Le livre s'ouvre comme jaillit une messe, sur un introït d'où s'élève une des figures récurrentes de cet Avènement des Ponts : l'Arbre, à la peau-écorce hantée de visages morts et au corps « folié d'os ». L'Arbre, comme trait d'union entre humus-humain et ciel humé, force de sève nourrie de défunts, pont vertical entre morts et vivants.
L'Arbre engrange une des grandes lignes directrices de ce recueil oscillant entre « horizontalité profonde » – celle du chemin que l'on trace, du vers que le poète-boustrophédon sillonne au gré des pages, de la passerelle jetée entre morts et vivants, entre vieux continent et « caraïbe à paroles »- et verticalité – celle de l'essor calme de l'arbre, de la chute de la pluie salivant les défunts et les amenant à ressurgir dans le monde vivant, de l'escalier-ombilic s'élevant pour tutoyer le divin, du regard de la bête « humant le ciel-manger amer » ou de la montée-descente de la poitrine qui moule les souffles.
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