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Renaud Morin (Traducteur)
EAN : 9782226177094
338 pages
Albin Michel (02/05/2007)
4.15/5   10 notes
Résumé :

Avec Sitting Bull et Geronimo, Crazy Horse est l'une des figures les plus charismatiques de la résistance indienne aux États-Unis.

Sa personnalité, son étonnante victoire sur le général Custer à Little Big Horn, sa mort tragique et prématurée en 1877 ont fait de lui un véritable héros qui, aujourd'hui encore, fait figure de symbole pour les Indiens d'Amérique."

Les coutumes qu'il a pratiquées, les traditions qu'il a suivies... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Chaque fois que je lis un livre sur les Amérindiens, j'approfondis mes connaissances et je comble des lacunes. A ce jour, je n'en ai pas encore lu un seul que je pourrais qualifier de complet.

Ma préférence va aux Indiens des Plaines, les Lakotas que nous connaissons mieux sous le nom de Sioux. Beaucoup d'entre eux sont célèbres comme Red Cloud, Sitting Bull, Spotted tail, Gall, Little Big Man, Crazy Horse, pour leur ténacité face aux envahisseurs blancs, pour leur courage face aux conditions de vie que les nouveaux arrivants leur imposent, pour leur sagesse et le respect qu'ils vouent à la nature et à l'ensemble de leur tribu.

Light Hair, Lakota Oglala, a vu le jour dans l'année-où-cent-chevaux-furent-pris qui semble être 1840. Son père, homme-médecine, est souvent par monts et par vaux pour méditer et récolter des plantes guérisseuses. le jeune garçon a pour mentor un homme aguerri, High Back Bone, qui lui apprend l'art de la chasse puis celui de la guerre. Très vite, il y excelle et développe patience, générosité et humilité. Jamais il ne participe aux Conseils que sa tribu affectionne pour y raconter ses exploits. Ce n'est qu'à l'adolescence que son père lui transmet son propre nom, Crazy Horse, lorsqu'il raconte le rêve prémonitoire qu'il a fait et qui le poursuivra toute sa vie. Depuis l'enfance, Light Hair n'a vu des blancs que des chariots, des fusils et la mort massive des siens et des bisons nourriciers. Pour cette raison, il n'a jamais approché les blancs et on ne possède aucun portrait de lui.

Il assiste à la construction des forts le long de la Piste Bozeman destinés à protéger les colons d'attaques des Indiens. A 11 ans, il voit le chef Red Cloud, confiant dans la parole des blancs, signer le traité de Fort Laramie qui octroie des annuités importantes à sa tribu pour le libre passage des chariots et des militaires. Ces annuités consistent en vêtements usagés, en nourriture avariée, en ustensiles aratoires, en casseroles et même en fusils déclassés et munitions. Red Cloud se rend compte de la duplicité des blancs et reprend les attaques et le harcèlement contre les militaires et les envahisseurs. le jeune Crazy Horse combat à ses côtés et montre son intrépidité, puis ses qualités de stratège qui en font un être charismatique fort apprécié. Il est désigné comme « Porteur de Chemise », rare distinction accordée à des hommes capables de défendre leur peuple lors des périodes critiques.

Après de multiples actes de résistance et de carnages de part et d'autre, un deuxième traité est signé à Fort Laramie en 1868 mais Red Cloud ne le signe qu'à condition que les forts le long de la Piste Sacrée soient abandonnés, ce qui arrange les blancs puisque l'extension du chemin de fer rend cette piste inutile ! le traité promet également d'immenses territoires de chasse aux Lakotas et l'interdiction pour les blancs de pénétrer dans les Black Hills, montagnes sacrées des Indiens des Plaines. Red Cloud devient le chef de la première réserve sioux. Crazy Horse et Sitting Bull refusent ces nouvelles promesses et continuent la lutte avec acharnement. Ils deviennent les Sauvages, les Rebelles, les Insoumis.

