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EAN : 9782746734098
267 pages
Autrement (06/02/2013)
3.51/5   40 notes
Résumé :
« - On danse ?
J'acquiesçai. Et c'est ainsi que tout commença. »
Pique-nique et virées en décapotable le week-end, premières cigarettes, premiers slows : poussée par ses amis Vanessa et Tony, si joyeusement délurés, l'innocente Fiona prend goût à la liberté. Ce n'est pas la même chanson pendant la semaine. Au grand magasin Winslow, elle doit subir les remontrances de la terrible Mme Ferrars, chef du rayon verre et porcelaine. Elle découvre, stupéfaite,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Fiona, la quarantaine, est sollicitée pour héberger le fils de Vanessa, sa grande amie de jeunesse. A vingt-deux ans, Alex vient faire ses études dans le coin. Enchantée par cette perspective, Fiona redoute quand même les réactions de son mari James. La présence de ce jeune adulte risque de mettre du sel sur une plaie qui ne se refermera jamais : la fille de Fiona et James est décédée huit ans plus tôt, elle avait dix ans. Elle aurait à peu près l'âge d'Alex.

Le récit est un long va-et-vient entre les interrogations de Fiona (comment annoncer la nouvelle à son mari) tandis qu'elle boit du thé, du café, prend ses petits déjeuners, regarde par la fenêtre... et ses souvenirs des années 60, lorsqu'elle travaillait dans un grand magasin (on pense au 'Bonheur des Dames' de Zola et au film 'Riens du tout' de Klapisch), quand Vanessa et elles étaient amies, "une période magique, le soleil brillait chaque jour, il y avait des tas de fêtes et de bals, et tous les quatre [les jeunes femmes et leurs fiancés respectifs] allaient partout ensemble."

Ce roman est paru pour la première fois en Angleterre en 1997, j'aurais dû me méfier - comme toujours avec les 'fonds de tiroir' - et la couverture neuneu aurait dû m'alerter. Pour moi, Willa Marsh est l'auteur des savoureux 'Meurtres entre soeurs' et 'Meurtres au manoir', où elle excelle dans l'humour noir et les portraits au vitriol de la famille et de ses coulisses. Rien de tel ici. Juste une chronique douce-amère et molle sur la vie de couple, sur ses ajustements perpétuels au cours du temps en fonction des événements. Ajustements comparés à juste titre à ceux des partenaires lors d'une danse - le titre original 'Facing the music' est d'ailleurs beaucoup plus approprié que cette traduction 'so british' et vide de sens.

/!\ Gare à la quatrième de couverture qui en dit trop ! Elle m'a gâché la fin du livre alors qu'il y a déjà si peu de surprises dans ce roman...
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Fiona, la cinquantaine, demeure dans un cottage pittoresque et chaleureux avec son mari. Bénévole dans de nombreuses associations et paroisse du village, Fiona vit au présent. La lettre qu'elle reçoit de sa meilleure amie, lui demandant de recevoir son fils, va la faire basculer dans le passé dans les jours qui suivent.

Elle n'osera pas parler de la lettre à son mari James, être distant, qu'il faut rassurer souvent. Leur fille, qu'ils ont eu temps de mal à avoir, est décédée. le chagrin, la douleur, la culpabilité communs aux deux personnalités, sont vécus pourtant de façon différente.

Fiona, dès qu'elle est seule, remonte dans son passé de jeune fille à l'époque où son père la força à travailler dans un magasin et où elle fit connaissance avec Vanessa puis Tony le petit ami de cette dernière et James un ami de Tony.

Entre liberté, fêtes et travail, Fiona trace son petit chemin. Si Vanessa et Tony sont délurés et joyeux, Fiona et James, plus sérieux pensent à l'avenir et au mariage.

La vie éloigne les gens qui s'aiment, Vanessa et Tony se séparent malgré leur petit garçon, Fiona et James résistent au temps et aux failles.

L'arrivé d'Alex, va remettre les choses en place. et je ne peux en dire plus.

C'est une histoire sur l'amitié plus que l'amour, la vie, les erreurs faîtes, les regrets, la culpabilité.

