Marianne est une enfant "non désirée", issue d'un père alcoolique et d'une mère transparente. En manque d'affection et d'attention, elle se rend compte à l'arrivée de ses frères et soeur qu'ils n'ont pas le même accueil qu'elle au sein de la famille.
C'est alors qu'elle va faire connaissance de "l'homme d'à côté", qui lui va très vite comprendre que Marianne est en manque d'affection et va se servir de cela pour arriver à ses fins.
C'est ainsi qu'à l'âge de 8 ans, Marianne va connaitre sa première expérience sexuelle. A 13 ans elle tombera enceinte, mais la seule préoccupation de ses parents est de ne pas ébruiter sa situation et c'est pourquoi elle terminera sa grossesse seule dans un foyer où elle devra abandonner son bébé 6 semaines après l'accouchement.
C'aurait pu en rester là et elle aurait pu se reconstruire, mais c'est sans compter sur "l'homme d'à côté" qui n'en n'a pas fini avec sa proie. Il joue de nouveau sur les sentiments et les carences en amour de la jeune fille pour continuer à l'utiliser....
Une histoire très bien écrite, des faits et des personnages révoltants, mais le plus triste dans tout cela, c'est qu'à notre époque, dans la société moderne que nous connaissons, cela existe encore....
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Un livre à la fois fluide, réaliste, triste et émouvant.
Je ne pourrais pas vraiment juger le contenu, car l'histoire est bien trop personnelle et dramatique pour ça, elle donne à réfléchir sur les raisons qui mènent à l'adoption, souvent ces filles sont mal jugées, en ignorant leurs histoires.
La naïveté de Marianne m'a ému mais aussi légèrement troublé. A huit ans cette petite fille se retrouve enchaîner à un fardeau terrible, je comprend aussi le besoin d'amour, d'attention, mais après une grossesse, et une perte comme celle vécu, j'imagine que l'on s'éveille au monde, qu'on perd justement cette naïveté, mais ça ne l'a pas empêché de recommencé a 15ans, bien sur loin de moi l'idée de me mettre à sa place, ou de la de juger, je me dis seulement qu'on ne devrait pas se laisser porter par les émotions du moment lorsque l'on sait ou ca nous conduira. Heureusement qu'elle a croisé le chemin de BOB qui lui a offert son coeur, son attention et surtout sa compréhension.
Un livre à lire et à prendre comme leçon de vie, malheureusement c'est un cas qui touche beaucoup de filles et peut être grâce a ce témoignage elles pourront affronter leur cauchemar et éviter ces manipulation qui leurs coûtent leur jeunesse. Marianne a été bien courageuse de partager son histoire et ouvrir son coeur, Admirable.
Challenge variétés 2015
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témoignage bouleversant, écrit avec le coeur qui ne peut pas laisser indifférent. Marianne est une petite fille qui va croiser la route d'un bourreau manipulateur qui va abuser d'elle tout en lui laissant penser qu'il est la seule personne bonne pour elle qui lui porte de l'intérêt...
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Voilà une lecture qui ne laisse personne indifférent, le récit d'une enfant victime de la noirceur d'un adulte, qui va détruire sa vie... On a du mal à imaginer ce qu'elle a pu vivre, entre la violences et surtout l'indifférence de ses proches.
Néanmoins, il reste dans ce récit une force, celle de se relever et d'avancer malgré tous les obstacles.
Ce genre de récit autobiographique a tendance à me prendre aux tripes, et c'est exactement ce qu'il s'est passé pour ce livre. Lu en deux jours, il fait partie de ces histoires qui vous bouleversent et qui, on espère, n'arrivera jamais à nos proches.
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Elle prit alors le tube, et, à ma grande horreur, l'inséra en moi. Avant que je réalise ce qu'elle allait faire [déclencher l'avortement], elle prit la jarre et commença à en verser l'eau chaude et savonneuse dans l'entonnoir. Je sentais la chaleur du liquide me parcourir.
Son visage ne souriait plus. Il exprimait seulement la froide détermiation ce celui qui veut accomplir la tâche entreprise.
- Il faut nettoyer ce qu'il y a là-dedans, me dit-elle sans préciser la nature du "ce". C'est ça qui stoppe les règles.
A cet instant, une image de ce qui pouvait se trouver en moi me vint à l'esprit. Dans mon imagination, je vis un tout petit bébé, un bébé dont les membres minuscules commençaient à se débattre tandis qu'il se noyait dans l'eau qu'on versait dans mon corps. Je me rappelais soudain les petits chats dans le sac [petite, elle a vu son père jeter dans la rivière un sac de chatons qui hurlaient], et frémis de peur et d'horreur.
Chapitre 27.
Alors, comment s'est passée ta première fois, à toi ?
Je regardai ces visages pleins d'attente, et me demandai comment je pourrais leur dire que mes souvenirs à moi étaient bien différents. Qu'il n'y avait pas eu de garçon inexpérimenté bataillant avec une agrafe ou une fermeture éclair après avoir contemplé mon visage rose de jeune fille, et me laissant toute retournée. Il n'y avait pas eu non plus de tendre premier baiser donné par l'homme que j'aime. Moi, j'avais huit ans, et j'étais pétrifiée.
- ferme les yeux Marianne. Je les fermais très fort, tandis qu'on ajustait quelques mèches de mes cheveux.
Des mains se posèrent doucement sur mes épaules et me firent pivoter devant un grand miroir.
-Voilà. Regarde comme tu es belle, Marianne!
Dans le miroir, une enfant que je reconnaissais à peine me fixait gravement.Croisant son regard, une expression de joie incrédule illumina son visage, et en retour, ressentant cette joie, je sentis ma bouche s'étendre en un immense sourire. C'est à cet instant que la photo fut prise.
Des larmes de désarroi coulaient silencieusement sur ses joues tandis qu'elle constatait le chaos qui l'entourait. Je ne pouvais alors m’empêcher de me ruer sur elle pour la réconforter. Il arrivait que, privée de toute énergie pour me repousser, elle me laisse me blottir entre ses genoux. Mais la plupart du temps, à peine avais-je prononcé le mot "maman" qu'elle me jetait un regard rempli de colère et de frustration , et je préférais m’éloigner d'elle.
J'entendis un jour une actrice déclarer dans un interview que nous devions faire l'expérience du malheur pour pouvoir apprécier le bonheur. Je ne pense pas que ce sois exact. Nous ignorons combien nous sommes malheureux jusqu'à ce que nous fassions l'expérience du contraire. Nous ne ressentons le besoins d'être aimés qu'après l'avoir vécu, et, à l'âge de huit ans, je savais que je ne voulais pas perdre l'affection de la seule personne qui m'en avait témoigné.