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sur 56 notes
Sloper est agent d'entretien dans un immeuble de bureaux. Lui qui habite misérablement la cave, chez sa mère, et qui n'hésite pas, pour se nourrir, à piocher dans les ordures qu'il doit vider, fait un jour une découverte macabre dans le local à poubelles de son lieu de travail.


Jamais roman ne m'aura autant dégoûtée sans pour autant susciter mon rejet ! Car, comme l'indique Brian Evenson dans sa préface, Ordure « n'est pas un livre qu'on aime. Il faut le traverser, le vivre, le subir même : ce n'est pas quelque chose pour lequel on éprouve du plaisir ». Mieux vaut en être averti de prime abord : ce texte est écrit pour plonger ses lecteurs dans une totale répulsion, qui, s'il n'était par ailleurs tout à fait remarquable, risquerait fort de pousser un bon nombre d'entre eux à en interrompre la lecture. de fait, l'extrême répugnance qu'il suscite sert à ce point le propos de l'auteur, que l'on en reste subjugué par la puissance viscérale de ce livre très court, aux ellipses abyssales. Dans cette narration, ce sont des détails jetés de manière anodine et avec une sidérante économie de moyens, ainsi que d'incommensurables non-dits, qui ouvrent les plus vertigineuses perspectives, laissant au lecteur effaré le soin d'en sonder les effroyables incidences.


Sloper est ce que la monstrueuse indifférence et le mépris de notre société pour ses exclus est capable de produire : un rat condamné à survivre furtivement en se contentant des rebuts, qu'il s'agisse des déchets de notre consommation ou de ceux de notre humanité, incluant nos morts et ceux que nous parquons discrètement, ici les personnes lourdement handicapées, mais on pourrait d'ailleurs y ajouter nos aînés en fin de vie. Quelques mots presque inaperçus pour suggérer la maltraitance dès l'enfance, une poignée de détails atrocement saisissants pour illustrer des conditions de vie indignes et un désert affectif sans horizon, enfin la description sans émotion d'un rôle ingrat aux marges les plus viles de la collectivité, et l'on se retrouve en plein choc face à un être humain habitué à n'être qu'un déchet parmi les déchets, une sorte de monstre que l'on aurait privé du droit aux sentiments et à la moralité, et vis-à-vis duquel l'on ne sait plus ce qui l'emporte, de l'horreur et de la répulsion, ou de ce qui, dans ce naufrage, subsiste de compassion hagarde. Si le malaise qui étreint le lecteur devient si prégnant, c'est bien sûr en raison de ce que la narration comporte de scabreux, mais aussi parce qu'il est impossible de juger Sloper, les atrocités que pointe ce livre nous renvoyant à nos propres responsabilités et à l'absurde inhumanité de notre société.


D'abord publié à compte d'auteur il y a une vingtaine d'années, ce livre s'est rapidement taillé une réputation légendaire dans le milieu underground de la littérature américaine d'avant-garde. Il a trouvé depuis ses éditeurs, et même ses traducteurs. Il reste une lecture atypique, profondément dérangeante, que je n'ai effectivement pas aimée, mais qui vaut d'être expérimentée tant elle présente d'intérêt, tant sur le fond que sur la forme. Jamais livre n'aura autant déboussolé son lecteur, sûr de ne pas l'aimer, mais incapable de le détester.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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" Ordure est un livre dont il faut faire l'expérience - pas un livre qu'on aime." écrit Brian Evenson.

En fait, il m'a fait le même effet que Zombi de Joyce Carol Oates : Beurk.
https://www.babelio.com/livres/Oates-Zombi/3792/critiques/3311177

Je suis très perplexe quand au contenu.
Est-il si difficile de rester un être humain dans cette société? le monde du travail nous déshumanise à ce point? le plus inquiétant dans cette réflexion, c'est que l'on éprouvera du dégoût que sur les actes de Sloper mais jamais sur le protagoniste en lui-même. On ne se posera pas la question:" pourquoi en arrive-t-il là?", mais plutôt "à quel moment" va-t-il tomber dans la bassesse suprême?

