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EAN : 9782354087050
320 pages
Mnémos (17/01/2019)
3.47/5   43 notes
Résumé :
Un futur qui pourrait être aujourd'hui : l'usage du papier a disparu et l'ensemble des connaissances a été numérisé, jusqu'à ce qu'un virus informatique terriblement puissant et fulgurant en anéantisse une grande partie.
Dans ce monde au savoir gangrené, John, un homme d'âge mûr, devient majordome pour de mystérieuses raisons dans une famille richissime, recluse dans un immense manoir perché au c ur des Alpes.
C'est là que vit Gabriel, un étrange enfan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Édité pour la première fois chez Mnémos en 2008, Jacques Martel a signé depuis plusieurs romans, dont le dernier en date a connu un retentissement non négligeable dans la presse (chose plutôt rare dès lors qu'il s'agit de SF ou de fantasy). Difficile en effet de rester insensible au travail de l'auteur qui signe avec « La voie Verne » un texte ambitieux qu'on peine à faire rentrer dans une quelconque case tant il brasse d'influences et de thématiques. le roman met en scène un quadragénaire, un certain John Erns, qui décide de postuler en tant que major-d'homme auprès d'une riche veuve ayant élu domicile dans un magnifique château dans les Alpes. Cet homme sera notre narrateur durant toute la durée du récit, et on comprend très vite qu'il n'a pas choisi cette offre d'emploi au hasard. Car s'il semble dans un premier temps s'adapter à sa nouvelle condition et se lier d'amitié avec les différents membres de la maisonnée, notre ami cherche manifestement quelque chose de bien précis. Son but ? Ressusciter l'oeuvre de Jules Verne, victime de la combinaison fortuite et malheureuse de deux facteurs : la dématérialisation systématique de toutes les oeuvres papiers, et l'apparition d'un virus informatique qui a rongé une partie des données du « Halo » (le successeur du web). le roman est construit à la manière d'un feuilleton, reprenant en cela la forme privilégiée par les auteurs populaires du XIXe. Cela peut d'ailleurs s'avérer très frustrant tant les révélations qu'on attend avec impatience ne cessent d'être repoussées chapitre après chapitre par le narrateur (qui ne manque d'ailleurs pas de s'amuser de cette mauvaise manie et de notre désarroi). Cette construction a en tout cas le mérite de maintenir le lecteur en haleine pendant la première moitié du roman, la seconde évoluant pour sa part selon un rythme différent. Difficile de parler de l'intrigue sans gâcher la surprise, aussi me contenterais-je de vous dire que celle-ci se révèle passionnante de bout en bout et d'une grande richesse tant elle multiplie des références à la fois très actuelles et plus anciennes. L'hommage à Jules Verne est évident (le titre lui-même en témoigne) et ne manquera pas de ravir les amateurs de l'auteur de « Vingt-mille lieues sous les mers » et du « Tour du monde en 80 jours », qu'ils soient experts ou néophytes en la matière.

Ce qui frappe avant tout dans le roman de Jacques Martel, c'est son décor qui emprunte par bien des aspects au courant cyberpunk, tout en se démarquant par un ton résolument optimiste qui témoigne, là encore, de l'empreinte manifeste de Jules Verne. Si le futur plus ou moins proche mit en scène ici intrigue autant le lecteur, c'est avant tout en raison de sa plausibilité : il est fait mention de mesures prises pour limiter les impacts du changement climatique, l'évolution de la société a conduis à une nouvelle organisation du travail (on a compris qu'il n'y aurait désormais plus jamais autant de travail que de travailleurs, si bien que de nouvelles politiques ont été mises en place), sans parler des évolutions technologiques et numériques incroyables qu'a connu le monde en l'espace de quelques années seulement. Très peu de ces éléments sont évoqués en détail, le personnage se contentant le plus souvent de les mentionner de manière anecdotique, mais cela suffit pour que l'imagination du lecteur s'enflamme. On apprend par exemple au détour d'une conversation qu'il existe des nuages de pluie grise (comprenez chargés de métaux lourds), que la quasi totalité des livres ont été confisqués afin de récupérer le précieux papier, ou encore que certains des travers de nos sociétés actuelles se sont renforcés au lieu de disparaître (aggravation de la surveillance de masse, boum du tourisme qui a aboutis à la transformation de certains endroits en véritables villes-musées, destinées seulement aux visiteurs et peuplées d'habitants/acteurs). En dépit de ces aspects qui, il faut l'admettre, suscitent davantage l'angoisse que l'enthousiasme, le roman de Jacques Martel exerce néanmoins un pouvoir de séduction important. Il faut dire que, si les éléments cités sont inquiétants, d'autres sont beaucoup plus réjouissants et ouvrent de belles perspectives. C'est le cas notamment de tout ce qui touche à l'exploration spatiale (les hommes sont parvenues à implanter des colonies sur la Lune, Mars, aussi que quelques autres endroits de la galaxie), mais aussi, dans une certaine mesure, du Halo, cet espace virtuel dans lequel s'expriment les instincts les moins reluisants de l'humanité, mais qui permet également à des individus dotés d'une imagination débordante d'expérimenter une infinité de choses.