Ce que j'aime dans le style de l'auteure, c'est cette résilience dans tous ses personnages principaux : accepter et résister aux chocs de la vie et surtout continuer.


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Chaque lecture d'un roman de Willa Marsh est toujours une surprise. "Le prix de l'innocence" est le troisième opus de cette romancière que je lis et je découvre encore une autre facette de son talent.

Fiona, femme au foyer, reçoit une lettre de son amie Vanessa. Celle-ci lui demande d'accueillir son fils Alex, qui va poursuivre ses études pas très loin de son domicile.

Et les souvenirs remontent à la surface. Fiona se remémore son entrée dans la vie active, ses premières amours et les débuts de son amitié avec Vanessa, une jeune femme pleine d'assurance alors qu'elle-même n'était qu'une jeune femme timide et complexée.

Avec l'âge et la maturité, Fiona pose un autre regard sur les événement qui ont jalonné sa vie de jeune adulte, réalise ses maladresses d'antan et comprend qu'elle a aussi été manipulée par certains de ses anciens collègues.

Le roman alterne entre passé et présent. Un présent pas si simple : une vie de couple brisée par la mort prématurée d'une enfant. Une vie de couple qui vacille entre non-dits et compromis.

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui offre une réflexion intéressante sur la maturité, l'introspection et la nouvelle perception des événements qu'apportent l'âge et le temps. J'ai été aussi très étonnée par l'épilogue très surprenant qui bouscule la petite musique de ce roman laissant imaginer au lecteur d'autres perspectives pour ses protagonistes.

Un roman subtil, émouvant et réussi.
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J'ai beaucoup aimé le prix de l'innocence et son atmosphère "so british" pleine de nostalgie.

En effet, la narratrice, Fiona, reçoit un courrier qui la replonge dans des souvenirs vieux d'une vingtaine d'années, la ramenant à une période charnière de sa vie où, jeune fille encore très naïve, elle vivait sa première expérience professionnelle, dans un grand magasin ; l'occasion de se frotter au monde : nouvelles amitiés, premiers amours, prises de conscience, désillusions...

Le récit oscille entre les deux périodes et les personnages sont, pour la plupart, à peine esquissés au gré des souvenirs de la narratrice, ce qui ajoute à l'atmosphère éthérée du roman. Et même si la "grande révélation" est finalement assez prévisible, sauf pour la narratrice toujours un peu candide, cela ne gâche en rien le récit. Au contraire, cela apporte une certaine tension alors qu'on s'inquiète de la réaction de Fiona...

J'ai donc passé un excellent moment avec cette lecture délicieuse.
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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J'ai beaucoup aimé ce roman et découvert par la même occasion Willa Marsh dont je retiens le nom.

L'auteur, qui semble-t-il s'est largement inspirée de sa propre jeunesse, déroule une histoire faite de souvenirs, les lie au présent, raconte le couple et ses petits arrangements et illustre très subtilement le regard que l'on peut porter sur sa propre naïveté et le processus de prise de conscience qui finit par émerger. D'où le titre "Le prix de l'innocence" qu'ont choisi les éditions Autrement mais qui était moins poussif dans sa version originale "Facing the music". Car il y a ici une petite musique qui se déroule en continu... cette petite chanson qui unit les protagonistes oui, mais aussi cette mélodie, ces petits rituels qui font les relations humaines et les rendent aussi uniques que variées.