Ce roman qui porte très bien son titre, regroupe une tripotés d'ordures, au sens propre comme au figuré. Et Sloper est loin d'être la seule grosse ordure du roman même si on est accès sur lui et ses dérives malsaines. Je pense notamment au criminel de base, qui a démarré le vice et dont découlera le reste immonde du récit, et ceux de la fin, qui n'ont même pas une once d'humanité pour que justice soit faite...

Une nouvelle impitoyable avec une grande réflexion sur notre société actuelle, qui conduit certain d'entre nous dans les bas fond du néant de l'être. Comment existons-nous? Méritons-nous tous d'exister? Et lui là, l'employé du mois qui fait super bien son travail, dont personne ne se souvient du prénom, que cache-t-il dans sa vie après le travail?




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Un roman culte de l'underground new-yorkais paraît il, fascinant et subversif.
Oui, subversif pour un roman de 1970.
Sauf qu'il a été écrit en 1999 et publié en 2008.
On avait alors déjà lu et vu beaucoup plus subversif.
Quel est donc ce sujet particulièrement dérangeant, à faire frissonner d'horreur les bons citoyens ?
La...nécrophilie. Une histoire d'amour necrophilique, à sens unique, forcement.

Bon, le sujet n'est pas fréquemment abordé, je le concède, mais l'on risque de vite en faire le tour, c'est pas très vivant tout ça.
Et l'on s'ennuie rapidement, tout du long de - l'heureusement court - roman, qui se veut en plus une critique de la société américaine.

L'écriture particulièrement plate d'un roman particulièrement nébuleux ne retient pas plus l'attention que les quelques descriptions nécrophiliques énamourées et vaporeuses qui le ponctuent. Il suffit de lire quelques descriptions d'autopsies dans divers polars pour avoir nettement plus explicite.

Mauvaises pioches en ce moment...
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Sur les conseils avisés d'une poignée d'amis, je m'empressai de lire Ordure, cette novella qui, selon Brian Evenson qui en a écrit la préface, fait partie des livres qui ont acquis le statut de légende dans le milieu underground de la fiction américaine novatrice... Ah bon.

Nous sommes donc avec le héros, Sloper, agent d'entretien dans un immeuble, qui vit avec sa mère... enfin "avec" étant tout relatif, vu qu'il est installé à la cave et elle au rez-de-chaussée et qu'ils communiquent, elle en frappant sur le sol, lui en glissant des enveloppes sous la porte.
Notre Sloper fait donc son travail consciencieusement, mais le minimum syndical. Si un carton de détritus n'est pas posé à l'endroit où il est censé le ramasser, il le laisse.
Par contre, quand le vide-ordures est bouché, il se charge de désencombrer le réceptacle... et c'est là qu'il fait une découverte aussi surprenante que macabre.

Alors que dire... Je n'ai pas accroché du tout. le style est apparemment remarquable, je l'ai trouvé quelconque, mais il en faut pour tous les goûts.
Je n'ai même pas été dégoûtée par ces histoires de déchets et tous les travers et petites ou grosses manies de Sloper, qui sont pourtant rebutantes, non, rien de tout ça.
J'ai lu d'autres livres bien plus écoeurants que celui-ci, si l'on peut dire, mais dans lesquels j'ai réussi à m'immerger et à éprouver quelques sensations.
Je n'ai trouvé aucun intérêt à ce récit. Tracé plat. Je ne saurais même pas dire si Sloper est susceptible d'attirer quelque empathie ou autre sentiment, mais ce n'est pas le but du bouquin de toute façon.

On peut donc dire que je suis passée complètement à côté. Mais je dois reconnaître que c'est vraiment très spécial, un livre hors du commun, et qu'il faut vraiment se faire son opinion par soi-même, alors je ne le déconseille à personne. J'envie même les gens qui l'ont adoré, j'aurais aimé partager leur enthousiasme.
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Histoire mais alors très très noire, c'est sous la forme d'une « novella » (ces livres très courts) entre le roman et la nouvelle qu'Eugène Marten donne naissance à ce personnage de Sloper, un de ces invisibles, de ceux dont on baisse le regard quand on les croise. Il met « en lumière » ces destins insipides, oubliés des autres.

