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Le Trône de Fer - Intégrale tome 2 sur 7

Jean Sola (Traducteur)
EAN : 9782290019443
954 pages
J'ai lu (20/01/2010)
4.42/5   2726 notes
Résumé :
Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer, tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors s'en sortiront indemnes...
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Critiques, Analyses et Avis (156) Voir plus Ajouter une critique
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Second tome, en respectant l'oeuvre originale en trois parties (découpage à la française).

La bataille des rois : un titre trompeur.
Ned Stark est mort. Mais les rumeurs de bâtardise de Joffrey, actuel roi des sept couronnes, font que Stannis et Renly, frères de feu Robert Barathéon, se sont également proclamés roi et veulent ou vont marcher ou voguer sur Port Réal. Robb, autoproclamé roi du Nord poursuit également sa route. Voilà pour les rois.
Nous suivons également Arya, en route pour le mur où se trouve John et les préparations de Tyrion désormais main du roi et probablement le seul Lannister avec un soupçon d'humanité. Daenerys n'apparaît que dans un seul chapitre.

Le titre est trompeur, oui, car de bataille point il n'y aura. L'auteur continue de nous raconter une belle histoire, sans concession, sans mièvrerie, la dure réalité, certes des puissants et de quelques figures (John et Aria), mais sans fards. La bataille se trouve sur le terrain politique, et encore. Ce tome eût été un livre à part entière au lieu d'être un découpage artificiel voulu par l'éditeur pour des motifs financiers qu'il aurait été clairement déséquilibré (que les adeptes de la concordance des temps, n'hésitent pas au besoin à reprendre cette phrase :-)). On le qualifiera donc de tome charnière.
Restent une lecture fluide (je ne vois toujours pas le problème de traduction, en dehors de quelques apostrophes trop présentes dans le parlé "paysan") et immersive et nombre d'aphorismes savoureux ponctuant régulièrement le récit.

Suivi de L'ombre maléfique :
Les frères ennemis baratheon sont prêts à s'affronter. Tyrion prépare la défense de Port Real qui crie famine. Robb accumule les victoires contre les Lannister et se rapproche de son objectif. Jon et Arya poursuivent leur bonhomme de chemin. Et Daenerys suscite les convoitises, maitresse des dragons.

Que dire de ce tome ? la même chose que pour la bataille des rois. Il est certes plus rythmé, plus nerveux, mais là encore, il n'est au final qu'un tome de préparation pour le tome suivant qui s'annonce explosif (je n'ai pas de mérite à le penser, j'ai vu la série TV).

Laissons-nous donc porter par la douce musique (vraiment ?) de George R.R. Martin, à grand renfort de coups tordus, de réalpolitique, d'amours fraternelles contrariées vers ce final que j'appelle de tous mes voeux.

Et enfin : le trône de fer, tome 5 : L'invincible forteresse.
Les destins de Theon, Tyrion, Jon, Catelyn et Daenerys se poursuivent.
L'heure est enfin venue pour Stanis d'attaquer Port Real. Winterfell est en danger et Robb se trouve entre deux feux. Jon est toujours au-delà du mur et le destin de la mère des dragons ne sera encore dans ce tome que peu abordé.

On a bien compris désormais que l'on n'a pas à faire à du Gemmell. Ici point de longues descriptions de batailles héroïques et sanglante. Oh, l'attaque de Port Real nous sera bien contée, mais l'auteur a tendance à passer assez rapidement sur ces combats. Il passe aussi assez rapidement sur d'autres aspects de l'histoire, nous mettant directement devant le fait accompli.
Pour ceux qui, comme moi, ont vu la série avant de lire le livre, il y a parfois quelques déceptions, parce qu'on aurait bien voulu avoir un développement littéraire plus conséquent de certaines scènes, mais l'auteur se concentre surtout sur les interactions entres ses personnages et leur psychologie, leur donnant par contre une consistance exceptionnelle.

L'histoire avance lentement, il faut bien l'avouer, mais elle avance et reste passionnante à lire.
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Portrait Chinois 2ème édition.
Le Trône de Fer. Intégrale 2


Si j'étais un arbre, je serais l' « arbre-coeur », cet immense barral élevé au coeur du domaine des Stark. Bois sacré à l'écorce blanche et au visage sculpté dans son tronc, il est doté, selon les Nordiens, de pouvoirs magiques. Permettra-t-il aux Stark de se retrouver un jour ?