Willa Marsh prend son temps pour raconter son histoire. Au point que j'avoue avoir senti une petite lassitude en cours de récit. Certains éléments du passé semblent mineurs à la lecture mais finalement, elle déroule son récit avec rigueur puisque au final, tout s'intègre parfaitement dans un tout harmonieux et cohérent. Un beau roman sur l'amitié, l'amour, la filiation, le couple et bien plus encore, autant de thèmes traité avec cette distance toute britannique.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J'ai aperçu un corbeau aujourd'hui. Il serrait un brin de paille dans son bec. Une mystérieuse nostalgie s'est emparée de moi, un ardent désir qu'on pourrait associer davantage à l'impétuosité de la jeunesse qu'à la placidité de la cinquantaine. J'ai observé l'oiseau un instant, tandis qu'il tournoyait. Sa silhouette noire se détachait sur le canevas gris d'un ciel menaçant drapé de grands nuages, dont les longues déchirures laissaient entrevoir l'azur immaculé et tendre. Le corbeau s'est soudain laissé choir dans les branches nues d'un bois de grands chênes où nichait sa colonie.
C'est sans doute la lettre de Vanessa qui m'a plongée dans cet état : la simple vue d'un corbeau en train de faire son nid me ramène à Elizabeth Ferrars. J'entends à nouveau sa voix, froide et cassante :
- Je déteste l'automne. Il est si déprimant de voir raccourcir les jours et de sentir arriver l'hiver. Je suis une femme du printemps, Marchant. (Elle m'appelait toujours par mon nom de famille.) Il me faut la promesse du renouveau, la renaissance de l'espoir. J'aime la première primevère, le bêlement des agneaux, la douceur des soirs qui s'étirent. Vous verrez. Vous serez de mon avis quand vous serez plus âgée.
- Et Noël ? avais-je insisté, niant d'un seul coup tous les bonheurs automnaux. La magie du temps des fêtes...
Son visage s'était refermé et ses yeux s'étaient éteints, d'un seul coup. Elle avait mis fin à la conversation d'un ton laconique, reprenant son travail :
- Je déteste Noël.
J'en brûle encore de honte, vingt-cinq ans plus tard.
Je n'étais qu'une enfant, me dis-je. Une petite fille naïve et ignorante, âgée d'à peine dix-neuf ans.
Les souvenirs viennent me hanter et le passé ressurgit en moi...
Une averse soudaine me fouette le visage. Je marche à pas vifs sur l'étroit chemin et pousse en hâte la porte du jardin. Notre cottage est appuyé contre l'église. C'est une vieille mansarde qui semble sortie de terre et j'adore ses planchers inégaux, ses formes biscornues. Nous avons emménagé ici il y a huit ans, après la disparition de notre fillette adorée, tuée dans un accident de car scolaire. Nous avions eu tant de difficultés à concevoir cette enfant. Elle nous était si précieuse. J'ai vraiment cru que James allait mourir de chagrin ; il est devenu silencieux, presque muré. Il s'est attardé de plus en plus au bureau, sans doute dans l'espoir que le travail lui permettrait d'oublier.
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[...] je prends mon petit-déjeuner au lit, tout en ressassant le souvenir de l'étrange mécanique des relations unissant un homme et une femme. Je songe à ma relation avec James comme à une longue danse complexe. Parfois la rythmique devient presque tribale, agressive, les talons piétinent, les poings sifflent dans l'air, les bouches grimacent. D'autres fois, chacun s'appuira sur l'autre, affichant un sourire rêveur, le rythme ralentit doucement, les bras s'enlacent et se nouent autour des corps, s'attirent, les coeurs s'harmonisent, les paupières se ferment. La plupart du temps, cependant, les pas s'entrelacent, habiles, avancent, reculent, encerclent, hésitent, marquent une pause. (p. 38-39)
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Le passé est révolu, il nous a quittés, c'est fini.
Pourquoi, dans ce cas, chaque printemps, lorsque je vois passer un corbeau portant une paille dans son bec, une mystérieuse nostalgie s'empare-t-elle de moi, un ardent désir qu'on pourrait associer davantage à l'impétuosité de la jeunesse qu'à la placidité de la cinquantaine ? Le vent est parfumé de souvenirs de pique-niques, de robes de laine grise, de danses, d'une certaine chanson qui tourne en boucle dans la tête de manière presque exaspérante, et de la délicieuse passion, douce-amère et enflammée, des premières amours.
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Peut-être devrions-nous toujours, en nous remémorant nos pires erreurs, nous rappeler les principaux faits qui ont entourés ces actions regrettables. Il est si facile de se labourer les tripes en se disant qu'on aurait dû mieux agir, se montrer plus forts, plus tolérants, tout en oubliant le contexte exact de nos actions passées.
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Je me demande comment il nous est possible de perdre les pas à ce point. Comment un couple capable de si bien glisser, tournoyer et chalouper ensemble peut-il soudainement trébucher, tomber et s'écraser les doigts de pied ?
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