Sloper est un gars sans ambitions et agent d'entretien de nuit dans un immeuble de bureaux. Il mène une vie morose, terne, routinière. Habitant dans la cave de la maison de sa mère, il n'a aucune relation avec sa génitrice ou avec d'autres humains. Cette plongée dans la vie de Sloper dévoilera certains de ses petits secrets, qui feraient mieux de rester enfouis.

Beaucoup de détails de l'histoire sont non-dits, laissés à l'appréciation du lecteur, sont supposés, sans que des mots ne soient mis dessus. Par un style très minimaliste et épuré, Eugène Marten n'a pas vocation à faire de son personnage, un héros, un de ses protagonistes auquel on voudrait s'attacher.

Bien loin du roman « solaire », ce livre au style perturbant et cynique est inclassable et un véritable OVNI littéraire. Parfois, cela fait du bien de tomber sur ce genre de « pépite ». Pas question de dire que l'on a aimé ou pas ce livre, comme indiqué dans la préface par Brian Evenson, c'est un livre qui se vit, dont on en fait l'expérience. Voilà tout est dit!

Très percutant, c'est pourquoi, on ne peut pas le bannir de notre bibliothèque ou dire qu'il n'a pas compté parmi nos lectures. A la fois glauque et déconcertant malgré sa brièveté, ce roman vous hantera pour un bon bout de temps.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Il m'arrive de prospecter chez les petites maisons d'édition, à la recherche de l'étrange ou du saugrenu. Me voilà servie.
Sloper (saloper à une lettre près) est un agent d'entretien qui sévit dans un immeuble. Sa vie se résume au ramassage des ordures, pardon, des déchets (le propriétaire des lieux préfère qu'on les appelle ainsi). Chaque locataire se révèle par les détritus qu'il abandonne (« Soit elle était végétarienne, soit elle faisait un régime. Dans sa poubelle souvent, un petit plateau avec des morceaux de fruits sur une feuille de salade détrempée »). C'est fou comme le vice et la vertu deviennent transparents au fond d'une corbeille.
L'existence de Sloper est morose, rythmée par ses taches routinières, éclairée par les rencontres impromptues qu'il fait avec des paumés bavards ou des névrosés qui restent bosser tard dans leurs bureaux.
Son job lui monte à la tête. Après tout, un cadavre est aussi une forme de détritus et il n'est pas insensé de le traiter comme tel – l'humanité en moins.
C'est un roman déconcertant. La dédicace (géniale) annonce la couleur : « Pour Kelly – si elle en veut » et la préface (comme souvent) a valeur d'avertissement : attention les amis, ce n'est pas du Marc Lévy.
Et en effet, il faut parfois s'accrocher, réprimer des hauts le coeur, passer outre le dégoût que les agissements de Sloper peuvent inspirer.
En bref, trop glauque pour affirmer que je l'ai aimé, mais trop original pour le détester. Un peu comme ces objets, objectivement moches, qu'on n'arrive pas à jeter parce qu'ils vous ont touché.
Bilan : 🌹🔪
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Au rang des auteurs qui ont mis du temps à trouver le chemin des librairies, l'américain Eugene Marten figure en bonne place.
Il faut en effet attendre 2008 avant qu'Ordure (Waste en anglais) ne soit enfin publié chez le micro-éditeur Ellipsis Press. Acclamé par Brian Evenson lui-même (auteur, entre autres, du Père des Mensonges et de la langue d'Altmann), Ordure trouve aujourd'hui sa place chez Quidam grâce à la traduction soignée de Stéphane Vanderhaeghe. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Ordure n'est pas un roman comme les autres…

