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Critique de val-m-les-livres


J'ai tendance à penser que Marge n'est pas vraiment celle qu'elle nous décrit, légère et frivole. Il vous faudra laisser de côté votre moralité, Marge n'était pas la Pénéloppe attendant son héros de mari parti rejoindre De Gaulle. L'autre grande réussite de ce roman, c'est le grand amour de Marge, l'Ile-aux-Moines. Les descriptions sont telles qu'on a une seule envie, faire nos bagages. Ce roman est un roman d'amour, celui qui existe entre Marge et la Bretagne mais aussi entre l'auteur et cette île bretonne et enfin, entre l'auteur et son personnage, qui est fortement inspiré de sa grand-mère, une grand-mère qu'on imagine plus facile à apprécier à sa juste valeur en tant que grand-mère qu'en tant que mère d'ailleurs. C'est aussi une radioscopie de cette époque et Gilles Martin-Chauffier égratigne De Gaulle et Mitterand devient un "séducteur pour guinguette des bords de Marne". Dans un autre domaine, Marge critique Les Misérables mais non sans tendresse. On retrouve les différents rôles joués par les hommes dans cette époque sombre et rien n'est noir ou blanc, à l'image de Mathias et Blaise qui ne forment un homme idéal que réunis, leur comparaison avec un fauve pour l'un et une murène pour l'autre dans les moments intimes m'a fait sourire et c'est ce genre de comparaisons qui nous entraîne loin du fleur bleu. Les femmes, elles, ont le beau rôle, et Marge et sa belle-mère forment un couple truculent:

Entre Hitler et ma belle-mère, nous n'avions pas le choix. Quant à savoir lequel des deux était mon pire ennemi, à l'époque, j'avais un doute.

N'étant pas très férue d'histoire bretonne, j'ai un peu appris sur les mouvements indépendantistes pendant la seconde guerre mondiale et là encore, même si on sent une certaine tendresse pour les hommes qui s'en entichent, Gilles Martin-Chauffier a parfois la dent dure. Comme pour les irlandais et Eamon de Valera, rhabillé pour l'hiver, leurs liens avec les nazis ne sont pas tus. C'est donc un roman que je recommande même si je le trouve un peu inégal au niveau de l'intrigue et même si la scène finale est un peu too much, mais tellement révélatrice de cette narratrice qui ne sait pas faire face à l'essentiel que je l'ai, moi, beaucoup aimée. Ce roman m'a souvent fait sourire.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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