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Critique de ABEDFranck



George R. R. Martin est né le 20 septembre 1948. Nous sommes en présence d'un écrivain américain de science-fiction et de fantasy. A ce jour, son oeuvre la plus connue reste la série romanesque Trône de fer, adaptée sous forme de série télévisée par HBO avec le titre Game of Thrones. D'aucuns la considèrent comme « la meilleure série de tous les temps ». Nous avons pu constater, comme chacun, que GOT est devenu en quelques années un véritable phénomène de société. Il suffit de voir le nombre de livres, d'émissions, d'articles pour mesurer l'ampleur de ce phénomène mondial. Dans le même ordre d'idées, des publications universitaires ou des colloques scientifiques voient le jour pour parler de l'héraldique, des armes, des religions présentes dans cet univers fantastique créé par Martin.



Nous n'avons pas lu le Trôner de Fer. En revanche, nous nous sommes régalés en lisant Feu et Sang. Cet ouvrage raconte les nombreux événements qui se sont déroulés trois cents ans avant les péripéties du Trône de Fer. Pour lire ce magnifique livre, agrémenté de très belles illustrations qui renforcent notre avis très positif sur celui-ci, il faut être véritablement concentré. Nous pouvons parfois être perdus dans la généalogie très complexe des Targaryen : comme ils se marient entre eux cela peut être difficile de s'y retrouver. La même remarque s'impose pour les autres intervenants de Westeros, car entre les divorces, les décès, les naissances, les alliances, les trahisons, les rebondissements multiples, il convient de bien suivre le récit pas à pas, pour profiter pleinement de cette expérience de lecture.



Effectivement, cet ouvrage n'est pas écrit comme un roman, genre auquel nous sommes tous habitués. Il s'agit, en réalité, d'une chronique historique commise par un archimestre méconnu du nom de Gyldayn. Ce dernier fait parfois appels aux écrits d'autres mestres pour élaborer son récit, car il a besoin de matériaux de première main ou parce que sa mémoire lui joue des tours. Cependant, prenons garde : son point de vue narratif repose souvent sur ses opinions personnelles dont il ne se cache pas. de plus, il relate dans ses souvenirs des événements auxquels il n'a pas participé…



Gyldayn retrace en effet, pour notre plus grand plaisir, la conquête de Westeros par Aegon Ier qui devient le premier Roi des Sept Couronnes. En tant que fondateur de ce fameux royaume, l'histoire le définit comme « le Conquérant ». Son prestige, sa sagesse et ses victoires seront associés à plusieurs objets, véritables attributs symboliques de la royauté qui hanteront souvent les héros de GOT : sa couronne, son épée, son dragon et le Trône de Fer. Aegon est un prénom qui sera souvent donné dans sa descendance, en souvenir de son heureuse mémoire.



Dans la majorité des cas, nous ignorons ce que ressentent les acteurs de ce drame historique. En définitive, tout est cité et raconté. Il n'y a pas de vrais dialogues mais exclusivement des citations, des histoires et des descriptions. de fait, cet ouvrage ravira les passionnés du Trône de Fer, car il exploite et présente l'univers de Westeros. Après la Conquête, nous découvrons comment Aegon administre son royaume. Par la suite, le narrateur convoque les différents souverains Targaryen, pour nous narrer de manière chronologique toutes les actions qui se déroulent sous chacun des règnes. A leur lecture, nous comprenons que « la vie n'est pas un long fleuve tranquille » car les difficultés s'avèrent considérables et les rivalités tenaces.



Et là, nous retrouvons le talent de Martin qui sait mettre en scène, la guerre, l'amour, l'amitié, la fidélité, la trahison, la religion au coeur même de son récit. Chaque souverain est présenté avec ses forces et ses faiblesses. Nous en apprenons beaucoup sur leurs femmes, leurs enfants ainsi que sur leurs réussites et leurs échecs. Comme à l'accoutumée, les guerres et les batailles sont fréquentes. Nous voyons également défiler sous nos yeux les fameux dragons, qui représentent un véritable atout diplomatique et guerrier lors des différentes confrontations. Les passages consacrés à la Danse des Dragons qui chantent la guerre de succession au sein de la dynastie Targaryen nous ont véritablement enthousiasmés. Cette lutte fratricide, certes imaginée dans un univers d'heroic fantasy, relate très bien les concupiscences humaines…



Pour conclure, nous comprenons parfaitement, suite à la lecture de cette captivante fresque westerossienne, pour quelles raisons Martin aime tant « Les Rois maudits ». Contrairement aux apparences, la question de Dieu ou des dieux, celles des rapports à entretenir avec Lui ou eux, et la problématique de la religion comme outil de domination sont loin d'être absentes. Tout ceci figure même en bonne place dans cette histoire intéressante, intrigante et finalement, pour le bonheur des lecteurs, addictive…





Franck ABED
Lien : http://franckabed.unblog.fr/..
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