Cet élan d'optimisme dans lequel baigne le roman, il tient évidemment en grande partie à l'influence de Jules Verne à qui Jacques Martel rend ici un très bel hommage. Les références aux oeuvres et aux personnages emblématiques de l'oeuvre du maître abondent, de l'île mystérieuse au Nautilius, en passant par le capitaine Némo, Robur le Conquérant ou encore Michel Strogoff. Loin de se limiter à accumuler les clins d'oeil, l'auteur a surtout le cran de tenter de prolonger l'oeuvre de Jules Verne. Sacré pari ! Cela passe, d'abord, par une réappropriation des thématiques chères à l'auteur populaire : le goût de l'aventure et de l'exploration (spatiale, notamment) ; un émerveillement presque enfantin pour ce que les progrès scientifiques et technologiques pourraient rendre possible ; et surtout une curiosité sans bornes pour ce que nous réserve le futur et ses découvertes. Autant d'éléments qui constituent la marque de fabrique des romans de Jules Verne, et que l'auteur d'aujourd'hui réutilise pour rendre vie à l'univers et à la philosophie de celui d'hier. D'un futur peu attrayant dans lequel le format papier et la lecture sont en passe de devenir des modes de communication obsolètes, Jacques Martel ouvre ainsi des perspectives incroyables. Paradoxalement, en dépit de cette quasi absence matérielle de livres dans le roman, ces derniers sont omniprésents dans l'histoire, et on sent bien toute l'affection et l'émotion que suscite pour l'auteur l'écriture en général, et la forme romanesque en particulier (autant d'éléments auxquels ne manquera pas d'être sensible tout lecteur un tant soit peu bibliophile). Quantité d'autres thèmes sont évidemment abordés, même si certains sont traités avec un peu moins de subtilité (l'acceptation de la différence, l'autisme, la force du mythe...). D'autres, en revanche, auraient mérité d'être davantage exploités, notamment tout ce qui concerne les privilèges accordées aux plus riches (possibilité de conserver les collections d'ouvrages papiers privés ; privatisation de certains lieux emblématiques comme la promenade des Anglais…), ainsi que ce qui touche au Halo et à la dépendance qu'il peut faire naître (certains individus choisissent volontairement de s'enfermer dans des univers virtuels ultra sophistiqués afin de se voir offrir des opportunités qui leur sont désormais inaccessibles dans la réalité). le roman est en fait tellement riche qu'on aurait aimé le voir développé sur bien davantage que trois cent pages, ce qui est un bon indicateur de la qualité de son récit.

Jacques Martel signe avec « La voie Verne » un roman difficile à classer, mélange de cyberpunk et d'hommage à Jules Verne dont l'empreinte est perceptible sur la plupart des aspects du roman. le futur mis en scène par l'auteur a quelque chose de fascinant, en dépit de ses travers, et c'est cette fascination qui rend l'immersion du lecteur aussi profonde et aussi agréable. La construction du récit est également à saluer, de même que le soin apporté aux personnages, finalement peu nombreux, qui peuplent cette belle histoire. Une excellente découverte que je vous recommande chaudement.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Les éditions Mnémos misent souvent des romans de fantasy ou de science-fiction qui font la part belle à l'imaginaire collectif français et misent sur la construction d'univers étoffés et référencés ; La Voie Verne, de Jacques Martel, ne fait pas exception.

