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Critique de -Olivier-


En pleine nuit, cinq personnes se rassemblent dans un champ. Ils se sont tous relayés pour creuser une fosse peu profonde. Ils pensaient leur plus terrible secret enterré à jamais …
Dix ans plus tard, une directrice d'école est retrouvée noyée dans sa baignoire. Peu de temps avant sa mort, elle s'était intéressée à une fouille archéologique dans un champ à côté d'une ancienne maison d'enfants, où elle avait travaillé avant qu'elle ne soit entièrement détruite par les flammes. Un second ex-employé de ce foyer est à son tour assassiné, tandis que les fouilles mettent à jour des restes humains. L'inspectrice Kim Stone et son équipe sont chargés de l'enquête. Kim, qui a connu enfant l'assistance publique, est profondément impliquée dans celle-ci. Elle commence une course contre la montre pour découvrir le lien entre les victimes actuelles et les ossements déterrés, et savoir qui connaît les secrets d'il y a dix ans, avant qu'ils ne soient tous morts.

Le marché du polar/thriller a le vent en poupe et il devient bien difficile de faire un choix parmi les nouveaux auteurs qui font leur apparition.
Le pensionnat des innocentes est le premier livre d'Angela Marsons traduit en France.
Il suit le schéma classique d'un bon roman policier : un crime est commis, une équipe d'inspecteurs est chargée de l'affaire, le lecteur se laisse surprendre par un ou deux twists, le crime est résolu, et tout le monde est heureux. Mais une différence subtile fait que ce livre se démarque des autres : l'émotion. Des tonnes et des tonnes d'émotion du fait qu'on a affaire ici à des enfants abandonnés par leurs proches, ayant survécus aux pires cas de négligence, recueillis par l'assistance publique, privés de la moindre chance de pouvoir rebondir dans la vie, et en plus trahis par des gens en qui ils accordaient leur confiance mais qui n'en avaient rien à faire.

Ces établissements s'apparentaient à des rebuts, des décharges où échouaient des gamins brisés dont personne ne voulait. Dans le meilleur des cas, ils y perdaient toute humanité et toute identité. Dans le pire des cas, ils y étaient victimes de nouveaux abus. Les mauvais traitements devenaient quelque chose de normal et, lentement, à force d'être sans cesse poussés vers le fond, ces enfants ne parvenaient plus à garder la tête hors de l'eau.

L'inspectrice Kim Stone est en quelque sorte une miraculée. Elle-même enfant de l'assistance publique, elle s'est forgée un caractère qui lui a permis de s'en sortir. Elle est une femme déterminée, qui sait exactement ce qu'elle veut et ne laisse rien lui barrer la route. Elle est froide, asociale et insensible, manquant de compétences relationnelles, mais possède une motivation à élucider ces meurtres qui s'explique par le besoin de rendre justice à ces enfants oubliés.

Ses coéquipiers sont décrits comme des professionnels. Ils sont entièrement dévoués à leur chef, même si celle-ci est dure et exigeante, et ils savent qu'ils peuvent compter sur elle en cas de besoin. Son partenaire Bryant est plus décontracté. Ils forment à eux deux une équipe qui se complète bien. Ils savent exactement ce que l'autre pense et a besoin. Les caractères individuels des membres de l'équipe sont intéressants et progressent au fil de l'histoire. Quant à l'inspecteur en chef, c'est le boss stéréotypé qui veut que tout soit fait dans les règles, mais finit par accepter l'une ou l'autre entorse surtout venant de Kim car il sait qu'elle n'a pas son pareil pour résoudre les affaires criminelles.

Quant aux personnages secondaires, ils s'intègrent parfaitement dans l'histoire à leur manière. Certains sont charmants, d'autres sont détestables. Mais tous ont leur propre rôle à jouer dans une histoire bien noire, pas facile à digérer tant le sujet – la maltraitance d'enfants abandonnés – est insupportable.
Tous tirent le lecteur à travers cette noirceur, le laissant absorbé dans la traque du meurtrier. La tension est parfaite jusqu'au dernier quart du livre où la course effrénée à la finale commence, avec bien sûr l'un ou l'autre twist qui sait nous surprendre.

Le pensionnat des innocentes est le premier tome d'une série d'enquêtes reprenant les mêmes personnages récurrents. Kim Stone a ce côté sympathique et crédible que l'on a envie de retrouver dans d'autres romans afin de découvrir d'autres facettes de son personnage.

Mon blog : Bibli-oli.blogspot.be
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