Voyages sellestes

J'ai beaucoup aimé ce livre offert par les Editions Glénat et Babelio que je remercie pour cette attribution correspondant à mes goûts et, d'autant plus, que je ne connaissais pas cet aventurier du vélo à l'assaut d'une multitude de cols, en l'espèce asiatiques et américains.

Claude Marthaler est un vrai voyageur capable d'allier l'effort et l'endurance à la recherche de ce qu'il appelle très justement "wilderness", littéralement région sauvage à laquelle j'ajouterai l'adjectif préservée pour être bien au fait de la démarche de l'auteur.

Trois périples à vélo sont développés dans ce livre, à travers d'abord les Pamirs, le Kirghistan, le Tadjikistan, l'Afghanistan, ensuite le Tibet oriental vers l'Amnye Machen, enfin la Great Divide dans les Rocheuses parcourue du nord au sud sur 4500 kilomètres.

Dans les trois situations, au-delà de l'exploit physique sur lequel l'auteur ne s'étend guère, Claude Marthaler livre aussi bien les descriptions d'instants saisis au fil des jours, rivières, nuages, éclairage solaire, puissance des éléments naturels que la qualité des rencontres qui émaillent ses périples. Il développe son attachement à la relation humaine en des termes très forts depuis les partages occasionnels à l'amitié solide.

J'ai particulièrement aimé la partie asiatique dans laquelle il s'intéresse aux populations menant le plus souvent une dure vie de subsistance, endurant l'implacable main mise de l'hégémonie chinoise perdurant depuis la révolution culturelle. Malgré cela, il rencontre des êtres sereins, lui offrant l'hospitalité sans hésitation. Les témoignages illustrant son récit sont émouvants et ne peuvent susciter qu'admiration.

La partie américaine m'a parue moins convaincante, l'auteur lui-même n'appréciant guère l'asservissement de la nature au tourisme de masse. Néanmoins, encore de belles rencontres, dans le respect mutuel y compris avec les motards qui suivent le même itinéraire à une vitesse bien différente.

Les phrases de Claude Marthaler sont assez courtes. Elles portent des messages clairs, qu'il s'agisse du contact avec la nature sauvage avec l'évocation du fameux léopard des neiges, ou de la variété des rencontres, enrichissantes avec les autochtones, épuisantes et stressantes avec les services de police chinoises. de nombreuses digressions ou retour sur de précédentes aventures ne rompent pas le rythme de ce récit passionnant.

Claude Marthaler aime jouer avec les mots, comme l'illustre le titre du livre, et donc, allitérations et assonances viennent appuyer son propos, souvent avec humour.

Quelques belles photographies en couleur insérées au coeur du livre permettent de mieux imaginer le voyage de l'auteur. Une carte des lieux traversés aurait sans doute permis de le situer encore davantage.

Ces voyages sellestes sont une belle aventure qu'aimeront tous les amoureux de la nature, de la montagne, du témoignage vécu.

Un joli et sympathique récital d'aventures à deux roues.
Claude Marthaler n'en n'est pas à son premier kilomètre conté. Il parcours le monde de long en large depuis plus de 240 000 km et livre par la plume ses ressentis, découvertes et rencontres.
Ce joueur des mots et des monts s'est rendu dans la région du Pamir , et nous raconte sa traversé du kirghistan, Tadjikistan avec l'intention de pousser jusqu'en Afghanistan.
Il illustre le poids de l'Histoire et de la géopolitique dans cette région où l'hégémonie soviétique a laissé des traces, la reconquête Chinoise par la réimplantation d'une route de la soie et le narcotrafic fleurissant dans cette région du monde.
Place ensuite au Tibet et l'on sent chez ce "cyclonaute" une certaine mélancolie dans sa déambulation cyclopédique ainsi que dans ses immersions culturelles et il déplore là encore l'expansion Capitalo-communiste chinoise qui en quelques décennies a métamorphosé l'environnement.
Puis il nous livre ensuite sa descente des États-Unis , ses grands espaces sauvages en jalonnant la Great Divide du canada au porte Mexicaine.
Une "fuite" en avant , à son rythme nécessaire ? Des malheurs, perte accidentel d'un frère, suicide d'un demi-frère lui impose peut-être ce besoin de résilience par la contemplation philosophique du monde qu'il foule de ses roues.
Chouette inventaire des lieux flore et faune croisées aussi.
Il parsème son récit de références d'autres aventures cyclistes , d'histoires d'hommes et femmes qui comme lui ont fait ce choix de vie, certains au péril de leur vie dans certains coins du monde où la liberté d'aller et venir , même sur un inoffensif vélo n'est pas naturelle.
Merci à Babelio , pour cette opération masse critique qui encore une fois me permet de découvrir un récit vers lequel je ne serais peut-être pas allé spontanément. Ça m'a donné envie de reprendre mon vélo... bon pas tout de suite malheureusement en ces temps où circuler est dangereux pour soi et les autres mais un voyage livresque comme celui-ci fait du bien !
Merci au éditions Glénats et à la collection homme et montagnes.