À la recherche du Verne perdu
John Erns, arpenteur expérimenté, débarque dans le Cervent (région qui semble adossée aux Alpes françaises) où il cherche du travail. Il réussit à se faire embaucher comme majordome dans la plus grande demeure du coin, propriétaire de la châtelaine Dumont-Lieber, héritière d'un conglomérat d'architecture. Il commence à prendre part à la vie de la communauté, non seulement du domaine mais également du village alentour. Toutefois, il semble qu'il ne soit pas là par hasard, puisqu'il s'intéresse de près à la collection de livres de son hôte. En effet, nous sommes ici dans un monde où le papier a fini par tomber en désuétude, par être extrêmement contrôlé et sa simple possession est particulièrement règlementé. Or, les Dumont-Lieber possède une vaste collection de romans de Jules Verne dont le narrateur est passionné, tout comme la petit-fils de la châtelaine, Gabriel, qui s'immerge régulièrement dans le monde de Jules Verne grâce à un « cyclope », un gadget numérique qui permet de construire un monde virtuel.

Méta, méta, méta !
Clairement, cette Voie Verne est une construction de récits enchâssés où la mise en abîme est régulière. Ainsi, c'est un livre qui parle sans cesse de l'intérêt d'écrire et de lire des livres, c'est une construction d'univers qui raconte la construction et l'usage répété d'univers fantastiques centrés autour de Jules Verne, enfin c'est une littérature de l'imaginaire qui retrouve la base même de ce genre : se forger un imaginaire fourni nuit gravement à l'inaction et à l'ignorance. Dans ce fourmillement, l'auteur croise un nombre certain de références culturelles. Comme nous sommes dans un futur pas si lointain désormais, l'auteur peut s'amuser, puisque son récit se fonde dessus, à multiplier les clins d'oeil à différents univers de fiction, et notamment à celui qui semble au centre de tous les autres, celui de Jules Verne. le choix des récits enchâssés les uns dans les autres mène immanquablement à plusieurs surprises tout au long du roman, d'autant que l'auteur reprend volontairement quelques aspects du genre feuilletonnesque, repoussant exprès certaines révélations pour faire patienter (ou rager) le lecteur.

L'essence de la SF
En s'appuyant sur des procédés avant tout scientifiques, la narration de la Voie Verne plonge au coeur même de ce qui fait la science-fiction. Ainsi, l'enjeu est de découvrir en quoi nos technologies peuvent nous amener à voir plus beau, plus haut, plus loin. Au fur et à mesure du roman, le positivisme de la science s'affiche, comme dans tout bon roman de Jules Verne évidemment. Cependant, cela peut aussi avoir des mauvais côtés et là, malheureusement, l'auteur fait l'impasse sur les conséquences sociales. Il gomme l'inégalité induite par l'accès aux dites technologies, cela se voit surtout dans les sous-entendus sur les scènes avec les agents de Lamprin et celles avec la milliardaire Urgïne Eristoff-Fenshi, montrée uniquement comme une bienfaitrice de l'humanité. Bref, ce qui tient la narration est tout à fait utopique et attrayant, mais les à-côtés oubliés peuvent être un peu rageants.

La Voie Verne est donc un roman tout à fait passionnant : même si la fin peut laisser un goût amer, le voyage est captivant.

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Jules Verne dans le métavers ? Vous n'y croyez pas ? le XIX ème dans le XXI ème ? N'importe quoi. Et bien Jacques Martel l'a fait. Et de façon géniale.
On entre dans cette curieuse histoire sans savoir qui est qui et qui fait quoi ?
Un curieux majordome, grand connaisseur de Verne - et pour cause - , une chatelaine comme autrefois, un enfant autiste et geek très doué, et d'autres personnages tous aussi bien croqués les uns que les autres.
Au début, ambiance so british au château.
Puis ça se corse, on commence à comprendre, mais juste un peu, et les infos sont distillées au compte goutte.
Puis moment de flottement, puis accélération quand tout est découvert, et que le projet de cet homme, faux majordome bien sûr, prend corps.
Ah j'oubliais : nous sommes dans un monde où les livres sont bannis, et les possesseurs de livres papiers sont punis.
Il y a tout ce qu'on aime dans ce bouquin qu'on peut qualifier de SF, et Jacques Martel arrive à mélanger les genres classiques et modernes de très belle façon.
La course aux voyages extraordinaires, aux aventures, de la Terre à la Lune,
puis ici à la fin vers les planètes et exoplanètes. l'appel du grand large : le monde de Jules Verne à notre époque et la suivante.
On ne peut en dire plus.
Un roman à découvrir, en dehors des sentiers battus, qui sort vraiment de l'ordinaire.
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Un hommage à Jules Verne et au Cyberpunk