Si j'étais un peuple, je serais le peuple libre. Les « Sauvageons » ont choisi de vivre au-delà du Mur pour échapper à la servitude des gens du Sud. Même si certains d'entre eux se montrent cruels et sanguinaires, la plupart des Sauvageons rêve de liberté et lutte pour leur survie quotidienne au coeur de l'Eternel Hiver. Je ne peux parler des Sauvageons sans parler d'Osha et d'Ygrid . Deux personnages secondaires que j'aime beaucoup. Combattantes, fières et indociles, elles apportent, chacune à leur manière, un attrait non négligeable aux épisodes vécus par Bran et Jon.


Si j'étais un mets, je serais une soupe. Cette fameuse soupe amenée par Arya aux prisonniers du Nord, à Harrenhal. Encore un symbole du courage de la petite. Arya est tout simplement incroyable. Elle ne recule devant rien et son comportement fougueux et rebelle font d'elle un personnage très attachant.


Si j'étais un surnom, je serais « petit oiseau ». Sobriquet donné par « le Limier » à Sansa Stark. Sandor Clegane est le garde du corps personnel de Joffrey Lannister. Colosse sans pitié, il n'en reste pas moins émouvant lorsqu'il veille sur Sansa. Au fil de cette intégrale 2, sa carapace de guerrier terrible s'effilochera pour montrer peu à peu un homme à l'âme blessée et non dénué de compassion.


Si j'étais un rêve, j'aimerais être celui de Bran. Parce que j'aime les loups. Tout simplement.


Si j'étais une pensée, je serais celle de Tyrion. Être dans la tête de Tyrion, quel plaisir ! Même dans les moments les plus difficiles, ce petit bout d'homme n'en continue pas moins à faire preuve d'humour ! Ses dialogues houleux avec sa soeur Cersei sont savoureux ! Et j'apprécie particulièrement que l'auteur nous fasse part des pensées intimes de Tyrion dans ces moments là, montrant ainsi toute sa perspicacité et sa lucidité.


Si j'étais une ville, je ne voudrais pas être Qarth. Cité faste, luxueuse et confortable. Après un long difficile périple dans le désert, Daenerys aurait pu considérer Qarth comme un havre de paix. Et pourtant, la Khaleesi ne baissera pas la garde pour autant et elle aura bien raison... Qarth cité merveilleuse mais ô combien retorse !


Si j'étais une cellule, je serais celle de Jaime Lannister. Ce dernier est détestable ; c'est un fait. Pourtant, je ne peux m'empêcher d'admirer son audace et son impertinence face à Catlyn, alors qu'il se trouve enchaîné à Vivesaigues et qu'elle vient le visiter. Elle-même ne peut s'empêcher de penser : «  Y a-t-il jamais eu au monde d'homme plus beau et plus ignoble que celui-ci ? ». J'ai déjà écrit dans le portrait chinois précédent de l'Intégrale 1 que le personnage de Catlyn était sans doute le plus proche de ma personnalité. Là encore, sans trahir ce qu'il se passera par la suite, je peux avouer que cet épisode le confirme.


Si j'étais un accessoire, je serais le gantelet à l'écrevisse de Ramsay Snow, le Bâtard de Roose Bolton, qui d'un revers bien ajusté pulvérise la pommette de Theon Greyjoy. Ce traître l'a bien mérité, non ?
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Le royaume de Sept couronnes est en émoi. Cinq seigneurs se sont auto-proclamés héritiers légitimes du Trône de Fer et s'affrontent, à coup d'épee ou de plume, selon leurs affinités, afin de vaincre les opposants. Cela n'arrange pas la situation de la population, puisque la guerre qui fait rage détruit les récoltes. La famine commence à s'installer du fait du peu d'importance des réserves engrangées ; or l'hiver vient, les mestres de Villevieille l'ont affirmé, et il s'avère nécessaire de stocker des vivres pour survivre à cette terrible saison.

En plus de la guerre, une autre phénomène inquiète les populations et leurs seigneurs : depuis quelques jours, une étrange comète écarlate est apparue dans le ciel. Chaque peuple l'interprète à sa guise, selon son allégeance, mais beaucoup y voient un mauvais présage...