Au cours des trois dernières décennies, Claude Marthaler a parcouru le monde sur son vélo. Ses destinations de prédilection ? Les montagnes. Des Alpes à l'Himalaya, des Andes au Pamir, les terrains plats ne semblent pas intéresser celui qui se définit comme un écrivain cyclonaute. « Amis de longue date, le vélo et la montagne ont fait partie de tous mes voyages » écrit-il en avant-propos de Voyages Sellestes. Cet ouvrage est paru début janvier 2020, aux Editions Glénat. C'est déjà le dixième livre de l'auteur, toujours inspiré par ses pérégrinations cyclistes.

Ce coup-ci, nous suivons Claude Marthaler sur la Pamir Highway, au Tibet oriental ou au coeur des Rocheuses américaines. Trois ambiances bien différentes abordées à vélo. Une forme de voyage propice aux rencontres, à l'inattendu, aux belles surprises… « le voyage à vélo requiert de l'effort, étire le temps, mais suggère la possibilité du changement. Prendre le temps, l'habiter, pleinement. Il faut parfois se lancer, en toute insouciance, et les planètes s'alignent d'elles-mêmes. Les choses les plus importantes dans la vie se passent de volonté et adviennent lorsqu'on s'y attend le moins » écrit l'auteur.

du Pamir au Tibet en passant par les Rocheuses

Sans jugement, Marthaler raconte, questionne parfois. Et il ne sera pas uniquement question de beauté des montagnes et de joie de pédaler. Aux confins du Tadjikistan, des soldats « à la jeunesse volée » se morfondront dans leur « dénuement et leur solitude sidérale ». Des « carcasses de tanks russes » marqueront l'entrée en Afghanistan, puis ces « hameaux où les paysans luttent à armes inégales contre crues, tempêtes de sable et tremblements de terre » ponctueront le parcours. Entre le Sinkiang chinois et l'Asie centrale, nous nous arrêterons sur les bords de la « route du plastique », pour les produits qu'on y transporte et les déchets qu'on y trouve. Dans le Colorado, nous découvrirons la station de Breckenridge, qui « a littéralement tondu ses forêts pour tracer ses pistes de ski : la ruée vers l'or, encore, blanc désormais. ».

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C'est dans le cadre de l'opération "masse critique" que j'ai reçu cet ouvrage. "Écrivain cyclonaute", Claude Marthaler partage avec ses lecteurs trois de ses périples à vélo à travers les montagnes du monde. J'ai beaucoup apprécié la richesse du vocabulaire et plus largement l'écriture de Voyages sellestes, ainsi que les récits de rencontres qui jalonnent le récit et en constituent finalement l'essentiel. Je regrette cependant le caractère quelque peu décousu du récit et surtout l'absence de carte retraçant le parcours : cela m'aurait sans doute permis de mieux suivre les pérégrinations du cycliste aventurier dans les montagnes. Lu en confinement, ce récit reste un bon moment d'évasion et de découvertes d'autres cultures.

Toujours un plaisir de se laisser emporter par la plume vélosophe de Claude Marthaler. Un ouvrage à mettre entre toutes les mains des amateurs d'évasion à vélo.