Et puis, coup de théâtre, le traité est à nouveau violé parce que des rumeurs courent qu'il y a de l'or dans les Black Hills et le gouvernement veut les acheter aux Indiens. Nouvelle ruée et nouvelles ripostes. Chaque fois que Crazy Horse ou Sitting Bull fait appel à la dignité de son peuple, des centaines de familles quittent les réserves où elles végètent pour rejoindre les chefs de guerre. En juin 1876, a lieu la bataille de Little Big Horn au cours de laquelle Custer et son 7e de Cavalerie sont anéantis.

Plus question d'acheter les montagnes sacrées, la vengeance de l'armée ne connaîtra plus de limites, ni sur les agences où s'entassent les familles qui crèvent de faim et de froid ni sur les Insoumis qui continuent à lui mener la vie rude. Cependant en 1877, après un hiver qui s'est chargé de décimer les Lakotas et les Cheyennes, Sitting Bull décide d'émigrer au Canada avec ses faibles troupes tandis que Red Cloud persuade Crazy Horse de se rendre. le 6 mai 1877, Crazy Horse arrive à Fort Robinson avec 1 200 Oglalas dépenaillés, malades et affamés. Les tensions sont vives parmi les Indiens et le jeune chef perd de son prestige.

En septembre 1877, il saisit à nouveau les tromperies des blancs et il tombe, à 37 ans, sous les coups de baïonnette d'un militaire probablement téléguidé par Red Cloud qui veut garder l'ascendant sur son peuple. C'est alors qu'il comprend la fin de sa vision de jeunesse.

Cette biographie rédigée par Joseph Marshal III, Lakota Sicangu contemporain, professeur d'université, est basée sur les histoires racontées par ses ancêtres. Crazy Horse n'est pas présenté comme un homme vertueux et parfait, loin s'en faut, mais il est considéré comme un exemple car il a su tirer le meilleur parti de ses talents et de ses capacités à diriger.

Très peu de travaux biographiques existent sur ces grands chefs, surtout Crazy Horse qui est mort très jeune, et les détails débordant à chaque page, ne sont connus que par les descendants de ces tribus lakotas chez lesquels la tradition orale était le seul moyen de transmission.

Magnifique livre pour les amateurs d'histoires indiennes. Un petit bémol cependant, la chronologie n'est pas toujours respectée et il m'a fallu faire des allers et venues pour bien saisir les enchaînements.
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L'Homme Blanc a réussi le tour de force de transformer des gens autonomes en personnes assistées ! du socialisme inversé, en quelque sorte.

C'est du très mauvais socialisme, celui qui asservi les gens, ce clientélisme juste bon à s'assurer la passivité (ou les votes, chez nous) de ces nouveaux assistés, qui sans les colis alimentaires, auraient bien du mal à subsister là où les a parqués, alors qu'avant, ces Indiens n'avaient besoin de personne pour survivre.

Pas de quoi pavoiser, l'Homme Blanc est roublard, il se réservera toujours le droit de diminuer les colis donnés, de ne pas respecter les contrats, de ne pas en donner autant d'années qu'il avait été prévu et les colis n'étaient jamais composés que de nourriture avariée, casseroles, instruments agraires ou vêtements défraichis. Oui, le peuple de Red Cloud a été eu… ♫ Paroles et encore des paroles ♪

Cette biographie de Crazy Horse, basée sur des témoignages et sur les récits oraux de ses ancêtres Amérindiens, est romancée. Non pas que l'auteur a raconté des choses tronquées, mais contrairement à d'autres livres sur les chefs Indiens, il met en scène l'Histoire, même s'il n'y a pas de dialogues.

Elle commence avec sa naissance et son enfance. Jeune enfant aux cheveux clairs, il était souvent la cible de moqueries des autres gamins (nous n'avons pas le monopole), mais jamais il ne se rebella, ne s'énerva et il acquit ainsi un statut de guerrier juste, pas un fou prêt à tout, mais un homme réfléchi.

Tout allait bien dans la tribu des Sioux, jusqu'à ce que l'Homme Blanc emprunte la piste avec ses chariots, ne chassent les bisons de par sa présence massive, de par ses chasses massives, de par sa frénésie de l'or, de par ses envies de s'étendre et parce que l'Homme Blanc, telle une nuée de sauterelles, détruisait tout sur son passage, Nature, animaux et être humains qui ne vivaient pas comme eux.