Difficile de résumer et commenter ce second volume de L'Intégrale du Trône de Fer sans spoiler le premier tome... Afin d'éviter une mauvaise surprise à ceux qui voudraient découvrir la sage de George R.R. Martin, je vais diviser mon commentaire en deux parties bien séparées : la première, très superficielle sera destinée à ceux qui souhaitent lire le Trône de Fer, la seconde pourra être lue par ceux qui ont déjà découvert le Trône de Fer ou qui préfèrent prendre connaissance des différents rebondissements avant de les lire eux-mêmes (si, si, de telles gens existent ! Ma maman, par exemple, qui sait tout ce qu'il se passe dans cette Intégrale 2 sans même avoir lu la première).

Cette seconde Intégrale contient trois tomes de la saga du Trône de Fer (chaque tome étant également publié en volume individuel aux éditions J'ai lu) :

- La Bataille des Rois (tome 3) ;

- L'Ombre maléfique (tome 4) ;

- L'Invincible forteresse (tome 5).

Ce qui est étonnant dans ce volume de l'Intégrale, c'est la capacité de George R.R. Martin à jouer avec les sentiments de ses lecteurs : aucun personnage n'est totalement bon ou mauvais et il est donc impossible de haïr même les plus odieux d'entre eux (sauf peut-être Cersei, celle-là c'est une vraie peste) ou d'admirer inconditionnellement les plus honorables. Car aucun des personnages du Trône de Fer ne reste odieux ou honorable très longtemps...

Malgré cela j'ai remarqué, au cours de ma lecture, que ceux des personnages que l'on peut qualifier de "bons" (parce qu'ils sont considérés comme tels par leurs contemporains) sont aussi ceux sur lesquels le sort semble s'acharner. Les malheureux subissent désastre après désastre et leur situation devient de plus en plus désespérée. Les "méchants", par contre, semblent s'en tirer à bon compte et devenir de plus en plus mauvais sans que cela ne leur attire aucun ennui.

Mon personnage préféré, Tyrion Lannister (dit " le Lutin ") est toujours bien présent. Sa langue est toujours aussi bien pendue et ne lui amène pas que des succès...



Attention, spoilers dans la suite du commentaire !!

Pour illustrer la démarcation entre "bons" et "méchants" dont je parlais ci-dessus, voici deux exemples très frappants.

Dans le camp des "bons", on retrouve tout naturellement les Stark. du moins ce qu'il en reste car la famille qui fût l'une des plus importante des Sept couronnes semble bien partie pour finir décimée et oubliée. Prenons l'exemple d'Arya, la plus jeune des filles d'Eddard et de Catelyn Stark. Arya est parvenue à quitter Port-Réal après avoir assisté à la décapitation de son père mais, depuis, elle parcourt les routes du royaume dans tous les sens sans jamais atteindre la destination souhaitée : d'abord en route pour Winterfell, elle doit ensuite changer ses plans et compte se rendre à Vivesaigues, le fief de son grand-père Tully, où se trouvent sa mère et son frère aîné, Robb. Au terme de cette seconde Intégrale, Arya n'est pas encore parvenue à bon port...

Joffrey Baratheon, par contre, s'en sort à bon compte. Mioche cruel et à moitié fou (son Lutin d'oncle le compare d'ailleurs volontiers à Aerys II Targaryen qui, durant son règne, avait été surnommé le Fol...) Joff fait donc partie du clan des "méchants". Pourtant il n'est jamais puni, si ce n'est par Tyrion. Sa mère, la reine Cersei, lui passe tous ses caprices. Et l'affreux Joffrey peut maltraiter Sansa Stark (qui est toujours otage au Donjon Rouge) tant qu'il veut sans que personne ne réagisse. Drôle de souverain !
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Suite de la critique du tome 1.
Ce qui rend cette saga intéressante, c'est que les tomes se suivent mais ne se ressemblent pas, en tout cas pas trop. Dans ce tome 2, point de mise en place ou de présentation des personnages, on est dans le vif du sujet, et le sujet tourne essentiellement autour des jeux de pouvoirs et des stratagèmes géniaux ou machiavéliques pour l'acquérir et le conserver. On passe beaucoup de temps avec Tyrion, aussi brillant qu'il est difforme et laid, aux Eyrié ou à Port-Réal, à réfléchir, à créer et à organiser. Beaucoup de temps aussi, et même un peu trop à mon goût, avec Daenerys, qui, de farouche est en train de virer illuminée...