Ordure est ce que l'on appelle une novella, c'est à-dire un roman court, d'à peine 105 pages. Mais pour Eugene Marten, pas de longueur ou de gras, juste des déchets, beaucoup de déchets et pour cause !
Le protagoniste, Sloper, est agent d'entretien. Tous les jours, il passe d'étage en étage pour vider les corbeilles, nettoyer les bureaux et lisser la moquette.
Le soir, Sloper rentre chez lui. À la cave. Un espace exigu et asphyxiant dont il ne sort quasiment que pour travailler, locataire chez sa propre mère avec laquelle il « communique » quand celle-ci tape du pied à l'étage ou lorsqu'il lui glisse son loyer discrètement sous sa porte.
Sloper aime observer les autres à défaut de leur parler, car, pour la plupart des gens qu'il croise, Sloper est un anonyme, un invisible.
Quand quelqu'un lui adresse la parole, c'est souvent qu'il lui ressemble : un éboueur, une prostitué, une aide-soignante, un SDF, d'autres agents d'entretien…
Dans cette vie insignifiante, Eugene Marten décrit la banalité d'une existence à la fois insipide et terrible. Sloper récupère des restes alimentaires dans les poubelles qu'il vide pour les manger planqué sous un bureau ou les réchauffer chez lui. Il écoute, curieux, la vie des bureaucrates et autres associés dont la vie semble déformée, tantôt terrifiante, tantôt surréaliste.
Et puis, peu à peu, Sloper nous montre certains de ses petits secrets. Comme se branler dans la chaussure d'une employée qui l'a laissé là. Ou lorsqu'il va faire une découverte incroyable et macabre dans la poubelle en bas de l'immeuble.
C'est là que tout commence clairement à dérailler.

Qu'est-ce qui fascine dans le roman d'Eugene Marten ?
Son dépouillement et son art de l'ellipse, du non-dit, du coup d'oeil furtif.
Ne vous y trompez pas, Ordure n'a rien de voyeuriste malgré l'horreur qui l'habite. Ordure montre, décrit, dissèque. Ordure tire le rideau qui cache ceux que l'on ne voit pas d'ordinaire ou, plutôt, que l'on ne veut pas voir.
Et il vous laisse là, sans rien dire, à contempler tout ça, à en faire votre propre récit, votre propre idée.
Sloper, comme on l'a dit, est un insignifiant, un « incel avant l'heure » comme le qualifie si justement Brian Evenson dans sa préface. Un être inquiétant produit d'une société capable de mettre l'individu plus bas que terre, de le laisser dans la misère et de s'en servir davantage comme un outil que comme un être humain. le lecteur découvre alors l'envers du décor, et ce n'est pas beau à voir, ni pour Sloper ni pour ceux qui l'entourent.
Pour autant, Ordure n'est pas un roman à charge. Eugene Marten utilise une froideur calculée et un minimalisme stylistique qui confine au cryptique pour exposer mais sans jamais juger.
Sloper existe, misérablement, pathétiquement, mais il existe.
Et lorsque son son existence trouve un sens dans l'horreur et le tabou transgressé, l'auteur américain ne le montre pas comme un monstre mais comme le déchet d'une société qui, de toute façon, ne lui offre aucune chance ni socialement ni affectivement.
Sloper, c'est l'agent d'entretien qui peut espérer devenir l'employé du mois pour ramasser les restes dans un nouvel immeuble en construction, c'est celui qu'on ne regarde pas et qui peut espérer demander en mariage une tétraplégique communicant par des bips à peine compréhensibles, c'est le fils invisible qu'on laisse croupir à la cave et qui n'a de perspective qu'une autre cave, quelque part, un jour.
La terreur que l'on ressent à la lecture d'Ordure n'est pas le produit d'une débauche d'effets stylistiques au contraire, c'est son absence, sa froideur clinique. Dans ce qui n'est pas dit et qui met le lecteur mal à l'aise, comme obsédé par cette petite écorchure que l'on a au fond de la gorge. Sloper n'a rien d'un monstre extraordinaire, il est même, tragiquement, ordinaire et banal, d'une médiocrité humaine où la tristesse du paria finit par devenir une horreur qui répugne parce que le choix n'existe plus. Pas d'amour, pas d'émotion, pas d'interaction, pas d'espoir, pas d'avenir.
Alors où trouver quelque chose pour Sloper ? Dans la mort. Dans la poussière qui n'est que de la peau morte. Dans ce qui ne parle pas. Dans l'ordure.

