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EAN : 9782226020901
464 pages
Albin Michel (11/09/1986)
3.38/5   4 notes
Résumé :
Les colonies ont-elles été une bonne affaire pour la France ? Jacques Marseille le pensait quand il entreprit de dresser le bilan de la colonisation. Il lui aura fallu établir les comptes de 469 sociétés coloniales, examiner les chiffres du commerce extérieur de la France de 1880 à 1960, dépouiller les archives ministérielles et les papiers privés de Paul Reynaud, Marius Moutet et de l'ancienne Union coloniale pour comprendre au contraire à quel point l'empire a con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans mon billet d'octobre 2018, je présentais L'Idée coloniale en France de Raoul Girardet. Dans le prolongement de cette lecture, Jacques Marseille dans Empire colonial et capitalisme français aborde ce sujet sur son aspect financier et commercial. La question à laquelle il veut répondre est de savoir si la France a tiré un bénéfice de la constitution d'un Empire.

En effet, un des arguments politiques pour justifier l'aventure coloniale est, comme Jules Ferry ardent défenseur de cette ligne l'affirmait, « la politique coloniale est la fille de la politique industrielle ». Aussi, la France a établi des liens commerciaux privilégiés avec ses colonies, notamment entre le début du XXème siècle et la Seconde guerre mondiale.

La mise en valeur de ces territoires n'a pas été la priorité car l'important était d'importer les matières premières pour les entreprises métropolitaines. Quant aux exportations dont 10% étaient envoyées dans les possessions d'outre-mer, elles ne rapportaient pas puisque les ventes se déroulaient dans la zone Franc et les colonies ne faisaient que retourner l'argent que la métropole leur versait. le seul avantage, non prévisible, fut la résistance de nos entreprises après le krach boursier puisque l'Empire était « un réservoir en période de difficulté, un débouché en période de prospérité ».

C'est donc dans un cercle non productif, voire contre-productif, que l'industrie française était installée. Elle en paiera les conséquences à partir de 1945 quand elle comprendra qu'elle n'était pas prête à se mesurer à des marchés internationaux plus risqués, car non protégés par des barrières douanières que les gouvernements français de tout bord avaient installées aux portes de l'Empire. Au contraire des anglo-saxons, et notamment des Britanniques.

C'est le gouvernement de Vichy qui comprit le premier que les colonies n'étaient pas un avantage commercial pour la France. Reprenant cette constatation à leur compte, les gouvernements de la IVème République, influencés par des pensées financières différentes, n'envisagèrent que deux options. La première était de développer les infrastructures des colonies et de donner des responsabilités de gouvernance aux indigènes. Les mouvements d'indépendance étaient en route, c'était donc trop tard. La deuxième option était de lâcher l'Empire pour assurer une revitalisation de l'industrie métropolitaine. Nous connaissons la fin de l'histoire.

Jacques Marseille est historien et économiste, ce qui fait que son livre est difficile pour ceux qui ne sont pas bercés par l'économie. J'avoue que j'ai souvent décroché. Cela me rappelait mes cours de Terminale où nous étudiions les caractéristiques de la Sun Belt aux Etats-Unis ou la répartition de la culture des pommes de terre sur l'île d'Hokkaïdo. Je pense que certains souriront à ces évocations. Cependant, l'analyse proposée par ce livre est intéressante pour ceux qui veulent approfondir les sujets autour de la colonisation.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le marché colonial a absorbé une très grande part des exportations françaises de biens de consommation, on peut se demander s'il n'a pas contribué à affaiblir la compétitivité de ce secteur. [p. 60]
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Qu'on le veuille ou non, écrivait Paul Bernard, les colonies évolueraient. Le tout était de savoir si elles le feraient avec la métropole ou contre elle. [Nous sommes en 1938]. [p. 254]
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