L'univers est toujours aussi cohérent, avec ses mestres, ses septas et septons, ses bannerets et suzerains, ses eunuques, ses moineaux et sa géographie matérialisée en début d'ouvrage par une carte des 7 royaumes, et les personnages sont bien plus riches et intéressants qu'ils le semblaient au début : Tyrion, évidemment, mais aussi Sansa Stark, la jolie dinde obligée d'ouvrir les yeux sur la réalité du monde et de la cour, la courageuse petite Aria qui fait des travaux d'aiguille particuliers, Jon confronté à l'âpreté du monde et à la camaraderie du Mur, le cruel benêt Joffrey qui se trouve malencontreusement être le roi de Westeros...

Comme déjà écrit pour le tome 1, ce n'est pas de la "grande littérature", mais c'est agréable à lire... et impossible à lâcher ! Ce tome intelligent, astucieux et retors m'a vraiment donné envie de plonger dans le tome 3, ce que j'ai fait aussitôt. Suite donc dans la critique du tome 3.
2/xx dans le challenge Pavés de Gwen21.
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Tu sais comment s'appellent les soldats de Jon Snow ?
Des snowtroopers.


Maintenant que le jalon de ma carrière du Popeck de la fantasy est posé, réglons son compte à la série télé. Game of Thrones, j'ai vu en tout et pour tout l'épisode 1 de la saison 1. Une fois et demi. La première demi-fois, le pilote de GoT Airlines m'a emmené direct dans un trou noir : je me suis endormi avant la moitié. La deuxième, j'ai tenu jusqu'au bout, je me suis ennuyé… et j'ai regretté de ne pas avoir piqué du nez.
Au rythme escargotesque de parution en librairie, je retenterai sans doute l'opération, ne serait-ce que pour connaître la fin de l'histoire que j'attends depuis plus d'années que je n'ai de doigts pour en compter. Ma chère et tendre raffole de Game of Thrones, je n'aurai pas loin à aller pour mettre la main sur l'intégrale des DVD. J'espère que j'accrocherai mieux à la prochaine tentative… Mais j'en ai tellement marre d'attendre la suite sur papier que je serais prêt à me taper l'intégrale des Feux de l'amour, c'est dire où j'en suis rendu d'impatience (et d'irritation, parce qu'il faut reconnaître que Martin se moque du monde).
Les bouquins, je les ai lus, ce qui m'a permis d'avoir une paix royale pendant les cinq premières saisons de la série TV. Dans le genre dissuasif, la menace de spoiler qui allait mourir, quand et comment valait tout l'arsenal nucléaire du monde. Je tenais la planète par les noix, j'étais le maître de l'univers et c'était bon ! Un grand pouvoir implique non pas de grandes responsabilités mais d'en abuser, je ne me suis pas gêné. Niveau sadisme, les Stark, Lannister et consorts peuvent se rhabiller.


En VO, la série de bouquins s'appelle A Song of Ice and Fire, elle compte cinq volumes parus sur un total de sept prévus. A Game of Thrones est le titre du premier tome.
J'avoue avoir été estomaqué de voir autant de gens découvrir l'existence de cette saga lors de son adaptation sur petit écran ! Ce n'est pourtant pas un cycle tout jeune, démarré en 1996. Au siècle dernier, tu imagines ? À l'époque, les dinosaures gambadaient encore dans nos vertes prairies. ‘Fin bref, je croyais que tout le monde en avait au moins entendu causer à défaut de l'avoir lu. On parle quand même d'une oeuvre majeure de la fantasy. Bon ben faut croire que “tout le monde”, c'étaient en fait les geeks, les rôlistes et les gastro-entérologues. Après, on ne va pas se plaindre, la série a amené un paquet de gens à la lecture et c'est très bien. Pour une fois que la télé pousse à une activité intelligente…


