air du temps, j'ai trouvé que c'était un peu dommage…

Ensuite, ça manque franchement de filles ! Oui, il y a Gawa, la petite préhistorique. Mais hélas, on a l'impression qu'elle a été mise en place « parce qu'il fallait mettre une fille, et que cette fille soit débrouillarde, sinon ça fera misogyne ». Manque de pot, le syndrome de la Schtroumpfette est là. Ensuite, le côté débrouillard fait vraiment superficiel : comme je l'ai dit, mettre une fille nunuche avec deux garçons aurait été mal vu.
Ensuite, les deux garçons font tous pour impressionner la demoiselle. La fille, éternel objet de conquête pour se valoriser…
On a même le droit à cette phrase « Même s'il n'est jamais plaisant de se voir donner des ordres par une fille, on n'avait pas vraiment envie de discuter ». Bref… Dans la bouche de gamins d'une dizaine d'années, ça fait mal…

Bref, avec mon regard d'adulte, ce n'est pas vraiment l'histoire, où « l'intrigue » qui est gênante, mais bien les personnages qui sont très stéréotypés et vraiment pas dans le bon sens du terme.

Mon côté archéologue n'est pas non plus complètement satisfait. J'ai trouvé que certaines idées un peu vieillottes étaient utilisées : les doigts amputés ce qui explique les mains avec des doigts en moins sur les parois parce que le froid provoque des engelures (les Inuit ont moins de phalanges que les autres à cause du froid, c'est bien connu) ; la hiérarchisation des sociétés nomades (rie n'est prouvé), dominée par les hommes, évidemment…
Bref, là encore, je n'ai pas trouvé mon compte.

Un avis donc mitigé sur ce roman jeunesse.
Le jeune public y trouvera probablement son compte, surtout grâce à la partie informative à la fin. Par contre, en tant qu'adulte, je n'aurai pas envie de donner ce livre à lire à des plus jeunes.

Lien : http://xian-moriarty.over-bl..

Un petit livre qui se lit rapidement.
Un livre jeunesse.
Je suis comme le père de Richard qui nous raconte son histoire dans ce livre, j'adore la préhistoire, donc je n'y ai pas appris grand chose, mais c'est surtout parce que j'avais déjà énormément de connaissance à la base. Sinon, c'est une façon très ludique d'apprendre certains fonctionnement de la vie à cette époque bien difficile.
Malgré le peu de pages, (100) il y a du suspense, à la fin de certains chapitres j'avais envie d'aller plus loin pour avoir la réponse à certaines questions. Pour cela il est très bien construit, une fois commencer, on n'a plus du tout envie de le lâcher.
Ce qui est également très intéressant c'est toutes les explications à la fin du livre sur cette période fantastique, l'ensemble des endroits à visiter pour parfaire sa connaissance.
En tout cas, merci de l'avoir fait lire ce livre, je ne regrette pas l'avoir choisi dans la liste