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EAN : 9782246861829
281 pages
Grasset (07/09/2016)
3.31/5   26 notes
Résumé :
Découpé en trois récits, Les Hautes Montagnes du Portugal entraîne le lecteur dans un fascinant voyage. D’abord en 1904 alors qu’un jeune homme, Tomás, découvre au Musée national d’art ancien de Lisbonne un journal datant du xvii e siècle. À l’intérieur, le père Ulisses Manuel Rosario Pinto décrit un artefact insolite, extraordinaire et saisissant qui pourrait bouleverser la chrétienté. Tomás décide dès lors de partir en automobile, à ses risques et périls dans les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un roman décalé qui sort le lecteur de sa zone de confort. Un livre en trois parties distinctes qui sont comme des nouvelles, mais dans lesquelles on trouvera finalement des liens.

Pour donner une idée de la teneur du roman, dans la première section un homme a la particularité de marcher à reculons dans la ville. On est en 1904 et il entreprend un périple en voiture, traversant des villages qui n'ont jamais vu d'engin motorisé. Il ne sait pas conduire non plus, mais ce voyage, il le fait pour rechercher un « trésor » laissé par un missionnaire dont il a découvert le journal. On aura alors droit d'une part aux aventures loufoques de l'automobiliste, mais aussi au témoignage de l'abbé sur l'esclavage et misère dans les colonies africaines!

On aura donc de tout dans ce livre. On rencontrera une femme qui établit un parallèle entre les Évangiles et les romans policiers, on aura aussi bien des réflexions sur la foi, sur la vie et la mort, que des péripéties rocambolesques avec une bonne dose d'ironie.

Il parait qu'on pourrait même y observer une créature légendaire, le rhinocéros ibérique!

Un roman qui sort de l'ordinaire si on accepte l'aventure…
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Je crois qu'on qualifie ce genre de roman de « réalisme magique ». L'histoire se passe à Tuizelo, un village du Portugal, et se déroule sur une petite centaine d'années au cours du vingtième siècle. En trois dates, trois parties, trois histoires. Ce n'est qu'à la toute fin qu'on comprend l'unité de l'intrigue. Par contre, le thème du deuil est omniprésent et tous les personnages ont perdu un ou plusieurs êtres chers. Tout à coup ils se sentent seuls et ont chacun leur manière de réagir.
L'ambiance est quand même loin d'être pesante et pleurnicharde. La première histoire est même très drôle, avec un humour burlesque et une ou deux scènes mythiques. Quand j'y repense, je me dis que ce livre est rempli d'allégories qu'il est impossible de comprendre avant d'avoir lu la fin, et pourtant toute cette imagination foisonnante a son sens. Certaines de ces allégories sont compréhensibles et expliquées tout de suite, comme, par exemple, la marche en arrière qu'adopte le premier personnage dans son deuil : une protestation face à la vie et la mort. Mais d'autres passent d'abord inaperçues. L'auteur donne des indices tout au long du livre, mais des indices à quoi ? on peut se le demander. Autant rechercher l'explication d'un mystère avant sa révélation et même sans aucun mystère... Inutile de se creuser la tête, il faut lire ces trois histoires comme elles se présentent, trois histoires sur le deuil dont le village de Tuizelo est le point commun.
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Dans la première section du roman, nous sommes amenés à suivre Tomàs, jeune homme de bonne famille ayant perdu la femme qu'il aime et son fils suite à une maladie. Depuis cette tragédie, il marche de reculons. Un jour, alors qu'il effectue des travaux de conservation, il découvre par hasard un journal écrit par le père Ulisses. Celui-ci était en mission d'évangélisation à Sao Tomé, une île d'Afrique où convoyait souvent les négriers (ceux qui vendent des esclaves) avant leur départ pour le Brésil. Dans son journal, le père Ulisses parle à propos de son expérience sur l'île, mais aussi d'un cadeau (trésor) qu'il a légué pour l'Église. Tomàs se met en tête de découvrir ce trésor et il emprunte une automobile de son oncle afin de partir vers les Hautes Montagnes du Portugal… (Il faut préciser que les automobiles venaient tout juste de faire leur apparition dans le décor Portugais et que très peu de gens en possédaient, imaginez les réactions qu'ont les gens en le voyant passer dans leurs rues.) Suivent alors les péripéties de Tomàs afin de découvrir les fonctions de cette fameuse automobile qui est, soit dit en passant, manuelle. Oh que de rires que en lisant ces fameux passages, ça m'a rappelé mes propres expériences lorsque j'ai tenté d'apprendre à conduire manuelle, sans succès faut dire!