Quelque part entre Brian Evenson et Chuck Palahniuk avec un zest de Brest Easton Ellis pour parfumer le tout, Ordure est un récit glaçant qui obsède et fascine. Eugene Marten économise chaque mot pour mieux montrer l'invisible. le choc créé par Ordure n'est pas frontal. Il est insidieux, perturbant, transformant la banalité en atrocité sans même y penser. Et vous n'en sortirez pas indemnes !
Lien : https://justaword.fr/ordure-..
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Novella d'une petite centaine de pages, Ordure de Eugene Marten – traduit par Stéphane Vanderhaeghe – fait partie de ces livres inclassables, en tout cas pas de manière binaire dans les rayons J'aime ou Je n'aime pas. Mais il marque son lecteur, par la force de ses personnages notamment.

Sloper est agent de surface, un de ces travailleurs invisibles qui nettoient les grandes tours dans l'indifférence générale et envahissent les bureaux quand leurs occupants les quittent. Une petite vie sans histoire qui se partage entre cette tour et la cave aménagée de la maison de sa mère où il vit.

En investiguant les bureaux devenus déserts et en vidant les déchets accumulés dans la journée, Sloper décrypte leurs occupants, ce qu'il s'est passé dans la journée et plus largement, la société.

Sloper est seul, dans son travail, dans sa vie et même dans sa famille, malgré sa mère qui ne communique avec lui que par signaux sonores en tapant sur le plancher. Sloper est seul et semble parfaitement s'accommoder de cette vie, qu'il ne juge pas miséreuse, contrairement à notre regard à vous et à moi. Jusqu'à ce que…

Ordure est un roman froid et cynique, dont la multitude de situations sordides et l'apparente distanciation du style mettent en lumière la banalisation de l'indifférence dans nos sociétés et ces existences qui chavirent un beau jour dans le drame, ayant définitivement perdu toute forme de repère.

De Sloper l'invisible désocialisé à la vieille dame en fauteuil et ses bips qui lui servent à communiquer en passant par cet avocat soliloquant dans son étage abandonné, les personnages d'Ordure n'ont rien en commun, à part la solitude de leurs âmes et le sentiment de ne plus avoir quoi que ce soit à perdre.

Un livre expérience donc. Inclassable, assurément.
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Pour la 1ère fois ,ma chronique va être assassine,acerbe et sans complaisance concernant ce petit roman ,petit dans tous les sens du terme: 104 pages,c'est vite avalé,si l'on veut ,car parfois une pause s'impose tellement c'est " trash"( voir mes citations).
Et puis ,dans le désordre : nous nous demandons si la traduction est bonne ou si l'auteur à voulu se démarquer dans un style tout à fait inhabituel d'écriture?
Pas un instant,je n'ai pu mettre un visage sur notre " héros ": Sloper ,agent d'entretien dans un immeuble,d'une discrétion absolue,ne " dégoise" pas plus de 10 phrases dans la journée, mais est apprécié de sa hiérarchie car très consciencieux dans son travail et silencieux.Ne recherche pas la compagnie de son équipe.
Il vit ,si j'ai bien compris dans la cave de la maison de sa mère ,qui, elle, habite au - dessus.Une mère paralysée, en fauteuil roulant qui lui envoie son linge à laver par le vide -ordure.Ils ne s'adressent pas la parole.
Parfois le soir( il travaille principalement la nuit)une " nana" avec de gros mollets ,travaillant tard le soir dans un des box de l'immeuble,lui parle .
Puis un jour en vidant un gros sac à ordures il prend un coup dans l'oeil par un bras:Il découvre un cadavre dans le sac!!La je ne vous envoie pas la suite ,c'est du lourd!
Un style perturbant : à un certain moment on déduit que sa mère est décédée car l'auteur nous dit que sa tante gére la maison,mais il n'a jamais écrit: ma mère est tombée malade et est décédée tel jour de telle maladie .Tout le roman est construit comme ça ,très désarçonnant et déroutant!
Lisez-le par curiosité ,je pense que les avis seront plus que partagés. Personnellement ,je n'ai pas aimé et je regrette d'avoir acheté ce roman.
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• « 𝐎𝐫𝐝𝐮𝐫𝐞» 𝐝𝐞 𝐄𝐮𝐠𝐞𝐧𝐞 𝐌𝐚𝐫𝐭𝐞𝐧, 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢é 𝐜𝐡𝐞𝐳 𝐐𝐮𝐢𝐝𝐚𝐦.

