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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A la lecture de la 4ème de couverture, ce roman avait plein d'atouts pour me plaire à commencer par son thème, "entre thriller politique et comédie du pouvoir", je cite..., tout ceci écrit par un journaliste à la plume aguerrie et à l'expérience avérée des jeux de pouvoir.
Donc, déception. Et à plusieurs niveaux.
L'intrigue (pas très originale, ressemblant parfois beaucoup à quelques épisodes de la série Engrenages, en moins rythmé et bien moins incarné) ;
les personnages (assez caricaturaux, notamment les femmes plus arrivistes les unes que les autres) ;
et surtout, le ton.
Car ce qui m'a déplu c'est la méchanceté avec laquelle l'auteur traite l'ensemble des personnages (enquêteurs, avocats, politiques, victimes, plaignants ou journalistes qui prennent tour à tour la parole pour donner à voir leur perception propre). Mais ce n'est pas le cynisme d'un misanthrope ou l'ironie d'un fin connaisseur de la nature humaine (j'ai des souvenirs de lectures de ce type qui m'ont enthousiasmées), non, c'est une sorte de méchanceté gratuite qui irrigue les chapitres et qui finit par lasser.
En tout cas, c'est l'impression que m'a laissée cette lecture dans laquelle je m'étais pourtant engouffrée avec envie.
Peut-être que d'autres lecteurs, avec d'autres parcours le ressentiront différemment, ceci n'est que l'expression honnête de ma propre expérience.
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Ce n'est pas un roman choral, mais on promène dans la tête des protagonistes mêlés à une affaire de meurtre comme suspects ou enquêteurs ou encore gens de pouvoir gênés par l'image politique qui surgirait d'une banlieue à risque d'implosion.
L'intérêt est certain car on plonge dans la complexité de notre époque aux prises avec son incapacité à régler les problèmes des territoires oubliés de la République en usant de mensonges et d'hypocrisie.
Belle entreprise d'en faire une sorte de policier; mais le suspens est maigre, peu d'indices amènent au dénouement, la psychologie des personnages n'attire pas la sympathie du lecteur et ils se ressemblent un peu trop dans leur façon de calculer, de juger, de manipuler. Dur de se mettre dans la peau des autres.
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Ce livre nous narre une bavure policière en banlieue parisienne et l'enquête policière qui s'ensuivit ainsi que la réaction du pouvoir .
C'est l'occasion pour l'auteur de nous faire, dans le style du polard, le portrait des intervenants : les policiers, les élus locaux, les caïds de banlieue, l'administration, les journalistes, le pouvoir. C'est brillant, méchant, cruel, souvent caricatural, drôle, ironique. C'est un peu vain, l'auteur, qui a le sens de la formule, ne parvient pas à échapper aux clichés, mais c'est toujours d'une lecture agréable. C'est déjà ça !
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Gilles Martin-Chauffier en est déjà à son douzième roman mais je ne le découvre qu'avec celui-ci grâce à Net Galley. C'est un des romans de cette rentrée chez Grasset et il m'a directement attirée par sa quatrième de couverture alléchante.

Driss, un jeune maghrébin de la « Cité noire » de Versières, est retrouvé mort et tout accuse un flic qui faisait ses rondes dans le quartier accompagné d'une jeune stagiaire. le roman a donc l'air de commencer comme un roman policier : un meurtre, un suspect, une affaire à résoudre. Et pourtant, on se rend vite compte que personne n'essaie de trouver le coupable mais tout le monde tente plutôt de récupérer l'affaire à son compte et chacun agit dans son intérêt personnel.

Le livre s'articule de manière très originale comme un roman choral, chaque chapitre est ainsi consacré à un personnage : flics, avocats, juge, ministres, habitants du quartier et journalistes. C'est écrit à la première personne et on a donc le point de vue de chaque partie impliquée dans l'affaire. Impliquée ou non d'ailleurs car chacun va essayer de trouver un moyen de retourner la situation en sa faveur et la prendre à son compte, l'hypocrisie règne à Versières ! J'ai beaucoup aimé cette construction que j'ai trouvée singulière mais réussie. En revanche, j'ai moins aimé le ton de ce roman qui m'a dérangée et ce, de plus en plus en avançant dans ma lecture. L'auteur adopte un ton très cynique pour dépeindre la société française d'aujourd'hui repliée sur elle-même, dans laquelle tout le monde est suspect vis-à-vis de l'autre communauté. C'est ainsi que le titre « L'ère des suspects » prend tout son sens. Tout le monde se méfie de tout le monde et ici, l'auteur a tendance à exacerber ce sentiment jusqu'à l'extrême. En général, j'aime l'écriture acerbe et mordante mais j'ai trouvé le ton un peu faux cette fois-ci et je n'ai pas réussi à m'embarquer dans l'histoire. Les personnages sont très caricaturaux et tous ses excès m'ont rebutée. Dommage car ce roman avait tout pour me plaire ! J'ai tout de même été surprise par le dénouement final et le style est sans nul doute très affirmé.

