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EAN : 9782268101200
212 pages
Les Editions du Rocher (16/01/2019)
3.75/5   67 notes
Résumé :
À seize ans, la future reine du cancan est blanchisseuse. Mais le soir, Louise Weber « emprunte » les robes des clientes pour courir à l'Élysée Montmartre. Celle que l'on va surnommer La Goulue se fait rapidement remarquer par sa gouaille et son appétit de vivre. Au Moulin Rouge, elle bouscule les codes en arrivant avec un bouc en laisse, détournant ainsi l'interdiction faite aux femmes d'entrer dans un lieu public sans être accompagnées par un mâle ! Immortalisée p... >Voir plus
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Parallèlement au spectacle musical écrit par Delphine Gustau qui se joue en ce moment au Théâtre de l'Essaïon et qu'on a beaucoup aimé, la Goulue est également à l'honneur à l'occasion des 90 ans de sa mort, avec la sortie récente de sa biographie La Goulue, Reine du Moulin Rouge parue aux Éditions du Rocher et écrite par Maryline Martin .

Pour écrire cette biographie, Maryline Martin, journaliste littéraire, a lu le Journal de la Goulue, reine du Cancan au Moulin Rouge, dont elle a rencontré le directeur de la communication, Jean-Luc Pehau-Ricau.

Maryline Martin décrit parfaitement comment cette femme multiple, restée égale à elle-même du berceau à la tombe, passée de la misère à la gloire, avant de retomber dans la déchéance.


On est plongé par le destin incroyable qu'a eu la plus célèbre danseuse de chahut (ancien nom du french cancan). Ex-blanchisseuse, ex-dresseuse de fauves - à en croire son CV -, elle fait ses débuts au Bal Debray et au Moulin-de-la-Galette, devient modèle pour Renoir, muse deToulouse-Lautrec qu'elle appelle affectueusement "Le Touffu", figure phare du Moulin Rouge et véritable star des cabarets, et côtoie d'illustres figures comme le futur Roi d'Angleterre Édouard VII...

Cette femme éprise de liberté n'avait pas la langue dans sa poche et n'a jamais voulu s'embarasser des diktats de son époque, ni des carcans qu'imposaient la bienséance. Elle n'avait peur de rien ni de personne, elle osait vraiment tout , ce qui est étonnant pour son époque.

La Goulue aux bas de soie noire, son pied de satin noir dans la main, faisait virevolter les soixante mètres de dentelle de ses jupons, et montrait son pantalon cocassement brodé d'un coeur qui se tendait, farceur, sur son petit postérieur. [...] La danseuse décoiffait son cavalier d'un petit coup de pied chic dans le chapeau, et faisait le grand écart, le buste droit, la taille mince dans sa blouse de satin bleu ciel et sa jupe de satin noir, coupée en forme de parapluie, s'étalant en ses cinq mètres de largeur. ».