• La lecture de cette novella (Oh, tiens, il est rare que j'en lise tant ce format est peu répandu.) m'a été initié lors d'une conversation avec une amie babelionaute (Ah que coucou, NicolaK !) il y a deux mois.

[𝐋𝐞 𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞]

• Ce livre serait apparemment légendaire dans le milieu underground de la fiction américaine novatrice, et c'est l'une des choses qui m'a intrigué au départ, en plus de son synopsis simple mais efficace. Si on ajoute à cela que ce récit est écrit sous la forme d'une novella, tout me laissais penser que j'apprécierais ce voyage en terre maculée, et ce, malgré le ressenti plutôt négatif de mon amie.. Et pourtant, je ne peux que rejoindre les rangs des personnes n'ayant pas accroché.

• Déjà, parlons de son côté trash qui semble en avoir choqué nombres d'entre nous. Personnellement, je ne suis pas forcément habitué à des lectures dont les sujets sont dérangeants, sales, malsains.. Et je m'attendais donc à un plus grand choc. C'est crade certes, mais je m'attendais à pire.. La faute à une société moins puritaine que celle des Américains peut-être ? Il faut dire que depuis petit, j'ai un certain goût pour l'écriture choc donc je dois être habitué d'une certaine manière. La deuxième partie devient de plus en plus dégoutante et c'est à ces moments que l'ambiance anxiogène commence à légèrement m'effleurer.

• L'écriture ne m'a pas séduit, je n'ai rien trouvé de spécial ou de personnel dans ce récit. Pour le coup, il est vrai qu'il n'y a aucune longueur, tout est rapidement fait ou dit et l'histoire avance. L'intérêt pour cette histoire a été presque inexistant pour ma part, le personnage principal ne pouvant pas être apprécié ou même pris en pitié, difficile de s'attacher à cette intrigue le concernant. Il y a certes du suspense et l'on se pose nombre de questions lors de cette lecture, mais l'on reste un peu sur notre faim.

• Ce qui est intéressant finalement, c'est plutôt ce qui se passe autour de l'agent d'entretien. On nous montre des personnages censés avoir une vie correcte, mais qui finalement sombre eux aussi dans une certaine folie, déchéance.. La fin m'a perdu pour être honnête.

[𝙇𝙖 𝙥𝙚𝙩𝙞𝙩𝙚 𝙫𝙤𝙞𝙭 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙛𝙞𝙣]

• Je suis content d'avoir pu le lire, car même si je ne l'ai pas apprécié, je ne peux que me réjouir d'avoir vécu cette expérience littéraire. Ce livre ne fera jamais partie de mes coups de coeur, mais aura marqué mon parcours de lecteur. Je pense que la novella d'Eugene Marten était plus percutante à l'époque de sa publication initiale, aujourd'hui ces sujets sont plus connus et dépeints par les médias.

ᴊᴇ ʀᴇғᴇʀᴍᴇ ʀᴀᴘɪᴅᴇᴍᴇɴᴛ ʟᴇ ᴄᴏɴᴛᴇɴᴇᴜʀ à ᴅéᴄʜᴇᴛs ᴀᴠᴀɴᴛ ᴅ'ᴇɴ êᴛʀᴇ ᴘʟᴜs éᴄʟᴀʙᴏᴜssé ᴘᴀʀ ʟᴇs ʀᴇᴊᴇᴛs ᴅᴇs êᴛʀᴇs ʜᴜᴍᴀɪɴs..
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