« À vouloir tout contrôler sur cette planète, la Grande Emmerdeuse a oublié un petit détail : l’humain reste un être imparfait, on ne construira jamais un univers idéal. »
« Ils parlent un langage que je ne maîtrise pas, celui des émotions. »
« En temps de guerre, même l’intolérable devient monnaie courante. J’en sais quelque chose. L’humain s’habitue à tout, surtout au pire. »
« Je n’ai jamais eu peur de personne. Ce n’est pas Sören Thorgard qui changera cette donne. »
« Le plus important, ce n’est pas de vivre ou de mourir, mais de préserver l’équilibre instauré par le GUN sur Gemma. »
Les tests ont montré qu’il était de type actif, mais qu’il disposait de beaucoup trop de spécialités : science, combat, empathie, loyauté, honnêteté… Il se méfiait de leur projet dès le départ, et ne souhaitait pas les suivre. Il les a menacés de tout dévoiler sur leurs vrais agissements s’ils ne le laissaient pas tranquille…
En dépit des arrangements faits dans son discours, Eden ne pouvait distancier plus longtemps la tristesse qui la gagnait au souvenir d’Adrian. Non, le GUN n’avait pas été son bourreau. La folie des hommes l’avait été. La guerre. La dernière guerre. Celle que le monde entier avait redoutée des années durant, menaçante et inévitable. Celle qui avait opposé tous les groupuscules extrémistes du monde, et où l’arme nucléaire était passée d’arme de dissuasion à véritable outil apocalyptique.
Eden estimait, à juste titre, qu’elle faisait bien son travail et qu’elle respectait les ordres à la lettre. C’était suffisant. Peu importait la manière de procéder, tant que le résultat était là.
Gemma était une planète pacifiste où la violence ne gangrenait pas les rues. Seuls les Alphas, comme elle, faisaient le ménage en silence et loin du regard des foules, uniquement lorsque les situations l’exigeaient – en d’autres termes, quand des individus faisaient de l’ombre à ce système si parfait. Tenter de faire échouer les projets de ce gouvernement salvateur n’avait pas le moindre sens aux yeux de l’Irlandaise. Ceux qui s’y essayaient n’avaient probablement pas la moindre notion de gratitude.