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'un service presse à l'occasion de la réédition en poche du livre aux éditions Mnémos, et j'étais très enthousiaste à le lire car il me semblait qu'il s'agissait d'un roman steampunk. Après lecture, ce n'est pas vraiment le cas. Il s'agit d'un mélange d'hommage à Jules Verne et de cyberpunk. Pour autant, je n'ai pas été déçue.

L'univers dans lequel évolue John semble être un peu rétro-futuriste par moments : le village date du XXIème siècle mais avec un apport de technologie qui n'existe pas de nos jours : Gabriel vit avec un oculus rift en permanence sur la tête car il préfère évoluer dans un monde virtuel de son invention, le bar du village cache une salle dédiée aux mondes virtuels pour les jeunes dans l'arrière boutique et il est tenu par un Hacker, la disparition du papier a renforcé les contrôles de l'Etat sur les propriétaires de livres et la plantation d'arbres.

L'auteur voue un amour incommensurable à l'oeuvre de Jules Verne qu'il semble connaître sur le bout des doigts. Entre le personnage de Jules et ses univers recréé virtuellement, les nombreuses références aux livres et la présence des Dumont-Lieber qui ont réalisé des projets d'architecture inspirés de Jules Verne, l'auteur s'amuse à réaliser une construction de récit en poupées russes avec de nombreuses mises en abîme. Surtout, il prolonge l'oeuvre de Jules Verne avec des technologies actuelles en nous invitant à réfléchir à de nouvelles possibilités pour notre futur.

L'histoire est riche de références à des personnages historiques, littéraires ou réels comme par exemple, l'illustrateur Didier Graffet cité au détour d'une phrase pour son travail d'illustration. Je ne pense pas avoir réussi à relever toutes les références, car l'ensemble est assez dense. Par ailleurs, je n'ai lu aucun livre de Jules Verne donc j'ai l'impression d'être passée à côté de certaines choses, ou du moins de moins avoir apprécié certaines allusions. Cependant, cela ne m'a pas pour autant dérangée dans ma lecture.

Un univers d'anticipation

L'univers de ce roman est incroyable et proche d'un roman d'anticipation au niveau des thématiques abordées. Ce sont surtout des mesures écologiques qui bouleversent le fonctionnement du monde tel que nous le connaissons pour proposer une autre manière de vivre, un peu plus positive.

La raréfaction du papier et son usage réglementé destiné uniquement à l'administration est le point qui est mis en avant dès le départ. Cela engendre de la reforestation, un recyclage du papier et un contrôle régulier des collections des particuliers, souvent confisquées pour le bien de l'Etat. On verra ici, que c'est surtout le fait de fonctionnaires zélés, désireux de nuire aux plus riches.

La surpopulation chinoise et indienne oblige les gouvernements à créer des programmes spatiaux pour envoyer des gens dans l'espace pour créer des colonies afin d'éviter l'épuisement des ressources naturelles. Même si des colonies sont vraiment érigées sur la lune et mars, et que l'avancée technologique sur ce point est assez importante dans le récit, on ignore si ces populations arrivent bien à bon port. Cela engendre des rumeurs indiquant qu'il s'agit d'un moyen détourné par les états pour se débarrasser de la surpopulation en leur offrant un espoir factice.

Des mesures sur l'emploi ont été mises en place suite à l'acceptation d'un manque de place dans la société pour chacun. de ce fait, une partie de la population est invitée à rester chez elle avec une indemnité et vit par procuration dans un monde virtuel qui rappelle beaucoup Ready Player one d'Ernest Cline.

Certains lieux publics ont été privatisés par les plus riches afin de les reconstruire et de les préserver mais au détriment de leur utilisation par tous. C'est le cas de la promenade des anglais par la milliardaire russe Urgïne Eristoff-Fenshi.