En VF… Il va être difficile de ne pas épuiser le champ lexical de la scatologie.
Aussi bien en grand format (Pygmalion) qu'en poche (J'ai Lu), la série a été charcutée pire qu'un cochon dans une usine de saucisses. Un surdécoupage frénétique a transformé les cinq volumes initiaux en quinze ! À noter que les deux responsables s'étaient déjà pris pour Jésus multipliant le brignolet en réservant un sort analogue à L'Assassin royal de Robin Hobb (9 livres en VO, 19 en VF). Avec Martin, c'est mot compte triple pour grimper à quinze, soyons fous ! Paraît-il, pour des raisons de coût. Coût à l'économie pour l'éditeur ou à la tonte pour le lecteur ? Vous dérangez pas, je vais répondre. Si je compare les quinze volumes poche, soit 121 €, aux cinq semi-poche édités après coup pour respecter le format initial, soit 86 €, la différence est notable et pas en faveur du lecteur : facture gonflée de 50%, merci bien.
J'ai été bien inspiré d'emprunter les premiers tomes plutôt que d'investir dans ce gouffre plus profond que celui de Helm. Pour l'achat, je me suis rabattu par la suite sur le semi-poche. Vu les dimensions (19 cm x 13 cm pour 800 pages d'épaisseur), faudrait parler de semi-grand-format – soit une façon alambiquée de dire moyen. Je ne te raconte pas la taille des poches et du froc XXXXXXXXXL pour fourrer des engins pareils. Cette version rectifie le tir de la ribambelle en folie pour retrouver le découpage initial. Quand même, une question : étant donné que chaque roman d'origine possède un titre, pourquoi ne pas l'avoir repris ? A Game of Thrones devient L'intégrale 1. Ah y a pas à dire, ça vend du rêve… Peut-être que c'était trop dur à traduire ?
Et là, on arrive à un point noir beaucoup plus grave qu'une avalanche de volumes : la traduction. le style m'a très vite rebuté, je me suis donc coltiné la totale en VO pour comparer (on s'occupe comme on peut…). Il y a pas mal d'aberrations. le direwolf devient un loup-garou, sauf que la bestiole ne correspond pas du tout à un garou. le gag “frappe-les avec le bout pointu” devient “frappe d'estoc”, soit un simple conseil d'escrime au lieu d'un trait d'humour. Certains noms sont francisés, d'autres non, quelques-uns se métamorphosent pendant la traversée de l'Atlantique pour on ne sait quelle raison (Salladhor/Sladhor, Tyene/Tyerne). La forme, j'ai cru mourir deux fois. La lourdeur et la longueur des phrases en français, sans parler des tournures ampoulées et des termes archaïques, dans le genre indigeste, ça se pose là, comme une pêche sur un trône (mort n°1). Dans ses tournures comme dans son vocabulaire, la VO est beaucoup plus tonique, directe et simple, en un mot moderne. On n'est plus dans l'adaptation d'une langue à l'autre mais dans la déformation et la trahison (mort n°2). Les quatre premiers tomes (ou douze en poche) sont de la même eau. Un autre traducteur a pris le relais pour le cinquième, avec un léger mieux.
Tu mets tout ça bout à bout, tu obtiens un parfaite honte au niveau éditorial, une insulte au lecteur comme à l'auteur.


De quoi elle parle, cette fameuse chanson de glace et de feu ? Il s'agit d'un mélange de fantasy épique et de thriller politique écrit à la façon d'un roman historique.
Fantasy, parce que l'univers est imaginaire, avec son lot de dragons, de morts-vivants et de magie. le surnaturel sert dans un premier de toile de fond, surtout véhiculé sous forme de légendes : contexte médiéval-fantastique, avec beaucoup, beaucoup de médiéval. le merveilleux – au sens littéraire du mot, parce que dans les faits, il s'apparente plutôt à du cauchemardesque – prendra davantage de place par la suite quand les ennuis XXL commenceront.
Dans les grandes lignes, tu trouves comme dans tous les univers de fantasy des terres septentrionales inhospitalières et peuplées de barbares, avec en prime une menace diffuse dont tu sais tôt ou tard qu'elle pointera le bout du nez. Un genre de mur d'Hadrien protège la civilisation de ces sauvageons. de l'autre côté, un État féodal, le royaume des Sept Couronnes, divisé en neuf provinces gouvernées par huit familles (Martin a eu le même prof de maths qu'Alexandre Dumas et ses trois mousquetaires qui étaient quatre, ceci explique cela). Deux saisons, l'été où tout n'est que prospérité, l'hiver où c'est la cata. Bien sûr, l'hiver commence à approcher (sinon, y a pas de tension dramatique). Alors par contre, pour un hiver qui soi-disant arrive, il se fait désirer. On bordure les 5500 pages de texte et il n'est toujours pas là, y a plus de saison, ma bonne dame…
Épique, c'est loin d'être le cas dans le premier tome, qui joue beaucoup dans le feutré. Cela dit, l'adjectif vaut pour l'ensemble du cycle. Il s'agit bien d'une chanson, pas au sens comédie musicale, mais comme dans La chanson de Roland ou les chants de l'Iliade et l'Odyssée. du drame, de la bagarre, des héros, des coups fourrés, avec beaucoup d'ampleur autour.
Thriller politique, parce que cette saga raconte avant tout une histoire de jeux de pouvoir pour s'asseoir sur le trône (d'où le titre américain du premier volume). Magouilles, complots, trahisons, assassinats, mariages d'intérêt… On se croirait dans la Rome impériale vu la vitesse à laquelle les monarques, leurs héritiers et les prétendants se font dézinguer et remplacer. Loin d'être un fauteuil confortable, le trône tant convoité s'apparente à un mix entre la chaise musicale et le siège éjectable.