Il est marrant (si j'ose dire) de voir que là aussi, le conflit a commencé avec une vache ! Je dis ça parce que gamine, à l'école, nous avions appris l'histoire de la Guerre de la Vache (qui a donné son nom à une route et qui fit 15.000 morts – merci Wiki), histoire célèbre dans mon plat pays (avec la bataille des éperons d'or).

Ici, tout pareil : une vache maigre se promène, sans propriétaires, arrive dans le campement des Indiens, qui la tuent, la mangent, et lorsque le proprio Mormon hurle à l'assassinat de sa vache, ça dégénère, car il refusa les deux bons chevaux proposés en dédommagement par les Indiens et ensuite, des soldats vinrent au campement et tuèrent un chef qui était paisible. Et tout bascula ensuite…

Cette biographie romancée est très intéressante, une fois de plus, c'est une mine de détails, d'Histoire, de culture du peuple des Sioux (divisés en plusieurs peuples) et mon sel regret sera que l'auteur parle peu de la bataille de Little Big Horn.

Dommage, parce que c'est une bataille importante (même si on connait les détails). Par contre, on aura des récits d'autres batailles. Ce sera dans les pages additionnelles que je comprendrai pourquoi l'auteur ne s'est pas appesanti sur Little Big Horn.

Comme toujours, les Indiens ont été trompés par les Hommes Blancs, grugés, les traités n'ont jamais été respectés et la langue des Blancs est restée fourchue en tout temps, en tout lieu.

Les Indiens, lassés de fuir, lassés de se battre contre des soldats qui ne connaissaient rien de l'honneur (comme les autres tribus indiennes contre qui ils se battaient), ont bien souvent déposé les armes, laissé les Blancs emporter leurs chevaux et se sont laissé asservir et corrompre par l'Homme Blanc, qui a réussi à monter les Sioux entre eux, donnant du pouvoir à des hommes qui ne l'auraient jamais eu dans leur tribu. On n'est jamais aussi bien trahi que par les siens…

L'ouvrage se termine par la mort de Crazy Horse, assassiné par l'un des siens, sans doute un meurtre commandé par Red Cloud qui voulait rester calife et ne pas partager le pouvoir avec un autre chef, même si Crazy Horse ne demandait rien. La peur de perdre le pouvoir, ça fait toujours agir les humains de manière violente.

Une belle biographie sur ce chef charismatique, une mine d'information pour celles et ceux qui sont intéressés par le sujet, car il n'est pas le seul dont l'auteur parlera.

Le portrait d'un être humain, avec ses défauts, ses qualités. D'un homme qui se dévouait pour son peuple, qui aidait ceux qui n'avaient pas grand-chose (les veuves), parce que c'était son devoir et qu'il n'était pas égoïste, comme d'autres.

Un portrait réalisé au plus juste, loin des clichés habituels qu'on nous a fourré dans la tête, loin des Indiens assoiffés de guerre, de sang, de scalps et de toutes ces conneries des films où les gentils cow-boys, les merveilleuses Tuniques Bleues, affrontaient les vilains méchants Indiens.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La réputation considérable et le charisme discret de Crazy Horse n’avaient d’égal que l’habileté politique et le talent d’orateur de Sitting Bull. Bien qu’il y eût beaucoup d’autres chefs politiques et militaires illustres et respectés, aucun n’avait atteint le statut de Sitting Bull ou de Crazy Horse dans le cœur et l’esprit du peuple. Ensemble, ils ont porté un leadership visionnaire, un sentiment de cohésion et de force.

p. 306
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La vie est un cercle. La fin d’un voyage est le début d’un autre.

p. 303
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Au départ, je ne connaissais de Crazy Horse que le combattant, le guerrier. Je ne savais et ne voulait rien savoir de ses sentiments, de ses pensées ; une seule chose m'intéressait : il était Lakota, il était courageux, et ses exploits enflammaient mon imagination
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History Book Review: The Journey of Crazy Horse: A Lakota History by Joseph M. Marshall
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