Avec son beau cahier de photographies, cette passionnante biographie va forcément vous faire tomber amoureux de la Goulue !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce titre paraît pour les 90 ans de la mort de la Goulue, une biographie qui rend hommage à cette gouailleuse attachante, célèbre danseuse du Moulin Rouge, immortalisée par Toulouse-Lautrec et muse de nombreux artistes de l'époque. Maryline Martin a réalisé un véritable travail de chercheuse en histoire sur la base des sources archivistiques : journal intime de la danseuse, conservé au Moulin Rouge, archives de la société des amis du Vieux Montmartre, le service de la mémoire et des affaires culturelles de la préfecture de Police et divers documents des bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris ont permis de ré habiliter cette femme dans l'histoire. C'est un portrait tendre et intimiste qui se dégage ; celui d'une femme libre, fantasque, généreuse et attachante qui a brûlée brillamment tous les feux de sa jeunesse.
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Une biographie de la Goulue, cette reine du cancan, immortalisée par les peintures et affiches De Toulouse-Lautrec. On y apprend l'enfance assez pauvre de Louise Weber, issue d'une famille alsacienne installée à Paris. La jeune fille est blanchisseuse, et lors de ses visites pour porter le linge, elle a accès aux appartements bourgeois et aux toilettes portées par les femmes du monde. Vive, intelligente et n'ayant pas sa langue dans sa poche, après une période de prostitution, elle séduit les peintres qui la prennent comme modèle. Elle intègre les cabarets et le Moulin Rouge, dont elle devient vite la vedette que le Tout-Paris vient voir, aux côtés de Valentin le désossé ou Grille d'égout, elle séduit les plus grands de ce monde - le roi Léopold ou le Prince de Galles. En vieillissant elle acquiert avec ses économies une baraque foraine, très en vogue à l'époque et monte une ménagerie avec lions et guépards mais les années 1910 ne sont plus à la fête et La Goulue gérant mal ses affaires va finir dans la misère et mourir pauvrement en 1929.
Une biographie rapide à lire qui retrace le charme et la pétillance de la Belle Époque, mettant l'accent sur un personnage haut en couleur, La Goulue qui par sa gouaille et sa vivacité de caractère va s'affranchir des conventions bourgeoises et faire le succès des nuits parisiennes où les bourgeois viennent s'encanailler.....Mais c'est également un destin qui devient pathétique avec une fin de vie assez misérable même si La Goulue n'a jamais exprimé d'amertume ou de plaintes sur sa situation...
Un roman qui retrace une époque au travers d'un personnage haut en couleur.
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De la Goulue, on sait qu'elle fit la renommée du cancan et du Moulin Rouge et qu'elle fut la muse De Toulouse-Lautrec qui la rendit immortelle.
On lui suppose une vie à la mesure de cette Belle-Epoque fascinante et de ce Paris un peu canaille dont elle fut l'une des gloires. On l'imagine arpentant les bals de Montmartre avant que Montparnasse ne supplante la butte dans le coeur des artistes, des bohèmes et des demi-mondaines. La Goulue est devenue une légende, mais sait-on qu'elle avait pour nom Louise Weber? Qu'elle se fit dresseuse de fauves à la foire du trône? Qu'elle mourut dans la misère et le quasi-oubli?
Les légendes sont toujours plus belles quand on ne cherche pas à creuser les zones d'ombres, quand on ne s'encombre pas de ce qui ne figure pas sur l'image d'Epinal, dorée et froufroutante ici, presque pailletée. C'est vrai que laisser le réel supplanter la légende, c'est prendre le risque de la déception mais outre que c'est rendre à César ce qui lui appartient vraiment et leur vérité aux êtres devenus personnages et caricatures à forces d'histoires et de rumeurs, c'est accepter de se rendre compte que la vérité, souvent plus crue et sans fards, peut être plus intéressante encore que la légende... Celle de la Goulue paraît brillante, mais elle a contraint Louise, n'a donné d'elle à la postérité que l'image un peu cruelle d'une danseuse un peu grasse et incapable de la moindre réflexion, d'une jouisseuse pétrie de vices et de vulgarité.
Spoiler: la Goulue était cette danseuse, mais elle était bien davantage et il était temps qu'on s'intéresse un peu à elle et qu'on rende compte de sa personnalité complexe et attachante, qu'on rende compte de sa modernité et de sa soif de liberté, en totale désaccord avec son temps qui ne laissait à la femme qu'un place... réduite.
Dépeindre la vraie Goulue, chercher Louise sous l'amoncellement de dentelles et de jupons, c'est donc tout l'enjeu de cette biographie signée Maryline Martin qui pour rédiger son ouvrage a pu avoir accès à des sources inédites, à commencer par le journal intime de la Goulue elle-même ou à des archives rares er exhumées pour elle par la Société d'Histoire et d'Archéologie des 9° et 18° arrondissements de Paris le Vieux Montmartre ou par le service de la Mémoire et des affaires culturelles de la préfecture de Police. Il en ressort une biographie passionnante alliant à la rigueur historique et à la justesse une chaleur qui rend hommage à son sujet plus riche qu'on ne pourrait le croire, femme fantasque et incroyablement libre en même temps qu'un portrait en creux de la Belle-Epoque -à laquelle je suis bien incapable de résister, dussé-je en avoir la volonté!-, période de bouillonnement culturel et de bouleversements sociétaux, de fêtes et de misères, d'irréconciliables paradoxes, période au sein de laquelle les femmes se battaient déjà pour être autre chose que ce que les hommes attendaient d'elles.
Un voyage dans le temps aussi passionnant que poignant.. La Goulue qui s'en va dans l'oubli c'est aussi la fin d'une époque et ces passages sont toujours empreints d'une ineffable nostalgie: celle d'un Paris qui tourbillonnait au rythme du cancan quand la guerre n'avait pas fait perdre aux hommes les idéaux qui les habitaient.
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On a tous plus ou moins vu des tableaux ou affiches De Toulouse-Lautrec représentant La Goulue. Pour ma part, on ne peut pas dire que ce sujet me passionne, mais après le dernier film d'animation de Michel Ocelot - Dilili à Paris - j'ai été piquée de curiosité pour approfondir mes connaissances sur le Paris de cette époque. Alors pourquoi pas à travers le récit de la vie de la Goulue ?