Les trois premiers volumes sont excellents, très immersifs via les différents points de vue adoptés, à la fois dépaysants côté univers et réalistes côté personnages. Parmi ces derniers, pas de gentils ou de méchants, rien que des gens gris qui font parfois des trucs bien et d'autres fois des choses atroces. Une histoire de choix entre volonté personnelle, devoir de classe, morale, pragmatisme, etc. avec un gros travail de psychologie des personnages autour des conflits intérieurs. Ces personnages sont nombreux, d'autant plus que beaucoup meurent, avec d'autres qui prennent le relais. Tous sont impliqués dans des tonnes d'intrigues de palais. Ces deux points mis bout à bout, vaut mieux disposer d'une bonne mémoire pour tout retenir de cet écheveau complexe.
Si on aime la fantasy sombre, le Trône de Fer fait partie des meilleurs cycles sur le marché…
… pour le moment.


Parce qu'il y a des défauts et certains semblent casse-gueule sur le long terme.
L'écriture semble en pilotage automatique depuis deux volumes. A Feast for Crows et A Dance with Dragons ont tout de tomes de transition… sauf la taille requise. 2000 pages au total, plus d'un tiers de ce qui a paru… et pour rien ou à peu près. Ils auraient gagné à être élagués d'une bonne moitié pour n'en former qu'un.
Chaque épisode est plus épais que le précédent, avec toujours plus de longueurs. On sent de plus en plus souvent l'artifice qui tire à la ligne, avec des intrigues plus complexes que nécessaires (même les plans à tiroir des méchants de James Bond paraissent simplistes en comparaison), des reports gratuits de révélation à plus tard pour gratter du temps de suspens, une mécanique répétitive dans le défilé des personnages qui meurent pour être remplacés par d'autres qui meurent à leur tour pour être remplacés par d'autres et ainsi de suite ad infinitum.
Les personnages, justement, c'est sympa d'en buter (enfin, sympa, façon de parler, eux ne seraient peut-être pas du même avis). le fait est que le procédé change des romans où les héros ne sont jamais en danger réel pour pouvoir vivre des aventures jusqu'à la dernière page. Donc au début, oui, on tremble pour les protagonistes et ça fait un choc de voir claquer quelqu'un qu'on aime bien. Sauf qu'à fumer tout le monde à tour de rôle, au bout d'un moment, on finit par ne plus s'attacher à quiconque, blasé de voir les têtes tomber. À quoi bon s'intéresser à Untel puisque tôt ou tard il va y passer ? La question n'est plus de savoir si Machine va vivre ou mourir mais quand elle se fera déglinguer. À force d'investissement émotionnel à fonds perdu, on en arrive à reprendre ses billes pour ne plus les remettre en jeu. La mécanique finit par tourner à vide, comme une espèce de jeu à boire où on parierait sur le prochain cadavre sans s'émouvoir de son sort.
Drame d'une série qui est devenue peu à peu un Dallas de fantasy. Interminable. Au sens le plus strict du mot, vu comment Martin semble avoir du mal à la terminer. Les délais d'écriture tournaient autour de trois ans pour les tomes 1 à 3, ils ont doublé pour les 4 et 5 et ça empire. le 6 était annoncé pour 2015 ; de report en report, nous voilà en 2019, soit ans après le dernier titre sorti… et toujours rien. L'hiver doit être bloqué par sa propre neige, parce qu'il n'arrive pas bien vite. Surtout sachant que derrière il reste un septième et dernier volume (à ce rythme en 2030) et que Martin n'exclut pas un huitième si l'histoire le justifie (en 2040 ? 2050 ?). L'histoire… ou les ventes ? Mec, vu comment tu galères par rapport aux livres prévus, est-ce pertinent de rajouter une couche dont tu ne verras jamais le bout ? Finis déjà le programme, si possible avant le prochain millénaire.


