Dans ce troisième tome, l'aventure continue pour nos jeunes héros. Wirrawee est toujours envahi par l'ennemi et leurs parents sont prisonniers. Faut-il encore tenter quelque chose pour sauver leur familles et pays ?
Le deuxième tome était lu depuis un petit moment déjà mais l'auteur fait un petit résumé sans y paraitre dans le premier chapitre.
Ils ont du courage pour une bande d'adolescents. Et peut-être aussi sont-ils un peu vernis, un peu héros pour qu'ils puissent s'en sortir aussi bien ! Enfin, la chance peut tourner parfois… Cet épisode est un peu moins prenant (sauf la fin), ils sont souvent en situation d'attente mais ils réfléchissent beaucoup.
C'est vraiment une série intéressante : comment serait vécue une guerre par des adolescents ? Leurs états des âmes, leur courage, leur détresse… Je suis curieuse de savoir comment va évoluer cette série dans le quatrième tome. (Enfin, pas trop vite… Il y a 7 tomes en tout en version originale, 6 ont été édités en France, la réédition récente en est au tome 3 !)
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Alors, croyez-moi....Si vous vous faites choper, ne vous laissez pas accuser des trucs que vous avez faits ; Le pont, la tondeuse à gazon, le sauvetage de Lee. Ca leur est resté en travers de la gorge. Ils ont toujours pas digéré. -Et pour l'explosion de Turner Street ? demanda Homer avec une petite pointe de suffisance. Kevin a sursauté. -C'était vous ? C'était vraiment vous ? C'est dingue ! Il y en a qui disaient que c'était vous mais j'arrivais pas à y croire. Il vous a fallu au moins une tonne de TNT ! Comment vous avez fait ? Bon Dieu, ça fait un sacré bang. J'ai cru qu'on avait envoyé une bombe atomique sur Wirrawee. Waouh ! Vous pouvez me croire, s'ils vous coincent pour ça, vous êtes morts. -Merci. Mais nous étions fiers de sa réaction. C'était agréable de pouvoir se vanter un peu. Dans notre isolement, nous avions l'impression que personne n'appréciait, ni même n'était au courant des combats que nous menions et des risques que nous prenions. Et ça, c'était pire que tout. La façon dont Kevin nous interrogea nous donna l'impression, l'espace de quelques minutes au moins, d'être la Légion étrangère, les Bérets verts et les Rats de Tobrouk réunis. Rien que ça.
Cela fait près de six mois que notre pays a été envahi. Depuis janvier, nous vivons dans une zone de guerre et nous sommes en juillet. Cela fait à la fois si peu de temps et si longtemps. Ils ont déferlé sur le pays comme une invasion de sauterelles, de rats et de fourmis. On a pourtant l'habitude des fléaux par ici, mais celui-ci a été le plus soudain, le plus virulent qu'on ait connu. Ils étaient trop rusés, trop féroces, trop bien organisés. Plus je les connais et plus je me dis qu'ils préparaient leur coup depuis des années. (....) Ils ont choisi le jour de la Fête Nationale alors que tout le monde étiat en congé. A Wirrawee, c'est le jour de foire. Ils n'ont eu qu'à encercler le champ de foire pour faire prisonnier quatre-vingt-dix pour cent de la population locale. Mais pour les grandes villes, ils ont dû faire preuve d'un peu d'imagination. En général, ils ont utilisé des otages, des enfants la plupart du temps. Leur stratégie était d'aller vite pour que personne n'ait le temps de réfléchir à la situation. Au moindre délai, ils commençaient à tuer des gens. Ca a marché.
Soudain, je me suis rendue compte, avec un choc, que ma relation avec Lee était terminée. Je n'éprouvais plus rien pour lui. Il m'était étranger et nous abions ce genre de conversation polie qu'on a avec des étrangers. Même si je ne l'ai pas admis sur le moment, je crois, en y repensant, que c'était en partie à cause du meurtre du soldat. Ce n'était pas la première fois que nous tuions, bien sûr. Ce n'était pas la première fois que Lee tuait de sang-froid. Mais, cette fois, ça avait été trop horrible, trop écoeurant. Je ne voulais pas le toucher. Je n'avais même pas envie de lu parler. Ca me rendait malade chaque fois que ses longs doigts se posaient sur moi. C'est injuste, je le sais. C'est comme si on lui demandait de faire le sale boulot pour le lui reprocher ensuite. Mais le juste et l'injuste ont à voir avec la raison. Les émotions, elles, ne savent rien de ce qui est juste ou pas.
Je ne sais pas pourquoi il m’arrivait parfois de parler comme un héros de cinéma. Ce doit être la pression. Je ne me sens jamais, mais vraiment jamais, héroïque.
Ces jours-ci, je ne sais pas si j'ai des envies de meurtre, de suicide, si je suis accroc à la panique ou à l'ennui. Je me demande comment les gens qui ont participé aux guerres mondiales ont réagi après l'arrêt des combats ? C'était surtout des hommes, mais il y a eu beaucoup de femmes aussi. Comment ont-ils fait pour se "couper le courant" le jour où la paix a été déclarée ? Est-ce que c'était comme d'appuyer sur un interrupteur ? Qui peut faire ça ? Je sais que moi j'en suis incapable. C'est comme si je m'étais habituée à ce qu'est devenue ma vie ces derniers temps, une vie où alternent la frénésie et le néant.