Dans la deuxième section, qui se déroule des années plus tard, apprend à connaître le pathologiste Eusebio Lozora. Ce dernier fait de longues heures supplémentaires lorsqu'il reçoit la visite de son épouse Maria. Suit alors un long monologue de Maria à propos de l'Église et fait même des liens avec les romans d'Agatha Cristie… Bref, cette section est un peu longue à lire, mais reste intéressante pour ceux qui aiment bien réfléchir. Peu de temps après que sa femme quitte son bureau, le laissant à son travail, il reçoit la visite d'une autre Maria. Celle-ci est d'un âge avancé et traîne une lourde valise avec elle… la suite, avec ce qu'elle nous apprend, fait un lien avec la première partie du roman, mais il faut être attentif pour le comprendre. En tout cas, moi je ne comprenais pas le lien, ça m'a juste cliqué une fois couchée (j'suis une Einstein de l'oreiller).

On suit Peter Tovy, politicien canadien, né au Portugal mais n'en a aucun souvenir et ne parle pas la langue de son pays natal. Ce dernier entre dans une errance suite à la mort de son épouse. Lors d'une mission diplomatique en Oklahoma, il visite un centre de recherche sur les primates et connecte avec un Chimpanzé du nom d'Odo. Il décide alors d'acheter Odo pour lui rendre sa liberté et de partir vivre au Portugal avec le grand singe. En compagnie d'Odo, il apprend à délaisser les convenances humaines pour retourner au ‘naturel'. Il prend maintenant le temps de vivre pleinement chaque moments.

Autant les trois histoires semblent ne pas avoir de liens entre-eux à première vue, autant ils sont inter-reliés. Même si on des indices tout au long, on en prend pleinement conscience qu'à la toute fin.

En gros, ce roman nous entraîne dans une exploration de questions existentielles. Personnellement, j'ai appris et réalisé bien des choses à propos de sujet dont je ne réalisais pas l'existence. À lire si vous aimez philosopher une fois de temps en temps!
Lien : https://leschroniqueslittera..
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Ce roman se divise en trois parties ou en trois nouvelles qui ont toutes un lien entre elles; peut-être pas tout à fait évident. le plus évident, c'est le lieu : le village dans les hautes montagnes du Portugal. Ce n'est pas dans mes romans préférés. J'ai eu de la difficulté à poursuivre ma lecture par moment.

Dans la première partie on retrouve Toma qui découvre l'amour et perd son amour, découvre l'automobile sous un nouvel éclairage et part en voyage. Ça nous installe dans le roman. Quant à la
deuxième partie, je l'ai trouvé un peu morbide. La morgue, l'autopsie, le médecin légiste qui ouvre le corps du cadavre et découvre plein d'objets, pour moi c'était un peu de l'absurde. Mais je dois dire que l'auteur nous entraîne dans un monde imaginaire, un monde de fiction. On ne comprend pas très bien où l'auteur veut nous amener et la fin de cette partie est un peu tordue. Toutefois, je la trouve intelligente ou recherchée. Faire un parallèle entre les évangiles et Agatha Christie et ses romans, faut le faire. La troisième partie comporte une histoire et c'est dans cette partie que le lien se fait avec les trois parties. En définitive la fin m'a réconcilié avec le livre. Il fallait aller jusqu'au bout pour comprendre notre rapport avec le temps, la nature et les animaux. C'est un auteur avec une très grande imagination (marcher à reculons, vivre avec un chimpanzé, etc... Il met beaucoup l'accent sur les relations humaines et le temps.