Vu la lenteur forcée des deux derniers titres parus, j'ai très peur pour la suite. En plus, la série TV aura fini l'histoire avant l'auteur, sacré cas d'école. Va raconter de l'inédit et du passionnant après ça…
Peur d'un tome 6 inutile, juste pour remplir en attendant le final. Peur d'un tome 7 qui risque de s'achever sur un “tout ça pour ça”, un coup de fraîcheur très éloigné du super blizzard annoncé et attendu. Vingt ans que j'ai démarré ce cycle, toujours pas d'hiver. La période maillot de bain et torse nu traîne en longueur.
Lien : https://unkapart.fr/le-trone..
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Citations et extraits (191) Voir plus Ajouter une citation
"(Cersei: )
-Ça, je l'ignore! Cet imbécile d'Eddard Stark m'en accusait aussi. Il insinuait que lord Arryn soupçonnait ou..., bref, se figurait...
(Tyrion: )
-...que tu baisais avec notre cher Jaime?"
Elle le gifla.
"Me croyais-tu aussi aveugle que Père?" Il se frotta la joue. "Peu m'importe avec qui tu couches..., encore qu'il y ait quelque injustice à ouvrir tes cuisses pour l'un de tes frères, et pas pour l'autre."
Elle le gifla.
"Sois gentille, Cersei, je blague, voilà tout. Parce que, pour parler franc, je préfère une bonne pute. Je n'ai jamais compris ce que Jaime te trouvait, son propre reflet mis à part."
Elle le gifla.
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La colère durcissait les traits de Cersei. "Que ne puis-je personne lui trancher l'échine !" Elle commençait à bafouiller.
"Quand nous étions petits, Jaime et moi nous ressemblions si fort que même notre seigneur père n'arrivait pas à nous distinguer. Il nous arrivait d'échanger nos vêtements pour rire et de passer l'un pour l'autre toute une journée. Eh bien, malgré cela, quand on donna à Jaime sa première épée, il n'y eut pas d'épée pour moi. "Et j'ai quoi, moi ?" je me rappelle que j'ai demandé. Nous étions tellement pareils , je n'arrivais pas à comprendre pourquoi on nous traitait si différemment. Jaime apprenait à se battre à l'épée, la lance et la masse, et moi, on m'enseignait à sourire, à chanter et à plaire. Il était l'héritier de Castral Roc, alors que mon destin à moi serait d'être vendue à quelque étranger comme un cheval, chevauchée chaque fois que mon nouveau propriétaire en aurait la fantaisie, battue chaque fois qu'il en aurait la fantaisie, mise au rancard en faveur, le moment venu, d'une pouliche plus piaffante. À Jaime étaient échus pour lot la gloire et le pouvoir, à moi les chaleurs et le poulinage.
- Mais vous étiez reine de chacune des Sept Couronnes, objecta Sansa.
- Quand les épées entrent dans la danse, une reine n'est jamais qu'une femme, en définitive."
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Dans une pièce sont assis trois grands personnages, un roi, un prêtre et un type archicousu d'or. Entre eux se dresse un reître, un petit homme du commun et d'intelligence ordinaire. Chacun des trois autres lui enjoint de tuer ses compères. « Obéis-moi, dit le roi, je suis légalement ton chef. » « Obéis-moi, dit le prêtre, je te l'ordonne au nom des dieux. » « Obéis-moi, dit le riche, et tout cet or t'appartiendra. » Qui survit, qui meurt ? Tout dépend du reître.
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- Les véritables chevaliers protègent les faibles!
- Il renifla. "Il n'y a pas de véritables chevaliers, pas plus qu'il n'y a de dieux. Si tu n'es pas capable de te protéger toi-même, crève et cesse d'encombrer le passage à ceux qui le sont. L'acier qui coupe et les bras costauds gouvernent ce monde : hors de cela, tu te goberges d'illusions."
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Tant qu'existait la magie, tout pouvait arriver ; les spectres pouvaient circuler, les arbres pouvaient parler, et les garçons brisés pouvaient devenir, une fois adulte, chevaliers. « Mais la magie n'existe pas, dit-il tout haut dans les ténèbres, du fond de son lit. La magie n'existe pas, et les contes ne sont que des contes ». Et jamais lui ne remarcherait ni ne volerait ni ne serait chevalier.
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Videos de George R.R. Martin (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de George R.R. Martin
George RR Martin à la librairie Grangier le 3 juillet 2014
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