L'itinéraire de cette vie est intéressant à suivre dans le sens où sa vie témoigne bien des grands bouleversements qui ont lieu en France entre la fin du XIX° et le début du XX° siècle. le portrait de cette femme a aussi cela d'intéressant qu'elle représente la tragédie de "la mode" et de son caractère foncièrement "jetable". Si La Goulue a eu assez d'intuition pour tenter de se convertir en "femme d'affaires", pas sûre que le résultat ait été à la hauteur de ses espérances. Certaines blogeuses et vlogeuses ou autres influenceuses pourraient en retirer quelques enseignements utiles...

Mais une fois de plus, je remarque la difficulté que j'ai à apprécier l'écriture des journalistes qui prennent la plume ! Oui, les extraits de journaux, livres d'histoire etc, prouvent bien le sérieux du trvail de Maryline Martin. Mais ce mélange fiction-documentaire avec une recherche de style parfois maladroite n'a pas toujours facilité ma lecture.

Un ouvrage intéressant, mais pas particulièrement mémorable à mon sens...


Challenge multi-défis 2019
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Face au téléphone raccroché, le regard perdu dans le vague, je repense à Louise, son rire de jeune fille fusant de ce corps devenu lourd de trop d’amour, de trop de chair, de trop de tout. Ils ne sont pourtant pas si lointains les moments où je recueillais ses souvenirs du temps où elle était jeune et belle et menait le french cancan. À eux seuls, ses mots étaient des échos prêts à être imprimés sans réécriture superflue2.
« Dis-leur, hein tu leur diras que j’ai été une bonne fille mon Jeannot ? ! » Cette voix d’outre-tombe est une supplique.
J’ai retrouvé dans l’un des tiroirs de mon bureau le carnet en moleskine rouge et me suis assis devant ma machine à écrire.
Ce 29 janvier 1929, j’ai envie de vous raconter l’histoire de Louise Weber, plus connue sous le nom de La Goulue…
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Le Moulin Rouge n'est pas seulement une salle où l'on danse, c'est un parc d'attractions avec ses chevaux de bois, un stand de tir, une brasserie. Pour parvenir jusqu'à lui, les visiteurs doivent traverser un grand jardin où l'on vient admirer un éléphant de stuc, pittoresque héritage de l'Exposition universelle, récupérée sur le trottoir de l'avenue Rapp.
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[...] les Années folles sont là pour étourdir les miraculés des tranchées. On s'éloigne de la guerre sans pour autant pouvoir l'oublier. Ce que l'on adulait hier devient rapidement dépassé le lendemain. Le public a besoin de consommer et dépenser l'argent sérieusement dévalué.
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Voici maintenant six heures que je me suis enfermé dans mon bureau. Je rédige, sous des pseudonymes divers et variés, les échos, les informations théâtrales, reflets fidèles et amusants des coulisses de la capitale qui nourrissent la page La Vie à Paris de Paris-Midi1. J’attends avec impatience l’appel de Pierre Lazareff. Avant d’être mon patron, il est avant tout mon ami. Pour lui, je ne suis pas seulement le frère de Francis (Carco) mais Jeannot. Peu de monde ici m’appelle par mon véritable patronyme : Jean Marèze. Je n’ai plus aucune nouvelle depuis que je l’ai laissé seul, au chevet de Louise. Nous nous sommes quittés dans un silence oppressant. Depuis, bouleversé par les événements, je n’ai pas été capable d’écrire une seule ligne convenable sur la dernière pièce de théâtre vue la veille au soir. La corbeille à papiers déborde de ces tentatives infructueuses. Je suis dans une autre comédie, celle de la vie. Enfin, la sonnerie du téléphone emplit l’espace de mon refuge. Je décroche. À l’autre bout du fil, la voix nerveuse de Pierrot. Son élocution en avalanche où les mots se chevauchent, et ce léger cheveu sur la langue quand il parle trop vite traduisent une vive émotion. J’allume une Gauloise, plus pour le geste que par envie, et apprends sans surprise la nouvelle : Louise est morte.
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Le public est surtout fasciné par la Goulue, qui pendant le "cavalier seul " laisse libre cours à son exubérance, ce qui lui vaut une popularité précoce, placée sous le signe de la provocation teintée de vulgarité.
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Videos de Maryline Martin (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maryline Martin
Brassens Jeanne et Joha de Maryline Martin et Jeanne Corporon Delpont aux éditions du Rocher https://www.lagriffenoire.com/1091449-romans-brassens--jeanne-et-joha.html
La Goulue: Reine du Moulin Rouge de Maryline Martin aux éditions du Rocher https://www.lagriffenoire.com/1050380-romans-la-goulue---reine-du-moulin-rouge.html
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