Bref, vous l'avez compris, je suis un peu mitigée sur ce roman mais il faut avouer que j'ai tout de même passé un bon moment de lecture. J'ai surtout été dérangée par le ton du roman mais la construction du roman et l'intrigue m'ont convaincue.
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Cosme Giquel est un flic sans histoire, un viking blond qui se contente de faire ses rondes dans la « Cité noire » de Versières, sans chercher de noises aux petits dealers. Jusqu'au jour où un jeune Beur est retrouvé mort après l'une de ses rondes, déclenchant des réactions en chaîne jusqu'au plus haut sommet de l'Etat. de Beauvau à Larmor-Baden, chacun joue de ses influences pour avancer ses pions sur l'échiquier, tandis que le mystère autour de la mort de Driss continue à s'épaissir…

J'ai ouvert ce livre en pensant qu'il ne me surprendrait pas plus que ça. Je l'ai refermé en me disant que décidément, l'auteur savait bien mener son lecteur en bateau : je n'avais rien vu venir, j'étais tellement occupée à essayer de démêler le vrai du faux, que je n'ai même pas essayé de résoudre le point le plus crucial de toute cette intrigue. Chaque chapitre étant raconté par un protagoniste différent, à travers son propre prisme et son point de vue restreint sur l'affaire, chaque chapitre contredit le précédent, dit l'inverse de ce qu'annonçait l'autre et nous pousse à faire la part des choses par nous-mêmes. Il n'y a pas de vérité unique dans ce roman, seulement des intérêts plus ou moins épars, des ambitions plus ou moins similaires, des magouilles plus ou moins légales. Qui a raison? Qui a tort? Impossible de le dire, chacun ment ou cache quelque chose, personne ne joue franc jeu – et c'est là toute la beauté de ce texte.

Ici, pas de quartier. Les mots sont crus, les discours violents, les opinions tranchées. Aucun personnage ne fait dans la demi-mesure, et chacun en son fort intérieur hait les autres autant qu'ils le haïssent eux-mêmes. le respect est une notion floue, qui se gagne plus qu'elle ne se mérite et qui s'envole dès que celui qui l'avait gagné perd de son intérêt premier. Les stéréotypes ont la vie dure : aucun personnage n'est ce qu'il est supposé être dans l'imaginaire collectif, par ailleurs largement disséqué dans chacun des chapitres. La femme Algérienne voilée est une riche patronne de PME qui cache bien son jeu, le commissaire chargé de la plus difficile banlieue un petit minet frileux, le dealer le plus respecté un homosexuel dur à cuire. Dans cette France démystifiée où le racisme et les préjugés sont rois, seuls les riches bourgeois sont égaux à eux-mêmes, tous les autres cachant une réalité bien plus complexe que celle répandue dans l'opinion publique.

S'il ne faut pas lire seulement des livres comme celui-ci, sous peine d'être franchement dégoutté de notre société, il est bon de s'y plonger parfois, pour prendre une distance critique sur notre entourage, admirer l'habilité de l'auteur quand il tourne en dérision absolument tout le monde, et se faire happer par le suspense d'une telle affaire.
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Une forme de roman photo tout en clichés successifs dans une construction littéraire qui fait défiler les protagonistes. Photographie d'une époque, de ses contradictions, de ses étanchéités sociales et politiques, de ses lâchetés, de ses impossibilités, de ses sournoiseries. Il n'en restera sans doute pas grand-chose car avec le temps les clichés se dilueront dans la mémoire et aucun personnage ne surnagera. Il n'y a pas là l'ambition d'un roman essentiel et il en demeure un goût de trop peu, le sentiment qu'en allant plus loin, en se faisant plus mal, en fouillant plus l'intrigue et les personnages, l'auteur aurait pu faire un beau roman balzacien. Il a préféré la paresse du cliché, offrant ainsi un agréable moment de lecture. Sans plus.
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La « cité noire » de Versière. Driss Aslass, jeune de banlieue, s'amuse à photographier un jeune policier et sa stagiaire en pause cigarette dans leur voiture de fonction. Il est retrouvé mort quelques temps après…Accident ou meurtre ? le policier est-il coupable ? Policiers, ministre, famille de la victime, avocats, journalistes…tous s'emparent de ce fait divers. Ils n'ont pas la même vision de l'affaire, mais ont tous un point commun : aucun ne se soucie de la vérité. Avec autant d'intérêts en jeu, la justice a-t-elle des chances de triompher ?

le récit est ancré dans le réel : d'une manière explicite (attentat à Nice, le président Hollande, les jeunes qui sont morts dans le transfo…) ou non (mais les personnages, ou plutôt les personnes, sont faciles à identifier : Jean-René Pacé, acteur oscarisé, ne peut être que Jean Dujardin !). On se délecte à voir ce panier de crabes : tous jouent la comédie, utilisent les autres comme des pions pour mieux satisfaire leurs propres intérêts : argent, gloire…se cachent sous de grands mots vides de sens (intégration, justice, laïcité…).Un grand jeu de dupes ! D'autant que chaque chapitre est raconté du point de vue d'un personnage (le commissaire, l'avocat, la stagiaire…), ce qui permet d'éclairer avec plus de force les faux semblants. Dès le début, on se doute de la vérité et la fin est amorale…comme l'est la société, semble dire l'auteur. Un livre donc plaisant à lire.
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Que peut il sortir de bon d'un rédacteur de Paris Match ? Un livre succulent, corrosif, plein d'expressions savoureuses. Attention cet auteur maltraite toutes les idées toutes faites sur les cités et sur l'islam, ça décoiffe. Un vrai plaisir de lecture !
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L'accroche du livre était prometteuse. La déception en est d'autant plus vive.
L'intrigue s'avère, tout compte fait, peu originale, les personnaged parfois caricaturaux et les femmes la plupart du temps maltraitées.
L'auteur traite la quasi totlaité de ces personnages avec méchanceté et la longue, cela m'a fatigué voire passablement irrité. Pourtant la structure chorale du roman pouvait séduire. Dommage
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