Enfin, Internet a subi un énorme bug suite à un Virus informatique. Il est a perdu une partie de ses données et a mué en devenant le Halo, un véritable univers dans lequel chacun peut évoluer comme le jeu vidéo Second Life. Mais tout n'est pas rose car le contrôle des données s'avère très présent et monopolisé par quelques sociétés (pas si éloignée de notre présent à vrai dire).

Une mise en avant positive de l'autisme

Le personnage de Gabriel, jeune autiste englué dans son univers virtuel, va s'avérer central dans toute cette histoire. Ses parents étant décédés dans un accident sans qu'il ait pu les sauver, l'enfant a recréé leur sauvetage en virtuel dans des univers de Jules Verne dont il connaît les histoires par coeur. Mais il ne réussit jamais à les sauver en virtuel non plus.

C'est en apprivoisant le garçon que John va mener à bien son projet et cela ne sera pas facile : Gabriel ne jure que par Verne mais a sa propre logique et ses propres motivations.

Véritable génie du code, il ne travaille que lorsque le projet l'intéresse et peut facilement l'abandonner pour passer à autre chose. John va devoir ruser pour entrer dans son univers et tenter le convaincre tout en l'aidant à réaliser son deuil pour se projeter à nouveau vers l'avenir.

La manière dont Gabriel accomplira le Projet Verne semble totalement délirante sur le papier mais pas totalement irréalisable : c'est le projet d'un passionné qui va mettre en avant ses compétences peu communes ainsi que celles de ses camarades afin de créer quelque chose inconnu jusque là. Une belle manière pour l'auteur de mettre en avant un personnage différent qui apporte une touche d'espoir pour les lecteurs souffrant d'autisme.

Une touche de fantastique (Attention spoilers)...



Quelques bémols

Hormis un univers formidable, j'avoue avoir eu des difficultés à terminer ce roman du fait de sa construction. L'auteur créé un effet d'attente assez long pour nous dévoiler les motivations de son personnage principal, en passant par des digressions sur son identité et sa vie. Moi qui attendait de savoir comment il allait mener à bien son projet, je me suis sentie assez frustrée de la lenteur de l'intrigue. Par ailleurs, la seconde partie a un rythme presque trop rapide avec beaucoup d'éléments qui s'enchaînent et qui auraient mérité d'être plus développés. Cela m'intéresserait de retrouver la suite de ce roman sous forme de nouvelles pour explorer la suite des aventures du héros ou d'explorer davantage son univers.

L'autre bémol qui m'est tout à fait personnel, est mon manque d'intérêt pour le personnage de Kurts, le hacker/tenancier du bar du village avec lequel va s'associer John dans l'histoire. J'ai été très agacée de sa manière de s'exprimer en franglais qui était totalement exagérée. Cela fait sans doute partie du personnage, pour lui donner un côté international, mais cela m'a beaucoup dérangée dans ma lecture, au point que je sautais parfois les passages où il s'exprimait.

En conclusion : Jacques Martel nous livre un véritable hommage à Jules Verne en proposant au lecteur la suite des aventures de l'auteur nantais mais dans un univers cyberpunk, marqué par la technologie et des mesures écologiques. C'est également une formidable histoire d'amour, où un homme est prêt à tout pour sauver celle qu'il aime, tout en ouvrant de nouvelles possibilités dans le monde où il évolue. Un récit positif qui nous invite à la réflexion sur notre propre univers.


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Pour aller du merveilleux scientifique à la science-fiction, empruntez la voie Verne.

Certains auteurs réussissent à vous poser une ambiance en quelques lignes. C'est le cas ici ou une simple discussion badine dans un troquet vous pose les protagonistes, les lieux et l'ambiance générale. On s'y sent immédiatement bien, comme dans une vieille paire de pantoufles.
Nous sommes dans un futur assez proche du notre mais où les effets du dérèglement climatique sont prégnants et ont eu un effet immédiat : protection des arbres avec pour corollaire l'interdiction d'usage du papier et le recyclage obligatoire des livres. Pendant ce temps, un virus a rongé les mémoires informatiques. Résultat, la mémoire de l'imaginaire humain disparaît.