Yann Martel a une très belle écriture, un bon rythme, de superbes belles phrases et tout ça dans un monde réaliste mais touchant aussi au fantastique.
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Ce livre est ma première rencontre avec cet auteur, et je ne peux pas dire qu'elle m'ait laissé des souvenirs impérissables. Les fans, ceux qui ont déjà lu un ou plusieurs de ses livres aimeront peut-être. Pour ma part, je suis restée extérieure à ce livre.
Plutôt que de lire un roman, j'ai eu l'impression de lire un recueil de trois grandes nouvelles. Oui, il y a un lien entre les trois, mais il m'a paru tiré par les cheveux. Il reste l'unité de lieu, puisque l'action se passe, en grande partie, dans les fameuses hautes montagnes du Portugal, plus particulièrement dans un petit village, conformément au titre du livre, isolé, presque coupé du monde, même quand le temps du récit se rapproche de plus en plus du temps du lecteur.
Mon souci premier est que je ne me suis pas attachée au premier héros de cette histoire. Oui, Tomas est en deuil, en deuil illégitime puisqu'il n'a jamais pu épouser la mère de son fils, et voir celui-ci autrement que de loin en loin. Oui, il souffre et a ainsi adopté une conduite étrange, comme une révolte face au monde. Mais son périple à travers le Portugal…. mais, surtout, la longue description de l'automobile mise à disposition par son oncle, des soins qu'elle nécessite, ont fait d'elle à mes yeux la véritable héroïne de ce texte. Elle provoque des réactions très contrastée, comme un animal sauvage qui partirait à la conquête d'un nouveau territoire, alors que Tomas perd peu à peu son humanité – jusqu'au choc final.
La seconde partie ne m'a pas davantage intéressée, malgré les allusions à Agatha Christie. L'intertextualité ne sied pas à tout le monde, puisque nous sommes ici dans un registre réaliste (un médecin qui effectue une autopsie) et fantastique (le résultat de l'autopsie, les souvenirs de la veuve). Quant à la troisième partie, qui nous montre à nouveau un veuf, sans véritable lien (du moins, au début) avec son fils, elle nous confronte à notre rapport à la nature, aux animaux, à ce qu'ils représentent pour nous et notre savoir. Et la fin, définitive si j'ose dire, m'a laissée…. sur ma faim.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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critiques presse (2)
LaPresse
11 avril 2016
La passion de l'auteur pour les questions existentielles et religieuses s'affiche alors avec éloquence, non sans plusieurs pointes d'humour.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
15 février 2016
Fascinante réflexion à propos de la foi en trois récits liés par le deuil, l'amour et... un chimpanzé!
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les mouvements d’Odo sont fluides et précis, d’une ampleur et d’une force exactement adaptées à ses desseins. C’est sans la moindre gêne qu’ils sont exécutés. Odo ne donne pas l’impression de réfléchir quand il fait quelque chose, il le fait, c’est tout. Quel sens y a-t-il à cela ? Pourquoi le fait de penser – marque de l’être humain – nous rend-il maladroits ? Quand on y songe, les mouvements du chimpanzé ont toutefois un équivalent humain : un grand acteur qui offre une grande performance. La même économie de moyens, le même formidable effet. Sauf que le jeu d’acteur résulte d’une formation rigoureuse, c’est un artifice atteint par l’homme à force de travail acharné. Odo, lui agit – est – facilement et naturellement.
Je devrais l’imiter, médite Peter.
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L'amour est une maison aux nombreuses pièces, une qui sert à le nourrir, une, à le divertir, une, à le laver, une, à l'habiller, une autre, à lui permettre de se reposer, et chacune pourrait aussi bien être la pièce où l'on rit, où l'on écoute, où l'on confie ses secrets, où l'on boude, la pièce où l'on présente ses excuses ou la pièce où l'on partage son intimité. Et puis il y a bien sûr les pièces destinées aux nouveaux venus de la famille. L'amour est une maison dans laquelle la tuyauterie apporte chaque matin de nouvelles émotions pétillantes et inédites, où les disputes sont évacuées dans les égouts, où les fenêtres lumineuses s’ouvrent pour laisser entrer l'air frais d'une bonne volonté renouvelée. L'amour est une maison aux fondations inébranlables et au toit indestructible. Tomás a déjà eu une telle maison, jusqu'à ce qu'elle soit démolie. Il n'en a plus, maintenant - son appartement d'Alfama est aussi vide que la cellule d'un moine -, et mettre le pied dans un foyer ne fait que lui rappeler qu'il n'est nulle part chez lui. (p.31-32)
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Toute mort est ressentie par quelqu’un comme un meurtre, comme le vol injuste d’un être cher. Et même les plus chanceux d’entre nous rencontrerons au moins un meurtre dans leur vie : le leur. Tel est notre destin. Nous vivons tous dans un roman policier dont nous sommes la victime

(XYZ, p. 172)
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Le deuil est une maladie. Il nous a criblé comme la variole, nous a tourmenté de ses fièvres, nous a brisés sous ses coups. Il nous a dévorés comme des asticots et nous a attaqués comme des poux - nous nous sommes grattés jusqu'à frôler la folie. Nous sommes devenus aussi flétris que des criquets, aussi fatigués que des vieux chiens.
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Une parabole est une allégorie prenant la forme d’une simple histoire. C’est une valise qu’on doit ouvrir et défaire pour en voir le contenu. Et la seule clé qui permet de la déverrouiller et de l’ouvrir grand, c’est l’allégorie.

(XYZ, p. 158)
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Videos de Yann Martel (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Martel
" Claude Begin nous lit MTL Déroule la description pour en savoir plus
Quel type de lecteurrice êtes-vous? Certains dévorent les livres, d'autres les oublient avec le temps, certains butent sur les mots et d'autres s'en inspirent! Lis-Moi MTL et le Ministère ont fait appel à quatre chanteureuses québécoises pour nous parler de leur rapport au livre et à la lecture.
Accrophone, Alaclair Ensemble, Movèzerbe… ces collectifs ont en commun un certain Claude Bégin, chanteur-compositeur qui possède également deux albums solo à son actif et manie le rap aussi bien que la pop
Bien que les mots occupent une place centrale dans sa carrière, Claude n'a pas toujours eu une relation des plus faciles avec la lecture. Il a fait tout son parcours scolaire avec une dyslexie non-diagnostiquée, sans les outils pour comprendre d'où venaient ses difficultés ni comment y faire face.
Aujourd'hui, il s'appuie sur la technologie et notamment les livres audio pour se plonger dans la lecture. Mais relever le défi de lire un livre de bout en bout, comme il l'a fait avec “Histoire de Pi” de Yann Martel, lui laisse un sentiment encore plus gratifiant

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