Un univers extrêmement riche et crédible, hymne à l'imaginaire comme vecteur de progrès et de découverte, doublé d'un bel hommage à Verne. Un livre univers, ou plutôt univerne. Peu à peu, cette société futur nous est dessinée, avec ses inégalités, sa technologie omniprésente, ses médias des grands groupes. Cependant, pas de c'était mieux avant, l'auteur arrive à montrer que l'avenir doit jouer dans l'osmose entre le passé et le présent pour aller de l'avant.
N'étant pas un adepte de Jules Verne, je n'ai pas goûté à l'ensemble des références et des clins d'oeil mais cela ne m'a pas empêché de prendre grand plaisir à lire ce roman dont la connaissance du précurseur de la SF n'est pas nécessaire.

J'ai adoré, malgré quelques longueurs digressives,, je pourrais vous en dire des tonnes, mais quoi de mieux que de vous donner ces deux citations tirées du roman :

Moderne, mais avec cet esprit optimiste et positif que l'on trouve chez Jules Verne.

Pour moi, il ne s'agit pas d'une interprétation ou d'une adaptation, mais d'une vraie transposition
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critiques presse (1)
SciFiUniverse
13 février 2019
La Voie Verne est un roman surprenant presque inclassable et un fervent hommage de Jacques Martel à la littérature de Jules Verne qui a également bercé mon enfance. Les fans se délecteront des références et les amateurs de fantastique et de steampunk seront servis par de superbes descriptions de machines. Une belle surprise de début d'année chez Mnémos !
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La vérité, monsieur, est que la volonté de l’homme est plus puissante que la science.Elle le soutient contre l’adversité, lui donne la force de survivre lorsque tout est perdu. La volonté est la vie. Elle protège contre vents et marées, parfois contre la mort elle-même. Le mythe ne peut être tué si la volonté des hommes désire qu’il vive. Alors, la chair et l’esprit ne dépérissent pas. Le mythe vit, l’homme vit. Il vit tant que l’humanité a besoin de lui, qu’au fond de son âme elle le sent nécessaire, tant qu’il représente quelque chose d’universel, plus grand que les siècles, plus large que les frontières derrière lesquelles s’enferment les gens.
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La solution qu'ils choisissent pour s'intégrer au monde est de le conformer à une grille de lecture aux définitions claires, et de l'entourer d'un cadre dans lequel ils peuvent évoluer sans questions. Toutes leurs vies durant, du lever au coucher, ils maudissent ce qui se situe en dehors de ce cadre, ne saisissant pas pourquoi d'autres, qui vivent à l'extérieur, ont l'air heureux, ou tout du moins ne sont pas malheureux comme des pierres à l'abri du carcan de règles qui devrait pourtant leur amener la sérénité, à défaut du bonheur. Déjà morts, ils tentent de faire du monde une société de cadavres à leur image. Que d’énergie dépensée en pure perte.
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Nous vivions à une époque dans laquelle tout le monde savait lire et écrire, et d’ailleurs lisait souvent à longueur de journée, via le Halo, mais des choses brèves, sans continuité. Plus personne ne lisait sur la distance, comme aurait pu le formuler madame Dumont-Lieber. Plus assez de temps ? Trop de sollicitations diverses provoquant autant d’interruptions ? Manque d’habitude ? Effort rebutant ? Peu importaient les raisons, les faits étaient là.
Toutefois, le rêve et l’imaginaire continuaient, portés par les voix des liseurs de textes. Tout n’était pas perdu. Cela avait été ainsi pendant bien des siècles ; pourquoi pas durant les prochains ?
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Les fabricants ont tenté de donner la sensation du livre papier, mais ce n’est pas au point. Pas de véritable texture, pas d’odeur, pas d’usure. Revenir au début après chaque fournée de pages… Ce n’est pas un livre, c’est du stockage d’informations déguisé en livre. Ce peut être n’importe quel ouvrage à tout moment, donc aucun en réalité. Une bibliothèque sous une reliure unique n’est pas une bibliothèque, c’est une somme de données. Voilà mon avis. J’ai une aversion pour les e-versions, si je puis dire.
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Nul n'est jamais certain d'atteindre la fin du voyage qu'il entreprend, mais l'esprit humain est ainsi fait que depuis l'aube des temps des hommes et des femmes se sont élancés vers l'inconnu, à la poursuite de "peut-être", dans des explorations géographiques, scientifiques, artistiques ou philosophiques qui entrainent l'humanité dans ce perpétuel mouvement sans autre but que le voyage lui-même.
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